L’Etat de France est en sandwich, vite un referendum pour l’en tirer.

Il y a un an, mai 2005, une majorité de Français a voté « non » au referendum sur le projet de traité de constitution européenne qui aurait ouvert la porte, en particulier, à la création d’un Etat européen, d’un super état dont l’Etat de France deviendrait un pion.  Chacun s’en souvient.
 

Mais qui se souvient que, soixante ans auparavant, les Français n’avaient pas eu l’heur d’un tel referendum quand le gouvernement provisoire et les autorités plus ou moins autoproclamées d’alors leur ont infligé les ordonnances d’octobre portant création de l’organisation de sécurité sociale obligatoire (OSSO), véritable para état aux mains de syndicats de travailleurs prétendument représentatifs ?
 

Certes, un an plus tard, en octobre 1946, ils ont approuvé par referendum la constitution de la IVè république, mais celle-ci ne mettait pas l’accent sur l’OSSO émergente.  De plus, ils avaient au préalable refusé par referendum le texte constitutionnel proposé en mai 46, préparé par l’assemblée – devenue constituante par referendum justement en octobre 45 – dominée par les socialo-communistes.  Et de nouvelles élections législatives avaient été organisées qui réduisirent le nombre de ces derniers.  Pour sa part, De Gaulle avait démissionné en janvier 1946.
 

Qui se souvient que, de même, douze années plus tard, en 1958, ils ont approuvé par referendum la constitution de la Vè république avec la perspective de De Gaulle, président de la République, pour l’appliquer sans que le texte mette l’accent sur l’OSSO désormais en difficulté croissante ?  De plus, qui se souvient que c’est par ordonnances qu’en 1967, Pompidou, Premier Ministre de De Gaulle, va procéder à une réforme profonde du régime général de l’OSSO tant celle-ci allait de plus en plus mal malgré les réorganisations du début de la décennie 1960 (URSSAF, école d’études supérieures de sécurité sociale de Saint-Etienne) et les augmentations de cotisations obligatoires au point que le montant des dépenses de l’OSSO tendait à rattraper celui des dépenses de l’Etat ? En particulier, à l’occasion de cette réforme, le régime général a été divisé en quatre branches autonomes, dont une est l' »OSSO-maladie », ce que certains se complaisent à dénommer aujourd’hui « assurance maladie » bien qu’elle ne fasse pas de l’assurance-maladie (pour la simple raison qu’elle se moque du risque de perte de la santé de chacun).
 

Qui se souvient que, trente ans plus tard, en 1996, c’est encore par ordonnances que le quadrige « Chirac, Juppé, Barrot et Gaymard » va procéder à une réforme profonde de l’OSSO-maladie tant celle-ci allait toujours de plus en plus mal malgré les augmentations de cotisations obligatoires, l’institution de la contribution sociale généralisée (CSG) par le binôme Mitterrand-Rocard quelques années auparavant et le fait que le montant des dépenses de l’OSSO était désormais supérieur à celui des dépenses de l’Etat ? En particulier, à cette occasion, l' »OSSO maladie » a été en partie étatisée, la dette de l’OSSO soldée et a donné lieu à la création d’un organisme, la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), à une augmentation de la CSG et à la création d’une nouvelle cotisation, la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).
 

Et voici 2004, un nouveau quadrige formé par MM. Chirac, Raffarin, Douste-Blazy et Bertrand procède à une nouvelle réforme de l’OSSO-maladie étatisée sans recourir, pour une fois, à la procédure des ordonnances.  En particulier, à cette occasion, deux nouveaux organismes, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) et la Haute Autorité de Santé, sont encore créés, le patient va devenir à terme un dossier médical et le corps médical n’est plus qu’à deux doigts d’être « fonctionnarisé ».  En passant, dans l’intervalle, un quadrige antérieur avait jugé bon de créer un Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie et la CMU.
 

Il reste à se souvenir que dès 1952, des autorités françaises s’étaient inquiétées de la dérive des remboursements, indemnisations, réparations et expédients sociaux (RIRES en abrégé) de l’OSSO et il avait été décidé de mettre en place des conventions départementales entre les médecins et l’OSSO pour y remédier.  Cela n’ayant rien amélioré, les RIRES étant toujours de plus en plus importants, en 1971, a vu le jour le principe de la convention médicale nationale où des médecins ont accepté d’échanger leur liberté contre un plat de lentille (le financement de leur retraite par l’Etat).  Et depuis lors, les conventions médicales nationales se sont succèdées périodiquement. 
 

Tout cela pour arriver à la situation actuelle de septembre 2006, à la disparition en cours de la liberté et de la responsabilité de chacun (patient ou médecin) et à l’augmentation parallèle de la bureaucratie (interne ou externe aux nouveaux organismes de toute nature sans relation avec les soins des patients).
 

Bref, l’OSSO, même réduite à l’OSSO-maladie, est un véritable para Etat sur l’existence de quoi les Français n’ont jamais été conviés à se prononcer par referendum comme ils l’ont été sur le projet de constitution européenne.

Le mutisme imposé est d’autant plus étrange que l’évolution de l’OSSO est caractérisable par la dérive permanente des RIRES – depuis au moins 1952, soit plus d’un demi siècle -, une dérive que tout économiste digne de ce nom explique sans difficulté a priori, à quoi il s’attend avec certitude et dont il prédit l’approfondissement jusqu’au naufrage de l’ensemble sauf si l’obligation, son biais diabolique, est abandonnée en cours de route.  Le premier d’entre eux à le faire, fut à ma connaissance Frédéric Bastiat en 1850, époque où l’organisation de la sécurité sociale était encore naturelle et spontanée en France. 
 

Etant donnés ces faits, chacun devrait se rendre compte de la faiblesse qui, suite au double coup de certaines instances de l’Union européenne (U.E.) et de l’OSSO, a envahi l’Etat de France et que ce dernier communique à son environnement à cause du privilège qu’il possède encore « de (faire) prendre aux uns pour donner aux autres, en se servant au passage ».  Loin d’être minimum, il ne mène pas néanmoins quoi que ce soit d’autre de déterminant, il n’est pas de « premier ressort ».  Il n’est pas non plus de « dernier ressort », il n’est pas le fameux filet de sécurité dont certains nous rebattent les oreilles. 
Il est en vérité désormais en sandwich entre
– l’Etat supranational potentiel que certains s’escriment à vouloir instituer à partir d’instances, existantes ou non, de l’U.E. malgré l’échec du referendum de mai 2005, et
– le para Etat effectif qu’est l’OSSO et que d’autres, qui peuvent être les mêmes, s’ingénient à renforcer depuis la réussite du coup des ordonnances d’octobre 1945 parachevé par le coup du silence entretenu sur tout referendum à son sujet.

 

Pour que la France sorte de toutes les difficultés qu’on sait et dont la cause est – pour moi – l’OSSO, pour que l’Etat de France s’extirpe de sa situation en définitive tantôt don quichottesque, tantôt aux basques du bon vouloir des opérateurs sur le marché financier – que ses gens n’hésitent pas à vouer aux gémonies -, il faut que les candidats à l’élection présidentielle s’engagent, chacun, à organiser, sitôt élu, un referendum sur l’organisation de la sécurité sociale obligatoire (OSSO) et sur ses RIRES. 

Ce sera une première et le résultat révèlera, en particulier, si les Français sont, en majorité, (ultra)libéraux ou (infra)déterministes, le refus d’un tel engagement démontrant par avance, de la part du candidat en question, l'(infra)déterminisme qui le cheville.
 

 

Halte à la Commission de Bruxelles ?

La Commission dite « de Bruxelles », instance de l’Union européenne et tremplin pour dénaturer un peu plus chaque fois que possible les principes du Traité de Rome – et des traités qui ont suivi dans le même sens jusqu’au tête à queue provisoirement définitif du traité de Maastricht (1992) – qui l’ont instituée, vient de frapper.

 

1. Une mauvaise nouvelle.

Sur le site http://www.touteleurope.fr/fr/actualite-europeenne/articles.html, « Le dernier article » en date du 06/09/06″, on peut lire que :

« la Commission entend clarifier et encadrer le ‘tourisme médical’ dans l’UE' », phrase frappée non pas au coin du bon sens, mais au pire de la malfaisance infra déterministe : ce n’est plus le « nomadisme médical » cher à quelques Français de cette qualité, mais le « tourisme médical » !

Je dirais à la Commission si elle était un être humain : « De quoi je m’occupe » !
 
Les gens de la Commission font les questions et les réponses.  Ils se sont posés la question :
« Dans  quelle mesure un patient peut-il décider de se faire soigner dans un autre Etat membre de l’Union européenne et sous quelles conditions peut-il se faire rembourser ? »

Et, affirment-ils, ils vont lui donner une réponse claire, .
Dans ce but, « la Commission européenne a lancé mardi 5 septembre 2006, » peut-on lire « un débat pour ‘dynamiser et encadrer la mobilité des patients dans l’Union européenne' ».

Appelons un chat un chat : par cette démarche, les gens de la Commission s’affranchissent des principes sur quoi a été fondée la Communauté économique européenne (1958) devenue en 1993 l’Union européenne, à savoir :
-         le principe de libre circulation,
-         le principe de libre établissement,
-         le principe de libre prestation de service.
 

Il n’est pas dans les attributions de la Commission d’encadrer la mobilité de quelque personne physique membre d’un pays de l’Union européenne que ce soit.  Vouloir le faire est un abus de pouvoir caractérisé.
Il n’est pas dans les attributions d’icelle de dynamiser la mobilité d’un « patient ».  Vouloir le faire est un abus de pouvoir caractérisé.
Et, ce qui n’arrange rien, il est illogique, pour ne pas écrire absurde, de vouloir « dynamiser et encadrer » quoi que ce soit.  Le jour où la dynamisation dirigiste encadrera ou l’encadrement dirigiste dynamisera, la terre sera plate.

Et la Commission va gaspiller des fonds européens puisqu’elle va lancer prochainement « une vaste consultation publique sur ‘la prestation des services de santé transfrontaliers' » auprès des Etats membres, du Parlement européen et de tous les intéressés qu’ils soient professionnels ou patients ».

Et à lire l’article sur le site internet cité ci-dessus, elle considère que « le rapport devrait permettre aux députés européens de proposer des propositions législatives au cours du premier semestre 2007 ».

Je me répète : « De quoi je me mêle ?

Pourquoi toutes ces dépenses d’énergie et de monnaie ?

Parce que, selon l’article,
– le « tourisme médical » est le fait de 1 % des patients dans l’UE,
– « il semble être voué à augmenter avec la croissance de la mobilité des citoyens européens. » et
– le commissaire européen à la Santé et à la protection des consommateurs,  Markos Kyprianou, entend « fournir plus d’information ».

 

2. Une bonne nouvelle.

Il faut savoir que la Commission de Bruxelles a déjà tenté de réglementer la mobilité des patients dans le cadre de la directive « Services ».

Mais les députés européens et les Etats membres s’y sont opposés considérant que les systèmes de santé, dont l’organisation et le financement demeurent de la compétence des Etats membres, n’étaient pas des services comme les autres.

Il reste que le commissaire juge nécessaire le « retour sur le métier » de la réglementation car les conditions actuellement applicables seraient opaques.

Aujourd’hui, un patient qui souhaite se faire opérer dans un autre Etat membre que le sien doit en principe obtenir l’autorisation préalable de son régime par le biais du formulaire E 112.

La Cour de justice européenne considère que cette obligation préalable constitue une entrave à la libre prestation de santé au sein du marché européen et elle ne cesse depuis 1998 d’élargir les possibilités de se faire soigner dans un autre Etat membre tout en se faisant rembourser par sa caisse d’assurance maladie.

Bref, appelons encore un chat un chat : par cette réglementation potentielle, le problème de l’organisation de la sécurité sociale obligatoire (OSSO) maladie de France acquiert une nouvelle facette inattendue qui va en définitive renforcer toutes celles que le gouvernement français tente de cacher par tous les moyens. 

En effet, si on en croît l’article,

« l’objectif de la Commission européenne sera de déterminer clairement dans quelles conditions les soins dispensés à l’étranger doivent être autorisés et remboursés, qui doit assumer la responsabilité d’éventuels préjudices ou encore s’il faut s’orienter vers des centres européens de référence spécialisés dans certaines interventions. »Â 

Et cela ne peut que mettre en balance l’OSSO maladie française.

 

Conclusion.

Les (infra)déterministes sont merveilleux.  Ils passent leur temps à ériger des barrières sur les chemins que découvrent et empruntent les (ultra)libéraux pour retarder leur progression et leur porter préjudice. 

Mais ce sont eux qui se cassent le nez sur ces mêmes barrières et doivent les retirer – l’expérience le fait apparaître chaque fois -, certes après avoir fait payer un temps plus ou moins long leurs ennemis.

La présente actualité montre néanmoins que la voie vers l’organisation de la sécurité sociale maladie spontanée, tradition française plus que millénaire, se déblaye. 

Soyons optimistes.

 

Sources

 Mobilité des patients : la Commission va lancer une consultation publique sur la création d’un cadre communautaire des services de santé, 06/09/2006, communiqué de presse, Commission européenne

Questions et réponses sur les services de santé dans l’UE, 05/09/2006, Commission européenne

Droits de succession

Si l’impôt est, par nature, une violation des droits individuels, il peut être accepté assez facilement lorsqu’on peut se convaincre qu’il finance un service que tout le monde veut et dont on a du mal à imaginer comment il pourrait être produit autrement. Ainsi en est-il, en apparence, des services de police du droit et de la défense nationale. En fait, la situation est exactement la même que celle dans laquelle une mafia rackette sa « clientèle » en la forçant à consommer ses propres services de sécurité.

L’un des impôts les plus iniques et les plus teintés d’idéologie est celui que l’on appelle, de la manière la plus absurde qui soit, les « droits de succession ». Il faut donc s’acquitter d’un « droit  » pour transmettre ce qui nous appartient à qui bon nous semble ? Vous avez payé votre « droit », bienvenu au club, vous êtes autorisé maintenant à donner ce qu’il vous reste à qui vous voulez.

Personne n’est dupe, je l’espère. Les « droits de succession » n’ont pas d’autre fonction que de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Quant à leur justification, elle repose soit sur un égalitarisme qui l’apparente au communisme le plus primaire, soit sur l’idée absurde que l’individu doit faire sa vie en commençant à zéro, niant par là que le capital, matériel et culturel, est un bien qui pour exister doit se transmettre librement de génération en génération, qu’il est créé et non pas reçu au « départ » selon une distribution au hasard (cf. chap.IV de L’arbitraire fiscal, par Pascal Salin, pour une analyse économique et morale de la taxation de l’héritage).

En réalité, Seule l’envie, cette passion anti-sociale entre toutes, explique que l’on veuille prendre à autrui ce qu’il n’aurait pas gagné mais reçu sans « mérite » préalable (selon moi la piété filiale est un mérite bien suffisant et beaucoup plus noble que les motifs du mérite selon les pseudo-moralistes socialistes).

Les « droits de succession » ne sont pas seulement un vol qualifié commis par la « collectivité » (en réalité par la mafia étatique), c’est aussi un acte immoral qui autorise l’ingérence des envieux dans le patrimoine des familles.

 C’est pourquoi, le prétendu « débat » sur les droits de succession annoncé par le Figaro en date du 21 août ne me laisse rien augurer de bon. D’ailleurs ce « débat », lancé par le président de la commission des finances Pierre Méhaignerie, consiste principalement à savoir s’il faut voler un peu moins les Français ou reporter la réforme des « droits de succession » aux calendes grecques.

 

 

 

 

 

A 5,5 milliards d’euros d’erreurs près.

 

Pendant quelques semaines (de janvier à mai 2006), nous avons eu droit aux arabesques des gens du « pouvoir exécutif » sur le montant du déficit de l’Etat en 2005, « autour de 45 milliards d’euros », soit 300 milliards de francs, chiffre considérable qui échappe à l’entendement (cf. La page libérale, le post  « rectification » http://www.pageliberale.org/?p=1420)
Fin mai 2006, on pouvait lire ici ou là dans la presse :
“En fin de compte, le déficit n’est pas de 43,5 milliards comme annoncé par le gouvernement, il est de 49 milliards d’euros”. “Cela n’est pas, dans la législation actuelle, irrégulier”, a déclaré Philippe Séguin, le premier président de la Cour des Comptes, mais “on peut considérer que ça n’est pas sincère”, et donc pas dans l’esprit de la Lolf (loi organique sur les lois de finances) !
Bref, le chiffre a été entaché d’une erreur de 5,5 milliards d’euros, soit 36 milliards de francs (… du temps où on n’était pas « euros »).
 

Et voici que maintenant de nouvelles arabesques nous sont offertes par les mêmes à propos du montant du déficit de l’organisation de la sécurité sociale obligatoire, la même année (merci à Laure Allibert pour l’écho : « Perdu morceau de trou noir, s’adresser au ministère du Déficit http://quitter_la_secu.blogspot.com/2006/07/perdu-morceau-de-trou-noir-sadresser.html )
 

« Le déficit de la Sécurité sociale en 2005 n’a pas été de 11,6 milliards d’euros mais de 16,9 milliards : c’est ce qui ressort du bilan annuel publié hier par l’Acoss (l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale).
 Le 8 juin, devant le congrès de la Mutualité française, Dominique de Villepin,le Premier Ministre, se réjouissait pourtant en constatant que «nous continuons à progresser dans la voie d’un équilibre».

Devant le même auditoire, Jacques Chirac, lui-même, le Président de la République, prédisait «un retour à l’équilibre en 2007».
 

Où finit la figure ?

Où commencent l’erreur volontaire, le mensonge, la certitude de l’impunité ?

Où git l’incompétence notoire qui doit conduire à terme à l’abandon de ces organisations publiques dénommées respectivement « Etat » et « organisation de sécurité sociale obligatoire » (en abrégé OSSO), à leur fermeture une bonne fois pour toutes, faillies ou non ?

D’abord, il convient de rappeler que l’Etat et l’OSSO sont deux organisations institutionnellement différentes (cf. les nombreux posts de « La page libérale » qui traitent le sujet).
Certes, depuis la création de l’OSSO à partir d’octobre 1945, beaucoup ont essayé de la faire entrer dans le giron de l’Etat, le dernier en date étant le gouvernement Juppé de 1995-97, Chirac étant déjà Président de la République.
Mais ils n’y sont pas parvenus.  Les groupes de pression en place qui en tirent encore des avantages et croient que cela perdurera veillent à empêcher l’absorption (cf. « De 1945 à 2005 », http://blog.georgeslane.fr/category/Economie-appliquee-de-lorganisation-de-la-securite-sociale/page/5). 

En passant, ils veillent aussi à ce qu’aucun quidam ne puisse faire entendre le son de la cloche sauveteuse qu’est la privatisation (cf. par exemple sur la privatisation de l' »OSSO maladie » http://blog.georgeslane.fr/category/Economie-appliquee-de-lorganisation-de-la-securite-sociale/page/2) et sur celle de l' »OSSO retraite » http://blog.georgeslane.fr/category/Economie-appliquee-de-lorganisation-de-la-securite-sociale/page/16). 
 

Ensuite, 16,9 milliards d’euros, c’est quoi ? C’est plus de 110 milliards de francs, chiffre considérable qui défie l’entendement.
Mais c’est surtout 16,9 milliards d’euros de déficit, autant de ressources manquantes que l’ACOSS, organisme créé à l’occasion de la grande réforme de l’OSSO en 1966-67 – de Gaulle étant président de la République -, « tiroir caisse » et non pas « banque » de l’OSSO – comme l’écrivent certains de façon erronée -, a obtenues du marché financier au « non su » et au « non vu » non seulement des assujettis, mais aussi de ceux qui ont la prétention de voter annuellement, depuis 1995, une loi de financement de la sécurité sociale en parallèle à la loi de finances de l’Etat, à savoir les parlementaires (députés et sénateurs).
C’est donc encore un futur grevé par les intérêts et l’amortissement des emprunts en question sur quoi aucune arabesque n’est effectuée. 
 

Rappelons en passant qu’il y a dix ans, le gouvernement Juppé, sous présidence de la République identique à celle d’aujourd’hui, créait un nouvel impôt, la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) et augmentait le taux de la CSG (contribution sociale générale) – créée quelques années auparavant par le gouvernement Rocard – pour soi-disant solder une bonne fois pour toutes la dette sociale accumulée par les Français et ne pas la faire supporter aux générations futures, la dette en question donnant lieu à la création d’un nouvel organisme, à savoir la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale). 
Aujourd’hui, on a donc non seulement CSG, CRDS et coût de fonctionnement de la CADES – sans oublier la cotisation spéciale de sécurité sociale (CSSS ou C3S) « payée par les entreprises » -, mais encore ces emprunts de montants abyssaux que le marché financier – mondial – n’aurait pas eu la capacité de nourrir il y a simplement une vingtaine d’années.  S’il en a désormais la capacité, c’est à cause de la déréglementation étatique mondiale et des progrès scientifiques et techniques en matières informatiques et financières.
 

Enfin, 16,9 milliards d’euros, c’est 11,6 milliards à quoi s’ajoutent 5,3 milliards d’erreurs, soit plus de 35 milliards de francs - chiffre considérable - qui ont du être financés en tout arbitraire et ont arrondi d’autant intérêts et amortissement futurs de la dette.
 

Il reste qu’on retrouve ainsi un chiffre d’erreur voisin – en valeur absolue – de celui qui a entaché celui du déficit de l’Etat puisqu’il était de 5,5 milliards d’euros – 36 milliards de francs – (cf. ci-dessus propos du président de la Cour des comptes).
 

Bref, avec l’Etat et l’OSSO actuels pris séparément, l’erreur ne fait plus voir 36 chandelles, mais 36 milliards de francs …! 

Et à eux deux, ils font voir 72 milliards de francs d’erreurs. 

Seul bienfait que je vois à ce montant colossal d’erreurs, il m’a remémoré une vieille blague « suisse », certes bien éculée, bien antérieure au gain par un équipage Suisse de la coupe de l’América, mais dont la vérité n’est pas écornée « d’un poil ».  A un haut fonctionnaire français qui s’étonnait devant un homologue suisse que la Suisse eût un ministre de la Marine, l’homologue lui répliqua qu’en France, on avait bien un ministre des Finances !
Ah, si on en n’avait eu qu’un pour en arriver là !

Bon débarras

M. Paccalet et ses coreligionnaires disparaîtront, bon débarras !

Par L.E.I.L.A.

Morceaux choisis (et commentaires assortis) d’un article de M. Yves Paccalet publié dans la rubrique « Idées » du Figaro-Magazine du 15 avril 2006 sous le titre « La planète ? La situation est désespérée, mais pas grave… ».

En préliminaire j’indique deux liens pour ceux qui voudraient se faire une idée du profil de ce grand philosophe qu’est M. Paccalet… :
Bio d’Yves Paccalet
Un entretien avec Yves Paccalet

L’article est une auto-promotion de son dernier ouvrage L’Humanité disparaitra, bon débarras !.
M. Paccalet nous est présenté par les rédacteurs du Figaro comme un « philosophe, un écrivain et un écologiste. » Pour information, il est également biologiste, botaniste, zoologue et «Compagnon de route [de bateau plutôt !] de Cousteau». A ces titres, il bénéficie évidemment en France d’un crédit immédiat d’intellectuel « engagé » et sûrement « éclairé » comme aiment à l’écrire tant de journalistes de la presse suiviste et paresseuse. C’est également un poète : « le poète qui accompagna Cousteau ! »…
Cet « essai » est qualifié « d’humour écologique noir ». J’avoue ne pas bien saisir l’humour du propos… La seule vue du livre en librairie et la lecture de sa quatrième de couverture m’avaient passablement mis en rogne ; le contenu de l’article du Fig-Mag et des interviews diverses du monsieur n’a fait que confirmer l’urgence qu’il y avait à réagir à la publication de pareilles âneries. Vous l’aurez compris : je n’achèterai pas l’ouvrage et le déconseille à tous ceux auxquels je peux en parler pour au moins trois raisons développées ci-dessous :

  1. Les propos tenus relèvent de l’insulte à l’humanité et comme je revendique mon humanité, je considère que mes amis mes proches et moi-même sommes insultés.
  2. Incohérence de la pensée, imposture intellectuelle et pratique de l’anathème, monsieur Paccalet ne nous épargne rien. Ce n’est pas un philosophe mais un charlatan propagandiste de la peste environnementaliste (dite également peste verte).
  3. Le programme proposé, au-delà de son insondable stupidité, est une véritable menace pour la Liberté individuelle. C’est d’ailleurs la seule chose cohérente dans la pensée de ce « poète » : il a très envie que l’espèce humaine disparaisse et les solutions absurdes qu’il propose de mettre en œuvre pourraient y contribuer.

1 – Les propos tenus relèvent de l’insulte à l’humanité

M. Paccalet exploite son fonds de commerce «Cousteau-Calypso » pour surfer sur la vague écolo-environnementaliste… J’en suis ravi pour lui, même si cela me navre toujours de voir l’erreur intellectuelle et l’arrogance nourrir son homme. Il est certainement savant et compétent dans des tas de domaines. Cela rend la violence et la haine de soi que recèle son propos d’autant plus sidérantes ! Le fond de l’article et, j’imagine, du livre n’est qu’insultes et anathèmes. Au départ, un constat de base qui témoigne du profond sens de l’observation de M. Paccalet et auquel chacun ne peut que souscrire :
« L’homme n’est qu’un objet négligeable dans l’immense univers. Un habitant de hasard sur une planète minuscule […] à la périphérie de notre galaxie dans un univers qui en compte des centaines de milliards… » ainsi que « Nous sommes transitoires éphémères… ». Mais cela se gâte très vite pour partir dans l’invective : « L’homme se prend pour tout ; il n’est rien. » ou encore « l’homme n’a pas inventé grand-chose sauf la vanité, l’ivrognerie, l’épuration ethnique et la guerre nucléaire…». M. Paccalet pratique donc l’amalgame sans souci ! Passons sur la vanité, péché mignon dont lui-même est bien sûr exempt, grâce sans doute à la fréquentation des poissons… Je croyais naïvement que la vanité était un de ces délicieux travers humains, consubstantiel à notre nature et partant, commun à chacun d’entre nous. Mais M. Paccalet, qui est un grand scientifique documenté, en a sans doute trouvé le nom de l’inventeur ! (c’est quand il veut pour nous passer l’information…).
Monsieur Paccalet n’aime pas les ivrognes. Il n’aime ni Antoine Blondin, ni la scène d’ivrognerie des « Tontons Flingueurs », ni les chansons à boire. Il n’a jamais pris une bonne cuite avec ses potes écolos sur la Calypso !, il ne boit que de l’eau filtrée… ou de l’eau de mer ?
M. Paccalet est soit très chiant… soit très hypocrite !
Quant à l’épuration ethnique, les inventeurs sont connus : ce sont des dictateurs, criminels au cerveau dérangé et leurs serviteurs obligés. Alors sur quoi donc se fonde ce monsieur pour faire porter la responsabilité de ces abominations à toutes les personnes qui n’ont rien eu à y voir et qui n’en demandaient pas tant ? Dois-je ajouter qu’il y a eu aussi parmi l’engeance exécrée quelques résistants et quelques combattants de la liberté ?…
M. Paccalet monte vite en gamme pour décréter que nous ne sommes qu’«un australopithèque à peine dégrossi ; doté certes d’un cerveau de 1 300 CC 3 d’où peuvent sortir la peinture de Vinci et la musique de Mozart mais plus généralement l’idée du sexe, l’obsession du territoire, la pulsion de dominer son voisin ou de l’assassiner ».
Monsieur Paccalet vit dans la peur…
Lui et sa famille sont-en permanence menacés… par leurs voisins. Ils rodent à sa porte et d’ailleurs ils ne vont pas tarder à l’assassiner et à le violer ! J’accorde à M. Paccalet qu’après 15 années passées à regarder la mer et les poissons, une ville, avec des hommes dedans, cela peut sembler étrange et poser des problèmes d’adaptation. A sa décharge peut-être a-t-il, après la Calypso, emménagé au Val Fourré, à la Pierre Collinet ou aux Minguettes ? Cela pourrait expliquer sa parano…
M. Paccalet est dangereux !
Pour éviter de céder à sa propre pulsion de dominer et trucider ses propres voisins en toute occasion, je lui recommande de s’installer dans un lieu isolé, seul ou à la rigueur avec José Bové, Yves Cochet, Alain Lipietz – voire Denis Baupin –, sur le plateau des Mille Vaches par exemple (miracle, cédant à leurs respectives pulsions de meurtre ils s’entretuent !).
M. Paccalet est sans doute lui-même de la classe des Vinci et des Mozart… (en toute modestie et toujours sans vanité aucune). Il estime que cela l’autorise à mépriser les croyances de ses congénères dans un paragraphe ricanant et simpliste : « Ainsi finira la vie humaine avant les cantiques du paradis ou l’odeur de chair cuite de l’enfer » où « Yahvé, Allah, Dieu, et Manitou » (sic) sont fourrés dans un même sac.
La violence verbale anti-Homme (au sens d’être humain) monte encore d’un cran et nous voilà, nous les Hommes, gratifiés d’épithètes aussi gracieuses que « prolifiques », « sales », « destructeurs » et « teigneux »… M. Paccalet touche un « plus haut » à la fin de l’article où, au terme d’un raisonnement que même le pasteur Malthus ne reconnaîtrait pas :

  • Les adultes sont ravalés au rang de « bagarreurs » (bon passons…)
  • Nos enfants en bas âge ou à venir ne sont rien qu’« un tsunami de bébés braillards »
  • Et pour faire bonne mesure nos grands parents et les personnes âgées qui nous sont chères sont « des vieillards rancis».

Je persiste à être vraiment hermétique à « l’humour écologiste noir » !
M. Paccalet est issu parait-il d’une « famille modeste de 7 enfants ». Il en garde sûrement un très mauvais souvenir. Quant à ses propres enfants, s’il en a, cela n’a pas du être facile pour eux ! Qu’est ce qu’il lui faisait à son bébé qui criait trop fort ? Il le secouait ou le tartait jusqu’à ce qu’il ferme sa sale petite gueule de « tsunami braillard » de 3 mois ? Les enfants crient, is jouent, ils sont pleins de vie et d’énergie et je les invite tous à hurler dans les oreilles de M. Paccalet à lui faire péter ses tympans mieux qu’un accident de décompression !
Quant à mes parents aujourd’hui âgés de 74 ans et à quelques autres beaux vieillards dont la liste serait trop longue à produire ici ils sont moins « rancis » que le vomi qui sert de discours à ce soi-disant philosophe !

2. Incohérence de la pensée, imposture intellectuelle, pratique de l’anathème et prophéties idiotes

– Incohérence de la pensée
Après avoir conchié l’humanité sans nuance, M. Paccalet aurait pu s’en tenir là, se contenter d’ajouter sa pauvre contribution aux innombrables « colères littéraires » plus ou moins justifiées produites par de meilleurs écrivains que lui…
Mais non, avec le conformisme appliqué et la paresse de pensée caractéristique de l’intelligentsia « Ã©cologôche », il enfile ensuite comme des perles des clichés adoptés sans examen, et qui n’ont d’autres justifications que d’être ce que Bertrand Lemennicier qualifie parfaitement de « cascade de répétitions ».
Affirmation non étayées ni argumentées, tissu de contradictions flagrantes et de facilités de langage.
Cela commence par la pratique de l’anthropomorphisme (figure de style chère à M. Paccalet), qui fait que « le cosmos s’amuse et les galaxies s’esclaffent… ». Je n’avais jamais remarqué qu’un objet, fût-il stellaire, eût la capacité de « se gondoler »… Mais soyons un peu cohérents tout de même ! N’est-il pas paradoxal que toutes ces merveilles de notre univers qui nous dominent et nous écrasent de leur intangible valeur intrinsèque, aient fini par s’approprier un trait aussi bêtement humain que… le rire ! « L’objet [et non le sujet bien sûr…] négligeable dans le grand univers » a quand même un attribut que lui envie les galaxies : il sait rire ! Il se poile à la première occasion ce gros blaireau…

Quelques simples questions, M. Paccalet :

  • Nous n’avons pas forcément la prétention d’être la « raison d’être […] des quarks, et particules … », mais qui d’autres que les rejetons de « l’infecte engeance humaine » a découvert, expérimenté et rendu explicites des notions aussi complexes et abstraites ?
  • Qui est ce « sale » qui invente, en vrac, le tout à l’égout, la chasse-d’eau et les produits chimiques pour fosse septique ? Pourquoi dépensons-nous autant d’énergie à fabriquer et échanger du savon, des parfums et des produits de beauté ?
  • Pourquoi ces monstrueuses bêtes, assoiffées en permanence de sexe, avides de se reproduire, ont-elles inventé, fabriqué et vendu des millions de pilules contraceptives, de diaphragmes et autres préservatifs ? Et comment de pareilles bêtes teigneuses ont-elles pu se forger des croyances aussi farfelues que le célibat des prêtres ou l’abstinence sexuelle ?
  • Qui donc découvre le plastique et la pétrochimie et préserve ainsi quantité de matières naturelles que nous savons rares et difficilement accessibles ?

Comment, en un mot, étant aussi destructeur, avons-nous réussi à prospérer au milieu de cette nature qui parait-il « nous rejette » ?
Il semble que M. Paccalet n’a malheureusement pas eu le temps de se poser des questions avant d’écrire ses sornettes ! Il est vrai qu’y répondre en s’interdisant la mauvaise foi intellectuelle et la facilité de langage demande le temps de la réflexion et de la rigueur…
M. Paccalet préfère concourir pour le prix Nobel de l’auto-contradiction lorsqu’après avoir pris la posture du sage scientifique et rationnel, il s’inquiète soudain de savoir qui sera là « pour reconnaitre que notre auto-destruction était notre plus bel exploit ? ».
Bonne question ! Qui donc hein ? Dieu peut être ? Manitou ?… Et bien M. Paccalet, qui a réponse à tout, a la solution ! Je vous le donne en mille : la Terre elle-même dont nous sommes parait-il « l’hôte par erreur » ! Il nous la divinise vite fait, la pare de grandes vertus humaines pour lui faire dire qu’elle « va nous donner une claque » comme à un garnement impoli… Pour quelqu’un qui méprise ouvertement toute forme de mysticisme, qu’il soit chrétien, islamique, juif ou amérindien, c’est quand même balaise ! Prenons simplement acte que M. Paccalet est un être humain normal, comme chacun de nous, prêt à succomber au premier délire religieux : et pour M. Paccalet c’est le culte de Gaïa ou la secte des éco-guerriers, au choix…

L’imposture écologique

Au nom de la science, M. Paccalet déclare que nous détruisons notre « Maison Commune » « par nos saccages », notre « croissance » notre « progrès ».
Nous voilà rendus responsables en vrac : « de la guerre nucléaire, du réchauffement climatique, de l’effondrement de la biodiversité, de l’empoisonnement de l’air et de l’eau. » Et avec cela qu’est ce que je vous mets ? Je n’ai ni ses diplômes, ni son immense savoir scientifique mais deux ou trois faits m’interpellent…

  1. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » (Lavoisier). Si ce monde, les ressources et éléments qu’il contient sont finis, l’homme, dans cette nature pas toujours très hospitalière, ne fait par son action que transformer la matière existante. L’action humaine n’ajoute ni n’enlève de matières polluantes ou toxiques. On peut discuter longuement des choix plus ou moins pertinents de combinaison d’éléments chimiques testés mais, que je sache, nous n’émettons pas plus de CO, souffre, chlore et autres cochonneries toxiques que n’en émettent les plantes, les animaux ou les entrailles de la terre !
  2. Comme l’a remarqué M. Paccalet, Nous ne sommes qu’une petite chose dans l’univers. Nous savons qu’une petite variation de l’axe de la terre sous l’effet de je ne sais quel mouvement cosmique ou qu’un déplacement de courant froid ou chaud dans un océan peut bouleverser le climat voire nous rayer du paysage en peu de temps (à la grande joie de Paccalet !). Alors faire porter à la seule Humanité la responsabilité de tels phénomènes relève au mieux de la farce !
  3. Si les scientifiques semblent s’accorder sur le fait que nous vivons une période de réchauffement, ils ne sont de loin pas tous d’accord pour en faire porter la responsabilité à l’action de l’homme.
  4. Et puis entre nous, depuis trois millions d’années que nous infestons la planète nous avons du en vivre un paquet de changements climatiques ! Alors un de plus ou un de moins, nous nous adapterons à Dame Nature comme d’hab’ ! (Si Paccalet et ses Brigades Vertes nous en laisse la possibilité…)

Prophéties idiotes

« Du coté de la science l’inquiétude est palpable… maints éléments laissent supposer que l’homo sapiens ne passera pas le 21ème siècle »
« En consommant les humains vont s’autodétruire, et plus vite qu’on ne le croît ! »

Il eût été surprenant que le profit, la consommation et ce vilain défaut consistant à vouloir à tout prix s’échanger des biens et services sur des marchés ne soient pas hautement suspects aux yeux de M. Paccalet… Une question quand même : Qui est ce « on » qui ignore que les humains vont périr plus vite qu’il ne le croît ? C’est votre voisin assassin, violeur, sale et méchant ? C’est moi ? Aucune raison sérieuse ne fonde la prédiction, pas un argument ! C’est péremptoire : nous voilà tous morts avant la fin du 21ème siècle !
Oser se qualifier de philosophe, après une pareille démonstration de fumisterie intellectuelle, est un affront aux hommes et aux femmes qui ont consacré leur vie avec rigueur et discipline à faire avancer la pensée humaine et la compréhension de notre univers (par exemple Ludwig von Mises).

Imparfaits, c’est sûr, nous sommes, comme dirait Yoda ! Mais n’en déplaise aux apologues de la décroissance, nous n’avons jamais eu d’autre choix pour survivre que comprendre, apprivoiser et transformer notre environnement. C’est précisément cette compréhension que nous avons de nous-mêmes et des avantages que nous tirons de l’échange qui nous a permis de progresser (avec quelques hoquets et ratés divers certes) et de nous adapter toujours mieux. Et au risque de décevoir M. Paccalet et ses coreligionnaires écologistes, sauf accident cosmique – et si les ayatollahs verts de tout poil veulent bien nous lâcher la grappe –, cela va continuer comme ça bien au-delà du 21ème siècle !

3 – Les remèdes proposés par M. Paccalet constituent un danger pour la liberté et l’humanité

Après l’insulte, l’imposture et l’anathème, M. Paccalet nous propose son super programme en trois mots clé et un résultat attendu : « La décroissance ! Le peu ! Le partage ! En un mot la paix »
L’inculture économique des « leaders d’opinions » et des coteries « intellectuelles » qui tiennent la tribune en France est insondable. Elle a souvent été évoquée et dénoncée sur ce site, n’y revenons pas. En l’occurrence nous constatons que les inusables poncifs du pasteur Malthus et les délires techno-constructivistes du Club de Rome sont à nouveau très « tendance » : outre « l’immigration choisie » à la « discrimination positive » en passant par le « patriotisme économique » et autres délires socialistes/étatistes, les avatars foireux de la pensée du bon pasteur et des mercantilistes du 16ème prospèrent par ailleurs parmi les zélotes de la nouvelle peste verte (de Mickey 3D à Chirac en passant par les crypto staliniens ou trotskystes d’ATTAC) et malheureusement au-delà…

En tout cas le message est clair :
« Arrêtez donc, stupides congénères de prendre des risques, de produire pour d’autres et d’échanger vous crèverez beaucoup plus vite et bon débarras ! »
Recherchez « La satisfaction par le peu » et « le partage ! »
Cela va être la fête !
Si je comprends bien l’idée de M. Paccalet, les hommes n’ont qu’une solution pour éviter la grosse catastrophe : consommer moins et produire moins.
Si l’on considère que la progression démographique est « tsunamique » cela veut dire à court terme : moins de biens et services produits pour un plus grand nombre de demandeurs.
Cela sent la pénurie, l’ambiance à table se dégrade singulièrement ! Et c’est là que M. Paccalet nous recommande, de partager. Compte tenu des travers humains qu’il stigmatise (agressif, bagarreur assassin, violeur…) la séance « partage » s’annonce comme un très beau bordel… En fait de « paix » son super programme va surtout nous plonger rapidement dans un bain de sang !

Mais rassurez vous, pour nous faire passer tout cela en douceur les Paccalet, Cochet, Voynet, Contassot, Lepage (Corinne pas Henri !), Kosciusko-Morizet, Hulot, Jancovici et consorts se lanceront dans de magnifiques campagnes de propagande expliquant à ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose et qui veulent s’enrichir, que « les ressources sont rares certes, mais il convient surtout de ne rien faire »… Ils développeront la thèse du « peu » et du « partage » auprès des millions de Chinois, de Russes, d’Indiens ou Coréens qui sortent peu à peu du totalitarisme, des castes, ou du féodalisme et auxquels la possibilité rendue de travailler et de créer a permis, en 15 années, de gagner plus de confort et d’amélioration de leur vie que dans les 50 à 100 précédentes. Je vois bien les « paccaletistes » expliquant leur programme devant des assemblées atterrées :
« Bon les gars cela va bien ! Arrêtez de vouloir acheter des voitures pour partir en week end avec votre tsunami d’enfants braillards. Pour vos pique-niques d’été laissez tomber le vin ou la bière au frais dans la glacière buvez de l’eau tiède et mangez des baies ! (et encore pas trop car il faut préserver la Nature) Eteignez la clim en été et ne chauffez pas en hiver. Ne faites pas de ponts, pas de route vous n’avez pas besoin de circuler. N’affrétez pas de navire, ils pourraient couler. Arrêter de lutter contre les moustiques avec vos insecticides ! Laissez-les vous empêcher de dormir, vous piquer, et vous coller la malaria ! Bref, à genoux, contemplez Déesse Nature ! Célébrez-la avec dévotion ! Et laissez vous crever…»

Charité bien ordonnée commençant par soi même, je suggère donc à M. Paccalet et à ses coreligionnaires écolo-catastrophistes et partisans de la décroissance de montrer l’exemple :

  1. Arrêtez d’écrire et de faire la promotion de vos âneries. Non seulement cela fera baisser le taux de connerie au m2 mais l’humanité va économiser au moins trois stères de bois ! Et je ne vous parle pas des économies d’encre !
  2. N’achetez plus de papier toilette, utilisez les invendus de votre pauvre littérature (et hop, encore trois stères de bois !).

M. Paccalet, soyons sérieux : ce n’est pas avec du « peu » que les hommes s’en sortiront mais avec du plus ! Jusqu’à plus ample informé, pour mieux se nourrir, se loger, faire dormir nos enfants « braillards » au chaud, les éduquer, les divertir et nous divertir (pour oublier que nous somme une misérable chose plantée par hasard dans une queue de galaxie), il faut plus de tout ! Ce n’est pas en bridant nos capacités de compréhension, de création et d’expérimentation, que l’on s’en sortira. Et ce n’est pas non plus en qualifiant à tout bout de champ « d’éthique » ou de « social » ou de « environnementally friendly » des comportements inadéquats invitant à la paresse…

Nous résoudrons nos difficultés en créant des techniques et des produits nouveaux qui répondront mieux à nos besoins, en mettant à disposition du plus grand nombre des solutions plus économes, plus pratiques et qui ouvriront de nouvelles possibilités d’expérimentation et d’économie de moyens en se combinant. C’est grâce à des technologies humaines sophistiquées issues de ce processus d’amélioration continue que M. Paccalet a pu plonger avec M. Cousteau et filmer les merveilleux fonds marins et mieux comprendre la vie sous la mer. Ce sont ces mêmes technologies qui permettent à l’ineffable M. Nicolas Hulot de produire et réaliser ses émissions. Monsieur Paccalet, de grâce, arrêtez de cracher dans la soupe et de mépriser l’action des hommes et des femmes qui prennent des risques pour produire les biens et services que vous achetez ! Quant à la question du nombre d’humains, lorsque je regarde le pourcentage de terres habitées et de surfaces cultivées et exploitées je me dis qu’il y a encore une sacré marge pour mettre encore une belle pincée « d’australopithèques mal dégrossis » sur cette planète sans que cela pose le moindre problème ! Et puis si nous laissions les parents décider combien ils veulent faire d’enfants ? Hein qu’est ce qu’il en pense M. Paccalet ?

Le point vraiment inquiétant dans tout cela c’est que dans l’esprit d’un nombre croissant d’honnêtes et bonnes personnes, l’imposture a acquis le statut de vérité. Le terrain est idéal pour faire passer des lois inspirées par l’idéologie « rouge-verte » (soit dit en passant quand on mélange le rouge et le vert cela fait du « brun caca »â€¦). La mise en Å“uvre de leur programme nous mène droit à une nouvelle forme de fascisme (une forme renforcée diront les pessimistes) fondée sur un encadrement toujours plus réglementé des conduites jugées « non écologiquement correctes » (les campagnes de l’Etat actuellement diffusées à la TV sont de ce point de vue édifiantes…). Il n’est plus absurde de se demander à quel moment les hommes de l’Etat vont sauter le pas et criminaliser et pénaliser les attitudes ou comportements « non écologique » des individus. A quand des tribunaux de citoyens sélectionnés par des ayatollahs vert inspirés par un petit livre vert envoyant des « délinquants » dans des jolis Camps de Redressement Verts (ou plus prosaïquement nos actuelles prisons !) ? [précision : je parle ici des écologistes, je ne parle pas des autres « verts » et des vrais ayatollah, c’est un autre sujet…]. Des petits matons persuadés de leur bon droit y persécuteront au choix :

  • des entrepreneurs teigneux qui voulaient à tout prix produire et vendre des de produits chimiques qui « polluent » ;
  • des indisciplinés qui s’obstineraient à ne pas trier leurs déchets ;
  • voire, en cellule de grand isolement, des biochimistes et des généticiens irresponsables qui auraient voulu concevoir de nouveaux OGM ou pratiquer le clonage thérapeutique…

En fait de sauvetage de l’espèce et de « paix » les solutions régressives proposées par les Paccalet et Cie conduisent immanquablement à la répression, à l’injustice, à la haine et à la ruine.
Alors M. Paccalet, soyez gentil, retournez sur votre bateau, et en attendant la fin prochaine de l’espèce que vous appelez de vos vÅ“ux, continuez à filmer les poissons avec lesquels vous semblez avoir une vraie complicité. Mettez vous donc au service des dauphins ou des pieuvres (« l’intelligence de la mer »), ils vous verseront le salaire qui correspond à votre travail ! Continuez à méditer vos concepts psychanalitico-structuralisto-zoologiques avec les cétacés ! Nous n’avons pas besoin de vos leçons, de vos impostures, de vos idées fausses ! Nous avons besoin de liberté et de responsabilité pour construire chacun à notre manière ce que nous appelons avec une énorme vanité « notre bonheur » !

Le dernier mot à Ludwig von Mises et son Å“uvre maîtresse L’Action Humaine, que M. Paccalet serait inspiré de lire au lieu d’empiler des clichés bidons et des prophéties dignes de Paco Rabane.

« Du point de vue de l’éternité et de l’univers infini l’homme n’est qu’un point infinitésimal et les changements produits par l’activité humaine ne sont qu’insignifiants. Mais pour l’homme, l’action humaine et ses vicissitudes sont ce qui compte réellement.
L’action est l’essence de sa nature et de son existence, le moyen de préserver sa vie et de se hausser au dessus du niveau des animaux et des végétaux.
Si périssables et évanescents que soient les efforts humains, pour l’homme et pour la science humaine ils sont d’une importance primordiale
».

Et une attaque – déguisée – de plus contre les médecins.

Sandrine Blanchard nous apprend dans l’édition de Le Monde du 24.06.06 que 

 » de nombreux médecins spécialistes refusent les bénéficiaires de la CMU. »

Créée par le législateur socialo-communiste de France en 1999, la CMU bénéficierait aujourd’hui à 4,8 millions de personnes disposant de faibles revenus et leur permettrait de ne pas faire d’avance de frais lorsqu’elles consultent.

En passant, je ferai remarquer aux journalistes de Le Monde que, moi, je donne mes sources en toutes lettres et en lien.  Et dans ce qui suit, je vais reprendre des phrases texto de Sandrine Blanchard que je ne hâcherai pas.

 

De quoi s’agit-il ? 

Le Fonds de financement de la couverture-maladie universelle a rendu publique le 22 juin dernier une enquête où 41 % des médecins spécialistes et 39 % des dentistes refusent de recevoir un patient bénéficiant de la CMU.

Même Emile Zola n’a pas eu une imagination maléfique assez féconde pour concevoir de telles situations dans ses nombreux livres.  Au contraire, chaque fois que nécessaire, grâce au colloque singulier entre le médecin et le patient, il a montré qu’il y avait toujours harmonie entre eux, qu’il y avait harmonie toujours renouvelée.

Et Sandrine Blanchard nous informe que « estimant ces comportements « inacceptables » et « contraires au code de déontologie médicale », le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a écrit au président du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) afin qu’il « sanctionne de tels agissements » et « rappelle au corps médical la nécessité déontologique de refuser toute discrimination à l’égard des bénéficiaires de la CMU ».

Cette phrase du ministre est extraordinaire : « â€¦ refuser toute discrimination à l’égard des bénéficiaires de la CMU » !

VOILA L’OXYMORON PAR EXCELLENCE !

Mais c’est « qui » un « bénéficiaire de la CMU », Monsieur le Ministre ?

Ne serait-ce pas un être humain « discriminé » par les hommes de l’Etat, à commencer par vous-même ?

Sur « quelle déontologie » se fonde Monsieur le Ministre pour, d’une part, établir une telle discrimination étatique initiale, de bon aloi à ses yeux puisqu’il ne la stigmatise pas, et, d’autre part, pour dire que les conséquences – prévisibles, mais pas par lui - de cette discrimination, qui ne peuvent qu’être d’autres discriminations et qu’il commence à observer, « ne sont pas acceptables ».

S’il avait esquissé une lecture de Gary Becker – mais Becker, prix Nobel de sciences économiques 1992,  n’est vraisemblablement pas enseigné à l’Ecole Nationale d’administration, ni inscrit dans les auteurs à connaître -, Monsieur le Ministre saurait que, primo, la discrimination étatique est immorale et donc économiquement coûteuse.  Secundo, il saurait que toute discrimination est source d’autres discriminations et, par conséquent, de coûts croissants.

S’agissant de la discrimination privée, il n’y a rien à dire, sinon que c’est la meilleure chose qui soit : tout choix est une discrimination.  Et l’être humain libre ne peut que choisir, c’est-à-dire discriminer.  Interdire à l’être humain de discriminer, c’est lui interdire de choisir, c’est plus généralement, l’interdiction de la démocratie !

Bref, la discrimination étatique , fût-elle « négative » ou « positive » – antienne du parti démocratique des Etats-Unis dont ce dernier vient de sortir – est intolérable car elle est absurde.  Et l’absurdité a pour conséquences d’autres absurdités.  Supprimez l’absurdité initiale, Monsieur le Ministre, et celles qui s’en déduisent et que vous jugez inacceptables disparaîtront sans coup – politique - férir.

 

Un dernier mot.

L’étude a été réalisée à partir de la prétendue « méthode du ‘testing’ » auprès de 215 professionnels de santé installés dans six villes du Val-de-Marne. 

Sandrine Blanchard nous explique que le scénario retenu pour le « testing » a été le suivant.
– Une personne appelait un cabinet médical pour solliciter un rendez-vous en indiquant qu’elle bénéficiait de la CMU.
– Si le médecin refusait de la recevoir en invoquant, par exemple, un agenda rempli, une seconde personne, assuré social « ordinaire », téléphonait à son tour.
– Résultat : 50 % des psychiatres, 44 % des gynécologues, 41 % des pédiatres et 33 % des ophtalmologues ont refusé de prendre en charge un patient en CMU alors qu’ils acceptaient juste après d’accorder un rendez-vous à un patient ordinaire. 
– En revanche, seulement 1,6 % des généralistes ont refusé de recevoir les CMU.

Sandrine Blanchard fait état que des enquêtes plus parcellaires ont été menées par « Médecins du monde » ou l’association de consommateurs « Que choisir » ces dernières années.  Elles avaient déjà montré que certains praticiens libéraux ne respectent pas la loi.

Et Sandrine Blanchard de citer : « Il fallait tirer les choses au clair, cette étude confirme ce que l’on redoutait », souligne Jean-François Chadelat, président du Fonds de financement de la CMU. Même si les chiffres obtenus n’ont « pas de représentativité nationale », l’échantillon « est suffisant pour mesurer l’ampleur du problème », selon lui.

Sandrine Blanchard considère que l’enquête montre que le refus est plus courant parmi les libéraux de secteur 2 (appliquant des dépassements d’honoraires).

A ses yeux, « Les logiques économiques occupent une place évidente dans les causes de refus », indique l’étude.  A cela s’ajoute « une méconnaissance de la loi » et « des préjugés sur les bénéficiaires de la CMU ». Ainsi, prendre en charge un CMU est trop souvent assimilé à une action « charitable », « une assistance pour les pauvres » et non à un droit pour les plus démunis d’accéder aux mêmes types de soins que les autres. « Allez à l’hôpital ou au dispensaire », proposent fréquemment les médecins qui refusent les rendez-vous.

Et Sandrine Blanchard de reprendre une « analyse de l’étude » selon quoi le patient en CMU est perçu comme une personne « qui ne travaille pas » et qui « abuse » du système de protection sociale. « Tout cela relève d’une grande ignorance des problématiques liées à la précarité », estiment les auteurs de l’étude.

Sandrine Blanchard informe qu’à la suite de cette enquête, l' »Ordre des médecins » a décidé d’adresser « un nouveau rappel » aux professionnels de santé sur leurs obligations déontologiques.

Le docteur Jacques Lucas, secrétaire général du CNOM, souligne « qu’aucun conseil départemental de l’ordre n’a été saisi de plaintes de patients en CMU portant sur le refus de soins ».

Si l’Union nationale des médecins spécialistes (Umespe-CSMF) rappelle à ses troupes leur « devoir de solidarité nationale et d’éthique médicale », ce syndicat voit « dans cette évolution récente de refus, la conséquence des problèmes réglementaires et informatiques » liés à la mise en place du nouveau parcours de soins.

Selon Sandrine Blanchard : « faux », rétorque la Caisse Nationale d’Assurance maladie pour qui la récente réforme ne peut « en aucune manière justifier de telles attitudes ».

Sandrine Blanchard ajoute enfin que reconnaissant, pour sa part, que le nouveau parcours de soins « n’a fait qu’aggraver les choses », M. Chadelat souhaite que « les ordres professionnels, les syndicats et les caisses d’assurance-maladie se mettent autour d’une table » afin que les patients en CMU ne soient pas les oubliés de la médecine de ville.

Merci Sandrine Blanchard pour l’information que vous m’avez donnée par le canal de votre journal.

J’aime pas les riches

C’est de François Hollande, via le blog de Loïc Lemeur, et il l’a dit texto, à la télévision, comme si c’était une opinion normale. Que fait la HALDE ?

La faute aux libéraux

C’est grosso modo le sens de « l’analyse » publiée dans Le Monde sous la plume de Jean-Louis Andreani, sous le titre « France solidaire et France libérale ». Il y aurait deux France, l’une « solidaire » (avec l’argent des autres), l’autre libérale (donc égoïste). Et tous les maux de la « France solidaire » sont dûs à la « France libérale »:

Espérance collective, solidarité sociale et politique… Ces mots étaient ceux de mai et juin 1936. Soixante-dix ans après ce « bel été », le contraste est saisissant entre la France du Front populaire, parfois naïve à force d’enthousiasme, en particulier sur le plan international, et celle de l’été qui s’ouvre : plus de projet collectif, une angoisse sociale multiforme, la solidarité en lambeaux face à la montée d’une véritable idéologie de l’individualisme.

plus de projet collectif
Oh oui c’est sûr les méchants libéraux, à force de monopoliser le débat idéologique, ont étouffé toute alternative et ont mis à bas la belle idée de « projet collectif »â€¦ Soyons sérieux : la presque totalité des gens qui font l’opinion en France et/ou qui ont du pouvoir politique – professeurs, intellectuels, sociologues, journalistes, éditeurs, politiciens, chefs-syndicalistes – sont imprégnés à des degrés divers d’idéologie collectiviste ! ATTAC ? Apparemment il ne connaît pas M. Andreani. Bové ? Qui c’est ? L’année dernière, l’unanimité anti-libérale lors du référendum sur la constitution européenne ? Ils étaient où les libéraux ?
l’angoisse sociale multiforme
C’est quoi « l’angoisse sociale multiforme »Â ? Je ne sais pas exactement mais ce que je sais c’est que beaucoup de Français simples, normaux et honnêtes sont légitimement angoissés en raison du chômage, des impôts qui pleuvent, de la difficulté de trouver un logement (sauf quand on travaille à la Mairie de Paris), des dettes de l’Etat, de l’insécurité…
solidarité en lambeaux
Si l’auteur entend par là « charité individuelle » il se trompe: les Français sont friands de grandes causes, ils participent volontiers aux Restaus du coeur, ils vénèrent l’abbé Pierre, la Croix Rouge, et toutes les causes humanitaires possibles. Peut-être ne donnent-ils pas autant d’argent qu’ils le voudraient, mais qui pourrait les blâmer alors qu’ils croulent sous l’impôt ? Alors ils aident comme ils peuvent, par le bénévolat notamment.
Alors de quoi parle M. Andreani ? Peut-être de la pseudo-solidarité d’Etat ? Alors voyons un peu les mesures « sociales » de la semaine écoulée:

Et toutes les semaines c’est pareil. Chaque semaine le gouvernement a un plan en faveur de telle ou telle catégorie « menacée », un plan de relance de ceci ou cela, une aide particulière à destination des banlieues (la discrimination « positive »…).

Et M. Andreani continue son réquisitoire:

Une nouvelle ligne de partage est en effet venue se superposer aux diverses fractures qui traversent le pays, pour dessiner deux France : celle de la solidarité, et celle de « l’individu-roi », parfois du chacun pour soi. Certes, au sein de la population, la générosité et le souci de l’autre se sont toujours opposés à l’égoïsme et à l’indifférence. Mais la victoire des idées néolibérales, à partir des années 1980, a donné à l’individualisme une justification politique et économique.

Il y a combien d’intellectuels libéraux ? De partis se réclamant du libéralisme ? De grands médias défendant inlassablement les idées libérales ? Peut-on parler de « victoire des idées néolibérales » quand Bové se présente aux élections présidentielles et qu’aucun candidat libéral n’y est présent ? (enfin si peut-être mais quel sera son impact ?…) Encore plus ridicule, situer cette victoire dans les années 80, quand Mitterrand est élu en 81 sur un programme de « rupture avec le capitalisme »!

Et le délire continue:

Combinée à la fin des grandes espérances collectives sur lesquelles vivait la gauche, la consécration du néolibéralisme […]

La gauche perd ses illusions: quoi de plus logique, ses idées ont fait faillite, tout simplement par le jeu de la confrontation avec la réalité! Que ce soit à l’Est, et partout où les solutions « socialistes » ont transformé des pays pleins d’atouts en ruines sanglantes, qu’en France même où Mitterrand est revenu au bout de deux ans sur son programme de 81! Mais il n’a jamais abandonné l’interventionnisme étatique, pas plus que la droite dans la plus pure tradition gaulliste. Envolé le Chirac de 86-88 supprimant l’ISF, le Chirac de 95 lutte contre la « fracture sociale » à grands coups d’impôts, et Jospin embauche des sous-fonctionnaires avec les « emplois jeunes » dans la foulée, pendant que Martine Aubry rêve de faire baisser le chômage en « partageant le travail » via les « 35 heures »! Et que dire de la politique actuelle de Borloo et autres crypto-socialistes !?! Ces 20 dernières années c’est indubitablement le grand triomphe du libéralisme !…

[suite] la consécration du néolibéralisme a fait une vertu de ce qui était auparavant considéré comme un travers français. Dans le même temps, l’avènement d’une société dont les valeurs essentielles sont l’individu et l’argent a renforcé ou recréé le besoin de solidarité chez ceux qui s’attristent de cette évolution sur un plan humain ou la refusent d’un point de vue politique.

Bien sûr, les valeurs sacrées aujourd’hui sont l’individualisme forcené et l’argent! Bizarre, quand je regarde la télé je suis assailli de téléfilms « citoyens » où un village se mobilise pour empêcher les expulsions de gentils clandestins face à un méchant propriétaire (de droite évidemment…), de documentaires apologétiques sur les trostkystes ou les alter-mondialistes, d’émissions de « variété » et de bavardage prétextes à propagande anti-américaine et anti-libérale (Ardisson, Karl Zéro, Ruquier, Fogiel etc. etc.), d’émission « satirique » (Les Guignols) sur une chaîne privée elle aussi explicitement anti-américaine et anti-libérale… J’ouvre les journaux, Libération, Le Monde, L’Huma, Marianne, libéral tout ça ? Même le pauvre Figaro n’a pas le courage d’être libéral. Il est peut-être tout juste « plutôt de droite », ce qui le place dans la catégorie des interventionnistes pseudo-souverainistes un jour, fédéralistes mous le suivant…
Quant aux journaux économiques, leur diffusion est trop limitée pour avoir un quelconque impact et de toute façon eux aussi sont loin d’être imperméables à toutes les sottises que nous pond l’idéologie dominante sociale-démocrate voire socialo-communiste (et de plus en plus écolo-collectiviste) depuis des décennies… Mais où se cachent donc les néolibéraux responsables du marasme psychologique des Français solidaires ?
A propos de la « demande de solidarité »: pourquoi, alors que l’Etat dépense des milliards en « solidarité » et que les valeurs « citoyennes » et « solidaires » sont chantées sur tous les tons par tous les médias (et comiques, écrivains, chanteurs…), les Français en demandent ? Parce que la solidarité d’Etat n’arrive pas à résorber la pauvreté ? Parce que les Français ne sont pas dupes de la fausse solidarité, prétexte à engraisser les services « sociaux », les associations satellites, et tous les professionnels du secteur « social »Â ? Parce qu’ils constatent les multiples abus ? Parce qu’ils sont las de payer sans jamais voir le moindre résultat ? Parce qu’ils voudraient prendre les choses en main eux-mêmes peut-être ?

Et maintenant, le clou de l’article:

D’un côté donc, une France acquise aux idées libérales.

On applaudit tous. Parlez autour de vous de votre engagement libéral. Allez dire à vos collègues qu’il faut moins d’impôts, supprimer le SMIC, déréglementer les loyers, vendre les HLM, cesser les subventions aux entreprises, notamment publiques, libérer l’enseignement, briser le para-Etat destructeur qu’est la « Sécurité Sociale », et observez à quel point ils sont acquis au libéralisme.
En France aujourd’hui les libéraux sont archi-minoritaires, ou s’ils ne le sont pas, ils ne sont absolument pas représentés dans les médias, dans l’enseignement, dans la production culturelle en général, et certainement pas au niveau politique.
A lire une telle ânerie, on se demande dans quel univers parallèle vit M. Andreani! J’aimerais l’y rejoindre, vivre moi aussi dans une France acquise aux idées libérales!

Pour elle [la France libérale], l’individu est le concept essentiel, la concurrence le meilleur régulateur de la société, la loi du marché une règle intangible et salutaire. La défense des acquis sociaux ou le refus de la montée des inégalités, l’intervention de la puissance publique dans l’économie sont marquées du sceau de l' »archaïsme », ou même du « crypto-communisme ».

Bravo M. Andreani, vous y êtes presque! Les libéraux sont pour le respect des droits de l’individu! Le refus de l’interventionnisme permanent se fait au nom du droit, pas au nom du refus d’un quelconque « archaïsme », même si les propositions des Verts, du PS, d’ATTAC, de Droit Au Logement, de la CGT, de Sud et d’innombrables autres partis, syndicats et associations sont effectivement au mieux crypto-communistes. Certaines de ces organisations comportent d’ailleurs de nombreux transfuges du Parti Communiste Français, de Lutte Ouvrière (alias L’Union Communiste) ou de la Ligue Communiste Révolutionnaire! Difficile de ne pas faire le simple constat que leurs propositions sont teintées de communisme: taxer les « surprofits », nationaliser les logements (et vive les communalska!), l’agriculture (sovkhozes pour tous avec Chirac le grand subventionneur!), appels à réglementer à tout va…

Le principe de précaution inscrit dans la Constitution est un signe de frilosité et de refus du progrès.

Le principe de précaution! Une invention des hommes de l’Etat pour justifier leurs interventions au motif que peut-être une technologie aura un impact négatif. C’est évidemment un signe de frilosité, puisqu’on joue sur la peur à priori, en agitant des épouvantails. C’est évidemment un signe de refus du progrès, qui bouleverse les habitudes, force à adopter de nouvelles méthodes, remet en cause l’existant! La France est un pays de luddites dont Bové est la figure de proue.

Une certaine indifférence aux autres, en dehors du cercle familial et des relations privées, est souvent le corollaire de ces idées, même s’il n’est pas avoué ou assumé.

Oui, les Français, ultralibéraux sans le savoir, n’ont aucune conscience sociale. Ils ne s’occupent pas assez des inconnus et se préoccupent, comme c’est étrange, d’abord de leur famille et de leurs amis. En gros les réseaux de solidarité actuels sont ceux que les individus maîtrisent: les parents aident les enfants et vice-versa, on s’entraide entre frères et soeurs, on fait appel à des amis pour déménager, trouver un appart, payer une caution, une voiture d’occasion, repeindre une pièce… C’est ça, la solidarité. La solidarité étatique à coups d’impôts est une fausse solidarité, une parodie de solidarité. La vraie se tisse au travers des relations amicales et familiales principalement, mais aussi via les réseaux professionnels…

Heureusement, selon M. Andreani, il y a la France solidaire:

En face, la France solidaire se révolte contre l’exclusion, s’offusque des inégalités en France comme dans le monde, défend les services publics « Ã  la française », refuse la prééminence économique des idées libérales, se démène au sein de ce qui prend quelquefois les allures d’une « contre-société » nostalgique des grands mouvements d’antan.

Voyez-vous, les libéraux n’ont que faire de l’exclusion, ils y sont indifférents, parce que l’exclusion c’est moderne, libéral! Tout le contraire d’archaïque et crypto-communiste! Face à eux, sordides libéraux individualistes, la vaillante avant-garde des « alters » refuse la pauvreté! Ils se mobilisent pour proposer taxes, entraves aux licenciements (forcément « boursiers »), à la liberté de commercer (notamment le dimanche), de travailler aussi longtemps que l’on veut (35h), d’embaucher qui l’on veut (police de « l’anti-discrimination »: la HALDE). Ils luttent ensemble contre la domination des idées libérales! Qu’ils sont courageux!
Ca vous semble réaliste ? vous avez l’impression que les « services publics » sont menacés ? Aucun gouvernement n’ose affronter les syndicats. La SNCF, La Poste, l’Education Nationale… Aucun de ces « mammouths » ne peut être ne serait-ce que « réformé ». Et que dire de la « Sécurité Sociale », des retraites (la plus énorme arnaque du 20ème siècle en France) ?…

Ces militants de la solidarité sont parfois des déçus de la politique, où ils ne trouvent plus de quoi satisfaire leur volonté d’engagement collectif.

Ces militants de la solidarité sont des professionnels de l’engagement: profs détachés de l’Educ Nat, de la Poste, intermittents du spectacle (et permanents de la politique), paumés techno-rmistes (avec chiens et caravane pour aller de rave en rave), ils ont un objectif: former un nouveau noyau à gauche de la gauche (déjà pourtant bien à gauche!), et imposer leurs idées dans le public (avec la complicité des médias).

La montée en puissance de ce besoin de solidarité est perceptible de diverses façons. Ainsi, le 21 mai, des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris en musique et sous la pluie, avec pour seul mot d’ordre la solidarité internationale envers les pays du Sud frappés par le sida. De même, pour la première fois, les éditions Autrement publient un « guide de la solidarité » appelé à devenir annuel (Anne Legrand, Bruno Manuel, Ensemble, Initiatives solidaires en France, guide 2006, Autrement, 320 p., 18 €).

Et la montée en puissance des idées libérales, elle s’est concrétisée dans combien de livres ? (pour ceux qui ne le sauraient pas, sachez que CHAQUE MOIS depuis des années paraissent en France plusieurs dizaines de livres anti-libéralisme, anti-capitalisme, anti-mondialisation, anti-entreprise privée, anti-individualisme, anti-droite, anti-américains…). Dans combien de manifestations ? Quelles étaient leurs revendications ?

Le clivage se retrouve sur la conception de l’Europe, des relations internationales, etc. Il traverse les forces politiques, sociales, l’Eglise. Sans être engagés à gauche, certains chrétiens refusent une doctrine qui laisse les plus faibles « sur le bord du chemin ». Dans les banlieues, des élus de droite savent que seule une forte solidarité des habitants entre eux et du pays avec elles peut permettre à leurs communes de s’en sortir. Toujours à droite, certains élus locaux constatent les dégâts sociaux de la hausse de l’immobilier et regrettent que seul le marché gouverne l’accès au logement. A l’inverse, une part de la gauche modérée est sensible aux sirènes libérales. C’est en particulier le cas de la « gauche caviar », comme le souligne Laurent Joffrin dans son Histoire de la gauche caviar (Robert Laffont).

Un aveu de taille: la droite actuelle fait concurrence à la gauche parce que, tout simplement, ce sont ce que veulent entendre les électeurs (et/ou les médias…) ! Quant à la gauche, les pseudo-libéraux de gauche sont tout de même bien timorés dans leur libéralisme ! Pensez à Strauss-Khan, Fabius: difficile de voir en eux de grands libéraux!

La fracture entre ces deux France est peut-être plus profonde que celle qui opposait droite et gauche des années 1960 et 1970. A l’époque, l’une et l’autre agissaient au nom de l’intérêt général, même si les deux camps s’en faisaient une idée différente. Aujourd’hui, les libéraux les plus radicaux, ou les plus sincères, contestent l’existence même de cet intérêt général. Ils en reviennent aux principes d’Adam Smith, économiste écossais du XVIIIe siècle, selon lequel la situation optimale pour tous résulte du libre jeu de la recherche, par chacun, de son intérêt personnel.

Le père du libéralisme économique est mort en 1790, un an après le début de la Révolution française, qui fonde justement une philosophie politique inverse : depuis 1789, toute l’histoire politique de la France s’est construite sur l’idée que l’Etat républicain exprime et défend un intérêt général qui ne résulte pas de la somme des intérêts particuliers. Or les néolibéraux les plus radicaux, dans la lignée des fondamentaux du thatchérisme, s’excluent de ce consensus.

« L’Etat républicain exprime et défend un intérêt général ». On le voit à chaque grève des fonctionnaires. On le voit à chaque crise de subventionnite aigüe. On le voit à chaque fusion forcée entre deux entreprises françaises. Oh, mais suis-je bête: si l’Etat dit que c’est l’intérêt général, c’est que c’est le cas! Ce ne sont pas des intérêts corporatistes, ce n’est pas du clientélisme, ce n’est pas du renvoi d’ascenceur entre potes de promotion de l’ENA… Non, l’Etat EXPRIME l’intérêt général.
Ne pas y croire, c’est être un dangereux néolibéral radical. Ou peut-être tout simplement c’est constater l’évidence: les agriculteurs touchent des milliards, peut-être plus que les RMIstes, autrement plus en difficulté. Les grosses entreprises sont recapitalisées quand il le faut: Alsthom, le Crédit Lyonnais, et tellement d’autres que j’oublie! C’est ça le « libéralisme » français: on privatise des grosses boîtes, on les donne en gestion à ses copains, via les réseaux d’influence, et ensuite on se distribue des stock-options! Même si l’on croit à l’intérêt général (il faut de la foi pour y croire), on peut au moins être lucide et constater que l’Etat défend l’intérêt d’une clique de personnes, toutes plus ou moins intéressées, toutes plus ou moins arrosées, mais pas un quelconque « intérêt général ». Pas avec 10% de chômeurs, plus d’un million de RMIstes, un déficit abyssal (parlez moi encore de « développement durable » et de l’héritage que « nous » laisserons à « nos » enfants…)…

Et maintenant, place à la citation de la Page Libérale:

Ainsi, un site Internet intitulé « La page libérale, l’actualité sous un angle libéral » affiche un texte dont l’auteur, Georges Lane, souligne : « Aux yeux de la classe médiatico-politique, est ultralibéral quiconque raisonne à partir de l’être humain (…) et non pas à partir du concept flou de « société », quiconque avance que l’être humain (…) agit dans son intérêt personnel et non pas dans un prétendu intérêt général. »

Enfin Georges, que dites-vous là! Vous osez nier la collectivité! Ne savez-vous donc pas que l’individu n’est rien sans son substrat social salvateur ? Hérétique!

Ce texte renvoie à un autre auteur, présent notamment sur le site de l’Institut Hayek, qui a pignon sur rue. Sous le titre « Le renard dans le poulailler », François Guillaumat soutient que « le laisser-faire ne sacrifie pas (…) l’intérêt de « la société » aux intérêts particuliers », puisque « il n’y a d’intérêt (…) que pour des êtres vivants individuels ». Ce texte affirme aussi que tout « pouvoir politique » repose « en dernière analyse sur le pouvoir de nuire, sur la capacité de destruction ».

D’abord c’est « laissez-faire » et non « laisser-faire » (l’erreur est d’Andreani évidemment…). Ensuite,

l’Institut Hayek a pignon sur rue ? De combien de personnes est connu l’institut Hayek ? Savez-vous que ce fameux institut n’est même pas situé en France, mais à Bruxelles ? Pour trouver des « néolibéraux » français (ou francophones…) il faut chercher en Belgique!

Certes, l’extrémisme que ces textes expriment n’est pas partagé par l’ensemble des libéraux français. Mais la mise en cause de l’Etat, voire de l’action politique elle-même, la vision très individualiste de la société, sont bien à la source de leur démarche.

La politique c’est le métier d’organiser la vie des autres par la force. Alors oui effectivement les libéraux cohérents sont « contre » l’action politique!

Il est difficile d’apprécier l’importance relative des deux France, la solidaire et la libérale. Il est sûr en tout cas qu’elles ne se comprennent plus et ne se parlent pas beaucoup. Leur principal point de rencontre est peut-être l’appropriation des nouvelles technologies dans lesquelles, avec des utilisations différentes, les deux excellent. C’est peu pour nourrir la cohésion d’un corps social.

Il est dur d’apprécier l’importance absolue de la « France libérale », tellement les libéraux authentiques (et pas les succédanés de libéraux de l’UMP) se comptent sur les doigts d’une main en France! Pour ce qui est de l’importance relative, je crois qu’on peut tirer une conclusion de l’article de M. Andreani: pour trouver des libéraux en France il va chercher la Page Libérale et des libéraux bruxellois. Tout est dit je crois.

Voir aussi:
réaction de Taranne
Fil de discussion sur Pères-Fondateurs.com

Le Monde parle de nous!

Jean-Louis Andreani consacre un article à la « France solidaire et France libérale« , Georges Lane et la PL étant cités (défavorablement, vous vous en doutez…).

Réponse à suivre dans les jours qui viennent!

Chronique de l’interventionnisme permanent

En France, une député (et aussi « présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale et rapporteure de l’Observatoire de la parité« ) propose d’inscrire dans la Constitution la discrimination hommes/femmes:

La députée (UMP) de la Moselle était à l’origine de plusieurs dispositions intégrées dans la loi sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes du 23 mars 2006.

Celles-ci visaient notamment à renforcer la présence des femmes dans les conseils d’administration en établissant un seuil minimum de 20 % dans un délai de cinq ans. Elles prévoyaient que, dans le même laps de temps, les listes présentées aux élections professionnelles respectent la proportion de salariés de chaque sexe dans le collège électoral.

Le Conseil constitutionnel les a censurées. Il a considéré que la Constitution assure l’égalité de tous sans distinction et que son article 3 – « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives » – ne s’applique qu’aux mandats et fonctions politiques.

« On ne pouvait pas en rester là« , estime Mme Zimmermann. Entourée des membres de l’Observatoire de la parité, organisme rattaché au premier ministre, elle a présenté, mercredi 7 juin, une proposition de loi visant à inscrire dans la Constitution que « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales ».

« la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives« : c’est la Constitution qui l’affirme. « Favorise »: il y a donc des favorisées et des défavorisés. La loi force les partis à mettre x% de femmes. La brave député voudrait que la loi force les entreprises à avoir x% de cadres, x% dans les conseils d’administration etc…
Une bonne loi stalinienne comme on les aime! Et encore une fois on constate que « Ã©gal accès » ou égalité des chances ne sont mesurées qu’en termes d’égalité de fait (« y a-t-il oui ou non autant de femmes que d’hommes à tel poste dans telle entreprise ? »). Moralité pour imposer la mythique « Ã©galité des chances » on va bientôt avoir des quotas partout: dans les conseils d’administration, puis dans les directions générales, puis pourquoi pas dans les cadres! Adieu la prise de décision, place aux quotas! Adieu la rationalité, place à la religion de la « non-discrimination » discriminante (puisqu’il faudra ne promouvoir que des femmes pendant des années pour arriver à 50/50!).

Toujours en France (source: Le Monde):

Dominique de Villepin a affiché, vendredi 9 juin, sa détermination à mener à bien la fusion Suez-Gaz de France, malgré les hésitations de l’UMP sur l’opportunité d’une opération conçue au départ comme une réplique aux velléités d’OPA du groupe italien Enel sur le Français Suez.

En France c’est le Premier Ministre qui gouverne et dirige aussi les grandes entreprises du pays. C’est « normal » ici, c’est le « capitalisme à la française », autrement dit la conjonction des intérêts des riches et des puissants, au détriment de tous les autres.

pour M. de Villepin, l’affaire est entendue. Fusionner Suez et Gaz de France, c’est « faire émerger le premier acheteur européen de gaz, et donc s’approvisionner à moindre coût et dans les conditions les plus sûres sur les marchés mondiaux ». Cette nouvelle illustration de son patriotisme économique, qui n’a pas encore reçu le feu vert de Bruxelles

Pour Villepin, c’est fait, mais il a oublié de demander la permission au gouvernement réel de la France, qui siège à Bruxelles. Et celui-ci ne semble pas aimer le « patriotisme économique » (ou protectionnisme, ou nationalisme économique, ou préférence nationale…)