Les permanents de l’assistanat

Chaque intermittent du spectacle touche en moyenne chaque année plus de 50.000 francs d’indemnités chomage. Ils représentent une charge de plus de 300 francs pour chaque salarié du privé. Et ils trouvent ça parfaitement… normal ! Les intermittents du spectacle se sont une fois de plus distingués dernièrement en occupant la villa Médicis à Florence pour protester contre la réforme de leur régime d’assurance chomage.

Rappelons que le déficit de leur régime a été de 800 millions d’euros environ en 2002.

Il y a environ 100.000 intermittents. Chaque intermittent a donc touché en moyenne plus de 8.000 euros (50.000 francs) d’indemnités chomage cette année là.

Il y a environ 16 millions de cotisants à l’UNEDIC, les salariés du privé. Les intermittents du spectacle ont donc représenté cette année là une charge de 50 euros par salarié du privé, 100 euros pour un couple (650 francs).

Alors que l’on vienne en aide à telle ou telle personne, intermittent ou non, qui n’arrive pas à s’en sortir seule, cela n’a rien de choquant en soi : c’est la solidarité.

Mais que les intermittents nous demandent de subventionner ad vitam aeternam au travers de cette assurance chomage leurs aspirations artistiques tout en évoquant la solidarité c’est un comble !

Est ce que les autres français n’ont pas le droit d’avoir des rêves, des projets eux aussi et de les réaliser ? Doivent-ils éternellement sacrifier leurs aspirations et payer pour permettre aux seuls intermittents de vivre les leurs ?

Non, bien entendu.

Les personnes travaillant dans le milieu artistique et culturel n’ont pas à avoir de privilèges en matière d’assurance chomage ou autres. Ceux qui veulent vivre la vie d’artistes doivent en assumer les conséquences. Et s’ils n’arrivent pas en vivre, il faut sans doute qu’ils envisagent le fait que leur talent n’est peut-être à la hauteur et qu’ils feraient mieux de trouver un travail certes ordinaire mais plus dans leurs cordes. Tout le monde n’a pas l’étoffe d’un artiste. C’est la vie.

La réforme que combattent actuellement les intermittents ne fait pourtant qu’un tout petit pas dans ce sens et ils resteront malgré tout les grands privilégiés de l’assurance chomage. Les intermittents du spectacle réclament-ils d’être des permanents de l’assistanat ? On peut se poser la question.