Les machinistes et autres conducteurs de bus se mobilisent partout en France. Pour la deuxième fois cette année, la retraite à 55 ans est au menu.
Il y a des sujets en France qui ressortent périodiquement: les salaires des fonctionnaires, le nombre d’infirmières dans les hôpitaux, ou encore l’âge de la retraite des conducteurs de bus.
La solution de ces problèmes est toute trouvée à chaque fois: une bonne grève. Si l’on peut se réjouir du fait que les fonctionnaires ne travaillent pas, car comme disait Bastiat « les fonctionnaires ne nous rendent service que quand ils ne travaillent pas », cela est moins sûr dès lors que l’on parle des infirmières ou des conducteurs de bus, tram et métro.
Et inévitablement si certaines catégories font grève, c’est pour en appeler à l’Etat, quand elles ne sont pas déja fonctionnaires. Et tout aussi inévitablement les victimes se comptent par dizaines de milliers. Ah oui, des fois on aimerait qu’ils travaillent un peu les fonctionnaires.
Le motif de la présente grève était « classique ». Puisqu’en France tout doit passer par l’Etat, les retraites aussi. C’est donc le travail d’un ministre que de savoir à quel âge Pierre doit s’arrêter de travailler. C’est la retraite guillotine: du jour au lendemain, c’est terminé, dehors. C’est aussi au ministre de déterminer ce que Paul devra verser à Pierre pour la retraite de Pierre. C’est la répartition: aujourd’hui vous avez droit à 75% de vos 10 meilleures années, demain c’est 60% des 25 meilleures. Là encore, arbitraire « comptable »: les promesses reposant sur du vent ne peuvent pas être tenues, et les montants des retraites s’évaporent.
Il faut noter à ce sujet que la tentative de sauvetage des retraites par M. Jospin se solde par un échec cuisant: le FOREC (ne me demandez pas ce que cela signifie!) devait être doté de 1000 milliards de francs, et il n’a rien. Remarquez, 1000 milliards comparés aux 20.000 milliards (!) nécessaires (estimation bassede l’OCDE), de toute façon cela n’aurait pas changé grand chose.
Puisque l’arbitraire règne, certains se disent qu’il n’est pas « juste » que d’autres aient des avantages dont eux mêmes ne bénéficient pas. Il en va ainsi des conducteurs de bus de tram et métro: à la RATP (régie automone des transports parisiens, rentre avec tes pieds en langage courant), à la SNCF, les « roulants » partent à la retraite à 55 ans. Pourquoi les autres chauffeurs de bus en France ne partiraient pas à la retraite à 55 ans comme leurs homolgues parisiens ? Pourquoi les conducteurs de métro de Lille ne partiraient pas eux aussi à 55 ans ? Raisonnement imparable. Ils ont donc raison de faire grève pour ce motif.
Seule une retraite libre leur permettrait de sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui. Et ils ne feraient pas peser sur d’autres leurs avantages. Car s’ils se tournent vers l’Etat pour en réclamer, c’est bien parce que le pouvoir de coercition de l’Etat servira à attraper des sous ailleurs…. dans les poches de ceux qui courent vainement après les bus!