Lettre d’un imbécile à un assassin

Daniel Pennac, l’imbécile, écrit à Cesare Battisti, l’assassin, dans Le Monde.

Cher Cesare Battisti,
je ne vous connais pas, je ne vous ai jamais lu et je ne vous aurais certainement pas suivi dans l’engagement armé de votre jeunesse. Cela me laisse d’autant plus libre de vous dire combien j’ai honte de ce que mon gouvernement est en train de vous dire, combien j’ai honte de ce que mon gouvernement est en train de vous faire, et qui, à travers vous, menace sans doute d’autres réfugiés italiens.

Ce crétin de Pennac connait le passé terroriste de Battisti ? En tout cas il sait que Battisti a usé de violence dans sa « jeunesse ». Mais on pardonne tout aux « jeunes », hein ? Sauf quand c’est Madelin et Occident peut-être, parce que Jospin lui a eu une expérience « formatrice » à l’Organisation Communiste Internationale, et que la francisque de Mitterrand ne l’a pas empêché d’être adulé par ses fidèles…
Par contre si Pennac pardonne à Battisti, quelle faute inqualifiable du gouvernement: extrader un terroriste, vous n’y pensez pas, c’est menacer les réfugiés italiens! Lesquels ? Ils fuyaient quoi ? Ils fuyaient la JUSTICE de leur pays: assassins, braqueurs, terroristes. On en attend pas moins des « nationalistes » corses défendant Colonna, l’assassin d’Erignac, mais là… il suffit d’être socialement proche pour avoir la défense d’un écrivain qui ne vous connaît pas, qui ne vous a même de son propre aveu jamais lu ?

Le 10 juillet 1880, neuf ans à peine après la Commune de Paris (insurrection qui fit 30 000 morts !), les condamnés étaient graciés et amnistiés. Nous sommes en 2004, les faits qui vous sont reprochés (dont les plus graves n’ont pas été prouvés) remontent à plus de trente ans, et vous voilà de nouveau jeté en prison, trahi par le pays qui vous avait garanti le refuge, et menacé d’être livré à celui qui vous refuse le pardon.

Quel rapport entre la Commune et Battisti à part l’usage de la violence pour imposer une utopie irrémédiablement sanglante ? Qui peut pardonner un assassin, sinon la famille des victimes ? Est-ce à un tiers ? Les faits n’ont pas été prouvés ? Ils ont pourtant été jugés. Si Battisti veut un autre procès, pourquoi ne se rend-il pas en Italie de son plein gré ? Et pourquoi parler de prescription et de grâce ? Le crime a été jugé. La peine par contre n’a jamais été effectuée…
Quant au pays qui lui a « garanti le refuge », c’est une illusion: c’était la parole de Mitterrand (le vichyste), et maintenant Chirac/Raffarin la reprend. C’est comme ça dans le petit monde des politiciens: les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent! Dans le monde privé, la promesse a encore une valeur, et le contrat se signe par les deux parties et n’engagent pas les tiers.

Comment expliquer aux jeunes générations une pareille régression des mÂœurs politiques ? Et comment faire comprendre à ceux qui nous gouvernent qu’en agissant ainsi ils créent des conditions de désespoir qui ont jeté dans la lutte armée l’adolescent que vous étiez dans les années 1970 ?

Comment expliquer aux jeunes générations quoi ? Que pendant les années de plombs les terroristes d’Action Directe, de la bande à Baader, de la Rote Armee Fraktion, etc assassinaient, posaient des bombes, tandis que Joscha Fischer prêtait son appart aux complices du « chacal » Carlos, maintenant emprisonné en France pour un attentat qui a fait 5 morts dans la gare Saint-Charles à Marseille et pour d’autres actes du même acabit ?
Oui, l’Europe occidentale était soumise à la terreur rouge, financée par les services de l’Est, le KGB, la Stasi, la Securitate. C’est ça, qu’il faut expliquer ?
Mais non, bien sûr, aujourd’hui comme hier le terrorisme est la faute des gouvernements oppressifs. He, en l’occurence il a raison: ceux de Moscou, de Bucarest, de Berlin-Est! Quelle idéologie ces ignobles assassins poursuivaient ? Qui les finançaient ? Qui les soutenaient ? Qui les soutient encore ? Pauvre « adolescent », victime de la société capitaliste!

Certes, les ministres passent et le soutien que d’innombrables voix vous proposent sera plus durable que nos gouvernements respectifs ; mais c’est une piètre consolation si l’on songe au type de société qu’engendrent des comportements où l’on peut renier la parole donnée par un chef d’Etat, et où la justice s’apparente à la vengeance – quand on ne cherche pas à la museler.

Et revoilà le soutien indéfectible des idiots utiles aux assassins rouges! Même condamné, ils continueront de soutenir un criminel. Le gouvernement français a repris la parole d’un ancien gouvernement dont certains membres étaient des communistes, de la même famille idéologique mortifère que Battisti ? C’est là une décision dont il faut se satisfaire, car le crime ne doit pas rester impuni! Sauf si au nom de l’idéologie en question tout est justifiable, excusable, bref, permis.
Ah, l’attaque sur la justice-vengeance est à noter aussi. Les familles retirent quoi de la sentence ? Rien. Elles doivent même payer des impôts pour nourrir le salopard qui a tué un père, une mère, un enfant. La vengeance c’est quand les victimes décident du sort à faire subir au criminel.
Et quid de la justice muselée ? Qui tente de la museler ? Berlusconi le « facho », Chirac le « réac' » ? Ou ceux qui refusent que la justice prononcée soit exécutée ?

Bien entendu, je souhaite ardemment me tromper, et que, sensible aux arguments qui lui sont présentés, mon gouvernement demeurera fidèle à la garantie de protection qui vous a été accordée.

Courage donc, et à vous voir bientôt libre.

J’espère bien que le gouvernement de couards même pas foutus de prendre parti contre le boucher de Baghdad alors que d’autres se proposaient de faire le boulot ne changera pas d’avis. Et j’espère qu’il y a des juges en France, à l’heure de la soi-disant Union Européenne, pour renvoyer ce criminel vers les prisons italiennes!

Daniel Pennac est écrivain.

Non, Daniel Pennac est un abrutile. Réaction de Taranne disponible ici