Elections fédérales suisses

Les élections fédérale ont lieu tous les quatre ans, et sont élus les représentants au Conseil National et au Conseil des Etats. Chaque canton élit deux représentants au Conseil des Etats et un nombre de conseillers nationaux proportionnel à sa population. L’élection au Conseil des Etats n’est pas encore terminée puisqu’il y aura un deuxiéme tour dans certains cantons (le 9 novembre), par contre les résultats plus ou moins définitifs du Conseil National sont là. Comme prévu, progression de l’UDC, mais étonnement quant à l’ampleur de cette progression: alors qu’il y a quatre ans l’UDC avait 22.5%, elle passe à 26.6%, et surtout gagne 11 sièges supplementaires. Il y a quatre ans, l’UDC avait déjà gagné 15 sièges au Conseil National, devenant le premier parti du pays en % des voix, elle devient désormais le premier parti Suisse aussi bien en % des voix qu’en députation au parlement (55 sièges).

L’UDC a notamment enregisté une poussée spectaculaire dans ma chère ville bien gauchiste de Genève, où l’UDC passe à 18% (7% il y a quatre ans)… Les gauchistes locaux en étaient au bord des larmes.

L’UDC est un parti conservateur, dans le sens de libéral sur le plan de la politique étrangère (contre l’adhésion de la Suisse à l’ONU, l’UE, l’OTAN, Schengen), libéral sur le plan de l’économie (contre les subventions à Swissair, pour des baisses d’impôts massives), libéral sur une partie des libertés personnelles (liberté d’expression: contre la loi anti-raciste, pour la liberté d’avoir des armes, mais illibéral sur d’autres libertés personnnelles (contre la légalisation des drogues, pour l’armée obligatoire). Par ailleurs, ce parti s’est particulièrement distingué auprès de la LICRA et du HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU) en demandant des économies dans le domaine de l’asile et une politique d’asile plus restrictive. Il s’oppose également à des modifications de la loi sur la nationalité qui visent à instaurer le régime du « droit du sol ». Ces derniers points ont valu à ce parti de se faire qualifier « d’extrême-droite » par la gauche, mais les autres partis de droite et les médias parlent en général de « droite dure ».

Le PS Suisse a également progressé, de 22.5% à 23.3% (52 sièges). Parti socialiste mais je dirais moins socialiste que le PS français.

PDC et PRD, partis centristes, baissent. Le PDC passe de 15.9% à 14.4% (28 sièges), le PRD de 19.9% à 17.3% (36 sièges). Rien d’étonnant lorsque l’on sait que ces deux partis n’ont aucun programme clair, ne proposent rien, et se contentent de faire des disours sans aucun contenu.

Les verts passent de 5% à 7.4% (13 sièges).

Le politicien de l’UDC le plus célébre, Christoph Blocher, qui cite souvent Hayek et Mises, et qui, parti de rien, est aujourd’hui millionnaire, auteur notamment de l’excellent pamphlet « la liberté plutôt que le socialisme », et est particulièrement haï par la gauche, a annoncé qu’il serait candidat au Conseil Fédéral en décembre prochain. Le Conseil Fédéral (éxecutif) est élu par le parlement et composé depuis plusieurs décennies d’un UDC, deux PS, deux PRD et deux PDC. L’UDC voudrait que cette fois-ci le parlement élise un « vrai » UDC en plus de celui déjà en place, au lieu d’un PDC, car l’UDC actuellement en place au Conseil Fédéral, Samuel Schmid, fait partie de la tendance « modérée » de l’UDC, en désaccord avec la majorité du parti sur la question de l’ONU et de l’UE, et donc l’UDC demande que le parlement élise Christoph Blocher; si le parlement ne l’élit pas l’UDC menace de se retirer du gouvernement et pourrait lancer une initiative populaire demandant l’élection des conseillers fédéraux par le peuple.