Un audit financier montre que les dépenses publiques de recherche en France, loin de diminuer, on progressé de 17.8% depuis 1997!
D’ailleurs la recherche française est tellement bien financé que les organismes en charge de la dépense (cnrs, inserm, inra, inria…) avait économisé 675 millions d’euros fin 2001 (ce qui montre combien les crédits accordés sont utiles pour la recherche).
Toutefois, l’audit affirme aussi que la prétendue baisse des crédits est aussi due à une meilleure gestion de la recherche publique : les plus performants ont plus de crédits, les autres moins (d’où baisse). On peut quand même saluer cet effort de meilleure gestion (à défaut d’être bonne).
Avant de dénoncer la guerre à l’intelligence, il faudrait peut-être apprendre à compter…
» Un audit financier montre que les dépenses publiques de recherche en France, loin de diminuer, on progressé de 17.8% depuis 1997! »
> c’est exact. Cependant gardez à l’esprit que ce chiffre comprend la recherche militaire et nucléaire ainsi que les salaires en augmentation d’une population de chercheurs vieillissants. Ces contributions enlevées, la France ne consacre plus que 0.2 % de son PIB à la recherche publique.
>Or le chiffre de 1% du PIB consacré par les Etats-Unis à la recherche publique ne comporte pas ces contributions mais concernent seulement des budgets de fonctionnement. Autrement dit les Etats-Unis ont un effort de recherche publique 5 fois supérieur à la France.
« D’ailleurs la recherche française est tellement bien financé que les organismes en charge de la dépense (cnrs, inserm, inra, inria…) avait économisé 675 millions d’euros fin 2001 (ce qui montre combien les crédits accordés sont utiles pour la recherche). »
>C’est exact. Mais vous devez savoir que les laboratoires de recherche sont contraints de provisionner d’énormes quantités d’argent à cause du fonctionnement administratif des organismes de recherche. Quand un budget n’est pas dépensé en janvier, les crédits de l’année d’après sont amputés de cette somme. Or une commande de matériel faite en novembre sera facturée en janvier, d’où la nécessité de ces « fonds de roulement ». S’il était possible de faire autrement ils seraient dépensés.
« Toutefois, l’audit affirme aussi que la prétendue baisse des crédits est aussi due à une meilleure gestion de la recherche publique : les plus performants ont plus de crédits, les autres moins (d’où baisse). On peut quand même saluer cet effort de meilleure gestion (à défaut d’être bonne). »
>pour moi -2 + 2 = 0. Je ne vois pas comment le mécanisme que vous décrivez pourrait faire apparaître une baisse de crédits.
« Avant de dénoncer la guerre à l’intelligence, il faudrait peut-être apprendre à compter… »
>je ne vous le fais pas dire…
« Quand un budget n’est pas dépensé en janvier, les crédits de l’année d’après sont amputés de cette somme. »
Ce n’est pas vraiment exact… généralement, la somme restante est amputée d’un pourcentage certain (je peut demander à mes anciens collègues pour savoir exactement) mais pas réduite à néant ni supprimée l’an suivant (puisque la somme recue dépend d’un nombre de points attribué au prorata des points par personnels : Pr, DR, CR, MCF, IR, Doc, Postdoc, DEA, tech, etc).
« Or une commande de matériel faite en novembre sera facturée en janvier, d’où la nécessité de ces « fonds de roulement ». »
Ce n’est pas véritablement ce qu’on peut appeler la réalité : quand une commande est effectuée en novembre, la somme est transférée depuis le compte et donc le service financier en tient compte… ce qui fait que si la commande est honorée tardivement, a partir du moment ou le bon de commande est signé et enregistré par le service financier en temps et en heure, une commande passée en novembre est de l’argent parti en novembre…
« S’il était possible de faire autrement ils seraient dépensés. »
J’allais dire que la manière dont est dépensé l’argent dépend essentiellement de l’égo des scientifiques ! A savoir qu’on commence à marcher avant de courir, certains achètent du matériel dément et n’ont plus de quoi le faire marcher ensuite… ce qui fait que techniquement, de nombreuses équipes se retrouvent à sec bien avant la fin de l’année… mais c’est un autre débat.
« Ce n’est pas vraiment exact… »
Vous avez raison, je dois reconnaitre que je suis allé un peu vite en besogne sur certains points.
Mais il n’en demeure pas moins que ces fameux 675 millions d’euros non dépensés résultent d’une rigidité structurelle des organismes de recherche. Et ils manquent cruellement aux chercheurs.
« de nombreuses équipes se retrouvent à sec bien avant la fin de l’année… »
Pour ne pas dire toutes. Pour l’avoir subi pendant 3 ans je suis bien payé pour abonder dans votre sens. La aussi la rigidité structurelle en est la cause. Ce phénomène est auto-entretenu. Un chercheur qui l’année passé n’a pas pu commander tel matériel parce que les crédits étaient épuisés en juin va s’y prendre en mars cette année et va ainsi amplifier le phénomène, quitte à commander n’importe quoi comme vous le soulignez.
Autre phénomène sclérosant : les caisses communes. J’ai travaillé pendant 6 mois sur un projet qui devait durer 3 ans. L’organisme financeur a avancé la totalité des 3 ans de budget. Ces 3 ans de budget ont été versés dans une caisse commune à l’organisme de recherche qui m’employait. Au bout de 6 mois d’autres laboratoires s’étaient copieusement servi et il n’y avait plus d’argent pour mon projet. Moralité, le chercheur qui s’était cassé le bol à ramener ce budget s’est démené pour rien et a perdu sa crédibilité auprès du financeur simplement à cause d’un système mal fichu.
Je voudrais simplement montrer par cet exemple vécu que les chercheurs, même s’ils ont leurs responsabilités, sont avant tout les premières victimes d’une organisation sclérosante. D’ailleurs si vous suivez les travaux du collectif « Sauvons la recherche » vous pourrez constater qu’une partie non négligeable d’entre eux reconnaissent la nécessité de profondes réformes de l’appareil de recherche français. Beaucoup sont prêts à abandonner le statut de fonctionnaire pour des contrats de droit privé et un salaire décent évidemment…
Il est vrai que l’audit fait aussi ressortir des rigidités importantes et une organisation pas toujours propice à la recherche.
Il est aussi vrai que comme dans tout système rigide, les frais de fonctionnement croissants chaque année se font au dépend de la mission même de l’organisme.
Au final, il y a toujours augmentation de la dotation même si je veux bien croire que celle-ci ne va pas à la recherche : il ne faut pas avoir de changer les choses pour les rendre plus efficaces comme vous le dites.
On remarquera que le même phénomène se passe au niveau de l’état tout entier : si on enlève les charges (excessives il faut le reconnaitre) et le remboursement de la dette accumulée, il reste de moins en moins de place pour les autres « missions » que prétend assumer l’état (on peut toujours discuter la dessus). En tout cas, une grande majorité de l’argent ne va pas à ces missions.
PAUVRE DEBILE VA PLUS LOIN DANS TES RECHERCHES AVANT DE DIRE N IMPORTE QUOI!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
« Il est aussi vrai que comme dans tout système rigide, les frais de fonctionnement croissants chaque année se font au dépend de la mission même de l’organisme.
Au final, il y a toujours augmentation de la dotation même si je veux bien croire que celle-ci ne va pas à la recherche »
Vous avez tout compris. Ainsi le budget total de la recherche augmente effectivement tandis que le budget effectivement disponible pour le travail de recherche diminue. Ca n’a rien d’incohérent. C’est la dérive propre à tout système centralisé, à hiérarchie pyramidale, rigide et vieillissant.
« On remarquera que le même phénomène se passe au niveau de l’état tout entier »
Vous avez tout à fait raison. Et si l’Etat veut réellement rendre la recherche efficace et dynamique (tout comme l’éducation, la santé etc…) comme il le prétend il serait bien avisé de montrer l’exemple et de se réformer lui-même. Mais là , nous entrons dans le domaine de la science fiction.
Au lieu de ça l’Etat adopte une méthode bien connue et redoutablement efficace. Quand on veut noyer son chien on prétend qu’il a la rage. Et s’il ne l’a pas, on s’arrange pour qu’il l’attrape…
» PAUVRE DEBILE VA PLUS LOIN DANS TES RECHERCHES AVANT DE DIRE N IMPORTE QUOI!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »
Que voilà un argumentaire intéressant…
J’ai fais une petite recherche vite fait et j’ai trouvé plusieurs chiffres…
» Pour 1997, la France consacrera 52,3 milliards de francs (10,5 milliards de dollars) au budget civil de recherche et développement (BCRD). »
http://www.france.diplomatie.fr/label_france/FRANCE/DOSSIER/RECHERCH/orga.html
» Doté de 8 845,9 millions d’euros en dépenses ordinaires et crédits de paiement (DO + CP) dans le projet de loi de finances pour 2003, contre 8 720 millions d’euros dans la loi de finances initiale pour 2002, le BCRD enregistre une progression de 1,4 %. »
http://www.senat.fr/rap/a02-069-9/a02-069-96.html
Donc en 1997, on avait 52,3 milliards de francs (8,68 milliards d’euros de 2003) et en 2003 on avait 8,85 milliards d’euros… ca fait 1,95% d’augmentation…
Ils viennent d’ou les 17,8% ?
« Ils viennent d’ou les 17,8% ? »
inflation sur le cout des salaires ?
Les chiffres viennent d’un audit de la recherche française tout à fait sérieux.
Je crois qu’on va en entendre parler bientôt…
Je ne doute pas du serieux de l’audit je demande juste comment se fait-il qu’il puisse y avoir de tel écart entre ce que dit cet audit et les chiffres que j’ai trouvé…
Votre article étant assez vague et ne fournissant aucune source je m’interroge c’est tout.
Je pense que vous ne saisissez pas tout à fait la gravité de ce mouvement. Nul ne conteste la lourdeur du CNRS et l’archaïsme du status de fonctionnaire à l’heure où les partenariats avec les entreprises sont de mise.
Peut-être pensez-vous qu’il s’agit là d’un énième mouvement de protestation de fonctionnaires mal léchés qui chouinent pour conserver de scandaleux avantages.
D’ailleurs notre gouvernement le croit aussi, puisqu’il traite l’affaire comme celle des intermitents ou des retraites. La chute risque d’être très dure.
Quelques chiffres, puisqu’il semble que vous aimiez cela, pour replacer le débat là où il est vraiment.
La france forme près de 10.000 chercheurs par an. Pour rattraper l’effort de recherche actuel des USA, l’Europe devra recruter 700.000 chercheurs d’ici 2010, dont entre 150.000 et 230.000 rien qu’en France.
Or sur nos 10.000 chercheurs annuels, 2000 partent à l’étranger et 1500 ne reviennent jamais.
Or les USA ont eux aussi prévu d’embaucher 700.000 chercheurs d’ici 2010. Des chercheurs qu’il ne vont pas s’enquiquiner à former puisque nous le faisons gracieusement pour eux…
Or 8500 x 5 = 42500, ce qui n’est pas tout à fait 150.000 vous en conviendrez.
Or l’avenir économique de nos pays réside dans la technologie et pas entre les mains des buralistes et restaurateurs, n’en déplaise à M. Raffarin.
Messieurs, c’est une véritable guerre scientifique qui se prépare, une guerre que la France a déjà perdu, j’en ai peur, pendant que vous débatez sur la différence entre 17.8 et 1.95…
« Je pense que vous ne saisissez pas tout à fait la gravité de ce mouvement. »
Nul n’est besoin de donner de grandes émotions là ou seule la vérité compte : la France fait la guerre à l’intelligence. Non pas sur la voie des crédits, mais sur celle de la liberté. Là ou elle aurait dû soutenir la recherche, elle soutient les destructeurs de recherche au nom d’idéologies, là ou elle aurait du mettre fin au népotisme, à la maladie bureaucratique, elle n’a fait que rajouter de nouvelles couches, amplifier le problèmeÂ… là ou on nous dit qu’il faut des moyens pour chercher, personne n’a dit qu’il fallait avoir des idées qui trouvaient des moyensÂ… là ou il faut faire des alliances stratégiques avec des laboratoires avancés, la France s’est tourné vers des pays sous développés pour des raisons idéologiquesÂ…
La situation est telle qu’elle est à l’heure actuelle ? Grand bien nous fasse. Les chercheurs l’ont voulus (consciemment ou pas car ils sont aussi acteurs de ces faits), et le peuple aussi. La chute sera dure ? Personne ne sait, car si il y a bien un point sur lequel Shirak et toute sa clique essaye de faire pression, c’est de ralentir les autres autant que nous nous sommes ralentis (kyoto, position ogm, position clonage, etc)Â…
« Messieurs, c’est une véritable guerre scientifique qui se prépare, une guerre que la France a déjà perdu »
oui, et cela s’appelle le passé !
Dans ce cas je pense qu’il faut arrêter purement et simplement la recherche en France. C’est de l’argent fichu en l’air. La formation des chercheurs coûte aux français 150.000 * 10.000 = 1.500.000.000 euros par an en pure perte.
L’industrie suivra bientôt dans sa chute, puisqu’à quelques rares exceptions près elles se refusent catégoriquement à faire de la R&D (je me suis même entendu dire en entretien d’embauche « vous savez la R&D ça n’est pas vital pour une entreprise », sans commentaire…). D’ailleurs pourquoi croyez-vous que le MEDEF apporte son soutien à « Sauvons la recherche »…?
Oui, que diable! Plutôt que ces futilités scientifiques, concentrons nous donc sur notre coeur de métier, le pinard, la bouffe et le tourisme. Oui, voilà , convertissons tous les sans emploi, dont je suis, à l’agriculture biologique!
Je suis certain que les américains viendront à nouveau visiter ce pays qui fut autrefois civilisé et nous jetter l’aumône de quelques dollars.
Pour ma part, je suis chercheur et sans emploi. Je ne veux surtout pas être fonctionnaire. Je ne veux même pas travailler dans la recherche publique. Mais j’ai dû réaliser avec amertume que la recherche privée en France n’est qu’une chimère avec laquelle Chirac et Raffaron se branlottent tous les soirs…
Et pour ma part encore, je prépare mon émigration aux USA. Après avoir envoyé mon CV et quelques lettres de recommandation , les formalités administratives d’immigration sont réglées en 15 jours…
C’est gentil M. Raffarin de financer le recherche américaine qui en a bien besoin…
Le rapport « confidentiel » (dans Les Echos de Lundi 8)de la mission Guillaume en remet une couche : il critique l’inertie du CNRS et sa mauvaise organisation (ce dont on a parlé plus haut).
Pour la recherche privée en France, c’est vrai que c’est pas terrible mais on ne peut obliger les entreprises à rechercher si elles ne le souhaitent pas que les résultats soient bons ou mauvais.
Mais il faut aussi dire que la France ne dispose pas de toutes la palette de sociétés de haute technologie. (dans le domaine informatique par exemple)
» Le rapport « confidentiel » (dans Les Echos de Lundi 8)de la mission Guillaume en remet une couche : il critique l’inertie du CNRS et sa mauvaise organisation (ce dont on a parlé plus haut). »
Vous avez l’air vraiment très content de ce rapport « confidentiel ». Si le gouvernement, avec la sagesse et la finesse qu’on lui connait, avait pris la peine de demander leur avis aux premiers concernés, les chercheurs, il aurait obtenus les mêmes avis pour beaucoup moins cher.
Eh oui, ne vous en déplaise, les chercheurs sont tout à fait conscients de l’archaïsme et de la lourdeur de ces organismes. Ils sont les premiers à demander de profondes réformes.
« Pour la recherche privée en France, c’est vrai que c’est pas terrible mais on ne peut obliger les entreprises à rechercher si elles ne le souhaitent pas que les résultats soient bons ou mauvais. »
Ben oui on ne peut pas empêcher les dirigeants de ces entreprises d’être cons. Reste qu’une entreprise qui ne fait pas de R&D a une espérance de vie de 20 ans avant de déposer le bilan ou d’être rachetée.
« Mais il faut aussi dire que la France ne dispose pas de toutes la palette de sociétés de haute technologie. (dans le domaine informatique par exemple) »
Eh bien ça n’est pas parti pour changer.
Honnetement c’est vrai qu’il n’y avais pas besoin de rapport ou d’être chercheur pour le savoir. (la cour des comptes, une autre institution utile l’avait aussi remarqué depuis longtemps mais bon faut faire des rapports alors…).
J’espere que les chercheurs sont demandeurs mais ce n’est pas l’impression qui ressort de la situation actuelle (peut être une partie). C’est vrai que les médias avordent tjs le problème sous le meme angle : à savoir plus de moyens, on veut 500 postes pour les jeunes chercheurs… Ce n’est peut être pas représentatif mais c’est ce qu’on voit. Reste ce qu’on ne voit pas (et donc que je ne connais pas à priori n’étant pas ds le milieu de la recherche).
En tout cas volonté ou pas de réforme : c’est pas près de changer : je suis un peu pessimiste en effet.
Pour appuyer mon propos je ne peux que vous suggérer de lire le rapport « Du Nerf » rédigé par
François JACOB, biologiste, Prix Nobel de Médecine
Philippe KOURILSKY, immunologiste, directeur général de l’Institut Pasteur
Jean-Marie LEHN, chimiste, Prix Nobel de Chimie Pierre-Louis LIONS, mathématicien, Médaille Fields
paru aujourd’hui et disponible à l’adresse suivante
http://www.lemonde.fr/medias/pdf_obj/dunerf.pdf
et qui vous démontrera que les chercheurs sont beaucoup plus réformateurs et conscient des enjeux que Raffarin et ses calembours.
En ce qui concerne ces fameux 550 postes, il faut bien vous rendre compte que c’est une goutte d’eau dans le budget de la recherche. C’est une revendication purement symbolique qui a pour but, dans l’esprit des chercheurs, de restaurer la confiance avec le gouvernement. Comment penser sérieusement que si le gouvernement n’est pas capable d’accéder à une doléance dont le coût représente à peine 20 milions d’euros, il puisse être capable de débloquer 3 milliards d’euros d’ici 2 ans?