Le gouvernement Jospin a décidé de remettre les chômeurs au travail: il y a maintenant une prime pour l’emploi.
Comme tout mécanisme étatique, elle est à la fois inutile et pernicieuse. Et comme d’habitude, elle génère un complément de complexité bureaucratique. L’article de tf1.fr montre la déroute administrative de cette prime à l’emploi. Il a aussi le mérite de rappeler le dispositif « technique », ce qui va me permettre de revenir sur cette mesure qui illustre cette règle immuable du socialisme: l’effet boule de neige.
Une mesure prise engendre des effets pervers. Il faut donc prendre une mesure qui les corrige. A son tour cette mesure devra être corrigée dans un cycle sans fin. Un exemple ? Intervention économique dans un secteur donné. Faillites, licenciements s’ensuivent. Traitement « social ». Fraudes. Contrôles. Et voilà , la boucle est bouclée: on part d’une intervention par essence liberticide, et on arrive à des mesures encore pires, celles du contrôle de la vie des personnes que l’Etat est supposé aider. Contrôle total puisqu’il s’exerce aussi bien au niveau des ressources de ces personnes qu’ultérieurement avec le contrôle de leur vie pour la fraude…
Cet mesure de prime à l’emploi n’échappera pas à cet enchaînement et déja l’administration se trouve en face d’un problème: « Le taux d’erreur constaté sur les premières déclarations envoyées dans les centres d’impôts est de 75 à 80% ». Bien sûr, l’information émane d’un syndicaliste, mais il est indicatif de l’énormité du problème.
Comme d’habitude, même l’administration ne sait pas lorsqu’on lui pose une question: « en demandant conseil, j’ai eu trois réponses différentes sur la prime pour l’emploi ». Le pauvre artisan! Mais qu’il se rassure: s’il ne touche pas la prime il ne sera pas la victime de l’inquisition qui s’ensuivra ni de la perte de dignité induite.
A l’origine de tout ça ? « un problème de calendrier ». Forcément, Lionel Jospin n’avait pas compté sur le retard de la mesure. Sûr de son droit, les feuillets des impôts nécessaires à l’attribution de la prime ont été imprimés avant que le Conseil Constitutionnel ne chamboule tout en rejetant la première mesure!
Les contribuables concernés « risquent » donc ne pas toucher leur prime. Quelle catastrophe n’est ce pas… L’Etat aurait moins d’esclaves à sa disposition, Jospin moins d’électeurs, les fonctionnaires moins de justifications à leur travail inutile. Mais là encore, les personnes qui auraient pu profiter de cette prime auront de toute façon jusqu’en 2003 pour faire part d’un problème.
Notons enfin qu’une prime à l’emploi est vraiment ridicule. S’il n’y avait pas les mesures socialistes de « traitement social » du chômage et autres calamités telles que les charges sociales qui plombent les travailleurs, il ne serait nul besoin d’une prime à l’emploi. Mais comme je l’ai évoqué, la prime à l’emploi fait partie de l’effet boule de neige.