Tour d’horizon de l’actu du jour: grèves SNCF, grèves à EDF, soutien à la culture à Paris et j’en passe. D’abord cette déclaration de Marc Blondel sur RTL ce matin:
Quand on a un fusil sur la tête, c’est autre chose que de faire 3 kms à pied pour aller travailler
Marc Blondel à propos du risque de « prendre en otage les usagers », RTL
Pour quelqu’un qui fait tous ses déplacements en Safrane V6 avec chauffeur, afficher ainsi un tel mépris pour la plèbe n’est guère étonnant. Qu’il l’affirme en public sur l’une des principales radios de France devrait j’espère ouvrir les yeux à pas mal de monde.
Aux lecteurs d’Ile de France je demande quel est votre trajet moyen ? Je ne vais pas parler en kilomètres, mais en heures/jour. Moi je mets quotidiennement 1h40. Et je suis un privilégié j’imagine (sans compter que j’habite sur la ligne A du RER, rarement en grève, et que j’ai une station de métro 200m plus loin).
Qu’est ce que ça peut lui faire à Blondel que vous ayez 10 ou 20km à faire ? Si vous êtes pas content c’est pareil…
Maintenant, les grèves à la SNCF: rien que du très classique. Les syndicalistes ne veulent pas du service minimum. Moi qui pensait l’avoir tous les jours le service minimum! Pour nous convaincre de la haute valeur de leur service, quelle meilleure méthode que de nous en priver ?
On remarquera aussi la logique: avec le privé le service serait merdique alors en vous rendant un service merdique on vous convainc de ne pas céder aux sirènes de la privatisation. Fantastique. Là décidément je pouvais pas être plus convaincu de la nécessité de privatiser ce gouffre à subventions (combien déjà ? 9 milliards d’euros c’est ça ?).
Page Culture maintenant: la ville de Paris rachète l’ex-siège de Jean Paul Gaultier, 30 rue du Faubourg Saint Antoine, 11ème. 700m² à 3000 euros le m²: 2,1 millions d’euros. L’immeuble accueillera des artistes, bien évidemment. 700m² en plein Paris: c’est beau la vie d’artiste. Jeune, fauché, bohême, nourri logé par l’Etat.
J’en rajouterais bien d’autres, mais j’ai la flemme… balancez les petites phrases entendues à droite à gauche dans les commentaires!
Pourquoi les grèves du prétendu « service public » sont véritablement des prises d’otages ? Parce qu’il y a un butin, que le butin est touché par une minorité privilégiée, et que le public, les otages, l’ignore.
La gestion par la CGT des 400 millions de budget annuel de la Caisse centrale d’activités sociales fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Paris
[14 novembre 2003]
EDF-GDF : le comité d’entreprise le plus riche de France dans le collimateur de la justice
Ce n’était au départ qu’un désaccord fonctionnel entre des directeurs généraux et leur conseil d’administration. Aujourd’hui, l’affaire a pris un tour judiciaire dont les conséquences syndicales et politiques pourraient se révéler dévastatrices.
La puissante Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) d’EDF-GDF, tenue de longue date par la CGT, est en effet dans le double collimateur de la justice parisienne et des magistrats de la Cour des comptes.
Les investigations portent sur d’éventuels emplois fictifs, détournements de fonds ou abus de confiance ; mais c’est surtout l’organisation mise en place par la CGT que les enquêteurs vont devoir mettre au jour.
Le rôle des directions générales successives d’EDF et GDF ne pourra pas non plus être éludé, pas plus que celui de la tutelle, les ministères chargés du contrôle de la CCAS.
Pour l’heure, les faits visés seraient susceptibles de caractériser les délits d’«abus de confiance» et d’«abus de biens sociaux», les plaignants dénonçant de présumés emplois fictifs ou d’éventuels trucages des marchés au sein de la CCAS (voir nos éditions du 11 octobre). Mais c’est en réalité la gestion par la CGT d’une caisse qui reçoit 1% des recettes de gaz et d’électricité, soit près de 400 millions d’euros, qui est sur la sellette. Parallèlement à la procédure judiciaire, la Cour des comptes a également été saisie mais ses travaux ne débuteront qu’en 2004.
La Cour des comptes fustige l’opacité financière d’EDF
Feryel Gadhoum; Le Figaro, [27 janvier 2005]
Les opérateurs de centrales nucléaires auront-ils les moyens de financer leur démantèlement et le traitement de leurs déchets ? Sont-ils suffisamment transparents dans la gestion de ce gigantesque chantier ?
La Cour des comptes qui vient de sortir le premier rapport public sur la question fait assaut de prudence et n’hésite pas à pointer du doigt EDF. Simple coïncidence, cette étude intervient alors que les trois principaux acteurs de l’énergie française – EDF, Gaz de France et Areva – sont en pleine préparation pour l’ouverture de leur capital.
Aux mauvais esprits qui lui reprochent d’avoir mal choisi son moment pour sortir ce rapport, l’institution de la rue Cambon répond que la loi Bataille de 1991 avait donné quinze ans aux industriels pour trouver les moyens de sécuriser les déchets les plus dangereux.
Le défi du nucléaire est de très grande ampleur. En valeur brute le démantèlement et le traitement des déchets des 125 sites recensés en France pourraient coûter jusqu’à 63 milliards d’euros au cours des sept prochaines décennies. Et ce montant est loin d’être définitif. On ne sait toujours pas combien coûtera l’enfouissement profond des déchets les plus dangereux. De 15 à 30 milliards ? Et surtout on s’est déjà largement trompé dans le passé sur ce dossier.
Selon la Cour des comptes, tous les acteurs sur le marché français ne sont pas logés à la même enseigne. Le groupe Areva serait ainsi le seul opérateur à «disposer des actifs dédiés suffisants» pour faire face à ses douze milliards d’euros d’engagements. De son côté, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) aurait dû créer deux fonds spécifiques pour les onze milliards d’euros de provisions destinées à financer le coût des installations en fin de vie. Ce qui n’est toujours pas fait.
(Ã suivre)
Mais c’est la situation d’EDF qui est la plus critique. Au titre des nouvelles normes comptables IFRS, le groupe a passé une provision de 24,8 milliards d’euros. En données brutes, c’est-à -dire sous les anciennes normes comptables, ce montant atteint 48 milliards d’euros. Seul problème : ce montant a été dilapidé ces dernières années pour financer la frénésie d’acquisitions réalisées par EDF. Avec les succès que l’on sait en Italie et en Argentine. Face à ses engagements, l’électricien ne dispose aujourd’hui que de 2 milliards d’euros d’actifs dédiés. C’est bien peu, dénonce la Cour des comptes, qui souhaiterait que l’on sécurise cette situation financière pour ne pas avoir à faire payer demain le consommateur ou le contribuable.
La Cour met en garde contre toute tentation de décaler des opérations de démantèlement – en allongeant la durée de vie des centrales – pour améliorer la présentation des comptes. Un message qui s’adresse directement à EDF, qui a déjà actionné ce levier, pour sauver ses comptes annuels. La Cour veut que cette question soit réglée avant l’ouverture du capital de l’entreprise publique.
J’ai envoyé un post hier sur le sujet et voici que le rapport que j’attendais depuis longtemps est rendu public ujourd’hui.
Chers amis, je mets la main au feu que ce vol organisé, enfin dévoilé, largement plus important que tout ce qu’on a pu entendre dire jusqu’à présent sur les faillites évitées du Crédit Lyonnais, du Crédit Foncier, etc. – que nos impôts ont couvert – et qui ne saurait être sous-estimé – je vais essayé d’écrire un article bref sur le sujet pour La Page Libérale – est lui-même « peanut » comparé à ce qui se passe en matière de sécurité sociale depuis 1945.
Pour quelle raison ?
Ce sont les mêmes qui ont les mains dans les coffres !
Et la Cour des comptes n’arrive pas, si on lit bien ses rapports sur l’exécution de la loi de financement de la sécurité sociale depuis qu’elle en a la charge depuis une dizaine d’années, à cerner l’ensemble.
L’obligation de sécurité sociale qui nous enserre, ne tient plus qu’à ce fil comptable.