Après la baisse de 1% (1% ou 1 point ? les taux baissent ou c’est 1% sur un taux de 40% => 0,04 point ?) de l’impôt sur le revenu, voilà que la taxe d’habitation va augmenter de 3,5% (en moyenne), l’essence, les clopes + 15%, l’alcool, les médicaments du meilleur système au monde encore moins remboursés…
Et là je vois un député UMP (de l’Indre, Hervé Novelli) qui raconte quoi ? « Le message du gouvernement est un peu brouillé, il faut le clarifier: les signaux envoyés à l’économie [c’est qui, l’économie ?] doivent être clairs: la baisse des impôts est commencé » etcetera.
Et la journaliste ? Rien. Elle l’écoute parler. Alors qu’il est en train de dire des conneries. Les impôts augmentent. Le revenu REEL d’un tas de français va encore chuter de quelques %. Rien de « grave ». Un ciné de moins pour certains. On se passera de vacances pour d’autres. On repousse l’achat de fringues. Pour d’autres ce sera grave par contre: ils peuvent plus payer le loyer. Ils sont obligés de sauter des repas. Ils se chauffent plus. Ils mangent froid.
Qu’ils regardent la télé: ce qui importe, c’est que le message soit clair, pas qu’ils aient à manger!
La baisse de l’IR est évaluée à 1.8 milliards d’euros et vient confirmer la logique gouvernementale de baisse d’impôts (dixit p.Douste Blazy).
l’augmentation des taxes sur le gazole est écologique : son produit 800 millions d’euros sera employé à développer les infrastructures de ferroutage. (il n’y a pas de demande car le service est souvent interrompu… mais bon…)
les cigarettes c’est pour protéger la santé, pas de quoi s’inquièter…
la taxe d’habitation : ce n’est pas l’état central, ça ne compte pas…
Les médicaments : ils n’étaient pas efficaces de toute façon…
tout est donc clair.
C’est anti-logique de parler des baisses d’impots.
Disons en gros qu’une entreprise doit plutot adapter sa structure à son chiffre d’affaires, et que à l’inverse l’Etat doit plutot aligner ses recettes sur ses dépenses (budget de la justice non ridicule, etc…; ce n’est pas le sujet de discuter de la légitimité de telle ou telle dépense ici, considérons qu’il existe des dépenses que l’Etat doit prendre en charge).
Il me semble que c’est un point important, que l’Etat, et plus précisément les hommes politiques, doivent d’abord raisonner sur le périmètre des actions de l’Etat, et seulement après sur le volume de financement nécessaire, et les moyens
La logique sous-jacente des interventions et du reportage que décrit Hervé est donc clairement: »On chope la thune d’abord, et on voit à qui on l’attribue ensuite ».