Daniel Vaillant, Ministre de l’Intérieur français, était invité du Grand Jury RTL/Le Monde/LCI dimanche soir. Ses déclarations contiennent quelques perles: sur l’insécurité, le rôle de l’Etat etc…
Un florilège d’idées socialistes! Tout en langue de bois, le Ministre de l’Intérieur s’en est donné à coeur joie au cours de l’heure d’interview(*). Pour mon grand malheur, j’écoutais la radio à ce moment là . Je ne peux entendre de bêtises sans réaction. J’ai donc relevé quelques points qui montrent à quel point l’esprit de ce pauvre homme est embrouillé.
L’indignation sélective: concept nouveau pour vous ? Je vous explique: il existe différentes catégories de gens. Pour les socialos-démagos qui nous gouvernent en France, les riches sont intrinsèquement mauvais. Le marxisme inculquée pendant leur jeunesse et ressassé à longueur de journée est clair: le riche est riche car il exploite le pauvre. Le pauvre est toujours plus pauvre, le riche toujours plus riche. Le riche est donc méprisable par essence.
D’où l’indignation sélective du ministre quand il parle de l’insécurité en France: « D’abord l’insécurité est un drame vécu par les Français particulièrement ceux qui vivent dans les quartiers populaires« . Quand l’un de mes meilleurs amis se fait cambrioler, que les voleurs font leurs besoins sur son tapis, qu’ils prennent soin de rouler ensuite (!), le drame pour lui est ressenti de façon toute particulière. Toutes les victimes devraient avoir droit à la considération, non ?
Il existe des solutions moins étatistes que d’autres: par exemple pour la police, il serait tout à fait possible de mettre celle-ci à disposition des mairies, au plus près du terrain. Il faudrait créer des polices municipales, chargées de faire régner l’ordre, et dotées de pouvoir de police judiciaire. Actuellement les policiers municipaux ne portent pas d’armes, et sont réduits à faire des PV pour stationnement gênant. Inefficace, inutile, néfaste.
Pourtant, dans un système décentralisé, il y aurait un perdant: le ministre de l’intérieur. Et M. Vaillant de déclarer que municipaliser la police ce serait « la pagaille« . Pourquoi ? Parce que bien entendu seul une autorité centrale peut décider de tout pour tout: l’Etat central est omniscient, et il faut qu’il soit omnipotent pour exploiter cette science!
Même si M. Vaillant a confiance dans son ministère, il n’oublie pas qu’il existe autre chose dehors: société civile. Alors puisque les gens se plaignent de l’insécurité grandissante, c’est de leur faute! « Chacun doit prendre sa part à cette lutte pour produire de la sécurité, pour produire de la tranquillité« . Et voilà : le problème n’est plus le sien. Pourtant ce même homme nous interdit de nous protéger: pas d’armes en vente, même pas de gaz lacrymogène. Nous sommes donc dépendants de lui pour notre sécurité, mais par un petit tour de passe-passe réthorique, c’est notre faute si ça va mal.
Concernant la compréhension du marché, M. Vaillant nous montre comment il estime la demande sur un marché: « 3.3% consacrés à la police et à la gendarmerie dans le budget total de la nation. […] ça n’était pas énorme au regard de la demande forte de sécurité, l’attente sociale… ». Et voilà !
Vous êtes perdus ? Où est la méthode ? Bah c’est simple, faites comme lui: on dit un chiffre et ensuite dites vous que ce chiffre représente votre pouvoir personnel. Maintenant, vous êtes avides de pouvoir. Quel pouvoir voulez avoir ? Si vous ne pouvez pas donner de chiffre, dites au moins que vous avez ressenti une « attente sociale ».
Privatisez les services de sécurité et les municipaliser permettrait de régler à la fois l’offre et la demande, même de façon imparfaite. Les municipalités offriraient un service de base dans une zone donnée, à un prix qui serait visible, accessible, et surtout soumis à la concurrence. Combien voulez vous de rondes par heure ? Objectif de réussite ? Une compagnie sous contrat se devrait de fournir des chiffres aux citoyens-consommateurs. A titre d’exemple, la Police Nationale ne sait pas combien il y a de policiers en service le jour et la nuit en France. Une enquête du Point avait montré que sur 100.000 policiers, 5000 patrouillaient effectivement… Si les citoyens estiment que le service rendu n’est pas suffisant, pourquoi ne pas louer des services complémentaires ?Dans le cadre de quartiers gérés collectivement (ce n’est pas un gros mot, même quand on est libertarien!), rien n’empêcherait de louer des vigiles comme aujourd’hui certaines communautés s’équipent de vidéo surveillance ou de murs d’enceinte.
On verrait donc des prix, des vrais.
L’absence de marché signifie l’absence de prix. On ne saura jamais à quel point les français veulent dépenser pour leur sécurité tant que ce secteur ne sera pas privatisé.
M. Vaillant ne saurait pourtant remettre en cause le rôle de l’Etat dans ce domaine: « je crois que c’est du devoir de l’Etat, il est normal que les Français se tournent vers l’état.« . L’Etat notre sauveur. Le marché ? N’en parlons même pas. D’ailleurs des trois journaliste qui interviewaient le ministre ce soir là , personne n’y a pensé…Car eux aussi tombent dans les mêmes travers que le ministre.
Bref, voilà comment une heure, un ministre peut nous donner sa vision de la société: il existe des catégories diverses de population. Malgré tout, elles doivent subir le même service partout: l’Etat central est le seul à pouvoir nous sauver. Et pour cause il nous a enlevé tous moyens de nous prendre en charge nous mêmes. Le comble ? C’est que ce qui nous arrive c’est de notre faute!
(*): Le texte de l’interview se trouve en intégralité ici.