Egalité des chances (3)

En 1944, Ludwig von Mises a expliqué dans « Le gouvernement omnipotent » (1) qu’en tant que concept, l' »Ã©galité du revenu » était, en ce qui concerne les affaires intérieures, la caractéristique de l’étatisme dans un pays (pp.400-401).

Il s’avère que, soixante plus tard, en France, l’étatisme se vêt d’un oripeau que ses tailleurs veulent original : l' »Ã©galité des chances » (cf. « Ã©galité des chances (1) » et « Ã©galité des chances (2)« ).

L’étatisme va-t-il changer de nature pour autant ?

Comme l’a souligné Mises, les « progressistes » considéraient que la véritable liberté tenait dans l’égalité du revenu.
Bien que Mises n’ait pas cité son nom, on reconnaîtra dans le propos une dénaturation de l’idée d’Alexis de Tocqueville – oh combien discutable – selon laquelle il y a à la base de la liberté l’égalité. Je n’y insiste pas.

Car beaucoup plus important est la réponse à la question du changement de nature de l’étatisme en France.
Non, il n’y a pas changement de nature, seulement changement d’oripeau: le changement d’oripeau ne saurait avoir des répercussions sur la nature, le clown reste un être humain.
Les étatistes abandonnent « seulement » désormais la condition de la certitude qui était sous jacente à l' »Ã©galité du revenu » et lui substituent la condition de l’incertitude : on ne saurait parler de « chances » dans un contexte de certitude et, a fortiori d' »Ã©galité des chances ».

Pendant longtemps, les étatistes ont refusé le principe d’incertitude de l’être humain sur la réalité où il vit et dont il est un élément. Ils se sont même efforcés d’interdire les « jeux d’argent » ou dits « de hasard » qui, de fait, en résultaient. Puis à défaut de les interdire – c’était trop coûteux …-, ils ont compris qu’ils avaient plus à gagner à s’en faire donner par le législateur le monopole – et aujourd’hui, dans le cadre de l’Union européenne, ils se battent becs et ongles pour en conserver le monopole -. Comme pour faire bonne figure, en contrepartie, ils ont étatisé des compagnies d’assurance et créé l’organisation de la sécurité sociale. Par construction, la Sécurité sociale exclut de prendre en considération les risques des gens, leurs chances de perte: elle prend aux uns pour donner aux autres en se servant au passage, un point c’est tout.

Pendant longtemps, il en a été de même des économistes à leur solde. Les théories économiques étaient développées sur la base de l’hypothèse plus ou moins implicite de la certitude.
Et en 1850, Bastiat a écrit :

« [Â…] à l’origine des sociétés, l’aléatoire règne pour ainsi dire sans partage ;
et je me suis étonné souvent
que l’économie politique ait négligé de signaler les grands et heureux efforts
qui ont été faits pour le restreindre dans des limites de plus en plus étroites »
(Bastiat, 1850) (2)

Longtemps encore après le propos de Bastiat, l’économie politique – devenue sciences économiques, théorie de l’équilibre économique général, théorie microéconomique, théorie macroéconomique, économie mathématique, économie industrielle, théorie des organisations, etc. – a pu être l’objet de la même constatation car l’aléatoire, l’incertitude ou, plus généralement, l’ignorance de la personne étaient laissés de côté par les économistes.
Atteste de la pérennité de ce qu’a écrit Bastiat ce qu’ont écrit, plus d’un siècle plus tard, par exemple, Kenneth Arrow en 1962:

« The role of the competitive system in allocating uncertainty seems to have received little systematic attention. » (Arrow, 1971, p.142) (3)

« The first studies I am aware of are Allais (1953) and Arrow (1953). The theory has received a very elegant generalization by Debreu (1959, chap.7) ». (ibid., p.142n)

et en 1975 Edmond Malinvaud:

« Jusque vers 1950, on pouvait objecter aux théories de l’équilibre et de l’optimum de négliger ainsi un aspect fondamental du monde dans lequel nous vivons. Il était alors difficile de savoir dans quelle mesure l’hypothèse simplificatrice d’absence d’incertitude affectait la portée des résultats obtenus. Grâce aux progrès récents de la théorie des décisions en face du risque cette importante lacune a pu être comblée en grande partie ». (Malinvaud, 1975, p.287) (4)

Depuis seulement une vingtaine d’années, les économistes rétifs à l’incertitude ont donc été dressés.

Mais il y a incertitude et incertitude. Il y a essentiellement « incertitude déterministe » et « incertitude indéterministe » (synonyme d' »ignorance »).

Exemple d’incertitude déterministe : le jeu de dé. Quand vous lancez un dé, vous êtes certain que 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 sortira. Vous êtes certain que 13 ne sortira pas. Le jeu de dé est une concrétisation de l’incertitude déterministe. De fait, tous les « jeux d’argent ou de hasard » sont des jeux à incertitude déterministe.

Exemple d’incertitude indéterministe : la firme. Quand Bill Gates et ses amis ont créé « Microsoft » en 1975, ils n’étaient pas certains que la firme aurait les profits et l’avenir qu’on sait aujourd’hui. Ils ignoraient en particulier qu’un jour, la Commission de l »Union européenne » – qui n’existait pas alors – ferait un procès à Microsoft au prétexte de « pratique anticoncurrentielle ». Une firme est une concrétisation de l’incertitude non déterministe, d’une « certaine ignorance » – pardonnez-moi l’oxymoron -. De fait, toutes les firmes sont des jeux à incertitude non déterministe.

Dans un jeu à incertitude déterministe, on peut parler d' »Ã©galité des chances » si on a même chance de sortir le 1, le 2, le 3, etc.

Dans un jeu à incertitude non déterministe, c’est une absurdité de s’exprimer ainsi.

A supposer que les étatistes donnent une signification aux mots qu’ils emploient, il faut voir dans l' »Ã©galité des chances » le sommet d’un iceberg, celui du vaste jeu à incertitude déterministe qu’ils ont la prétention de nous imposer par l’intermédiaire du législateur et du vote de la « loi sur l’égalité des chances » en débat actuellement au Parlement.

Ce jeu sera beaucoup plus pernicieux que le déterminisme d’hier qu’était l' »Ã©galité du revenu » car en définitive peu de gens croyaient à la baudrucheÂ… Et on a vu ce qu’il en est advenu.
Avec le mot « chance », le rêve et le flou que ce mot introduit ou provoque dans l’esprit de chacun, ce sera différent et beaucoup plus coûteux d’en sortir si dès à présent on ne balise pas le domaine.

Le jeu fatal a dès à présent commencé. J’en veux pour preuve que la classe médiatico-politique socialo-communiste – et tout ce que cache celle-ci, à commencer par l’application des principes du déterminisme – se cabre sur le nouveau type de contrat de travail réglementé qu’est le Contrat de Premier Emploi (C.P.E.) et qui fait un ou deux articles de la loi. Tout se passe comme si elle concentrait son refus sur le doigt du sage qui montre la lune.

Mais ces conflits sont en vérité des conflits entre infradéterministes, de nuances différentes, ils ne sauraient affecter le réalisme de l’ultralibéral : il n’y a ni sage, ni doigt de celui-ci, ni lune, il n’y a que l’étatisme ravageur et les oripeaux dont les infradéterministes l’affublent et à propos de quoi ils en arrivent à se battre.

Comme c’est le cas aujourd’hui.

(1) Mises, L. (von) (1944), [I]Omnipotent Government: The Rise of the Total State and Total War[/I], Yale University Press, New Haven ; [I]Le gouvernement omnipotent (de l’Etat totalitaire à la guerre totale), [/I] Librairie de Médicis, traduction en français de M. de Hulster en 1947. http://herve.dequengo.free.fr/Mises/GO/GO.htm
(2) Bastiat, F. (1850), « Des salaires », dans Paillotet, P. (ed.), [I]Oeuvres complètes de Frédéric Bastiat, 6 : Harmonies économiques[/I], Guillaumin et Cie., Paris, 1864, p.403.
(3) Arrow, K.J. (1962), « Economic welfare and the allocation of resources for invention », in Lamberton, D.M. (ed.) (1971), [I]Economics of Information and Knowledge[/I], Penguin modern economics Readings, Harmondsworth, pp.141-159.
(4) Malinvaud, E. (1975), [I]Leçons de théorie microéconomique, [/I] Dunod (coll. statistique et programmes économiques), nouvelle édition, Paris.

Egalité des chances (2)

Dans un peu plus d’un an, il devrait y avoir en France une élection au terme de laquelle sera élu un Président de la République.

A supposer que l’expression « Ã©galité des chances » ait une signification pour le « marché du travail », ce qui est pour le moins discutable (cf. billet « Ã©galité des chances« ), on s’attendrait à ce qu’elle préside au sort des candidats qui se présenteront à la « magistrature suprême » – comme certains disent -, bref au sort du « marché politique ».

Mais il n’en est rien. Un décret émanant du gouvernement qui pousse le projet de loi sur la sacralité en question, actuellement en discussion au Parlement, suffit à montrer son non respect pour la chose et, en définitive, à la vider du peu de réalité qu’on aurait pu finir par lui donner par inadvertance.

En effet, un décret publié au Journal officiel du 31 janvier 2006 a défini les aides publiques attribuées aux partis politiques pour lÂ’année 2006: 42 partis ou groupements politiques « se partageront » un butin de 73 millions dÂ’euros (i.e. 500 millions de francs)(1).

Certes, il y a trois ans un décret paru au Journal Officiel du 7 mai 2003 avait fixé le montant du butin attribué aux partis politiques par l’Etat pour l’année 2003 au même montant (73,2 millions d’euros). Mais 66 partis ou groupements politiques – dont 34 en Outre-mer- devaient se le partager.

Dont acte, puisque depuis mars 1988 (où caracolait alors au sommet de l’Etat le tandem Mitterrand-Chirac) et la loi relative à la transparence financière de la vie politique et surtout depuis janvier 1995 (on était passé au tandem Mitterrand-Balladur) et l’interdiction des dons des personnes morales à des partis politiques, le financement de ces derniers se fait sur le dos des contribuables.

Il n’y a plus désormais pour une personne morale (parti politique excepté) liberté de financer un parti ou groupement politique comme elle veut, il y a interdiction. A fortiori aucune association de financement ou aucun mandataire financier d’un parti politique ne peut recevoir, directement ou indirectement, des contributions ou aides matérielles d’un Etat étranger ou d’une personne morale de droit étranger (cf. rapport du Sénat).
Il est à remarquer au passage que ni la Constitution, ni la loi n’ont défini la notion de parti politique avec précision. L’article 4 de la Constitution affirme « qu’ils concourent à l’expression du suffrage » et « qu’ils forment et exercent leur activité librement ».
Mais la loi n°88-227 précitée leur reconnaît la personnalité morale.
Les jurisprudences du Conseil constitutionnel et du Conseil d’Etat ont donc précisé cette notion, considérant comme parti politique, au sens de la loi du 11 mars 1988, la personne morale de droit privé qui s’est assigné un but politique :
– si elle a bénéficié de l’aide publique ;
– ou si elle a régulièrement désigné un mandataire financier ;
– et si elle a déposé des comptes certifiés par deux commissaires aux comptes auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP (2)).

S’agissant des personnes physiques, il est à remarquer que leurs dons qui doivent être versés à un ou plusieurs mandataires financiers d’un même parti politique ne peuvent excéder 7.500 euros ; et tout don de plus de 150 euros doit être versé par chèque.

« Egalité des chances » ? On se serait attendu en 2003 à ce que chacun des 66 « Ã©lus » reçût un soixante sixième du butin. On s’attendrait aujourd’hui à ce que chacun des 42 « Ã©lus » en reçoive un quarante deuxième. Et cela parce qu’on laisse de côté ceux qui n’ont pas été retenus cette fois par la CNCCFP, à savoir 19 formations politiques essentiellement dÂ’Outre-mer au prétexte qu’elles n’auraient « pas satisfait à leurs obligations comptables » dans le passé.

Eh bien non ! Le partage du butin sÂ’effectue selon plusieurs critères autres, au nombre desquels ne figure même pas l’imposture « Ã©galité des chances », qu’en conséquence celle-ci ne vient pas pondérer. Comme critères, il y a en particulier le « nombre de candidats présentés par les partis », le « nombre d’élus obtenus au Parlement » et le « respect – ou non – de la parité homme/femme », sacrés critères.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, avec 580 élus (466 hommes et 114 femmes), lÂ’UMP se taille la part du lion: elle obtient 32,2 millions dÂ’euros (i.e. plus de 200 millions de francs !).
Viennent ensuite et par ordre décroissant des parts du butin reçues :
* lÂ’association parti socialiste, radicaux-socialistes et apparentés (20 millions d’euros, près de 130 millions de francs),
* le FN (9 millions d’euros, 60 millions de francs),
* le PC (3,8 millions d’euros),
* les Verts (2,2 millions d’euros),
* etc.

Il y a trois ans, avec 526 élus, l’UMP avait obtenu de même la part du lion, 33,4 millions d’euros. Mais elle avait reçu aussi une pénalité financière de presque 4 millions d’euros pour le non respect de la loi sur la parité homme/femme.
Venaient ensuite :
* l’association PS-PRG avec 19,6 millions d’euros (235 élus),
* le FN avec 4,6 millions d’euros (sans élus aux deux chambres du Parlement),
* l’UDF avec 4,3 millions d’euros (61 élus),
* le PCF avec 3,7 millions d’euros (41 élus),
* etc.

Bref, le politiquement correct actuel veut instaurer l' »Ã©galité des chances » sur le « marché du travail » déjà très réglementé par ses soins alors qu’il ne se soucie pas de son existence éventuelle sur le « marché politique » qu’il a en vérité taillé à ses dimensions depuis ces lois de 1988 et de 1995. De qui se moque-t-il ?

Qu’il ne sorte surtout pas l’antienne selon laquelle l’élection présidentielle est l’élection d’un individu indépendant – qui sera remboursé de ses frais s’il dépasse certaine barre arbitraire de nombre de voix – « face au peuple », et non pas celle d’un représentant d’un parti.
« Le fil est trop gros » quand on n’oublie pas, d’une part, qu’il doit recueillir au moins 500 signatures de personnes privilégiées (maire, etc.) réparties dans un certain nombre de départements pour avoir non pas la chance, mais le droit de se présenter à l’élection et, d’autre part, que surtout les partis engagent des sommes considérables au moment des campagnes électorales, comme l’illustrent les frais de campagne exposés par les trois principaux candidats à la dernière élection présidentielle de 2002 :
Jacques Chirac : dépenses de 18 millions d’euros (120 millions de francs), finalement faibles comparées au butin annuel reçu par le parti sous-jacent,
Lionel Jospin : dépenses de 12,5 millions d’euros (80 millions de francs), i.e. inférieures au butin annuel reçu par le parti sous-jacent,
Jean-Marie Le Pen : dépenses de 12 millions d’euros, i.e. largement supérieures au butin annuel reçu par le parti.

Quel quidam dispose en France d’une telle fortune pour la dépenser ou la mettre enn caution? Lequel serait prêt à la perdre – dans le cas où il n’aurait pas la chance d’atteindre les barres de remboursement arbitrairement fixées par les verrouilleurs du marché politique -? Qui a des chances de s’endetter pour de telles sommes ? Le marché financier serait-il simplement prêt à prêter aveuglément ? Oui, au pays d’Alice, celui des Merveilles.

Il faut reconnaître qu’à « faites ce qu’on vous dit, ne dites pas ce qu’on fait » que lui assène implicitement le « politiquement correct » dans ce débat sur l’illusion de l' »Ã©galité des chances », le libéral ne peut que rétorquer à haute et intelligible voix : « laissez faire ».

Surtout quand son libre arbitre est en définitive l’enjeu – comme dans le cas présent – et se trouve mis ainsi en danger par un des nouveaux oripeaux de son antique ennemi, le déterminisme, lui-même caché par le vieux communisme du XIXè siècle, à savoir l' »Ã©galité des chances ».
(1)Pour tenter de concrétiser ce chiffre et le situer sur le « marché des butins », il faut savoir qu’il est légérement supérieur à ce que se met dans la poche la « Caisse Centrale des Affaires Sociales » d’EDF et de GDF – le fameux « 1% » sur le chiffre d’affaires – et que détournent plus ou moins les hommes du syndicat CGT (cf. instruction en cours, à l’instigation de rapports de la Cour des Comptes, dont le dernier en date de juillet 2005).

(2) On regrettera qu’à l’heure d’Internet, le site de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP) donne des informations qui ne sont pas à jour, bref n’informe pas (dernière mise à jour affichée 3 octobre 2005). Seulement les chiffres les plus récents sont de 2003 ! Nous sommes en février 2006.
Comment expliquer le fait ? Le budget de la Commission serait-il trop faible ? Ou l’intérêt de ses membres pour ce qu’ils devraient faire, pas assez élevé ?
On rappellera qu’arrêtés chaque année au 31 décembre, les comptes des partis politiques, certifiés par deux commissaires aux comptes, sont déposés à la CNCCFP qui les examine et assure leur publication sommaire au « Journal Officiel », nous dit le législateur…

De l’immoralité de la charité aveugle

Un corollaire intéressant de la Loi de Bitur-Camember est de donner raison à la morale traditionnelle contre les geignements des bien-pensants misérabilistes et tiers-mondistes, quand elle condamne la charité aveugle faite aux mendiants ou aux pauvres non-méritants, et n’encourage la charité qu’au conditionnel, sous forme de parrainage accompagné de stricte et paternaliste surveillance.

Toute propension à donner en dehors de toute compensation est un potentiel psychologique à l’exploitation par des prédateurs, une source d’illusion para-fiscale pour reprendre en le modifiant le terme de Guillaumat. Si vous donnez à un jeune qui s’amuse autant qu’à un jeune qui étudie, à un pauvre paresseux autant qu’à un pauvre travailleur, à un mauvais garçon autant qu’à un honnête homme, à un agriculteur reprenant stupidement les cultures de ses parents autant qu’à un agriculteur entreprenant cherchant à les améliorer, alors vous devenez ipso facto la cible des mendiants professionnels, des intermédiaires en charité professionnels, et autres prédateurs de bons sentiments égarés. Votre argent n’ira pas faire du bien. Au mieux il ira alimenter les mauvaises tendances de vos bénéficiaires; au pire il sera capté par des gens sans scrupules dont le business est l’institutionalisation de la pauvreté.

La seule façon d’échapper à la Loi de Bitur-Camember appliquée à la charité, c’est de ne jamais donner en dehors d’un critère de mérite établi. Parrainez un enfant via une institution charitable offrant un suivi personnalisé des études que font les enfants sponsorisés, oui (mon ami Roger travaille justement dans une telle institution). Mais ne donnez surtout pas à un organisme qui offre ses soins sans contre-partie à toute personne ayant l’impudeur de les réclamer au seul titre d’être pauvre ou impotent. Investissez dans des microcrédits qui ne prêtent qu’au développement d’affaires qui marchent, oui. Mais ne donnez surtout pas à des projets de développement qui se réclament sans but lucratif, voire pire, dans des constructions bureaucratiques et autres tonneaux des danaïdes. Favorisez votre famille, ceux dont vous partagez les gènes, les idées, les valeurs, oui. Mais ne donnez pas indifféremment à tous. Non seulement vous seriez une victime. Mais vous seriez un criminel. Car vous participeriez de la propagation du mal.

Les bons sentiments ne dispensent pas un donateur de sa responsabilité. Tout don non mérité est destruction. Seul l’échange volontaire de valeur contre valeur est créateur. Ceux qui donnent sans compter à des pauvres non méritants instituent la pauvreté qu’ils prétendent combattre. Pour construire la richesse, il faut non pas donner pour rien, mais faire travailler au prix du marché. (Le marché libre, le marché noir, pas celui saigné à blanc par l’État.) Non pas offrir des bourses, mais investir via des prêts. Non pas créer des bureaucrates et des dépendants, mais des entrepreneurs et des partenaires. Si vous voulez vraiment aider des indigents, faites-leur mériter, par leur travail, chaque centime qu’ils recevront. À vrai dire, le mérite que vous devez leur trouver n’a pas besoin d’être coté sur le marché — il lui suffit d’avoir de la valeur à vos yeux. Mais prenez bien garde à ce à quoi vous accordez de la valeur, car c’est cette chose que vous promouvrez. Et maudit soyez-vous si cette chose, c’est la maladie, la pauvreté, la stupidité, la paresse ou l’insouciance, voire pire, les apparences trompeuses, l’absence de scrupule à réclamer l’indû, ou toute autre vice ou forme d’immoralité volontaire! Texte initialement publié sur mon blog.

Destructeurs de valeur

Les destructeurs de valeur sont à l’oeuvre: cette fois, ils prétendent protéger les entreprises françaises. Le Monde:

Dominique de Villepin a souhaité dimanche 5 février que les entreprises françaises et européennes soient mieux armées pour résister aux attaques du type de l’OPA lancée par Mittal sur Arcelor. « Il est important que nos entreprises puissent se battre à armes égales avec les entreprises étrangères », a déclaré le Premier ministre, qui était l’invité du Grand Rendez-Vous Europe 1-TV5 Monde-Le Parisien.

Mieux armées ? On est en guerre ? Une OPA est une « attaque » ? Une OPA est une offre publique d’achat: cela veut dire que quelqu’un propose d’acheter des actions à un cours (forcément) supérieur à celui du marché, dans le but de prendre le contrôle d’une entreprise. C’est une opération évidemment légale, rien d’autre qu’une offre au-dessus du prix du marché, que chaque actionnaire est libre d’accepter ou de refuser. « Résister » à une OPA revient en fait à proposer plus, sous n’importe quelle forme, parfois il suffit même d’une stratégie convaincante, d’une alliance avec un autre groupe, d’une surenchère… Toutes ces options existent bien entendu déjà pour les entreprises françaises. De quoi parle donc Villepin ? Pourquoi les entreprises françaises auraient-elles moins de possibilités que d’autres ? Est-ce un aveu que, quelque part, il existe des régulations financières moins souples, des entraves diverses aux alliances, ou d’autres problèmes avec les lois françaises qui empêcheraient les entreprises de surenchérir (au profit, rappelons-le, des actionnaires) ?

Plaidant pour un actionnariat renforcé, stabilisé, Dominique de Villepin a souligné qu’il ne s’agissait « pas de bousculer les règles du marché ». Mais, a-t-il ajouté, « dans certains cas, on a l’impression que le match de tennis se fait avec d’un côté un joueur avec une magnifique raquette et de l’autre côté l’autre joue avec un panier percé ». « Dans ces cas là, il faut faire face et doter chacun des armes équivalentes pour marquer des points », a-t-il dit, se défendant de tout « protectionnisme économique ».

Un actionnariat stabilisé ? Par qui ? Par quoi ? D’ailleurs, qu’est-ce que ça veut dire ? Les actionnaires sont des investisseurs, s’ils jugent qu’ils peuvent retirer plus de valeur en répondant à une OPA (en vendant leurs titres), pourquoi ne devraient-ils pas le faire ? Il y a déjà tellement de lois entravant les possibilités pour un investisseur personnel de vendre ses titres à court terme (toute plus value est taxée CSG/CRDS, impôt sur le revenu ou impôt sur le prélèvement libératoire si je me souviens bien)… c’est ça, stabiliser l’actionnariat, empêcher les investisseurs personnels de vendre ? De rendre la possession d’actions difficile pour le commun des Français ? Peut-être s’agit-il de protéger, in fine, le régime de retraite de la « menace » de l’investissement privé ? Si les Français se rendent compte qu’investir en Bourse rapporte plus que payer des cotisations, où ira-t-on!

« Soyons exigeants, mobilisés, et soyons vigilants. Je veux en savoir plus, apprécier la réalité du projet industriel, connatre la nature du projet social », a-t-il poursuivi. « Nous sommes dans un monde où domine une forme de capitalisme financier mais, derrière les finances, il faut regarder les réalités économiques, technologiques et humaines.Moi, je suis de nature curieuse » , a-t-il lancé. « Ce que je souhaite, c’est doter nos entreprises des atouts indispensables pour les aider à faire face à ce qui est une donnée du monde d’aujourd’hui, l’intelligence économique, pour les aider à protéger certains secteurs stratégiques », a précisé le premier ministre.

Exigeants, mobilisés et vigilants. Qui doit l’être ? Ceux qui doivent l’être, ce sont les actionnaires, les propriétaires des entreprises. A eux de décider, pas à Villepin ou à d’autres. Alors quand Villepin prétend protéger les entreprises, tout ce qu’il fait c’est détruire par anticipation de la valeur: les entreprises invendables perdront de la valeur (car la perspective d’une OPA fait monter le cours d’un titre), comme les OPA se basent sur des projets plus rentables que ceux actuellement poursuivis (car il faudra bien que la rentabilité soit à la hauteur du prix payé pour prendre le contrôle de l’entreprise), cela signifie aussi que la société entière perdra ces projets (qui se traduisent en gain de productivité, nouveaux services et produits…)…

Bref, comme d’habitude ils prétendent protéger et ils détruisent. Le patriotisme économique n’est qu’un avatar de plus de la connerie des dirigeants français, qui précipitent ce déclin contre lequel ils prétendent lutter.

la HALDE

La « discrimination positive » est en marche, par la force des baïonnettes. La HALDE, organisme soviétique, est une « juridiction » en service commandé qui court-circuite les procédures traditionnelles du système judiciaire. Ce soviet fait la loi et l’applique. Exemple : le « testing ».

LA LÉGALISATION DU
« TESTING » EN FRANCE

La traque de la « discrimination » est devenue une politique officielle en France. Après la création dÂ’un organisme raciste (parce quÂ’il fonde son action sur des critères de race), la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), dotée de pouvoirs exceptionnels et non-démocratiques, le gouvernement légalise une pratique dÂ’associations racistes (dites « anti-racistes ») appelée le « testing » que jÂ’avais signalée sur La Page libérale.

Le « testing » consiste à simuler une demande d’échange économique émanant dÂ’une personne issue dÂ’une « minorité » sexuelle ou, pour ce qui nous intéresse ici et qui va constituter la majorité des cas, d’une « minorité » ethnique – caractéristique à laquelle s’associe, pas nécessairement mais souvent, une certaine religion –, à juger la réponse du propriétaire ou de son mandataire en l’interprétant selon des critères racistes, puis à attaquer en justice (y compris la « justice » expéditive et exceptionnelle de la HALDE) ceux qui pratiqueraient une discrimination prétendument raciste.

Cette pratique du « testing » était une manière de piéger les contrevenants à la « loi ». Elle n’était officiellement ni encouragée, ni légalisée, ni subventionnée. Elle l’est désormais. Une loi en projet légalisant le « testing » sera votée prochainement. Ce qui était un mode de preuve illicite (le testing) va donc devenir légal et subventionné. La loi vise particulièrement les entreprises, soupçonnées d’être racistes et d’embaucher au faciès.

Une « justification »: les émeutes

Rappelons-nous les émeutes récentes dans les banlieues dont une analyse pertinente a été faite par Maurice Dantec. Une racaille des banlieues, dÂ’origine ethnique bien déterminée, brandissant parfois une religion bien déterminée (lÂ’Islam), met à sac des quartiers entiers, brûle des centaines de voitures, incendie des écoles, des gymnases et des entrepôts, à l’occasion agresse et assassine des innocents sans défense. LÂ’explication ultime de cet événement je ne la connais pas exactement (économie, histoire, valeurs liées à une certaine culture, religionÂ…) et je n’en discuterai pas ici. Mais quoi qu’il en soit je sais faire la différence entre le crime et le vol d’une part, la paix civile d’autre part. Je sais aussi quÂ’aucune loi ne défavorise par nature ces populations issues de lÂ’immigration. Je sais aussi quÂ’en agissant ainsi, ces populations se discréditent elles-mêmes aux yeux des gens normalement constitués, les gens simples et honnêtes. Par ailleurs, les vandales ont bien conscience de ce quÂ’ils font : vols, crimes et destructions. Il nÂ’y a donc aucune excuse.

Pourtant, les hommes de l’État ont décrété que les émeutiers étaient des victimes. Que les Français blancs étaient coupables de racisme. Que les émeutes avaient pour cause principale une inégalité des chances au détriment des minorités ethniques. QuÂ’il fallait que les « quartiers » soient inondés dÂ’argent public et que les entrepreneurs cessent d’être « racistes ».

C’est pour corriger les comportements des Français à la manière soviétique que la HALDE a été créée, que ses pouvoirs bureaucratiques ont été étendus, et que cette loi sur le « testing » a été inventée. Mais en réalité de quoi s’agit-il avec ces émeutes ? D’un nouveau groupe de pression qui entre en scène de manière violente sur le marché politique, avec sans doute quelques imams en arrière-plan (cf. Dantec). C’est la logique de la démocratie. Les émeutiers se regardent dans le miroir des médias et de l’Assemblée nationale. Ils se disent sans doute qu’il y a là un pouvoir à prendre.

Et ça marche. De fait, les émeutiers et le pouvoir politique sont parfaitement complices sur ce point. Le gouvernement veut faire avaler la pilule de la « discrimination positive » et du contrôle étatico-raciste à l’embauche, les autres veulent profiter de l’aubaine. Le tout nous conduisant vers davantage de socialisme au lieu de nous en éloigner :

Pour s’extraire des ruines du socialisme, rien ne suffira sinon une privatisation complète de toute propriété et le retour à une société de contrat fondée sur la reconnaissance du caractère absolu des droits de propriété privée. (Hans-Hermann Hoppe, « Le rationalisme autrichien à l’ère du déclin du positivisme »)

Discrimination

La discrimination est non seulement un droit naturel inhérent à l’échange libre, c’est aussi une nécessité inévitable. Comment choisir sans discriminer ? Mais il y a un critère de discrimination que la « loi » définit et que les socialistes destructeurs de la propriété privée veulent voir partout, c’est la discrimination sur des bases raciales. Il paraît que les employeurs sont racistes…

Comme le montrent Bertrand Lemennicier (« La Morale face à l’économie », le QL, no 161) et Walter Block (« Économie et libertarianisme »), un employeur, dans le contexte dÂ’un marché libre, agirait contre son intérêt sÂ’il se fondait sur dÂ’autres critères que la productivité individuelle pour recruter ses employés. À moins que lÂ’acheteur ne soit lui-même raciste, ce qui lÂ’obligerait à payer plus cher ce quÂ’il achète – puisque la productivité est inférieure à ce quÂ’elle est chez le concurrent –, et à condition que le consommateur final soit lui aussi raciste et préfère payer plus cher un produit pour des raisons purement idéologiques. Ce nÂ’est pas ce quÂ’on observe en réalité, cÂ’est évident. Et si c’était le cas, cela resterait un droit car refuser un échange avec un autre est un droit INDIVIDUEL. En revanche, interdire ou forcer un échange, sous la menace de la force, est criminel. Et c’est bien ce que fait la HALDE.

Par ailleurs, chacun devrait savoir que le salaire minimum exclut précisément les personnes issues des minorités que la « discrimination positive » et la violation du droit élémentaire de choisir son employé sont censées protéger. Là encore, lire la démonstration de Lemennicier ou de Block. Un peu de bon sens suffit également. C’est donc le chômage massif créé par les hommes de l’État qui donne un prétexte à des expériences folles et socialistes. C’est l’absence de liberté sur le marché du travail, l’absence d’un ordre clair et défini sur la base des droits de propriété qui engendrent une série de mesures qui convergent toutes vers l’intensification des revendications des groupes organisés, tout cela conduisant au chaos social (dysharmonie et destruction).

Il faut bien le dire. Les législateurs français sont imprégnés d’un socialisme qui nous conduit dans le mur et qui finira par s’autodétruire comme l’avait prévu Ludwig von Mises, comme cela s’est réalisé en URSS. La seule loi qui doit prévaloir est le droit de propriété. Laisser faire chacun avec sa propriété et rien qu’avec sa propriété, telle devrait être la sagesse de l’État – s’il peut encore exister. Tout le reste conduit à des conflits politiciens, à des luttes de groupes pour obtenir le pouvoir de voler les autres.

Comme le socialisme/étatisme n’a pas marché, allons donc encore plus loin dans sa logique. Telle semble être la tendance des gouvernements français successifs. C’est la Folie Française.

Egalité des chances (1)

Un Projet de loi pour l' »Ã©galité des chances », n° 2787, a été déposé le 11 janvier 2006 sur le bureau de l’Assemblée Nationale et renvoyé à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. La Commission saisie au fond a nommé M. Laurent Hénart rapporteur le 17 janvier 2006. Son Rapport n° 2825 a été déposé le 25 janvier 2006. Et la discussion du projet vient de commencer.

Une législation de même esprit avait été mise en place en 1975 au Canada et à partir de 1963 aux Etats-Unis.(1)

Au milieu d’un fatras de considérations hétéroclites, fondamentalement non juridiques, il est question en particulier dans le projet de loi de:
Articles 16, 17 et 18
Création et mode de fonctionnement de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances.
Articles 19 et 20
Extension des pouvoirs de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE).
Article 21
Possibilité d’avoir recours au « testing » pour prouver un acte de discrimination en matière pénale.

Et les pouvoirs concédés par le projet de loi à la HALDE ne peuvent que faire frémir. Toutes proportions gardées, ils rappellent ceux concédés en 1945 à l’organisation de la sécurité sociale.

Il n’empêche qu’il ne faut pas perdre de vue le fond de la démarche qui est l’acclimatation progressive à la France d’un certain infradéterminisme réglementaire.

Après le prétendu principe de précaution, voici donc l' »Ã©galité des chances » sur quoi végète le projet de loi, en attendant, selon toute vraisemblance, un projet de loi sur la « discrimination positive » à grande échelle.

«100% des gagnants du loto avaient acheté au moins un billet». Slogan bien connu, pub du Loto, mais aussi façon d’introduire l’expression pernicieuse française dÂ’ »Ã©galité des chances » car la chance est-elle en relation avec le gain (toucher le gros lot) ou avec la démarche (avoir la capacité d’acheter le billet) ? Egalité des chances : chacun peut toucher le gros lot ou chacun peut acheter le billet ?

En anglais, il y a vingt cinq ans, aux Etats-Unis ou au Canada anglophone, on parlait de « equal opportunity » (et on faisait ainsi référence à la démarche), il n’y avait pas d’ambiguïté. Et cette notion allait de pair avec l' »affirmative action » (ce qu’on dénomme en France aujourd’hui « discrimination positive »). Mais on n’avait pas mis le doigt sur le prétendu principe de précaution, invention française.
Bref, avec vingt cinq ans de retard sur la pensée unique des Etats-Unis (dénoncée dès 1965 par Ayn Rand) ou du Canada, l’égalité des chances est un concept-clé de la pensée unique comme l’a développé Jacques Garello dans La Nouvelle Lettre du 14 janvier 2006.

Mais l’important à remarquer est aussi que, dans tous les cas, tout est déterminé dans le jeu à quoi donne lieu l’égalité des chances. En particulier, et implicitement, les êtres humains sont envisagés comme des éléments d’une société que ceux qui véhiculent la notion prétendent connaître dans les moindres détails, en termes de gains ou d’occasions.

Egalité des chances dans le jeu ? Encore faut-il que le jeu ne soit pas interrompu en cours de partie. Mais l’interruption est un problème sur quoi Blaise Pascal s’est penché au XVIIè siècle et à quoi il a donné des méthodes de résolution. On reste dans le déterminisme.

Encore faut-il que le jeu ne connaisse pas d’autres issues que son « bon » fonctionnement ou son interruption. Il en sera ainsi si l’ensemble de règles – qu’en définitive recouvre la dénomination « jeu » – est connu avec certitude par les joueurs et n’est pas susceptible de changer ; dans ce cas, ceux-ci savent qu’ils jouent au même jeu. On est toujours dans le déterminisme.

Si les règles sont mal connues des joueurs, si ceux-ci les ignorent en partie et confondent par exemple une découverte de règle avec un changement de l’ensemble, une issue inattendue pourra survenir. Et cette absence d’attente exclut de parler d’une façon entendue des chances et a fortiori de les comparer et de dire leur égalité. LÂ’expression « Ã©galité des chances » n’a plus de sens.

L’action quotidienne de l’être humain, sa vie en société est peut-être analogue à un jeu avec ses semblables, comme certains l’imaginent depuis l’émergence de la « théorie des jeux » dans la décennie 1945. Mais le jeu que l’individu A joue avec ses semblables est différent du jeu que joue l’individu B avec ses semblables à cause de l’ignorance de chacun (en particulier l’ignorance sur les règles) et parce que les règles lui donnent l’impression de n’être pas les mêmes en permanence.
Dans ce « jeu » non déterministe, libéral, qu’est la « vie en société », l’égalité des chances est donc l' »expression sans signification » signalée plus haut Â… sauf à ce que ceux qui l’emploient veuillent réduire par la contrainte le libre arbitre de chacun au point d’empêcher l’inattendu de se réaliser, sauf à ce qu’ils veuillent transformer la vie en société en « jeu d’argent balisé par leurs soins », transformant l' »Etat providence » en « Etat croupier ». Dans cette perspective, et à supposer qu’ils réussissent dans leur entreprise d’infradéterminisme réglementaire, l’expression acquérra la signification déterministe. Et la démarche suivie sera logique car elle ne fera que renforcer l’infradéterminisme réglementaire enclenché avec l’instauration du prétendu principe de précaution. Et le troisième élément à en attendre sera la généralisation de la « discrimination positive ».

Mais l’entreprise ne pourra qu’échouer.

Pour autant qu’elle est en route, faisons en sorte que son coût soit le plus faible possible en informant et en expliquant.
(1) Ouvrage très intéressant sur la question : Block, W.E. et Walker, M.A. (1982), « Discrimination, Affirmative Action, and Equal Opportunity (An Economic and Social Perspective) », The Fraser Institute, Vancouver (Colombie britannique, Canada).

Rectification

Selon le journaliste de l’Agence France Presse, mardi 24 janvier 2006, 17h19, chargé d’informer sur la question :
« En 2005, le solde entre les recettes et les dépenses de l’Etat français s’est établi à – 43,47 milliards d’euros, soit 1,6 milliard de moins que les – 45,1 milliards prévus dans la loi de finances initiale. »

En d’autres termes, à ce jour, le déficit de l’Etat s’est élevé en 2005 à 43,7 milliards d’euros (soit plus de 285 milliards de francs !) au lieu des 45,1 votés et prévus par les parlementaires dans la loi de finances initiale fin 2004 (soit 296 milliards de francs).

Et le journaliste de l’AFP de relever un propos du ministre en ces termes : »‘Quelle que soit la manière dont on prend les chiffres, il y a une amélioration du déficit’, s’est félicité mardi devant la presse Jean-François Copé, le ministre délégué au Budget ».

Cela mérite une courte réflexion.

Dans le fatras d’informations plus ou moins orientées que nous « donne » l’AFP, je relèverai que l’Etat a engrangé des recettes meilleures que prévu, avec
– des rentrées fiscales supérieures de 589 millions d’euros aux prévisions et
– des recettes non fiscales en hausse de 2,8 milliards (au nombre desquelles il y a les recettes de privatisation).
Soit pour l’Etat, 3,4 milliards d’euros de recettes en plus des recettes votées et prévues par les parlementaires dans la loi de finance initiale !

Il est à remarquer en passant que le montant des recettes n’est pas donné ! Si on l’avait, on pourrait calculer les recettes en pourcentage du PIB ou bien l’augmentation des recettes en pourcentage… (1)

Or, nous dit le journaliste de l’AFP :
« Selon le gouvernement français, la réduction du déficit budgétaire a été acquise en dépit d’une croissance moins forte que prévu en 2005 et est liée au fait que le gouvernement « a très fortement serré la dépense tout au long de l’année ».

De qui se moque-t-il ?

Il est un fait caché que les dépenses de l’Etat ont fortement augmenté et a fortiori ont dérivé par rapport aux dépenses votées et prévues par la loi de finances initiale. Autre fait caché : pour quoi faire les hommes de l’Etat ont-ils effectué les dépenses ? Il faut souligner ces deux points.

Il reste que, d’un point de vue comptable, si l’augmentation des recettes a provoqué une diminution du déficit, il s’avère que les 3,4 milliards d’augmentation n’ont pas provoqué une diminution du déficit supérieure à 3,4 milliards, mais seulement égale à 1,6 milliards.

Conséquence passée sous silence par le ministre et dont ne s’étonne pas le journaliste de l’AFP – qui n’en informe pas comme il le devrait -: les dépenses de l’Etat ont donc connu une augmentation de 1,8 milliards d’euros par rapport aux dépenses votées et prévues par les parlementaires dans la loi de finances initiale.

Là encore, on remarquera en passant que le montant des dépenses de l’Etat n’est pas donné et, en conséquence, on ne peut calculer ni les dépenses en pourcentage du PIB, ni la progression en pourcentage (1).

Les dépenses ont donc augmenté dans la mesure de 1,8 milliards d’euros qui se trouve être supérieure à la mesure de 1,6 milliards d’euros dans laquelle le déficit a été réduit ! Soit 200 millions d’euros de différence en « faveur » des dépenses de l’Etat.

Et c’est cette véritable « dérive » des dépenses de l’Etat – d’un montant, je le répète, de 1,8 milliards d’euros, c’est-à-dire 11,8 milliards de francs – dans quoi le ministre a l’impudence de voir un « fort » serrage de la dépense ! Que ne peut-on exprimer tout cela en pourcentage pour stigmatiser l’audace !

De deux choses l’une, soit il nous prend pour des imbéciles soit il vit sur une autre planète Â…

Je laisse à chacun le soin de répondre après lui avoir rappelé cette interpellation de Jacques Rueff:
« Soyez libéral, soyez dirigiste, mais ne soyez pas menteur ».

En ce qui me concerne, j’ai tendance à penser que tout cela pourrait se finir très mal si jamais la clé de voute de la situation actuelle, à savoir le marché de l’épargne présente – dont le marché financier n’est qu’un aspect -, acquérrait le sentiment qu’on le « prend pour un cave ». (1) Vraisemblablement, il y a aux yeux de certains, de « bons » pourcentages à calculer et des « mauvais » à ne pas calculer.
Le journaliste de l’AFP ne releve-t-il pas que « Selon le ministre, la France a désormais ‘toutes les raisons de penser’ qu’elle pourra tenir son engagement de restreindre ses déficits publics à 3% de son produit intérieur brut, limite maximale acceptée par le pacte de stabilité européen. » Voilà un « bon » pourcentage ?

Infradéterministe ou ultralibéral.

Il est à la mode en France, chez les politiques, tous partis confondus, et les médiatiques de tous bords, bref dans la classe médiatico-politique, de stigmatiser les « ultralibéraux », l' »ultralibéralisme », le « libéralisme sauvage ».

Soit. Mais que proposent-ils donc tous ces Don Quichotte ? Que sont-ils, eux-mêmes ? Appelons un chat un chat : ce sont des infradéterministes.

Aux yeux de la classe médiatico-politique, est ultralibéral quiconque raisonne à partir de l’être humain qu’il est, de vous et moi, et non pas à partir du concept flou de « société ».

Est ultralibéral quiconque avance que l’être humain, simple citoyen, politique ou médiatique, agit dans son intérêt personnel et non pas dans un prétendu intérêt général – dénommé le cas échéant utilité publique ou collective, solidarité ou justice sociale – qui serait celui de la fameuse « société ».

Est ultralibéral quiconque affirme que les intérêts personnels poursuivis par les êtres humains dans le respect des lois naturelles de la propriété et de la responsabilité de chacun, sont harmonieux et que leur ensemble constitue justement l’intérêt général réel de la société, i.e. de l’état fluctuant résultat de l’association des êtres humains en question.

L’ultralibéralime ou le libéralisme sauvage, c’est « le renard libre dans le poulailler libre » (pour une réfutation, cf. François Guillaumat)

Point de départ de la stigmatisation souvent caché ou oublié aujourd’hui, le libre arbitre de l’être humain : ce libre arbitre qui opposait au Vè siècle Augustin, le futur Saint, aux Donatistes et autres Pélagiens, comme le rappelle Elaine Pagels (1988) dans Adam, Eve and the Serpent (1), citée par François Lurçat (2003) dans De la science à l’ignorance (2).

Le refus ou la condamnation du libre arbitre de l’être humain, c’est tout simplement l’affirmation du déterminisme universel.
Et l’un ou l’autre a pris diverses formes au cours des âges.

En particulier, il a donné au déterminisme scientifique des oripeaux quand il a pris la forme de la mécanique classique aux XVIIè-XVIIIè siècles.

Il a permis à Laplace d’affirmer à la fin du XVIIIè siècle, du haut de son déterminisme absolu, que le hasard est l’expression de l’ignorance de l’être humain.

Mais il s’est heurté à deux obstacles de taille au XIXè siècle, à savoir deux mathématiciens: d’abord James Clerk Maxwell (1831-1879), puis Henri Poincaré (1854-1912).

Qu’à cela ne tienne, au XXè siècle, ses thuriféraires sont parvenus à faire faire silence dans les rangs, certes au prix de la distinction toute nouvelle entre déterminisme physique et déterminisme mathématique, mais aidés aussi par les totalitaires de tout poil, philosophique, politique, économique, biologique Â…

Comme le libre arbitre le laissait prévoir, la situation leur est devenue intenable dans la décennie 1960 quand Edward Lorenz, grand météorologue, a proposé des travaux qui ont redécouvert les résultats de Poincaré sur l’existence des solutions instables pour des systèmes d’équations d’intérêt physique. L’émergence de la théorie mathématique dite « du chaos » venait d’avoir raison de leur totalitarisme.

Ils ont trouvé néanmoins une position de repli en acceptant bon gré, mal gré que désormais le principe du déterminisme mathématique ne soit plus universel, mais une propriété mathématique qu’ils ont dénommée « théorème d’existence et d’unicité ». Et, soit dit en passant, cette expression n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd économiste: la théorie de l’équilibre économique général a été réactivée.

Dans ces conditions, l’ultralibéral se doit de rappeler sans arrêt qu’il n’y a plus de déterminisme universel, mais qu’il y aurait seulement des déterminismes ponctuels, locaux, appropriés…

Ses défenseurs ne sont donc plus que des « infradéterministes » qui, situés dans les couleurs politiques des deux premiers tiers du XXè siècle, seraient aussi qualifiables d' »infrarouges ».

Ultralibéral contre infradéterministe, voilà le vrai débat politique de France à instaurer à l’orée de la campagne pour les élections présidentielles de 2007. Peu importent les « altermondialistes » et autres « socialo-communistes » repeints en vert, bleu, démocrates sociaux ou sociaux démocrates, etc.

L’enjeu du débat, c’est la reconnaissance ou non, une fois pour toutes, du libre arbitre de vous et moi.
C’est par suite l’acceptation ou non par le politique de sa conséquence immédiate, à savoir le refus par le citoyen de l’esclavage que lui impose en France, de façon croissante, la classe médiatico-politique depuis, en particulier, le coup d’état de la création de l’organisation de la sécurité sociale en 1945.
Et les formes récentes nouvelles de cet esclavage sont multiples : elles vont de la loi Gayssot sur la réglementation de la liberté d’expression à la loi sur l’inclusion dans la Constitution du prétendu principe de précaution, défendue entre autres par le député, Nathalie Kosciusko Morizet.

En résumé, ultralibéral, oui.
« Ultraviolé » par les « infrarouges », c’est terminé.
Que les infradéterministes se le disent.

 

(1) Pagels, E. (1988), « Adam, Eve and the Serpent », Random House, New-York.

(2) Lurçat, F. (2003), « De la science à l’ignorance », Editions du Rocher, Paris.

 P.S. Complément sur mon blog.

Premières erreurs étatiques de 2006.

Le dimanche 8 janvier 2006, le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie en exercice a avancé sur la radio « Europe 1 » (« forum » du dimanche soir) que la croissance de l’économie française se ferait en 2006 à un taux de l’ordre de 2%, 2,5%.
Il a aussi déclaré que « les Français épargnent trop ».
Voilà des erreurs de nature différente qui méritent commentaires.

Le ministre a donc avancé que la croissance de l’économie française se ferait en 2006 à un taux de l’ordre de 2%, 2,5%.
Laissons de côté la taille de l’intervalle de confiance donnée, de l’ordre de plus ou moins 10% par rapport au point médian. Sacrée marge d’erreur néanmoins quand on l’exprime en termes de milliards d’euros (7 milliards d’euros) ! Comment oser la donner sans sourire intérieurement !
Plus intéressant : s’agit-il de la croissance définie sur la base du PIB « marchand » – indicatrice de la croissance effective – ou sur celle du PIB global (incluant les dépenses de l’Etat) – indicatrice d’une croissance maquillée – ? Les journalistes n’ont pas cru bon ou n’ont pas pris la peine de lui demander de préciser. Il faut s’en formaliser.
Mais en définitive, peu importe : toute prévision ou prédiction de ce genre est d’une grande absurdité. Et attirer l’attention sur son cas est au minimum une erreur.

Beaucoup plus important, le ministre a déclaré que « les Français épargnent trop » et ce propos n’a pas interloqué les questionneurs. Pourtant, le propos n’a pas de sens dans la réalité économique et les auditeurs qui, comme moi, l’ont entendu ne doivent pas s’en vouloir s’ils ne l’ont pas compris: il n’y a rien à comprendre.
Soyons exact, le propos n’a pas de sens sauf à se situer dans le cadre de la théorie générale de Keynes (1936) complétée ou non par les développements de ses thuriféraires. Dans ce cadre théorique, il revient à dire que « les Français ne consomment pas assez », antienne socialo-communiste. D’où la volonté du ministre annoncée dans la foulée, dans la suite de l’entretien, de multiplier les périodes de solde ! Nouvelle mission des préfets: déclarer des périodes de solde ! Merveilleux, non ?

Mais, soulignons en passant que dans ce cadre théorique, on fait abstraction du droit de propriété, de la responsabilité et de la liberté d’échange des êtres humains, ainsi que de leurs patrimoines. On peut ainsi gloser en toute incohérence sur des variations de la fiscalité et sur leur incidence sur l' »Ã©quilibre économique ».

Ah Keynes ! Faut-il rappeler qu’il y a exactement soixante dix ans, 1936, Lord John Maynard Keynes a publié un livre intitulé « Théorie de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » qui allait devenir le bréviaire des dirigistes de tout poil, républicains sociaux ou non, démocrates sociaux, sociaux démocrates ou même socialo-communistes.

Grande originalité du livre si on peut dire, il faisait état, comme hypothèse, d’une loi psychologique selon quoi  » Lorsque l’emploi augmente, la dépense de consommation D1 augmente aussi, mais non du même montant que la demande effective D ; car, lorsque le revenu croît, la consommation croit aussi, mais dans une mesure moindre. La clé de notre problème pratique réside dans cette loi psychologique« . En d’autres termes, « La loi Psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et a posteriori en raison des renseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu. »

De cette hypothèse et d’autres moins originales, Keynes va déduire toute sa pharmacopée (pour reprendre le mot que Jacques Rueff a utilisé en février 1976) et ses prosélytes vont l’agrémenter jusqu’à aujourd’hui inclus, jusqu’en France et, en particulier, au ministère de l’économie, des finances, etc.
Le propos du Ministre aurait un début de sens si cette loi psychologique était une loi de la réalité économique. Mais il n’en est rien malgré ce que Keynes osait écrire (sa prétendue connaissance de la nature humaine, les renseignements détaillés de l’expérience). C’est donc une erreur d’y faire référence, même implicitement.

Faut-il rappeler que le livre se voulait, d’une part, une condamnation rationnelle de la loi de J.B. Say selon quoi les produits s’échangent contre des produits.(1) En effet d’après Keynes, « Selon la théorie classique d’après laquelle pour toute valeur de N la demande globale D est égale à l’offre globale [lettre grecque](N), le volume de l’emploi est en équilibre indifférent pour toute valeur de N inférieure à sa valeur maximum; on peut donc supposer que le jeu de la concurrence entre les entrepreneurs porte le volume de l’emploi à cette valeur maximum. C’est seulement à ce point qu’il peut y avoir selon la théorie classique un équilibre stable. »

D’autre part, le livre se voulait la solution à l’obstacle qu’aurait constitué cette fausse loi économique. Bien évidemment, le livre ne faisait pas allusion à la loi de Frédéric Bastiat (1850) qui généralisait la loi de Say et selon quoi les services s’échangent contre des services. Il ne faisait pas non plus référence à Vilfredo Pareto. Le niveau de connaissances scientifiques de Keynes dans le domaine économique est d’ailleurs à certains passages du livre indigne de celui d’un étudiant de licence de sciences économiques. Il l’est tant qu’en 1937, face au tollé que le livre suscitait de la part de certains économistes, il s’est senti obligé d’écrire un article dans l’Economic Journal intitulé « Théorie de l’emploi ».

En France, il n’y a guère eu de tollé. Il faudra attendre 1947 pour qu’il y ait une vaguelette dénonçant les erreurs. En effet, dix ans donc après la réaction de Keynes, Jacques Rueff a écrit un article intitulé « Les erreurs de la théorie générale de lord Keynes » dans la Revue d’économie politique de janvier-février (version anglaise: « The Fallacies of Lord Keynes’ General Theory », The Quarterly Journal of Economics, 61, mai 1947, pp.353-367).
Mais l’article restera lettre morte dans l’opinion française et surtout dans l’enseignement de la science économique en France, à commencer par celui de l’E.N.A..
James Tobin, le futur prix Nobel de sciences économiques, l’homme de la taxe éponyme, y répondit pourtant en 1948, Keynes étant mort en 1946.
Et Jacques Rueff réagit à cette réponse la même année dans un article intitulé « Reply [to James Tobin ‘s comment] », The Quarterly Journal of Economics, 62, novembre, pp. 771-782.
Tout cela restera lettre morte au point qu’à l’occasion du Centenaire de la naissance de Jacques Rueff (1996) qu’il désirait honorer, le Commissaire au Plan de l’époque n’a pas trouvé mieux que de demander une interview à James Tobin, de la faire filmer et d’infliger le résultat au public qui assistait à la commémoration.

A partir de 1976, d’autres vaguelettes dénonçant les erreurs sont apparues. Quarante ans donc après la publication de la TG, – c’était aussi il y a trente ans exactement -, Jacques Rueff écrivit un article dans le quotidien Le Monde intitulé « La fin de l’ère keynésienne » – les 19 et 20/21 février – confirmant tout le mal qu’il fallait penser de ce qu’avait produit le « magicien de Cambridge », dénomination dont il affublait Keynes, et anticipant à sa façon sur ce qui allait se produire en Angleterre avec Margaret Thatcher ou aux Etats-Unis avec Ronald Reagan à la fin de la décennie 1970.

Puis il y a eu en 1979 un article de Pascal Salin dans la revue Banque intitulé « Oublions Keynes ».

Et il y a actuellement un texte de Alain Madelin intitulé de façon voisine « Comment retrouver la croissance perdue – Oublions Keynes » sur le site internet des Cercles libéraux.

Mais de toutes les erreurs dénoncées de l’école de pensée économique keynésienne et à écouter ce qu’il a dit dimanche dernier, Monsieur le Ministre n’a cure. Dommage pour la France ! (1) Sowell, T. (1991), La loi de Say, Litec (coll. Liberalia, économie et liberté), Paris.

France, Terre d’Islam

« La première chose qu’elles ont demandé à faire au foyer, c’est de courir dans le parc. Elles n’avaient jamais eu le droit de courir »

Valence (AFP), 6 janvier 2006. La justice française a condamné vendredi un Marocain à dix mois de prison avec sursis pour avoir maintenu recluses ses quatre filles, au nom de l’islam, et s’être ainsi soustrait à l’obligation légale d’éducation.

Le tribunal correctionnel de Valence (sud), qui a suivi les réquisitions du procureur, a également ôté ses droits parentaux à ce père âgé de 45 ans, et ce de manière définitive.

Comme le montre la suite, cette peine est dÂ’une légèreté ahurissante, et démontre si besoin est, lÂ’incroyable partialité du système « judiciaire ». Dix mois avec sursis, cÂ’est ce que vous aurez si êtes pris avec 1 gramme de cannabis sur vous. Et ne vous avisez pas de prétendre que les historiens devraient pouvoir s’exprimer sur l’Â’Histoire: là, ce sera trois mois fermes.

L’homme a maintenu recluses pendant des années ses quatre filles, nées en France, âgées de 4, 10, 13 et 14 ans, les cantonnant au ménage dans leur appartement de Romans-sur-Isère.

Les enfants ne sont jamais allées à l’école, n’ont jamais eu de jouets, ni d’autres livres que le Coran. Elles n’ont pas appris le français, et n’avaient droit qu’à de rares sorties très surveillées en bas de leur immeuble.

Autrement dit, leur vie est foutue. Les deux ainées ne parviendront probablement jamais à s’intégrer normalement. Toutes souffriront de graves troubles du comportement, de graves lacunes intellectuelles et d’une vision complètement réduite et déformée du Monde. Sans compter les troubles de santé qu’elles ont probablement déjà, etc.

Il a affirmé être le seul à pouvoir donner une éducation « décente » à ses filles. Il touchait, avec le RMI et diverses allocations, plus de 1.400 euros par mois, sans oublier l’allocation de rentrée scolaire.

Voler l’argent des producteurs pour le distribuer aux criminels, voilà l’alpha et l’omega de notre « social-démocratie ».

La mère, qui subissait le même sort que ses filles, n’a pas été poursuivie, et a trouvé un nouveau domicile loin de Romans. Les quatre filles ont été placées dans un foyer proche d’elle.

Aucune complicité de la part de cette mère, naturellementÂ…En quatorze ans, elle nÂ’a jamais eu lÂ’occasion de prévenir la police, on y croit. On se demande bien dÂ’ailleurs pourquoi les 4 enfants sont placées dans un foyer au lieu d’aller vivre avec elle, puisquÂ’elle est si sympa et innocente. Une chose est sûre : lÂ’AFP nous prend pour des imbéciles.

« La peine de prison avec sursis marque la sanction de manière claire et nette, mais le plus important, c’est la peine accessoire de privation des droits parentaux, qui préserve l’avenir », a estimé Me Pierre-Yves Forster, avocat d’une association d’aide aux victimes désignée pour se porter partie civile au nom des enfants.

La sanction est en effet très clairement… inexistante. Qu’est-ce que 10 mois de prison avec sursis pour un homme qui vit d’allocations et qui se moque donc pas mal d’avoir un casier judiciaire ? Rien. Rien du tout. Quant à la « peine de privation des droits parentaux », ce n’est rien d’autre qu’une mesure permettant aux victimes d’échapper à leur bourreau. Ce n’est pas du tout une ‘peine’. Où alors il faut admettre que toute tentative d’empêcher un criminel d’agir est une peine prononcée contre lui.

L’homme, qui a récusé son avocat commis d’office, ne s’est pas présenté au tribunal pour entendre le jugement.

Evidemment, aucune garde à vue. Vous nÂ’y pensez pas. Et puis, un avocat, pour quoi faire ? Pour convaincre une cour de « justice » à quatre pattes ? CÂ’est vrai quoi, quÂ’est-ce quÂ’il en a à foutre, de ce jugement fantoche prononcé par ce tribunal de dhimmis ?

Déjà, il s’était éclipsé le jour de l’audience, le 2 décembre, après avoir constaté que le juge, le procureur et le greffier étaient des femmes.

L’ultra-misogynie est tolérée en France, même quand elle est dirigée contre la juge elle-même, pourvu qu’elle s’accompagne du mot magique : « Musulman ».

Chers compagnons de dhimmitude, bienvenue en Terre dÂ’Islam.