Le professeur Roland Granier réagit à la campagne de déstabilisation du jury Salin. Il paraît en effet que sa composition et les candidats retenus ne plaisent pas aux conservateurs keynésiens. Ils ont même été relayés par le torchon crypto-marxiste « Libération ». Les détracteurs ont même poussé l’argument ad hominem jusqu’à contester la compétence scientifique du jury. Pascal Salin, un des économistes les plus renommés et reconnus internationalement, un nobélisable qui a travaillé avec Hayek, prix Nobel 1974. En réalité ce sont les keynésiens et les économistes mathématiciens qui sont des incompétents même si le fait de se mettre au service de l’Etat leur donne l’impression d’être utiles. Rothbard a écrit un livre « Economistes et charlatans », préfacé justement par Hayek et traduit par François Guillaumat (www.lesbelleslettres.com ). Les charlatans se rebiffent…
Un Concours d’Agrégation (d’Enseignement Supérieur) de Sciences Economiques se déroule actuellement en France, ce qui se produit tous les deux ans. La désignation de son Président (en l’occurrence le professeur Pascal Salin), puis de son Jury (choisi selon des règles strictes par le Président, préalablement désigné par le gouvernement) et enfin la publication récente d’une liste de quarante admissibles[2] viennent de donner lieu à des remous, et notamment à la rédaction et à la circulation d’un texte délirant parmi les économistes universitaires dont il n’est pas inutile, me semble-t-il, de faire un commentaire argumenté dans cette revue, d’autant que celle-ci se trouve citée à deux reprises.
« Si le choix du président, puis celui du jury, a pu hier susciter l’émotion de quelques-uns et donner lieu au vote d’une motion défavorable du Conseil National des Universités, les résultats de l’épreuve sur travaux suscitent aujourd’hui une désapprobation générale. » nous dit-on pour commencer. Autrement dit l’opinion de quelques-uns est allègrement confondue avec une désapprobation générale et collective, dès les premiers développements du document.
Et, en somme, la désignation d’un collègue remplissant parfaitement les conditions requises est à même d’entraîner l’émotion de certains pour une simple raison de divergence d’opinion et, surtout, de provoquer la réaction immédiate, sous forme d’un vote d’une motion de censure, par une importante instance nationale qui semble actuellement être majoritairement « de gauche » (et qui ne l’a pas toujours été). Cela en dit long sur la conception de la démocratie que peuvent avoir certains de nos collègues, « de gauche » précisément. Au cours des deux dernières décennies, dans les périodes de majorité socialiste, j’ai observé, comme tout un chacun parmi mes collègues, des désignations de Présidents du Jury notoirement de gauche. S’il m’est arrivé de regretter, en mon for intérieur, certaines de ces nominations, ma fibre démocratique m’a toujours conduit à les accepter sans faire le moindre bruit. Tout me porte en outre à croire que nombreux furent les collègues éprouvant un sentiment identique au mien.
« Il ne s’agit pas de discuter les décisions d’un jury évidemment souverain et désigné dans les règles par le Ministère. Il ne s’agit pas non plus de mettre en question l’agrégation qui demeure la modalité de recrutement privilégiée des professeurs de sciences économiques en France » écrit-on ensuite.
On semble donc tenir à ce sacré concours (je n’ai pour ma part aucune opinion arrêtée sur cette question) et l’on admet que la désignation de l’actuel Jury est parfaitement conforme à la Loi. Mais alors, pourquoi toute cette « émotion » allant jusqu’au vote d’une motion de censure par le Conseil National des Universités si l’existence de ce jury se révèle juridiquement inattaquable, de l’aveu même de ceux qui la mettent en cause ! La réponse, on l’aura bien compris, est fort simple : pour la plupart de nos collègues de gauche la conformité à la légalité n’est acceptable, comme à l’accoutumée, qu’à condition qu’elle serve leurs objectifs, leur Cause, pour ne pas dire leurs fantasmes… L’utilisation préméditée de positions ambiguës vise ici, une fois de plus, à déstabiliser déloyalement l’adversaire.
D’ailleurs l’aveu en est clairement fait par les signataires du texte quand ils ont le culot ou l’indécence d’écrire : « Un Jury ouvert ? Mêmes associations, mêmes revues, mêmes instituts, mêmes colloques… une sélection ouverte ? Quatre membres sur sept appartiennent à la société du Mont Pèlerin, fondée par F. Hayek, dont les membres trouvent ‘’dangereuse l’expansion des gouvernements, et pas seulement dans le domaine de la protection sociale’’ ». Et encore : « Le président du Jury, Pascal Salin, a été également président de cette société ultra-libérale de 1994 à 1996. Gérard Bramoullé, Enrico, Colombatto et Bertrand Lemennicier en font eux aussi partie ».
Que le lecteur sache que cette litanie ignominieuse se poursuit quasiment sur une page entière, les collègues ainsi diabolisés étant toujours nommément cités et leurs soi-disant chapelles référencées. Et, incidemment, sachez que Pascal Salin, entre autres récriminations, se voit reprocher sa collaboration avec le Québécois libre ! Du jamais vu en Europe, selon moi, depuis Vichy ou le stalinisme d’un Ceaucescu. Cette proximité méthodologique dans la froide utilisation du délit d’opinion me fait frissonner et, ce, de deux points de vue : par le fait de savoir que des Professeurs d’Université peuvent, en 2004, se laisser aller à une action ou réaction de si triste niveau ; par les lendemains, ensuite, que peuvent laisser prévoir, si nous n’y prenons tous garde, de telles atteintes à la liberté d’opinion et d’expression. Il est hélas bien vrai que les militants marxistes et/ou apparentés sont depuis longtemps passés tragiquement maîtres en matière de « re-conception » des libertés privées et publiques…
Mais nos très chers camarades ne s’arrêtent pas là , loin s’en faut. Le Jury « Salin » vient en effet de faire 40 admissibles sur 107 candidats, le nombre de postes à pourvoir étant de 15. Et l’on nous déclare tranquillement : « Parmi les candidats élus, au moins 6 ont un profil très proche de celui du courant majoritaire du jury et un dossier scientifique moins étoffé que certains candidats exclus». Diable ! Je crois rêver ! Ayant plus ou moins appris, moi aussi, à lire et à compter, il me semble que cela peut vouloir également dire qu’une large majorité de candidats « élus » (peut-être 34 sur 40…) n’ont sans doute pas un profil proche du courant majoritaire du Jury[3]. En outre la notion même de souveraineté d’un jury implique que celui-ci soit seul juge et responsable du tri qu’il fait entre admissibles et non-admissibles ! Nier cette réalité c’est nier la pertinence de l’institution « concours » dont on se déclare par ailleurs ne pas être l’adversaire ! Et si le résultat publié (par un jury déclaré « souverain » et « désigné dans les règles ») n’est pas conforme à celui que produirait un « tribunal démocratique et populaire » je n’y vois personnellement que des raisons de m’en réjouir et, avec bien d’autres à l’évidence, de proclamer publiquement et hautement ma totale satisfaction.
Enfin, et là nous atteignons le comble de l’inacceptable dans l’arbitraire, l’impudence et l’agressivité gratuite, on ne se prive pas, dans ce texte aussi pernicieux qu’étonnant et grotesque, de désigner nommément les six candidats admissibles (et minoritaires) suspectés d’avoir bénéficié d’on ne sait trop quel favoritisme idéologique.
Le lecteur non informé doit savoir que les Agrégations d’Enseignement Supérieur sont parmi les concours les plus difficiles, les plus longs aussi et donc les plus usants d’un point de vue psychologique et nerveux. Est-il dès lors normal et acceptable de voir quelques clabaudeurs en mal de majorité tenter une déstabilisation de candidats respectables (ils le sont tous à mes yeux), qui n’ont en rien démérité, et qui se sentent en l’affaire l’objet d’une vindicte aussi arbitraire que soudaine et inattendue ?
Les éminents collègues promoteurs et/ou signataires de ce texte moralement écœurant ont-ils la moindre conscience des dégâts qu’ils commettent ? Dans l’affirmative faudrait-il en déduire qu’ils prennent intentionnellement, au seul prétexte d’une divergence d’opinion ou d’approche scientifique, le risque de détruire des carrières, voire des équilibres humains ? Entrevoient-ils que les dénonciations[4] à la fois scandaleuses et fallacieuses auxquelles ils procèdent relèvent (qu’il s’agisse de membres du Jury ou de candidats) d’une diffamation pure et simple ?
Comble du ridicule[5] une certaine « école aixoise » est attaquée à diverses reprises dans ce texte, au prétexte qu’elle enseigne et diffuse « des discussions centrées sur l’école autrichienne ». J’avoue mal voir en quoi cette dernière serait moins recommandable que bien des gloses interminables centrées sur Le Capital ou sur La Production de Marchandises par des Marchandises. Quant à la tendance aixoise il convient de savoir qu’elle se ramène à l’existence d’un groupe d’enseignants qui ont fondé un excellent DEA[6] (régulièrement reconduit depuis plus de 20 ans au terme de procédures d’habilitation longues et tatillonnes) dans lequel interviennent divers collègues (« maison » et « invités ») parmi lesquels des professeurs, des Maîtres de Conférences (généralement agrégatifs) et quelques étudiants « avancés » (doctoratifs, docteurs, agrégatifs).
Il se trouve que tous ces gens se rencontrent périodiquement à l’occasion de séminaires liés au DEA ou de soutenances de mémoires et de thèses. Ils ne sont, entre eux, ni parents, ni alliés. A nom de quoi estime-t-on choquant qu’à l’occasion ils se rencontrent aussi des deux côtés de la barrière d’un concours prestigieux ? Voudrait-on nous faire croire que pareille situation ne s’est jamais présentée à l’occasion d’une présidence « de gauche » du Jury ? Ou, hypothèse plus cocasse encore, que jamais un « président de gauche », à la vertu drapée de rouge ou de rose soutenu, n’aurait supporté ou ne supporterait aujourd’hui pareille compromission[7] ? Vraiment, sous quelque aspect qu’on la prenne, la farce est tristement sinistre.
Reste l’accusation de collaboration avec le Q-L. Quand j’ai moi-même proposé mes services à cette cyber-revue je n’ai vraiment pas eu le sentiment de me compromettre avec le diable. Ayant préalablement lu bien des articles qui s’y trouvent publiés je n’ai jamais eu l’impression de me trouver incité à la haine raciale ou à une intolérance méthodologique ou idéologique. J’y ai simplement trouvé un lieu d’exposés, de discussions (y-compris avec les lecteurs) et de combat (certes !) en faveur de la Liberté économique et sociale.
Les articles de Pascal Salin, toujours pénétrants, intelligents et sereins contribuent à ces discussions, débats et combats et, aussi, à conforter le niveau intellectuel déjà respectable de cette revue. Et, du côté des candidats au Concours, j’en pense autant des interventions (également stigmatisées) de Jean-Louis Caccomo. A son propos, d’ailleurs, je tiens à souligner qu’il est originellement un étudiant aixois (un de plus !) en Economie… mais pas de l’Université où fleurit l’Ecole autrichienne. De l’autre, au contraire. De celle où la « droite » se trouve très largement minoritaire !!! J’aurais aimé que les rédacteurs de la motion se plaisent aussi à le signaler, voire à le souligner.
A vrai dire nos « camarades » signataires de ce texte on perdu un somptueuse occasion de se taire. Car observant, depuis plus de 30 ans, la démultiplication des voies d’accès à la fonction professorale ainsi que les « alternances » des Présidents du Concours d’Agrégation (assez largement liées, c’est vrai, aux alternances politiques) qui demeure indiscutablement la « voie royale », je me suis forgé la conviction qu’au fil du temps, chaque candidat méritant vraiment de devenir Professeur finit nécessairement par trouver la voie et l’opportunité qui répond le mieux à son tempérament et à son profil. Si bien que, dans le long terme, les recrutements se complètent et se compensent, donnant ainsi satisfaction à tous ceux qui le méritent.. Sans qu’il soit besoin de se lancer dans des attitudes irresponsables et d’ameuter outrancièrement les populations chaque fois qu’un Jury est suspecté de modifier la couleur politique du Concours d’Agrégation.
[2] Il y aura en tout 15 Agrégés pour 107 candidats au départ du Concours.
[3] Je vous en supplie, lecteurs, faites vos comptes vous aussi et donnez-moi vos résultats !
[4] Quant aux citations d’extraits des travaux des candidats elles ne méritent que le mépris chacun sachant parfaitement qu’en général rien n’est moins significatif qu’un passage isolé de son contexte.
[5] Dont hélas on sait bien qu’il ne tue pas.
[6] Diplôme d’Etudes Approfondies, dont l’obtention était jusqu’à une période toute récente un préalable indispensable à la rédaction d’une thèse d’Université.
[7] A supposer dÂ’ailleurs quÂ’il y aitÂ… compromission !
« …Pascal Salin, un des économistes les plus renommés et reconnus internationalement, un nobélisable qui a travaillé avec Hayek, prix Nobel 1974…. »
Evitez d’ecrire des conneries pareilles, ca decredibilise votre site et donne raison aux petitionnaires. Commme la vaste majorite des universitaires francais, M. Salin n’a aucune projection internationale. Sur le plan scientifique, il n’est ni meilleur ni pire qu’un autre. Ce qui ne justifie nullement, bien entendu qu’il soit l’objet d’une si honteuse campagne de delation.
Maurice Allais aurait dû avoir la médaille Fields (1), il a eu le Nobel d' »Ã©conomie ». Preuve que tout va bien dans le meilleur des mondes du prix Nobel. Je ne vois pas sur quelle base vous vous appuyez pour me « réfuter ». En fait aucune, je le crains bien.
Lisez dans « économistes et charlatans » (www.lesbelleslettres.com) pourquoi Rothbard n’aurait jamais eu le prix Nobel. Pour les mêmes raisons il y a peu de chance que Salin puisse l’obtenir un jour. Mais cela ne m’empêche pas de le juger « nobélisable ».
Quant à la notoriété internationale de Pascal Salin, je vous renvoie à l’article du Figaro-économie du 27/2/2004: »
Les prix Nobel de la SMP [société du Mont-Pèlerin] devraient d’ailleurs prochainement se manifester pour soutenir Pascal Salin, qu’ils considèrent comme « l’un des dix économistes français connus internationalement ». »
Quant à la crédibilité du site, laissez-nous en juger, ou plutôt ne pas en juger car nous proposons un produit et ce sont les lecteurs qui jugent (et pas UN lecteur). J’ajoute qu’il en va de la crédibilité comme des girouettes, on sait ce que c’est mais pas dans quel sens ça va tourner.
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(1) http://www.sciences-en-ligne.com/momo/chronomath/chrono1/Fields.html
Je serais désireux de connaître ce qu’il faut entendre par cette expression de « projection internationale ».
Je crois deviner que l’intervenant précédent n’a qu’un conditionnement national, par les médias officiels du même tabac, dont il n’a pas conscience.
…et laisser aboyer.
Il me semble que se faire l’écho des sempiternelles pétitions et imprécations à « scandale » des différents clubs de gauche c’est leur octroyer une reconnaissance et une audience imméritée.
Car c’est toujours le même piège grossier :
– faut-il attendre la bénédiction de ces gens là pour avancer ?
Adoptons leurs recettes et imposons les idées que nous tenons pour justes quand elles ont été expérimentées avec succès.
M. Salin a donné des gages de sa fiabilité et de sa valeur, il est très bien à son poste !
Merci au professeur Granier…
J’étais outré par les attaques veules et fascistoïdes de minables journaliste marxistes et ne peux que saluer le caractère calme et déterminé de la réponse…
Mais qui lit la page libérale en dehors des trois ou quatre libéraux qui restent dans ce beau pays de dingos ?
N’y a-t-il pas lieu de protester d’une façon plus large et organisée contre ces petites ordures ?
Christophe
oui le moment de la réplique viendra. En attendant Pascal Salin ne peut pas réagir, ce qui rend l’agression encore plus ignominieuse.
je suis scandalisé par le fait que Caccomo et Guillaumat n’ont pas été agrégés, malgré la présidence de Monsieur Salin. A qui se fier ?
Marazzi…
Marazzi prin Omnitechgroup…