Vous vous en étonnerez peut-être, cet article ne s’appelle pas « pourquoi je suis libertarien ». Car libertarien, je le suis, et quasiment depuis ma naissance.
Pourtant, ce dont j’ai voulu parler ici, ce sont les raisons pour lesquelles ni moi, ni sans doute de nombreux libertariens qui me ressemblent quelque part, n’ont choisi la pilule bleue 1. Tout d’abord, la plupart des libertariens sont des autoconvaincus.
Je m’explique : selon mon expérience personnelle, je n’ai découvert le libéralisme cohérent ni dans les livres, ni par des proches. En fait, je l’ai pour ainsi dire réinventé. A 12-13 ans, faute d’une base pour me catégoriser, je me présentais comme un « anarchiste de droite ».
Un peu plus tard, j’ai évolué au contact d’Alain Madelin, qui m’a fait découvrir que le principe du libéralisme, que je croyais d’essence économique, s’appliquait aussi à mes idées politiques ; que vouloir le libéralisme (au sens commun du terme en France, c’est-à -dire économique) et la liberté n’était pas une contradiction ni un paradoxe, mais au contraire un niveau de cohérence supérieur. Je croyais en avoir fini avec l’anarchisme – et dieu sait que Radio Libertaire m’a déçu ; mais là encore, je n’étais pas au bout de mon parcours.
C’est sur Internet, en participant à un forum de droite où je devais combattre de front à la fois les séïdes du RPR (qui est devenu l’UMP) et du FN, que j’ai rencontré les libertariens ; j’y étais madeliniste et fier de l’être, et jouais les uns contre les autres pour tenter de les amener au parti de la Démocratie Libérale. Au début choqué par leurs idées (celles des libertariens) que je ressentais comme un retour en arrière dans mon évolution politique, j’ai pourtant rapidement compris que c’était moi, que j’étais un libertarien depuis toujours.
C’est seulement plus tard que je me suis plongé dans les classiques du genre – et encore, je pourrais compter sur les doigts d’une main ceux que j’ai vraiment lus. Atlas Shrugged d’Ayn Rand tout d’abord, puis l’Ethique de la Liberté de Muray Rothbard, et c’est à peu près tout.
Pour un libertarien en France, la pression sociale est effarante.
Vos proches de droite vous croient un gauchiste irréaliste et précisent incidemment que cela passera avec l’âge ; et vos proches de gauche pensent que vous êtes l’exemple typique qui démontre que l’électeur moyen du FN peut aussi être un type avec qui vous buvez un verre de temps en temps – je n’ai jamais voté pour le FN de ma vie, mais si je ne le précisais pas immédiatement, je suis persuadé que certains penseraient le contraire.
J’ai parlé des proches, non de ennemis. Car si vous êtes libertarien, le cercle de vos amis s’aggrandira un peu (toute petite communauté ostracisée devient mécaniquement solidaire), et celui de vos ennemis, beaucoup. En effet, toute personne à qui vous parlerez innocemment de vos idées, dans l’espoir orgueilleux de libérer son esprit du carcan d’une vision politique à axe unique (gauche/droite), vous prendra systématiquement pour un nazi. Avec le recul, le raisonnement
est facile à suivre : « Tout le monde sait très bien que la politique, c’est de droite ou de gauche. S’il prétend le contraire, alors c’est que son classement selon ce système ne lui permettrait pas de faire passer sa propagande : il est d’extrême-droite! ».
Et il y a tout un tas de choses dans la théorie libertarienne qui peuvent permettre l’amalgame avec l’extrême-droite. Le droit pour chacun de s’armer (alors que la première chose qu’a fait Hitler est d’interdire les armes à tous les civils), les milices privées (alors qu’aucun régime dictatorial n’a jamais toléré leur existence – si vous ne me croyez pas sur parole, donnez un exemple du contraire!), l’identification de l’impôt au vol privé (qui n’a jamais été faite par le passé que par des révolutionnaires de gauche2).
C’est simple : en France, tout ce qui n’est pas conforme au dogme bureaucratique est qualifié de « d’extrême-droite », de « fasciste », ou de « nazi ». De la même façon qu’en ex-Union Soviétique, le système se prétend le véritable ennemi du système, représentant le peuple ; quant aux ennemis du système, ils sont qualifiés d’ennemis du peuple. Quant on connaît le train de vie effarant des politiciens par rapport à la classe moyenne qu’ils traitent de nantis, la quantité effrayant d’argent qu’ils confisquent aux plus pauvres à chaque fois qu’ils mangent un Mac Donald’s, et le peu qu’ils redistribuent par rapport à des fondations américaines qui ne bénéficient pas du recours à l’impôt, on peut raisonnablement se demander de quel peuple il s’agit.
De même, le soi-disant « élitisme » libéral, le « pouvoir » de l’argent, sont-ils comparables à l’incroyable élitisme qui consiste à prétendre que toute personne qui n’est pas policier est incapable de juger raisonnablement de l’opportunité de se servir d’une arme, et au pouvoir irrésistible de la force armée sur l’homme désarmé? Est-ce que les libéraux demandent à ceux qui veulent fonder leur entreprise un diplôme d’HEC? Pourtant, à tous les niveaux du pouvoir réel, qui est aussi administratif que politique, c’est l’ENArchie.
Chaque jour quand je me réveille, chaque soir que je me couche, je me demande : comment ces gens peuvent-ils réussir à se faire passer pour les gentils, et nous pour les méchants? Comment ont-ils réussi à infuser une âme d’esclave dans chaque esprit? Je ne crois pas à la fatalité. Je ne crois pas aux complots. Nos idées sont bonnes, si elles ne passent pas, c’est que nous devons êtres incroyablement nuls.
Nous n’avons pas encore trouvé notre erreur, mais elle doit nécessairement être monumentale. Comment expliquer sinon que le communisme, le nazisme, et leurs avatars meutriers aient réuni des foules immenses sur de grandes places rebattues par l’Histoire? Comment expliquer que nous, qui ne voulons massacrer ni voler ni piller personne, qui ne voulons que la Liberté, nous réunissions à quarante une fois par an pour une pitoyable marche pour le capitalisme où, sans la moindre mobilisation de la part de la gauche qui occupe la rue et nous ignore, nous qui sommes ses ennemis désignés, comme une mouche posée sur le front d’un mamouth, il se trouve encore des individus pour nous huer?
Plus d’une fois j’ai eu envie d’abandonner, d’oublier, de refouler tout au fond de moi mon désir de liberté et d’accepter l’Etat pour père, mère, dieu, maître et juge. Mais je ne peux pas. Car ce que l’Etat promet, il ne donne jamais. La plupart des gens ont plus confiance en l’Etat que dans les entreprises. Pourtant, la plupart du temps, ces dernières tiennent leurs promesses ; le produit commandé est livré. Qu’en est-il des promesses électorales? Je sais qu’il existe quelque part un libertarien comme moi, qui espère, qui croit qu’un jour nous serons libres, vraiment. Je sais que, sous la pression du groupe, lui aussi se sent parfois faible, a certains soirs peur de n’être qu’un fou, ou un fou en devenir.
Je sais qu’il n’attend que ça – de voir un libertarien abandonner – pour craquer à son tour. Pour lui, tant que je serai maître de mon corps et de mon esprit, je n’abandonnerai pas. 1 Dans Matrix, la pilule rouge permet d’accéder à la réalité, alors que la pilule bleue donne la possibilité de revenir au monde normal sans se souvenir de ce qu’on a vu dans l’antichambre du « pays des merveilles ».
2 Pour ceux-ci, l’impôt n’était du vol que parce que le dictateur l’empochait, et qui ne représentait pas le peuple. Eux-mêmes ne se sont pas gênés pour prélever des impôts encore plus lourds, sous prétexte qu’eux-mêmes le représentaient. Les libertariens, eux, ne prétendent représenter personne d’autre qu’eux-mêmes, et ne s’arrogent certaineemnt pas le droit d’imposer qui que ce soit.
Et c’est très simple. Utilisons une analogie. Avez-vous essayé de discuter avec quelqu’un qui a peur de l’avion? Avez-vous tenté de le CONVAINCRE que l’avion était sans danger? La plupart du temps, aucun argument, aucune statistique, aucune explication ne vient à bout de la peur de l’avion. C’est tout simplement parce que certaines attitudes sont irrationnelles. Face à ces attitudes, un discours logique et général est voué à l’échec, quel que soit la teneur de bon sens qu’il contient.
La Peur est le meilleur moyen d’obtenir un comportement irrationel.
L’Ignorance est le meilleur terreau pour préparer la peur.
Ignorance et peur sont les deux épouvantails qui jettent les gens dans les bras mortifères de la gauche et leur étreinte fatale.
S’opposer à eux, c’est demander à toute une population d’être instruite, de comprendre la notion de causes et de conséquences, de ne pas avoir peur de l’avenir ni de ses responsabilités, de renoncer à d’éventuels intérêts spéciaux comme de lutter contre ceux des autres, de comprendre les mécanismes économiques avant d’agir, de faire réaliser qu’une loi ne peut pas changer le monde mais ne sert qu’à punir, de faire comprendre que la centralisation et le monopole, fussent-il d’etat, sont les meilleurs moyens de faire échouer un projet dans une orgie de gâchis de moyens et de corruption. Et enfin, de faire preuve de courage, denrée rare s’il en est.
Pas facile donc.
Et sachant que les adversaires collectivistes contrôlent tous les médias et l’éducation pour faire entrer les idées inverses à coup de massue, la pente est raide.
« C’est demander à toute une population […] de renoncer à d’éventuels intérêts spéciaux »
Mais pourquoi ? Pourquoi une population (constituée d’individus) renoncerait-elle à des intérêts spéciaux (c’est-à -dire personnels…)?
Parce que pour Rothbard, La poursuite de notre intérêt personnel doit être encadrée par la morale (Donc, il est interdit de prendre les sous d’autrui sans son consentement, point barre). C’est bien cette exigence rothbardienne que vous semblez invoquer, tout en laissant entendre que le libéralisme friedmanien, qui ne s’appuie que sur l’intérêt personnel des individus, ne pourra pas réussir à convaincre des « infirmes moraux » qu’ils gagneraient à être libéraux. Sinon vous n’auriez pas émis le souhait que les individus renoncent à leurs intérêts « spéciaux » (vous vouliez dire « illégitimes », j’imagine…).
En effet, puisque vous invoquez la logique, vous savez que celle-ci permet d’aboutir à des conclusions (déductions) à partir d’axiomes (inductions). Si les êtres humains sont globalement immoraux, cela signifie qu’ils n’ont pas les mêmes axiomes que vous pour guider leurs comportements. Donc vous comme eux pouvez chacun à votre manière être logiques, vous n’aboutirez pas forcément aux mêmes conclusions.
Pourquoi des infirmes moraux n’adoptent-ils pas malgré-tout le libéralisme ? 3 raisons possibles :
1) David Friedman a tort : la recherche par chacun de son intérêt personnel ne peut conduire à l’abolition de l’Etat.
2) David Friedman a raison : sa théorie est juste et les gens vont un jour se comporter comme le leur dicte leur intérêt personnel, donc s’affranchir de l’Etat. Malheureusement, sa théorie a encore besoin de temps pour être illustrée par les faits
3) Friedman a raison mais les gens ne se comportent pas en fonction de leur intérêt éclairé et sont « illogiques ». Mais peut-on prédire comment les gens devraient se comporter pour être heureux alors que pour un libéral, le bonheur est subjectif ?
les anarchismes supposent une rationalité illimitée de chaque individu. les hypothèses qui diffèrent (droit de propriété individuel) font la différence. en plus, je pense qu’il y a des choses pas très claires. par ex., défendre le libre marché est une chose, mais ne confond-on pas souvent marché libre et capitalisme ?
Grosso modo avant les expéditions coloniales et la révolution industrielle il n’y avait pas trop de capitalisme, mais il y avait du libre marché ; la réciproque ne me paraît pas trop envisageable, il est vrai sauf peut-être dans certains régimes autoritaires.
Le capitalisme est nécessaire pour mettre en place certaines manufactures dont le coût est supérieur à ce que des individus seuls peuvent fournir.
Ça ne me choque pas une situation de libre marché sans capitalisme, mais alors, bye bye la production industrielle de masse.
pour revenir à la rationnalité illimitée, le problème c’est que, en vrai, et pas en théorie, l’être humain n’est pas un calculateur froid et infaillible. c’est pour ça que tant de théories sociales et économiques sont nulles ; elles aussi supposent au moins un certain degré de rationnalité (pour axiome, sinon on ne peut rien démontrer dans un monde chaotique, sinon en probabilité).
Si on s’appuie sur les théories évolutionnistes, on peut supposer raisonnablement que l’être humain est un animal comme les autres, et que pour assurer sa survie et la pérennité de sa descendance, comme pour les autres animaux, l’évolution a sélectionné des comportements irrationnels (peur, cupidité, recherche du plaisir immédiat) dont l’intérêt est qu’ils sont très rapides à mettre en oeuvre par rapport au raisonnement, qui prend du temps (et n’est jamais infaillible : les cognitivistes estiment souvent qu’on raisonne par induction)
La question n’est pas de savoir si les simples citoyens
sont rationnels, mais de savoir si les hommes de l’état
sont PLUS rationnels, et vers quel but le principe
coercitif de l’État oriente leur rationalité.
Vous nagez en pleine pensée magique, faisant des
évaluations « absolues » qui ne correspondent à rien.
Seules comptent les comparaisons entre opportunités. Dans
l’opportunité d’une légitimation de la coercition y
a-t-il plus ou moins de raison (ou autre) que dans
l’opportunité d’un refus de la coercition. Voilà la
question pertinente.
Faré,
« …si les hommes de l’état sont PLUS rationnels ».
Pour vous, la catégorie « hommes de l’Etat » désigne-t-elle un groupe de gens très précis (gouvernants + fonctionnaires) qui se distinguent des gens opprimés ou existe-il des catégories intermédiaires (Entreprises subventionnées, assistés du RMI et d’autres prestations sociales, proches parents de fonctionnaires, etc) ?
« PLUS rationnels ».
Je parlais du friedmanisme donc, de l’intérêt que les gens auraient éventuellement à cesser d’essayer de se voler les uns les autres par le biais de l’Etat. Donc l’axiome duquel part la rationnalité que j’évoquais est celui de l’égoïsme d’individus amoraux (mais bien-sûr, ce n’est qu’un modèle…). Vous demandez si les gouvernants sont « PLUS rationnels ». Voulez-vous dire « rationnels » pour satisfaire leurs désirs propres ou « rationnels » pour faire le bien des gouvernés ? Je crois que vous parliez de la deuxième hypothèse avec dans l’idée que la réponse est « NON ». Mais je suis bien d’accord. La question que je pose est en fait : peut-on s’affranchir de l’Etat en obéissant chacun à son intérêt personnel ? Les uns essayeront-ils de garder leurs privilèges ? Les autres trouveront-ils ou non avantageux de se révolter ? etc. Bien-sûr, cette spéculation ne prend pas en compte la possibilité que les gens deviennent rothbardiens (moraux)…
« Dans l’opportunité d’une légitimation de la coercition y
a-t-il plus ou moins de raison (ou autre) que dans
l’opportunité d’un refus de la coercition. Voilà la
question pertinente. »
J’ai bien l’impression de poser à peu près la même question : du point de vue de son intérêt personnel (ou s’agissant des « opportunités », comme vous dites), faut-il encourager ou combattre l’Etat (« la coercition ») ? Comme seul le bonheur individuel est pertinent, on ne peut exclure que chacun donne une réponse différente à cette question car nos talents diffèrent, et nous sommes différemment disposés à saisir les chances d’un marché libre.
sociologiquement, une fois qu’un système étatique s’installe on ne peut plus s’en débarrasser. je sais, c’est malheureux. mais nous sommes des primates avant tout, et nous construisons les rapports de force sur la politique plutôt que sur la force brute. nous avons évolué comme ça. Ça doit expliquer cette prégnance des systèmes étatiques. Ça changera peut-être, et on peut légitimement le souhaiter. Mais combien de millénaires faudra-t-il pour que nous évoluyons vers un autre système de penser les relations entres individus?
pour l’instant, il faut déjà essayer de limiter les méfaits des États. prétendre tout enlever d’un coup est irréaliste et par trop idéaliste. les socialistes aussi sont trop idéalistes. je me méfie de l’idéalisme.
Parce ue tout simplement il faut différencier le culturel du cultuel. Par ailleurs et l’on s’en rend compte avec les nouvelles donnes de l’écologie…Il faut du temps pour qu’une idée passe …René Dumont en parlait dans les années 70 et ses idées aboutissent avec il est vrai , le marché des opportunistes à l’appui.. Ce que tu sèmes aujourd’hui, n’en attend pas la réponse demain..Tu as semé la graine de l’intention, c’est un autre qui récoltera ..mais n’est ce pas là la plus belle des actions, son argument premier et sa valeur fondamentale?
Oui je comprends, être libertarien en France n’est pas facile. En fait quand j’étais en France il y a encore 4 ans, je votais pour la LCR. Une fois arrivé au Canada j’ai fait une cure de « désintoxication ». J’ai réellement commencé à être critique. Et puis en écrivant ma thèse sur l’action collective en développement régional, j’ai compris que sans individu avec une réelle capacité d’autodétermination, il n’y avait pas de société viable. Sans le savoir, je suis devenu libertarien. Mais je dois dire que je me qualifie quand même de libertarien anarchiste car si je me disais anarcho-capitaliste, je ne ferais que qualifier mes idées et non ma vision d’une société. Pour moi être libertarien, c’est accepter qu’il y ait une société avec des idées variées, sans qu’elles me soient imposées. Autrement dit, si quelqu’un veut être communiste, libre à lui. Il pourra l’être avec ses amis, mais qu’il ne me force pas à l’être. Le socialiste pourra être solidaire de qui il veut avec son propre argent, etc. Avec ces idées, c’est sur que l’on passe pour un allumé.
J’écris ici bien que l’article date déjà , parce que je veux croire que son auteur n’a pas renoncé. Pourquoi? Parce que quelque soit ses idées il doit pour vivre les faire exister autour de soi. Trinity chuchote à l’oreille de Néo » Je sais pourquoi tu dors à peine, pourquoi tu restes enfermés chez toi nuit et jour » etc… La France n’est pas un exemple de tolérance c’est sûre…
Concernant le débat de savoir pourquoi, je pense pour ma part que c’est une question de temps. Le néo-libéralisme est apparu en 1938 lors d’un colloque réunissant des intellectuels contre le communisme, et ce n’est que dans les années 70 qu’il a vraiment commencé à percer. Les libertariens sont encore jeunes… Mais je crois que plus fondamentalement ce courant va à l’encontre de la tendance générale de l’humanité qui est de se créer des hiérarchies contraignante. Je pense adhérer à certaines voir beaucoup d’idée de ce mouvement mais toutefois une question me taraude l’esprit : En laissant l’homme se faire il a fait l’Etat, comment ne pas croire que c’est dans sa nature de s’asservir?
Avez-vous délivré une réflexion profonde sur la nature même du capitalisme? Avez-vous lu « Le capital » de Karl Marx? Ne pourrions-nous considérer que les fonds capitalistes (par nature même internationaux) nous ont menés depuis des siècles (oui, oui , DES siècles) aux coercitions étatiques actuelles? Sous couvert d’ anarcho-capitalisme, mon impression est qu’ il règne ici une propagande de l’ individu se considérant supérieur à sa (ses) communauté. Nul n’ est détaché de son environnement. Voici la réflexion d’ un de vos ex-affilié qui me paraît éclairante: http://world.std.com/~mhuben/wilson_1.html . Au plaisir de l’ approfondissement, camaradement. Axel
Aucune (oui, aucune) des prédictions de Marx ne s’est avérée exacte. Aucun de ses argument ne résiste à l’épreuve des faits. Tous les courants qui en dérivent et sont arrivés au pouvoir ont abusé de la violence, ont rétablit l’esclavage et pratiqué le génocide. Tous on supprimé la liberté de leur programme. Pourquoi diable devrions-nous suivre ces préceptes?
En quoi le capital est-il international? Qu’est-ce que ça veut dire, qu’il est international? Le capital est plutôt individuel par essence, puisque l’argent ne peut appartenir qu’à une seule personne.
Je pense que vous écrivez le mot capital sans savoir ce qu’il veut dire.
C’est quoi cette histoire d’individu se croyant supérieur à sa communauté? Une communauté c’est un ensemble de gens qui sont tous égaux, et rien d’autre que ça. Comment voulez-vous que l’individu puisse être supérieur (ou inférieur) à la communauté? Est-ce que les frites sont supérieures à la marche à pied?
La « nature » du capitalisme est de réunir du capital, et de l’investir pour faire du profit, pour lancer de nouvelles affaires et pour innover, et produire toujours plus avec toujours moins.
La « nature » du communisme, du socialisme et de toutes leurs variantes, est de prendre au gens tout ce qu’ils ont, de les réduire en esclavage, de les laisser dans la misère au profit d’une petite élite de dirigeants.
Vous voudriez que nous suivions cela?
Je vais vous dire, je crois que quand vous dites que l’individu n’est pas supérieur à la communauté, vous entendez plutôt que la communauté à des droits sur l’individu, et entre autre celui de le réduire en esclavage, en lui imposant ses objectifs, son comportement jusque dans ces moindres détails. Je crois que vous voulez dire que ceux qui sont les « représentants » de cette communauté dont vous parlez, ont tous les droits et les individu qui la compose, aucun.
Et tout ça, je le crois parce que c’est là le programme de Marx, qui n’est jamais que la continuité de Rousseau, et que vous vous réclamez de lui.
« La « nature » du communisme, du socialisme et de toutes leurs variantes, est de prendre au gens tout ce qu’ils ont, de les réduire en esclavage, de les laisser dans la misère au profit d’une petite élite de dirigeants. »
En voilà de l’empirisme propagandiste, et les tablettes fabriquées chez foxconn dans le cadre d’un capitalisme et d’un libre échange est une forme de liberté pour les ouvriers qui les fabriquent?
L’homme est un loup pour l’homme et l’anarcho-capitalisme en est sa meilleure expression, elle aboutira de toute manière aux cartels et à une monarchie ploutocrate.
La libertarianisme de gauche peut se concevoir, assurant une indemnisation de l’atteinte aux ressources naturelles, ou l’égalitarisme libéral pour assurer une liberté réelle à chaque acteur.
Pour être minarchiste ou anarcap, il faut soit être très riche, soit très naïf, mais vu les personnes qui en font la propagande je suppose que c’est plutôt une corporation de riches contributeurs. Feriez vous partie de cette nomenclatura? D’ailleurs dans le même registre, Milton Friedman s’accomodait bien de la dictature de Pinochet et Depardieu du sens démocratique de la Russie actuelle! Le libertarianisme, ou l’utopie monnayable, le rêve d’un MOI et égocentrisme exacerbée et utopiste, ou une froide rationalité dont ses riches contributeurs ont compris l’intérêt pour asseoir une nouvelle forme de domination.
La liberté négative ne conduit qu’à la domination, c’est comme mettre en compétition un nageur pro et un amateur, il y’en a un qui gagnera toujours. Mettez les au même niveau (égalité des chances) et là vous ne faussez plus le jeu.
En ce sens, si vous croyez au libertarianisme penchez vous sur Van Parijs et Vallentyne.
Empirisme oui, car l’expérience démontre que le communisme et ses variantes apportent partout pauvreté de pire en pire puis famine, esclavagisme, massacre…
La Chine est un pays libre? Tiens, faudrait le dire aux Chinois…
Les États, outils de coercicion, étant dirigés par des hommes, loup pour l’homme n’est ce pas, travaillent donc pour eux mêmes et le bien de leurs serviteurs.
Amusant l’usage de nomenklatura dans ce contexte. Et puis bien sur je suis payé par Pinault. Et si ce n’est pas le cas c’est que je dois être totalement con.
Et oui il y en a toujours qui gagnent et toujours qui perdent. Et l’exemple sportif est très bien choisi car chacun a sa chance, mais à l’arrivée il y en a toujours des plus doués. Maintenant oui ce sera certainement très productif pour une société entière que de menotter les meilleurs nageurs pour qu’ils arrivent en même temps que les plus mauvais… mais ça ne s’appelle pas « égalité des chances » ça s’appelle abaisser le niveau.
Bref…
Bonjour. Au Portugal, aussi, être libertarien peut être genant. Je suis enseignant, vous devinez, la plupart de mes collègues a le penchant socialiste ou communiste… Je m’en fout. Je leur dit et je les emmerde volontiers: Il faut finir avec l’école publique (en France on dit l’école republicaine, je crois). Pourquoi un bureaucrate (un sombre maçon, un cretin, un vaniteux) saura t’il mieux que moi ce qui convient à mon fils d’étudier? L’école républicaine c’est le communisme, le lavage de cerveau par la répetition de mensonges, le culte des héros, etc.
Voilá qu’un article (fort bien écrit) de 2004 se prolongue en vie en 2013. C’est certain, comme le remarque Lynn, en haut: le temps viendra quand l?État sera risible. La liberté est dans la nature humaine.
Mes hommages à l’auteur du site.