Spooner sur la constitution

La Constitution n’a nulle autorité

« Si les gens de ce pays veulent conserver la sorte de gouvernement que décrit la Constitution, il n’y a pas la moindre raison qui les empêche de signer ce document lui-même, et de faire ainsi connaître leurs souhaits dÂ’une manière ouverte et authentique; de façon à se conformer à ce que le sens commun et l’expérience de lÂ’humanité ont jugé raisonnable et nécessaire dans de tels cas; et de manière à prendre eux-mêmes individuellement, comme il convient, la responsabilité des actes du gouvernement. Mais jamais on n’a demandé aux gens de signer ce document. Et la seule raison pour laquelle on ne leur a jamais demandé de le signer, c’est quÂ’on savait bien qu’ils ne l’auraient jamais fait; qu’ils n ‘étaient pas aussi fous ni aussi mauvais qu’il fallait l’être pour accepter de le signer; que (du moins tel qu’il a été interprété dans la pratique) ce n’est pas ce qu’un homme intelligent et honnête souhaite pour lui-même; ni non plus ce quÂ’il a le droit d’imposer à autrui. Du point de vue moral, la Constitution est tout aussi dépourvue de toute obligation que les pactes que concluent entre eux les bandits, voleurs et pirates, mais sans jamais les signer. »

le texte entier ici: Spooner

Pourquoi je voterai NON

Vous le savez peut-être, je boycotte par principe les élections politiques, car je refuse de cautionner le pouvoir d’un ou un autre homme politique sur moi, et je refuse de me faire complice de leur pouvoir sur autrui. Ni esclave, ni maître. Chaque voix qui leur est donnée est un soutien à leur imposture; les citoyens ne seront libres que quand plus personne n’ira voter, et que les politichiens n’auront personne derrière qui se tenir pour cacher leur usurpation. Cependant, je vais voter au prochain référendum, et je conseille à ceux qui le peuvent de voter aussi, et de voter NON. J’explique pourquoi sur mon blog.

Ouf!

J’écoute RMC Infos, et miracle, enfin un homme sensé: Marc Fiorentino, auteur de Tu seras riche un jour, mon fils. Et pan dans Chiraq, Bové, etc.
Dans le déluge de propagande socialiste, un peu de bon sens: éloge de la prise de risque, de l’entrepreneuriat…

Egaux dans la pauvreté

Le site Inégalités.org est une mine d’or sur la réflexion de nos ennemis. Pour eux, l’inégalité est partout, même dans les chiottes. Mais il se trouve que ce site compile aussi d’intéressantes statistiques, comme une synthèse de la distribution des revenus en France. Il y a évidemment des inégalités, mais ce qui me frappe, c’est la faiblesse de ces revenus. A 2000 euros net/mois pour un ménage, vous êtes déjà dans la 1ère moitié du tableau. 2000 euros c’est 2 SMIC net/mois! Autre problème: la faiblesse des paliers, environ 300 euros par tranche de 10% (entre 10% et 80%)… la France est pauvre! Pour rebondir sur les commentaires, j’ai réfléchi à d’autres aspects de ces statistiques, notamment à ceci:

Le revenu disponible médian (1) des ménages (tous ménages confondus, après impôts et prestations sociales) est de 1885 euros, hors revenus du patrimoine. Avec 3 800 euros on entre dans la tranche des 10 % les plus aisés…

3800 et t’es un riche. Vous vous rendez compte, 3800 euros et hop, vous êtes dans le top 10%. C’est ça le plus aberrant là dedans. Ensuite vous entendrez les politiciens dire que « les baisses d’impôts ne profitent qu’aux riches »… Ahurissant.
En fait, prenez deux cadres en début de carrière, sur Paris, et ils seront quasiment dès leurs premiers jobs au-delà des 90%. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

Assassins et complices

Les demandes de libération de Ménigon, Rouillan et Cipriani, qui va mieux après avoir souffert de troubles psychiatriques, et d’Aubron, à « titre symbolique », devraient être déposées par leurs avocats début mars, selon le comité de soutien. Ce dernier a reçu l’appui du Parti communiste, de Lutte Ouvrière, de la Ligue communiste révolutionnaire et des Verts

Tant qu’il y aura un voleur ou un assassin à défendre, ils seront là.
(voir nos précédents articles sur un sujet proche: libérez nos camarades, défendons les brigades rouges, lettre d’un imbécile à un assassin)

Concurrence déloyale

Voilà plusieurs années maintenant que je lis 20 Minutes quasi quotidiennement. Le format est pratique, la mise en page très claire, les articles succints, et j’y trouve même une source inépuisable de sujets pour la PL… Bien évidemment, les gratuits ne font pas le bonheur de tous notamment de la concurrence… payante! Et quand Jean-François Kahn les attaque, on exulte! Voici ce qu’écrit JF Kahn dans le Nouvel Obs:

C’est une escroquerie ! On dit : « Quel succès, 400 000 exemplaires par jour ! » Imaginez ce que pourrait dire le PC : j’ai distribué 3 millions de tracts, c’est le plus gros succès journalistique de tous les temps! La seule chose objective, c’est que certaines personnes ne lisent plus d’autres journaux.

Une escroquerie, oui messieurs dames, une escroquerie! Moi je veux bien, mais qui est escroqué là-dedans ? Les 2 millions de lecteurs (en moyenne) de 20 Minutes ? Ou ceux de Métro ? Comment pourraient-ils être escroqués puisqu’ils ne payent rien ? ahhh! Mais j’y suis! ce sont les annonceurs qui se font avoir! Ils payent pour toucher les jeunes actifs, et… pour les satisfaire les gratuits se donnent les moyens:

Au royaume des gratuits, le sacro-saint « jeune-actif-urbain », si cher aux annonceurs depuis qu’il aurait déserté la presse payante, est le seul lecteur qui compte. « Metro » et « 20 minutes » mettent le paquet pour aller le chercher. « On peut quasiment dire qu’on choisit notre lecteur », se félicite la directrice commerciale de « 20 minutes », Laurence Bridier. Deux titres qui se proclament pourtant quotidiens d’informations généralistes… En fait, de redoutables produits marketing, veillés de près par une batterie de commerciaux. Aussi nombreux que les journalistes !

Et contrairement aux distributions de tracts qui terminent dans les poubelles (surtout ceux du PC j’espère), les gens lisent les gratuits:

[…] Des wagons entiers transformés en clubs de lecture standardisée, des bataillons de visages plongés dans les colonnes de « Metro » ou de « 20 minutes », les deux quotidiens gratuits distribués devant les stations de métro, RER et certaines gares franciliennes.

La comparaison de Kahn est donc totalement hors de propos puisque non seulement le lectorat est ciblé, la cible est touchée, donc les annonceurs ont tout à fait raison de signer avec les gratuits…
Il faut donc en déduire que le dindon de la farce est ailleurs! Mais où ?

Mais on ne les a pas attendus pour savoir que les journaux sont trop chers, trop longs et incompréhensibles à moins d’avoir bac + 5.

Diantre, mais c’est que Kahn connait le marché! Le voilà en train d’avouer que les gratuits répondent à une demande particulière d’un segment jusque là abandonné! Il le savait même avant l’arrivée des gratuits, mais en bon entrepreneur qu’il est, il a… heu… lancé son magazine Marianne! Bravo M. Kahn, vous avez beau être un socialiste bien français, vous n’en en avez pas moins l’esprit d’initiative indispensable à la réussite en affaires! Peut-être avez-vous peur que cette presse gratuite attaque le même segment que votre magazine alors ?

Si un boulanger distribuait une baguette gratuite, on considérerait que c’est une atteinte à la libre concurrence. Pourquoi cette exception pour les journaux ? Evidemment qu’ils tuent la presse ! Ils accélèrent le passage des titres indépendants entre les mains des capitalistes. En plus, ils laissent croire que le journalisme, l’intelligence, le reportage, l’enquête, ne valent pas un sou.

Ah, il se dévoile enfin! C’est lui, la victime de « l’escroquerie »! Ses recettes publicitaires auraient baissé ? Ses ventes ? Les journaux ont deux sources de financement: la publicité et le lectorat. Certains journaux vivent uniquement de leurs abonnés et de leurs lecteurs occasionnels. La presse gratuite a fait le pari inverse: ne vivre qu’avec la publicité! Un pari audacieux qu’elle est en train de réussir, au grand dam de Kahn: son métier est « dévalorisé », et pire: les grands capitalistes pourraient y mettre leur nez, et Kahn perdre son job!
Admirez aussi la logique implacable: au nom de la libre concurrence, contre laquelle il se bat sans cesse, Kahn en appelle l’intervention de l’Etat, car qui d’autre peut interdire les gratuits, ou imposer un prix « juste », « minimum » ? Il nous fait quoi là ? Le coup du capitaliste qui cherche à tuer les concurrents gênants au moyen de l’Etat ? Et après il viendra se plaindre du manque d’indépendance des médias vis-à-vis des « capitalistes » (comme si une entreprise pouvait se passer de propriétaires!), quand lui sera dépendant de l’Etat ?

Pour ma part j’attends avec impatience le jour où le pain sera gratuit, mais je ne dois pas avoir les mêmes préoccupations que M. Kahn…

(Merci à Eric ABC)

Socialistes de droite

L’axe droite/gauche est largement insuffisant pour décrire un paysage politique. En France notamment, il y a les communistes à un bout, puis les écolommunistes, les socialistes, les socialistes indécis, les socialistes conservateurs, les socialistes nationalistes… A l’occasion du pseudo-débat sur la constitution européenne, voici un texte d’un politicien français. A vous de trouver lequel…

N’abandonnons pas nos libertés

Mme Haigneré, notre ministre des Affaires européennes, manie la langue de bois européenne avec autant de brio que les danseuses espagnoles, chères au président Borrell, leurs castagnettes, d’autant mieux d’ailleurs que personne, à l’exception de quelques spécialistes, n’a lu la fameuse directive Bolkestein sur la libéralisation des services de janvier 2004.

Je n’ai pas souvenir qu’aux élections européennes de juin 2004, le gouvernement Raffarin pas plus que l’UMP, l’UDF ou le PS nous aient averti de la nocivité de ce document. Il est vrai qu’on préparait le référendum sur la Constitution européenne et que l’effet aurait été déplorable si l’on avait su (mais que font donc les représentants permanents de la France à Bruxelles ?) que sous prétexte de supprimer les obstacles aux échanges dans le cadre du marché unique, on allait favoriser la concurrence entre les prestataires de services européens, au nom du moins disant social et fiscal.

Un malheur n’arrivant jamais seul : les récentes déclarations de Mme Hübner, commissaire européen à la politique régionale, demandant de «faciliter les délocalisations en Europe» apportent des arguments à ceux qui ne voient dans l’Europe ultralibérale de Bruxelles, «qu’un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée» (art. 1- 3 o 2).

Mme Haigneré, peu sûre de son argumentation, nous dit que les services publics, mis en cause par la directive Bolkestein, seront protégés par l’article III-122 de la Constitution européenne. Elle oublie de mentionner l’article III-148 qui précise que «les Etats membres s’efforcent de procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire» et l’article III-166 o 2 qui dit en substance que les services publics sont soumis aux règles de concurrence et que les aides d’Etat sous quelque forme que ce soit sont interdites (art. III- 167). Cela change la vision de nos «eurobéats» !

Autre affirmation de Mme Haigneré : de même qu’il n’y aurait aucun lien entre la Constitution européenne et la Turquie – Je vous renvoie à l’article de M. Dupont-Aignan in Le Figaro (11/02/2005) -, «la proposition de directive n’est en rien liée à la Constitution européenne». C’est faux. Pour réactiver le processus de Lisbonne, c’est-à-dire faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde à l’horizon 2010 (sic), la commission Barroso s’appuyant sur les commissaires Mandelson (commerce extérieur) et Kroes (concurrence) entend développer une économie ultralibérale, débarrassée de toutes les rigidités administratives, juridiques ou normatives, livrée aux seules forces du marché. C’est le sens du fameux «principe du pays d’origine» qui n’est pas acceptable, en particulier, en raison de la grande disparité qui existe entre la «vieille» et la «nouvelle» Europe au niveau des salaires, de la protection sociale et de la fiscalité. Cette politique s’appuie à la fois sur l’art. III-314 («… l’Union contribue… à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres») et sur l’article III-178 («économie de marché ouverte où la concurrence est libre»).

Autre affirmation : Mme Haigneré croit avoir trouvé la solution à la quadrature du cercle : «l’harmonisation» des politiques. Malheureusement pour elle, les pays de l’Est, l’Irlande et le Royaume-Uni n’en veulent pas (ils pratiquent le dumping fiscal et social) et s’appuient sur l’article III-179 o 2 pour définir les grandes orientations des politiques économiques dans le sens le plus libéral tel qu’il est défini à l’article III-178 déjà cité en bénéficiant de leurs avantages comparatifs.

Dernier élément soulevé par le ministre : l’exclusion du champ d’application de la directive d’un certain nombre de professions dont les services publics, la santé ou l’audiovisuel. Cette pétition de principe, aveu de faiblesse et d’impuissance, est contredite par l’article 1-13 sur la politique commerciale commune, compétence exclusive de l’Union et décidée à la majorité qualifiée. Il est vrai que l’article III-315 o 4 en atténue la portée mais il n’empêche que le principe général qui prévalait jusqu’à présent devient l’exception et affaiblit le maintien de nos services publics. Qui déterminera s’il y a atteinte à la diversité culturelle et perturbation grave des services au niveau national ?

Non, madame le Ministre, malgré votre bonne volonté de néophyte, vous n’arriverez pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, c’est-à-dire à nous faire avaler cette Constitution européenne en disant qu’elle est bonne pour les entreprises, pour les salariés, pour les indépendants, bref pour la France.

De quelque côté qu’on se tourne, on ne voit que des nuages noirs s’accumuler sur notre «cher et vieux» pays. Ce n’est pas le moment d’abandonner notre protection sociale, nos services publics, notre indépendance énergétique, notre politique industrielle, en un mot notre souveraineté et nos libertés.

Il y a là-dedans tous les épouvantails classiques: « moins disant social et fiscal », « l’Europe ultralibérale de Bruxelles », « la commission Barroso entend développer une économie ultralibérale, livrée aux seules forces du marché », « les pays de l’Est, l’Irlande et le Royaume-Uni pratiquent le dumping fiscal et social », « atteinte à la diversité culturelle et perturbation grave des services au niveau national ».
La conclusion résume parfaitement l’article: « Ce n’est pas le moment d’abandonner notre protection sociale, nos services publics, notre indépendance énergétique, notre politique industrielle, en un mot notre souveraineté et nos libertés« . La liberté de l’Etat français et de ses associés (syndicats, fonctionnaires, très grandes entreprises) à taxer le peuple. Voilà la « liberté » que défend cet homme. Comme le dit Eric ABC, encore une victime de la folie française.

Merci à Eric ABC qui aurait pu signer l’article…

Une goutte d’eau

Ce n’est évidemment qu’une goutte d’eau – mais significative – dans l’océan du pillage étatique français. Mais de temps en temps (quelles que soient par ailleurs les motivations éventuellement douteuses des gens qui décident tout d’un coup de révéler tel ou tel fait), il est bon de rappeler aux naïfs quelle est est la motivation essentielle des politiciens (et plus généralement des politico-fonctionnaires) : la belle vie sans trop se fatiguer aux dépens du « peuple » ! Quant à mon grand ami gaulliste-républicain-souverainiste Jacques Myard (un pote de Nicolas Dupont-Aignan) il ne me déçoit jamais !… Comme je trouve qu’il a tout à fait raison, je propose que « l’Etat » me donne 14 000 euros par mois car ce serait une très bonne chose pour « l’intérêt général » (et pour la République). Ce n’est quand même pas ça qui va mettre en péril le budget de l’Etat !…
Pour redevenir sérieux je précise que j’en aurais autant pour Eric Raoult (dont je me souviens comment il avait méprisemment rabroué Pascal Salin dans un débat télévisé il y a quelques années) et pour tous les autres d’ailleurs…

Début de polémique autour du logement de fonction d’Hervé Gaymard

16/02/2005 – 18h28
L’information publiée par Le Canard Enchaîné, et non démentie par Bercy, selon laquelle le ministre de l’Economie Hervé Gaymard et sa famille occupent un logement de 600m2 à Paris pour un loyer de 14.000 euros payé par l’Etat a provoqué un début de polémique mercredi à l’Assemblée, certains jugeant les faits «choquants» et d’autres regrettant qu’on «fouille les poubelles».
Selon l’hebdomadaire satirique de mercredi, Hervé Gaymard, son épouse Clara et leurs huit enfants occupent un appartement de 600m2 [avec en plus cinq fonctionnaires du ministère de l’économie entièrement dévoués à la « gestion » de la maison, cuisine, ménage, service…, E. ABC.], car l’appartement de fonction mis à leur disposition à Bercy serait «trop petit». Ce duplex serait situé dans un «immeuble de prestige» près de l’avenue Montaigne. Les Gaymard y auraient emménagé il y a cinq semaines, selon Le Canard Enchaîné.
Dès mardi soir, le cabinet du ministre a procédé à une mise au point par communiqué. Sans démentir ces informations, il a indiqué que M. Gaymard a respecté «scrupuleusement» les dispositions légales concernant le logement des membres du gouvernement [c’est ça qui est important : c’est parfaitement légal !, E. ABC.]. «L’appartement occupé par Hervé Gaymard et sa famille est loué aux conditions du marché, après avis du service des Domaines», a-t-il précisé [bien sûr qu’il est loué au prix du marché puisqu’il est payé par « l’Etat » ! Si en revanche l’appartement appartenait directement à « l’Etat » qui le donnait en location à Hervé Gaymard, dans ce cas-là le « prix » serait outrageusement sous-évalué, manipulation qu’on a constatée maintes fois dans le passé. Dans tous les cas, ce sont les contribuables qui paientÂ…, E. ABC.].
Bercy a également rappelé qu’une circulaire précise les conditions dans lesquelles sont logés les membres du gouvernement. Celle-ci stipule que les ministres «qui ne disposent pas, dans des locaux de leur ministère, d’un logement domanial, sont autorisés en cas de nécessité à louer un logement sur les crédits de l’Etat». Or, observe le ministère, «les appartements de fonction de Bercy sont désormais occupés» par le ministre délégué à l’Industrie Patrick Devedjian et le ministre délégué au Commerce extérieur François Loos.
Interrogé à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé s’est contenté de renvoyer les journalistes au communiqué diffusé par Bercy. «Dès hier, Hervé Gaymard a répondu évidemment à l’ensemble des questions qui ont été posées. Je vous renvoie à la lecture de l’ensemble de ses réponses», a-t-il sobrement commenté.
Dans les couloirs de l’Assemblée, les députés réagissaient diversement. «Ce n’est pas illégal, mais c’est un peu choquant que M. Gaymard, qui se fait l’apôtre de la désintoxication des Français à la dépense publique, ne cherche pas lui-même à se désintoxiquer», s’est indigné le socialiste Arnaud Montebourg, qui a invité le ministre à «mettre en rapport ses actes avec ses discours et discrètement déménager».
Plus mesuré [ah, ah, sacré Hollande, il espère bien lui aussi en profiter dans les années qui viennent !…, E. ABC.], le patron du PS François Hollande a demandé que «la transparence soit faite et que les Français soient informés de la manière avec laquelle on dépense l’argent public». Le chef des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a donc envoyé une question écrite au Premier ministre pour lui demander «un état précis et détaillé des moyens financiers et matériels» à la disposition des ministres, dont leurs traitements et indemnités, leur logement (surface, loyer), les moyens en personnel et en nature. «Je ne cherche pas à polémiquer», mais «c’est l’intérêt de la démocratie que cette transparence soit faite», a-t-il expliqué.
Rare voix discordante à droite, le député UMP sarkozyste Yves Jego s’est dit «choqué» par le montant du loyer. «Il existe à Bercy des appartements de fonction qui sont tout à fait aptes à accueillir des familles», a-t-il estimé, «on est dans l’exagération».
Ses collègues de l’UMP se voulaient nettement plus apaisants. «Il y a plein de raisons de contrer Hervé Gaymard sur ses positions politiques» plutôt que de «vouloir le salir aujourd’hui», a plaidé Eric Raoult, pour qui «un homme politique, ce n’est pas un punching-ball». «Est-ce que 14.000 euros mettent en péril le budget de l’Etat? La réponse est non!», a affirmé Jacques Myard. «Je ne crois pas qu’on puisse attaquer Hervé Gaymard sur ce plan», a ajouté le député souverainiste, qui regrette qu’on «fouille les poubelles». «Il a huit gosses, donc il lui faut évidemment un appartement au prorata», a également relativisé le député UDF André Santini.

P.S. : Nous n’avons pas le temps de relever toutes les bêtises qui ont été dites sur cette affaire depuis quelques jours mais il y en a une que je ne voudrais pas laisser passer car elle est véritablement « monstrueuse » et elle revient très souvent dans la vulgate médiatique : l’idée selon laquelle tout bien pesé les hommes politiques sont vraiment dévoués à « l’intérêt général » car ils ne gagnent pas beaucoup d’argent par rapport à ce qu’ils pourraient gagner à des « postes équivalents » dans le privé. Je ne vais pas ici et maintenant me lancer dans l’exposition des raisons pour lesquelles cette idée est à la fois extraordinairement stupide et moralement scandaleuse. Si vous êtes un fidèle lecteur de la PL vous connaissez déjà ces raisons et sinon, hé bien cherchez ! Quoi qu’il en soit j’ai vu sur iTélé (la chaîne « d’information » de toutes les gauches, filiale de Canal +) un certain Romain Hatchuel, publicitaire chez Euro RSCG de son état, sans doute pas un mauvais bougre – je ne le connais pas et c’est la première fois que je le voyais – mais certainement un analphabète économique et un infirme moral dans la mesure où il a longuement développé cette idée, a expliqué qu’un homme du niveau et de la qualité d’Hervé Gaymard pourrait gagner beaucoup plus au sein de grands groupes privés et a prononcé cette phrase surréaliste : « Franchement, les hommes politiques sont perdants dans l’affaire. »…

Contrôle des loyers

S’il y a quelque chose de bien établi en économie, c’est que la fixation par l’Etat d’un prix en dessous du prix du marché libre provoque nécessairement une pénurie.
S’il est interdit de vendre des automobiles à plus d’un euro pièce, toutes les usines de fabrication mettent immédiatement la clef sous la porte.

Ce sont pourtant ces évidences que nient ceux qui prônent une politique de contrôle des loyers.

Il ne faut pas être naïf: les hommes de l’Etat le savent très bien. Ils comptent seulement sur le fait que vous ne le savez pas.

Comme le dit Henry Hazlitt (Economics in One Lesson, Chapitre XVIII, traduit par Hervé de Quengo):

Le contrôle des loyers (…) encourage un gaspillage d’espace. Il discrimine en faveur de ceux qui occupent déjà une maison ou un appartement dans une ville ou une région données, et ceci aux dépens de ceux qui se retrouvent dehors.(…)

Les effets du contrôle des loyers empirent au fur et à mesure que le contrôle continue. On ne construit pas de nouveaux logements, parce qu’il n’y a plus de bonnes raisons de les construire (…)

Avec l’augmentation des coûts de construction (habituellement le résultat de l’inflation), l’ancien niveau des loyers ne permettra pas de faire un profit. Si, comme il arrive souvent, le gouvernement finit par le reconnaître et exempte les nouveaux logements du contrôle des loyers, il n’y a toujours pas une incitation aussi grande à construire de nouveaux bâtiments que si les anciens logements échappaient eux aussi au contrôle des loyers. Selon l’ampleur de la dépréciation monétaire depuis le gel des anciens loyers, les loyers des nouveaux logements peuvent se retrouver dix ou vingt fois plus élevés que les anciens, à espace équivalent. (Ceci s’est produit en France après la Deuxième Guerre mondiale, par exemple). Dans de telles conditions, les locataires actuels des vieux bâtiments n’ont aucune envie de partir, même si leur famille s’agrandit et que leurs conditions se détériorent.

En raison de faibles loyers gelés pour les anciens bâtiments, les locataires qui y habitent déjà, et qui sont légalement protégés contre une augmentation du loyer, sont encouragés à gaspiller l’espace, que leurs familles se soient réduites ou non. Ceci concentre la pression immédiate de la nouvelle demande sur le nombre relativement faible des nouveaux logements. Ce qui tend à faire monter leurs loyers, au début, à un niveau plus élevé qu’ils n’auraient atteint sur un marché parfaitement libre.

Néanmoins, ceci n’encouragera pas de manière proportionnelle la construction de nouveaux logements. Les constructeurs ou les propriétaires des appartements déjà existants, obtenant des profits réduits et peut-être même des pertes pour leurs anciens appartements, auront peu ou aucun capital à placer dans la construction. De plus, eux, où ceux qui possèdent un capital provenant d’autres sources, peuvent craindre que le gouvernement ne trouve à tout instant une excuse pour imposer également des contrôles de loyers sur les nouveaux logements. Et, de fait, il le fait souvent.

La situation du logement se détériorera par d’autres façons. La plus courante est que les propriétaires, si on n’autorise pas à augmenter de manière appropriée les loyers, ne se soucieront plus de réorganiser les appartements ou d’y apporter d’autres améliorations. En fait, si le contrôle des loyers est particulièrement irréaliste et oppresseur, les propriétaires ne chercheront même pas à réparer les appartements ou les maisons.

Non seulement ils n’auront aucune raison économique de le faire, mais ils peuvent même ne pas avoir les fonds nécessaires. Les lois sur le contrôle des loyers, entre autres effets, créent de mauvais rapport entre des propriétaires qui sont forcés de se contenter de gains minimaux ou même de pertes, et des locataires qui s’indignent du refus du propriétaire d’effectuer les réparations adéquates.

(…)
On pourra en arriver à un point où de nombreux propriétaires non seulement cessent de faire le moindre profit, mais doivent faire face à des pertes croissantes et obligatoires. Ils peuvent se trouver dans une situation où ils ne peuvent même pas se débarrasser de leur propriété. Ils peuvent alors abandonner réellement leur propriété et disparaître, afin de ne pas être imposables. Quand les propriétaires cessent de fournir le chauffage et d’autres services de base, les locataires sont obligés d’abandonner leurs appartements. Des quartiers de plus en plus nombreux deviennent des taudis. Au cours des dernières années, à New York, il est devenu courant de voir des blocs complets d’appartements abandonnés, fenêtres brisées ou bouchées pour empêcher d’autres déprédations de vandales. Les incendies volontaires deviennent plus fréquents et les propriétaires sont suspectés (NDLR: car aux Etat-Unis, les propriétatires ont de surcroit été contraints par la loi d’entretenir leur propriété, ce qui en a poussé plusieurs à s’en débarraser, en les détruisant)

(…)

Quand ces conséquences sont tellement claires qu’elles crèvent les yeux, ceux qui ont imposé le contrôle des loyers ne reconnaissent bien sûr nullement leur erreur. Au contraire, ils dénoncent le système capitaliste. Ils prétendent que les entreprises privées ont à nouveau « Ã©choué » ; que « les entreprises privées ne peuvent pas faire ce travail. » Par conséquent, disent-ils, l’État doit intervenir et construire lui-même des habitations à loyer modéré.

Tel a été le résultat presque universel dans tous les pays qui furent impliqués dans la Deuxième Guerre mondiale ou qui ont imposé le contrôle des loyers afin de contrecarrer l’inflation monétaire.

Ainsi, le gouvernement lance un gigantesque programme de logement – aux frais du contribuable. Les maisons sont louées à un taux qui ne rembourse pas les frais de construction et de l’opération. Une méthode typique de procéder consiste pour le gouvernement à payer des subventions annuelles, soit directement aux locataires avec des loyers faibles, soit aux constructeurs ou directeurs des logements d’État. Quel que soit l’arrangement retenu, les locataires de ces constructions sont subventionnés par le reste de la population. On paie une part de leur loyer à leur place. On les sélectionne pour obtenir un traitement de faveur. Les possibilités politiques de ce favoritisme sont trop évidentes pour qu’il soit nécessaire de les souligner. On crée un groupe de pression qui croit que le contribuable leur doit ces subventions, qui sont pour eux un droit. Un autre pas est fait vers l’État Providence total.
(…)

En lui-même, le fait que les loyers légaux sont maintenus tellement en deçà des loyers du marché augmente artificiellement la demande d’espace locatif en même temps qu’il décourage tout accroissement de l’offre. Ainsi, plus les plafonds de loyers sont, de manière déraisonnable, maintenus bas, plus il est certain que la « rareté » des maisons et des appartements à louer continuera.
(…)

Quand on met en place des contrôles de prix déraisonnables sur des articles de consommation immédiate, comme le pain par exemple, les boulangers peuvent tout simplement refuser de le cuire et de le vendre. La pénurie devient immédiatement évidente et les politiciens sont obligés d’augmenter les prix plafonds ou de les supprimer. Les logements sont eux des biens très durables. Il faut parfois attendre plusieurs années avant que les locataires commencent à sentir les résultats du découragement à créer de nouveaux bâtiments et à réparer et maintenir normalement les anciens.
Cela peut prendre encore plus de temps avant qu’ils ne se rendent compte que la rareté et la détérioration des logements sont directement liées au contrôle des loyers.

(…)
La pression en faveur du contrôle des loyers vient de ceux qui ne considèrent que ses bénéfices imaginés à court terme pour un groupe de la population. Mais lorsque nous considérons ses effets à long terme pour tout le monde, y compris les locataires eux-mêmes, nous devons reconnaître que le gel des loyers n’est pas seulement de plus en plus vain, mais de plus en plus destructeur, au fur et à mesure qu’il devient plus sévère et plus longtemps il demeure en application.

C’est ainsi que les hommes de l’Etat organisent la destruction de la société en prétendant l’améliorer.

Lire également ceci.

Aneries keynésiennes

Analyse d’une dépêche AFP sur des mesures gouvernementales de « soutien à l’économie »…

Devedjian envisage l’ouverture des magasins de prêt-à-porter le dimanche

PARIS (AFP) – Le gouvernement envisage à terme l’ouverture le dimanche des magasins de prêt-à-porter pour soutenir le secteur du textile français, l’emploi et la consommation, indique le ministre de l’industrie, Patrick Devedjian, dans un entretien au journal La Tribune à paraître vendredi.

Et pourquoi pas les autres commerces ? ils pourraient aussi « soutenir l’emploi et la consommation », selon les mots du ministre…

« Nous pourrions à terme autoriser les magasins de prêt-à-porter à ouvrir tous les dimanches. Commençons déjà, de manière progressive et expérimentale, à passer de cinq à huit dimanches par an », affirme le ministre.

« Bien entendu, cela doit se faire en concertation avec les syndicats », assure-t-il.

Il doit sans doute parler des syndicats illégitimes qui ne représentent qu’eux-mêmes…

Pour Patrick Devedjian, cette décision devrait permettre de doper la consommation. « Tout le monde considère aujourd’hui que les Français épargnent trop. Ils consommeraient davantage s’ils en avaient le loisir, même s’il est difficile de faire des estimations chiffrées ».

Encore l’illusion keynesienne du soutien à la consommation. Si l’on veux avoir plus demain, il faut produire et investir plus aujourd’hui et non tout consommer à tout prix. encore moins s’endetter pour consommer, et c’est pourtant ce genre de pratique que le ministre défend et pratique lui-même avec l’argent des français lorsqu’il dépense et creuse la dette de l’Etat et donc des français sans compter!

« Les disponibilités pour un couple de faire ses courses en famille sont de moins en moins nombreuses. Et les consommateurs veulent aujourd’hui pouvoir acheter le dimanche. Regardez le succès des commerces de centre-ville qui sont ouverts par dérogation le dimanche matin: ils sont bondés », plaide le ministre.

Cette décision ne devrait s’appliquer qu’aux magasins de prêt-à-porter en centre-ville et non aux grandes surfaces, souligne-t-il.

« Mon but est de soutenir le prêt-à-porter dans les centres-villes. En revanche, je suis contre l’ouverture des grandes surfaces le dimanche, notamment dans l’alimentaire, car elles étouffent les autres commerces », déclare-t-il.

Et pourquoi ? les grandes surfaces ne créeraient-elles pas des emplois si elle pouvaient ouvrir le dimanche ?

« De façon générale, je ne comprends pas que l’on puisse interdire aux gens de travailler alors qu’on a autant de chômeurs. Plus particulièrement, le textile français affronte un grave défi depuis le début de l’année, celui de l’augmentation massive de l’importation de certains textiles chinois depuis la suppression des quotas », explique Patrick Devedjian.

Quel est le rapport entre le textile chinois et l’ouverture le dimanche ? notez l’expression de Devedjian laissant supposer que nous sommes envahis de textiles chinois à notre insu, alors qu’il ne s’agit que de la volonté des consommateurs…

La fédération CFDT du textile a dénoncé vendredi les propositions du ministre, craignant qu’une « déréglementation » n’entraîne une « perte d’emplois » dans les petits commerces.

« Depuis plusieurs mois, ce ministre, libéral grand teint [VP: gloups ! tout ce qui n’est pas maxiste-troskyste-lénino-keynésien est forcément libéral], préconise une déréglementation totale des jours d’ouvertures du commerce. L’ouverture des magasins de prêt-à-porter n’est qu’une étape dans cet objectif », écrit dans un communiqué la fédération CFDT Habillement, Cuir et Textile.

« Une fois de plus, c’est sans concertation avec les partenaires sociaux » que M. Devedjian « tente de faire passer en force cette proposition », poursuit le communiqué.

Faire passer en « force » une proposition pour avoir du commerce libre ? c’est plutôt le contraire ! l’Etat utilise la force pour interdire aux commerces d’ouvrir le dimanche et d’échanger librement avec leurs consommateurs…

L’ouverture le dimanche profitera selon elle « aux grandes enseignes qui pourront à terme bénéficier des mêmes conditions et ainsi maintenir ou accroître leurs parts de marché vis-à-vis des détaillants ».

Et ? c’est probable. Mais en quoi le fait que des consommateurs préfèrent tel producteur plutôt que tel autre soit génant pour ce monsieur ?

Elle juge enfin que davantage d’ouverture dominicale accentuerait un « appauvrissement de la culture au profit d’un shopping loisir ».

Et pourquoi ne pas dire que l’ouverture de commerces le dimanche porte atteinte à la cohésion sociale, l’exception culturelle et la démocratie tant qu’on y est ?

Pour Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l’habillement, cette proposition est « un gag à mourir de rire », qui n’augmenterait « pas d’un euro » les ventes et n’empêcherait pas l’arrivée massive des produits chinois, a déclaré:
« Dire qu’en ouvrant le dimanche on compenserait la levée des quotas chinois, c’est un gag à mourir de rire. Il faudrait alors refuser de vendre des produits chinois le dimanche », a affirmé à l’AFP M. Melcer, qui représente 40.000 boutiques indépendantes et un quart à un tiers du marché français de l’habillement.
« C’est le pouvoir d’achat qu’il faut doper, et lui n’augmente pas. Si on a dépensé 100 euros le dimanche pour s’équiper, on ne les dépense pas le lundi », a-t-il estimé.

Bravo ! enfin un type qui a des idées sensées. Remarquez, il travaille, lui. Il est un peu plus en prise avec la réalité que les Hommes de l’Etat, ministres et syndicalistes nommés par le pouvoir.