Enseignement sans moyens?

La rentrée est là et l’on reparle du « malaise » des enseignants étrangement éteints lors des congés… Jacques Lang, ancien ministre de l’éducation n’a pas hésiter à dénoncer le misère de l’école : il est vrai que le manque de moyens mis en oeuvre est criant! (+100 milliards en 10 ans pour le budget de l’éducation un des plus importants postes de dépenses de l’état, un nombre d’enseignants toujours plus importa,ts pour des effectifs en baisse constante. Manque de moyens? Manque de résultats surtout!

«Les enseignants ont été matraqués moralement, financièrement… Difficile de légitimer un tel processus dans ce contexte. Ce gouvernement a mis la charrue avant les boeufs : il a commencé par dénigrer l’école et la mettre au pain sec, et maintenant il veut discuter ?» Jacques Lang

Certains ne manquent vraiment pas d’air et ne perdent pas une occasion de se taire. On ne peut pourtant pas dire que la politique du gouvernement en terme d’éducation boulverse le paysage actuel. A peine, souhaite t’il décentraliser des personnels qui n’ont pas ou peu de choses à voir avec l’éducation nationale (entretien, médecine scolaire…). Et même, pourquoi les régions seraient elles plus incompétentes que l’état pour gérer ces personnels? Doit-on rappeler que certaines compétences (en terme de collège, lycée) ont déjà été transférées au région. Cela c’est fait sans heurs.

On comprend bien que derrière cette opposition de principe, c’est pour beaucoup la défense d’un statut privilégié qui est en jeu. Les fonctionnaires territoriaux ont en effet moins de privilèges que les fonctionnaires d’états. Ce sont les mêmes qui proposent de rapprocher la démocratie du citoyen qui nous propose ici de conserver une gestion hyper centralisée peu efficace , il faut le dire. C’est faire bien peu de cas de la qualité de l’enseignement par rapport à ces intérêts propres : « préférer son parti, à sa propre patrie ».

Ainsi , on nous ressasse toujours l’objectif quantitatif de 80% d’une classe d’age au Bac, ce qui ne peut se faire qu’au détriment de la qualité d’enseignements. Les programmes constamment allégés sont ainsi toujours trop lourds. L’esprit égalitariste (égalité non de droit mais de condition) pousse à ce que tout le monde réussisse même si pour cela il faut abaisser le niveau requis. La conséquence est que les études sont de plus en plus longues car la sélection est plus que tardive.
Le résultat est que le taux d’activité des jeunes de notre pays est un des plus faibles d’Europe et, il est utile de rapeller, que c’est le travail qui crée la richesse.

Les moyens sont là mais ils ne font pas tout. Mettre plus de moyens sur la table ne peut avoir qu’un effet marginal. Le problème est au niveau de l’organisation de l’éducation nationale (système étatique et rigide), de la motivation des enseignants (absentéisme,dynamisme) de l’éducation des élèves (on ne peut apprendre à quelqu’un qui ne le souhaite pas)…

Inutile donc de se perdre en palabre et d’invoquer la sacro sainte solidarité nationale, l’absence de priorité à l’éducation et autres chiffons rouges : ceux ne sont que des faux-semblants. La vérité est que cette pseudo solidarité et cette rigidité sont responsables de l’accumulation d’un monceau de dettes pour les générations futures : cela s’appelle purement et simplement de l’égoïsme.