Re : Délinquance

10 jours après mon article sur le saccage de voitures, voilà qu’un évènement fait parler tous les habitants de ma région : ce week-end, à 10 minutes d’ici, des gendarmes ont tiré sur des délinquants, et malheureusement ont mortellement blessé l’un d’eux…
Entre ce qu’en pense le Midi Libre et l’avis de la population, il y a non pas un fossé mais un gouffre. Les faits sont clairs : dans la nuit de vendredi à samedi, un habitant de Monoblet (30) prévient les gendarmes alors qu’il vient d’essuyer une tentative de cambriolage, les gendarmes se déplacent (oaow) et tombent sur le véhicule décrit, accompagné d’un autre véhicule (les 2 ont bien évidemment été volés), ils les suivent mais perdent leur trace.. Un peu plus tard, ils les retrouvent à Durfort, un village voisin, et les prennent en chasse.. Le fourgon zigzague et tente de d’empêcher l’approche des gendarmes. A l’entrée de Sauve, le fourgon est abandonné par un des jeunes qui tente de rejoindre la 206 pour faciliter leur fuite. Les gendarmes tirent et blessent le jeune, alors que les délinquants ne sont pas armés. Moins d’une heure plus tard, le blessé est déposé devant l’hôpital de Nîmes où il sera soigné mais il décèdera mardi.
Après une journée de réflexion, les 2 complices se sont livrés aux policiers de Montpellier sur les conseils de leur avocat (déjà ?) et d’associations de soutien (?)..
Feu le délinquant avait 17 ans, était multirécidiviste, sortait de prison et avait séjourné en centre d’éducation renforcée.

Si je devais trouver un point positif à cette histoire, ce serait que cela met à jour le gouffre qui existe entre les pensées « média » et « populaire ».

D’un coté Midi Libre (groupe Le Monde) parle du jeune en terme de victime et délinquant « fragile ». Les résumés d’articles sont : « La patrouille a fait feu une quinzaine de fois » (en omettant de dire qu’elle a visé les véhicules) ; « Les militaires n’ont pas essuyé de coups de feu » (mais le fourgon les a bien mis en danger) ; « Les sommations n’auraient pas été faites » etcÂ…
Le journal reprend une interview du défunt par une journaliste de Libération : « Bien sûr je continue. Comment voulez-vous vivre quand vous sortez de prison ? Je ne compte pas voler toute ma vie. C’est un jeu, en fait. Tu gagnes, tu perds, il ne faut pas être déçu » ; Habillé d’une casquette et de fringues de sport de marque, il téléphonait avec un portable à 300 euros. Il rêvait de pouvoir acheter une belle voiture pour faire comme tout le monde (comme tout le monde ?!). « Ce n’était pas un garçon qui avait délibérément fait le choix de la délinquance », indique un des personnels de la maison d’arrêt ayant suivi le jeune lors de sa détention (alors quelqu’un l’a donc obligé à le devenir ??!!). Et termine l’article par un « L’âge aurait pu me faire changer. » émouvant..
Qui plus est, le journal ne pipe mot sur les victimes des cambriolages, ni du le raz le bol des campagnards qui voient débouler régulièrement les délinquants des villes voisines (l’an dernier, en moins de 6 mois plus de 13 commerces ont été dévalisés, et je compte pas le nombre de véhicules volés ni les maisons cambriolées).

De l’autre coté, la population qui en majorité soutient les gendarmes. Extraits des conversations :
« Et le fait d’être poursuivis par les keufs, c’est pas des sommations ça ?! »
« Quand un gars dépasse les limitations de vitesse, on dit qu’il oublie qu’il a une arme dans les mains, mais un jeune délinquant qui essaie de t’envoyer dans le décors, il est pas armé lui.. »
« Ben tiens, on devrait interdire aux gendarmes de tirer, comme ça, les délinquants ils risqueraient rien ! »
« Mais mince alors ! C’est qui le délinquant ? En plus, il est récidiviste ! C’est dommage pour le gamin mais les gendarmes n’ont fait que leur métier. »

Ce qui me choque, c’est que les gens baissent le ton, chuchotent pour parler, comme si on risquait de les entendre, alors que ces arguments sont valables.
Dans le pays des droits de l’homme, les individus ont désormais peur d’afficher leurs opinions, dès lors qu’elles sont différentes.

Ce qui est regrettable aussi, c’est que le moralement correct impose une vision angélique de la délinquance, « victime » de la société, alors même qu’on sait qu’ils sont loin d’être des anges, qu’ils sont violents, et surtout CONSCIENTS qu’ils emmerdent le monde. Faire de la prévention ne signifie pas qu’il faut fermer les yeux sur les agressions que je sache.

Bref, un délinquant est malheureusement mort ce week-end, personne ne s’en réjouit, mais peut-être y est-il pour quelque choseÂ…
Sources : www.midilibre.com éditions papier du 3/4/5 mars