Plus c’est pareil. Certains doivent se demander ce qui arrive à ce site: les nouveaux posts se font rares, très rares. La cause est simple: difficile d’écrire sans radoter. La France continue sa grande glissade vers l’abîme, Sarkozy continue de savonner la pente, peut-être l’angle est-il moins incliné qu’avec Ségolène mais qu’importe, l’issue sera la même. Prenons quelques exemples:
Dix-sept pays occidentaux réunis à Paris à l’initiative de la France et de l’Allemagne ont cherché à relancer mardi l’offensive contre les paradis fiscaux, Berlin demandant même l’inscription de la Suisse sur la « liste noire » de l’OCDE.
Absent comme la Suisse de la réunion, le Luxembourg, régulièrement critiqué pour son secret bancaire, n’a pas été épargné pour autant mardi, le président français Nicolas Sarkozy l’invitant à montrer l’exemple en matière de réforme du système financier et de transparence.
« Je compte sur le soutien du Luxembourg pour que l’architecture financière (mondiale) soit profondément repensée à l’extérieur et à l’intérieur de notre continent », a lancé le président en exercice de l’UE devant le Parlement européen à Strasbourg.
Le président en exercice n’est autre que l’ultralibéral épouvantail de la gauche, j’ai nommé Nicolas Sarkozy. Il demande, grosso-modo, la fin du secret bancaire pour pouvoir taxer plus. Travaillez plus pour gagner plus, mais n’oubliez pas l’Etat. Tout cela bien sûr sous couvert de « repenser l’architecture financière mondiale », comme si les hommes de l’Etat étaient qualifiés pour ça… (personne ne l’est. Il n’y a que les contrats qui permettent de faire émerger des structures, et encore, avec les banques nationales monopoles d’Etat, les règlementations aberrantes, il n’y a aucune garantie pour que le système fonctionne correctement, cf la crise actuelle). D’ailleurs le ministre des finances lâche le morceau:
« Le secret bancaire doit trouver ses limites. La Suisse a fait des progrès mais sa définition de la fraude fiscale est beaucoup trop réduite », a renchéri le ministre français du Budget Eric Woerth.
CQFD.
Allez, un deuxième exemple d’une politique de droite ultralibérale:
Les sénateurs ont largement refusé lundi soir de modifier la loi SRU, qui astreint les communes de plus de 3.500 habitants à 20% de logements sociaux, un lifting demandé par la ministre dans son projet de loi sur le logement.
Les sénateurs ont adopté, par 314 voix contre 21, cinq amendements identiques de suppression de l’article 17 du texte. Un message claire.
(au passage notez la grammaire défaillante de 20 Minutes.fr)
La loi SRU impose des quotas de HLM, donc oblige les communes soit à acheter des immeubles, soit à constuire quand des terrains sont disponibles et à louer à bas prix. Dans le premier cas il y a forcément raréfaction des logements pour les autres, et les prix vont monter, dans l’autre cas le prix des terrains risque fort d’augmenter… Cette loi n’est ni plus ni moins qu’une subvention aux pauvres au détriment des autres. Une belle politique redistributive, bien socialiste. Et puis les conditions d’attribution de ces logements n’est pas toujours claire, voilà un bon levier politique pour acheter quelques votes… Le Sénat, dois-je le rappeler, est majoritairement à droite. Il aurait donc pu adoucir la loi, et Boutin aurait pu demander son abrogation pure et simple… que nenni!
Encore besoin d’exemples ?? Mais ne vous inquiétez pas, on en trouve toujours plus!
526 voix pour. 4 voix contre. C’est un score rarement atteint à l’Assemblée, avec un vote inédit des députés socialistes… « Commentaire du ministre de l’Ecologie, ravi : « la magie du Grenelle opère ! ». Le projet de loi relatif au Grenelle de l’environnement a été voté mardi après-midi en première lecture à l’Assemblée nationale, avec le soutien du PS.
C’est le 1er vote positif des socialistes sur un texte d’importance depuis le début de la législature. Avec une flopée de réactions heureuses. Si Arnaud Montebourg trouve « normal que tous les efforts se conjuguent« , Manuel Valls, qui avait regretté l’abstention de son groupe sur l’adoption d’un plan d’urgence pour les banques, a jugé « évidemment positive » cette unanimité. Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, s’est « réjouie » de ce vote. Un vote « historique« , pour le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo. « Aujourd’hui, on peut dire que la magie du Grenelle continue à opérer.«
Ah, la magie du Grenelle! Vous faire croire qu’une catastrophe écologique est imminente, et que la solution c’est toujours plus de taxes, de lois, de contraintes diverses et variées pour les industriels et les particuliers, du bilan écologique de votre maison, en passant par des normes de production, des bonus malus sur les voitures et on ne sait quoi encore… Et bien évidemment, comme dans le cas de la loi SRU, tout le monde a voté ensemble. Le premier résultat, le voici:
La commission des Finances de l’Assemblée a adopté mardi un amendement UMP-NC instaurant une taxe de 0,15 euro sur chaque sac de caisse en plastique et de 0,10 euro sur chaque sac en plastique pour fruits et légumes, selon source parlementaire. Cet amendement, qui doit encore faire l’objet d’un vote en séance publique dans le cadre du budget 2009, vise à favoriser l’utilisation de sacs en plastique biodégradables, qui permet d’éviter « l’émission de 30 à 75% de dioxyde de carbone »
Continuons ce petit florilège, en parlant de moralisation de la finance:
La collectivité locale, sous l’impulsion de l’ancien président communiste, Hervé Bramy, s’était laissé tenter par des « swaps », des prêts structurés (lire édition du 17 octobre), dont le taux d’intérêt est garanti plusieurs années à un niveau faible avant de pouvoir fluctuer selon des critères imprévisibles. En l’occurrence le taux de change du yen, du dollar ou encore du franc suisse.
Concrètement, le remboursement de 22 millions d’euros annuels pourrait monter à 39 millions à partir de 2011 si les conditions sont mauvaises. Soit 17 millions d’euros de perdus chaque année. « L’équivalent de la construction d’un collège », se désole Claude Bartolone, qui a demandé aux services du département de renégocier les prêts, notamment auprès de la banque Dexia. Laquelle se dit à la disposition de son client.
Un communiste qui se laisse tenter par des swaps… avec l’argent des autres, comme toujours! Au fait, Dexia, cette banque sauvée de justesse par les Etats français et belges, devinez quoi: elle finance beaucoup de collectivités locales:
Ces établissements, parmi lesquels figurent Dexia, la Caisse d’épargne, le Crédit agricole ou la Société générale, ont accordé des prêts à moyen et à long terme aux collectivités locales. Elles rencontrent actuellement des difficultés pour trouver des ressources de même maturité en raison de la crise financière
Tout va bien dans le meilleur des mondes: la banque prête de l’argent à l’Etat insolvable, qui prête de l’argent à la banque insolvable, pour lui prêter de l’argent! Qui paye dans tout ça ? Hmm vous avez deviné je crois…
Et les Français dans tout ça ? Oh ben les Français sont d’incommensurables imbéciles, nourris au bon média bien de chez nous, et ils adorent leur Etat:
Automne pluvieux, conjoncture en berne, moral des ménages à zéro… Les Français semblent avoir peu de motifs de satisfaction en cette fin d’année. A part peut-être leurs services publics. A en croire un sondage TNS Sofres, rendu public mardi, ils sont quatre sur cinq (80%) à être satisfaits de leur qualité.
Petit bémol, tout de même, ils sont 51% à penser qu’ils coûtent cher au contribuable contre 44% qui pensent le contraire. Par ailleurs, 70% des Français ont le sentiment que les services publics se sont beaucoup ou assez modernisés au cours des dernières années, contre 29% qui estiment qu’ils se sont peu ou pas du tout modernisés.
34% jugent la modernisation de l’Etat prioritaire, 52% importante mais pas prioritaire, et 12% peu importante.
80% de satisfaits! Youpi! La chute peut continuer! Et voilà pourquoi je n’écris presque plus: tous les jours c’est la même chose. Et j’ai pris ma décision: je m’enfuis de ce pays avant qu’il ne fasse faillite!