Les chèques sont gratuits en France. Les cartes de crédit sont payantes. Les relevés de compte sont payants. Qui paye quoi pour qui pour quoi ? Actuellement, tant que chaque service n’est pas facturé, aucun moyen de le savoir.
Alors que la solution est simple, une loi devrait l’empêcher. Les chèques seront gratuits. Un texte de loi de Mr Sarre (Mouvement des Citoyens, à gauche toute) vise à rendre gratuit advitam eternam l’émission de chèques.
Ce mode de paiement est à la mode en France… justement à cause de sa gratuité! Comme toute chose donnée « gratuitement », il y a donc des abus.
Certaines personnes émettent à tort et à travers des chèques, et la moyenne nationale s’élève à 85 chèques par an. La gratuité des chèques permettrait donc de reporter sur les banques ce coût.
Mais alors les banques perdraient des sommes folles sur ce service gratuit et comment réaliseraient elles les profits qu’elles engendrent ?
Tout simplement parce qu’elle se rattrapent! Pensez donc, elles ne vont pas pratiquer les vrais prix sur les autres services. Comment le pourraient elles ?
Par exemple, les cartes bancaires françaises sont parmi les plus chères d’Europe: 17€/an contre 3€ en Espagne! Le coût global des autres services est aussi plus élevé que
Le coût d’un chèque, de l’ordre de 3 à 7ff (0.5 à 1€ dixit tf1.fr)est en effet répercuté à tous les niveaux des services bancaires. Au total, chaque année ce sont entre
15 et 35 milliards de francs (2.5 et 5.2milliards €) qui sont ainsi bêtement détruits.
Encourager un comportement destructeur de valeur à une telle échelle relève donc de.. la politique.
Alors que la solution est simple, et qu’un marché libre pourrait mettre en oeuvre de façon immédiate, la loi prétend imposer la gratuité.
Pour les émetteurs de chèque impénitents, la sanction financière viendrait les rappeler à l’ordre, les coûts des autres services baisseraient enfin.
Parallèlement, une autre absurdité légale française est l’interdiction faite aux banques de rémunérer les dépôts courants. Un deal entre banques et l’Etat pourrait donc passer par la levée de cette interdiction, qui pénalise les clients, contre une autorisation de faire payer le service « chèque ». Mais il y a un hic… Les associations de « consommateurs », dont l’UFC Que Choisir, nous mettent en garde: « c’est un marché de dupes, ce n’est pas rentable pour le client ». Encore une marque d’incompréhension totale du fonctionnement du marché et plus généralement toujours la bête croyance que cette loi joue un tour aux banques… Alors que comme je le soulignais, les services en général sont surfacturés pour compenser les pertes dûes aux chèques.
Bien sur, en période pré électorale (élections présidentielles de 2002), une telle loi doit porter un contenu démagogique fort. Le prétexte est connu: les pauvres. Ils feraient plus de chèques, et ce ne serait que justice qu’ils reportent leurs frais bancaires sur les autres clients. Malheureusement, cela n’est même pas vrai: les « pauvres » préfèrent les espèces! Et si cela était vrai, ce serait un peu comme si on disait: les pauvres se nourrissent massivement de pain. Bloquons en le prix. Et maintenant regardons celui de la viande monter! Ridicule.
Il semblerait qu’entre les associations de consommateurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et les politiciens à la recherche de votes faciles, ce n’est pas demain que je verrai le prix de mes cartes bancaires baisser. Dommage j’en ai plusieurs… Mais je fais peut être déja partie des riches ? Raté, je suis chômeur!