Le libéralisme n’a pas d’avenir.

Déniché par l’infatigable Eric ABC: recension de « Le libéralisme N’a PAS d’avenir » de Guillaume Duval.

De la part du rédac chef adjoint d’Alternatives Economiques (le « magazine » marxo-keynésien vendu aux élèves d’économie au lycée), on ne pouvait pas s’attendre à mieux qu’une analyse de la nième fin du libéralisme, qui n’en finit pas de mourir…

Et si l’avenir du capitalisme ne résidait pas dans la « marchandisation du monde » dénoncée par certains, mais dans le développement croissant du secteur non-marchand ?

Si quelqu’un pouvait me dire ce que signifie « marchandisation du monde », car à part une juxtaposition de mots je ne comprends pas ce que c’est.
Concernant le développement du secteur non marchand, en tant que libéral qu’ai-je à dire ? Rien, tant que ce n’est pas fait avec des subventions étatiques et par des bénévoles! Maintenant si c’est encore un paravent pour toucher des sous en ayant une productivité misérable…

« Les contradictions des libéraux et les paradoxes du capitalisme : d’un côté, la glorification des marchés comme régulateurs infaillibles des processus économiques, de l’autre, la multiplication des instances indépendantes de contrôles »

Encore un qui n’a pas compris grand chose à quoique ce soit! Les marchés s’auto-régulent, oui, car il y a des mécanismes comme l’offre et la demande, des actionnaires, des créditeurs, bref trop de personnes impliquées pour laisser courir des situations pourries pendant trop longtemps. Des exemples ? Enron. Oui oui, Enron: la boîte a été liquidée en deux mois. Comparez au Crédit Lyonnais, où l’ardoise s’est allongée de 500.000.000 d’euros (plusieurs centaines de millions de fois mon salaire mensuel, une paille!), et dont on ne voit toujours pas la fin…
Quand aux « instances indépendantes », si elles sont indépendantes du pouvoir politique, ma foi c’est bien la preuve que les divers acteurs d’un marché arrivent à se mettre d’accord (pour quoi ? mettre en oeuvre des standards communs ? charte de bonne conduite ? cartels sur les prix ???), mais si ce sont des instances issues du pouvoir politique, comment les qualifier d’indépendantes ?

« la traditionnelle sacralisation de la concurrence »

Heu, il a lu mon article sur Microsoft ?

un processus inexorable de concentration qui donne naissance à des oligopoles ou monopoles toujours plus puissants

Vulgate marxiste démentie par les faits: les « monopoles » dénoncés ne le restent jamais bien longtemps. Ford ? GM ? IBM ? Même Microsoft va subir le sort des « monopoleurs » trop gourmands!

Dans cette « société post-marché » vers laquelle nous nous acheminons selon lui, c’est la responsabilité de chacun qui remplira le rôle de régulation précédemment dévolu aux marchés

Un marché est libre ou n’est pas. Exemple: si X et Y échangent librement, ils forment un « marché ». Si X vole Y, vous appelez la situation un marché ?
Donc si nous allons vers une société post-marché, je dois logiquement supposer que nous allons vers une société anarchique ou communiste.
D’autre part, c’est déjà la responsabilité individuelle qui régule les marchés. Si vous décidez de ne pas acheter un produit X ou Y, de vendre vos actions de la société BZEIJ, vous prenez une responsabilité individuelle et vous entreprenez de réguler le marché. Si tout le monde boycottait effectivement les sociétés pointées du doigt pour pollution, elles seraient en grande difficulté, mais ce n’est pas DU TOUT le cas.

Une responsabilité sociale, économique et écologique de chacun à tout instant qui nécessite « un formidable développement de la démocratie »

OOps, c’est là qu’il se dévoile le brave Duval: le formidable développement de la démocratie est incompatible avec la responsabilité individuelle. Seule la liberté permet d’exercer la responsabilité, la démocratie c’est la dilution et la perte totale de la responsabilité: ce sont les politiques qui prendront les décisions, sous les groupes de pression etc… bref, ce qu’on a déjà aujourd’hui! A moins que le « formidable développement de la démocratie » ne signifie: « des décisions prises à la méthode démocrate ». Comme par exemple: doit-on acheter des voitures ou des vélos ? La clim, invention diabolique qui consomme trop de pétrole ou qui sauve des vieux ? Un jour ce seront la taille des yahourts ou des biberons qui sera décidée « démocratiquement », et puis aussi votre salaire.

Si le lecteur pourra regretter que l’ouvrage de Guillaume Duval se conclut sur une aussi naïve déclaration de bonnes intentions

Le recenseur aurait préféré un vibrant appel à l’action politique certainement ?

Un travail de vulgarisation peu commun qui a en outre le mérite de proposer une approche constructive et critique du capitalisme

Approche constructive et critique… Keynésio-marxiste ou socialo-étatiste ? On tourne en rond en France… Merci à Eric ABC pour le lien.