Avec l’actualité il était devenu impossible d’ignorer l’Irak. Malgré toute ma bonne volonté pour laisser se dérouler l’évènement sans y prêter attention, car personne ne viendra me demander mon avis, j’en ai entendu parler…
Et j’ai pris position. Et au sein des libertariens, il y a eu discussion. Voilà donc le résultat de la cogitation de certains des membres de l’équipe de la Page Libérale:
Pourquoi la guerre ? de Turion.
Choisir entre deux maux de François René Rideau.
Chirak, The Sun, etc… de Eric ABC.
Morale ? Où ça ? de moi-même (Hervé Duray)
L’UE montre son vrai visage encore moi.
Les manifestants pour la paix Lien vers le site des 4 Vérités, qui donne un aperçu des manifestants…
Une guerre inutile de Marc Grunert.
Pour la guerre de moi-même.
Pas pour le pétrole de François René Rideau.
Je ne sais pas de Claire Rien, qui préfère ne pas se prononcer, et c’est peut-être la position plus sage d’entre tous!
Pourquoi je suis contre la guerre de Christophe Vincent
Voilà donc un panorama d’opinions: le monde libéral est très divisé sur la position à avoir. Bonne lecture!
Le 14 février, le « Guardan » publiait la lettre suivante, signée par le Dr B. Khalaf, neurologue à Londres :
« J’écris pour protester contre ceux qui s’opposent au déclenchement d’une guerre contre Saddam Hussein ou, comme eux l’appellent, une guerre contre l’Irak. Je suis un médecin irakien, j’ai servi dans l’armée pendant six ans, au cours de la guerre Irak-Iran et pendant quatre mois durant la guerre du Golfe. Toute ma famille vit actuellement en Irak. Je suis un arabe sunnite, je ne suis pas kurde et je n’appartiens donc pas à la minorité chiite. Je suis un Irakien ordinaire qui ne s’implique pas avec l’opposition irakienne à l’étranger.
« Je suis vraiment déçu de la manière avec laquelle les gens, les médias et les politiciens voient la situation. A toutes ces personnes qui sont contre une guerre éventuelle, je veux dire ceci : si vous pensez que c’est ainsi que vous servez les intérêts du peuple irakien ou si vous croyez le sauver, vous vous trompez, en réalité, VOUS SAUVEZ SADDAM. Vous êtes en train de priver les gens d’Irak de ce qui est probablement la dernière réelle possibilité de se libérer de lui et de sortir de cette sombre période de notre histoire.
« Ma famille et la quasi-totalité des familles irakiennes nous éprouverons une douleur et une rage immense quand la télévision de Saddam, avec une grande satisfaction, montrera la manifestation pacifiste de Londres. Mais où étiez-vous manifestants quand des milliers de nos compatriotes en Irak étaient assassinés par la milice de Saddam, à la fin de la guerre du Golfe pour réprimer les soulèvements ? Ce n’est que maintenant que la guerre est en train de rattraper finalement Saddam que vous vous préoccupez de la vie humaime en Irak.
« Où étiez-vous quand Saddam tuait des milliers de gens à partir du début des années 70 ? Et où étes-vous aujourd’hui encore quand, chaque semaine, il massacre mes compatriotes à partir des sentences de ses Tribunaux de la Révolution, des tribunaux secrets, gérés par les services spéciaux ? La plus grande partie des sentences d’exécution portent la signature de Saddam lui-même. Votre campagne anti-guerre est devenue hystérie de masse et vous n’êtes plus en mesure de voir les choses comme elles sont. »
dans le même ordre d’idées, ci dessous un lien vers l’interview de Saad Salman, cinéaste irakien en Exil, par Ruth Elkrieff sur RTL,
http://www.rtl.fr/rtlinfo/info_chroniquesint.asp?dicid=117466&rubid=17311
morceau choisi:
« Monsieur Salman, vous disiez : en France, c’est difficile à vivre de voir ces défilés de pacifistes. Pourtant, ils pensent qu’ils soutiennent le peuple irakien et qu’ils empêchent que le peuple soit touché, soit blessé !
Ce n’est pas vrai. Je vais vous dire, franchement, et au risque de blesser les millions de bons sentiments. Ces manifestations ont été ressenties comme si c’était vraiment une insulte aux Irakiens ! Parce que ces millions, et millions de gens-là , qu’est-ce qu’ils ont fait pour le peuple irakien quand Saddam a massacré les Kurdes avec les armes chimiques ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ces millions et millions de pacifistes quand Saddam a massacré les Chiites du sud avec 350.000 personnes mortes en une semaine ? Est-ce qu’ils ont entendu parler de cette guerre-là ? Qu’est-ce qu’ils ont fait pour que Saddam amène une guerre contre l’Iran pendant huit ans en utilisant l’arme chimique ? Il ne faut pas se tromper, ces gens-là plein de bonne volonté, ils sont manipulés. »
Est pavé de bonnes intentions.
Je comprends tout à fait ces points de vue.. Encore une fois, les médias sont loin d’être innocents, ils montrent des civils prenant les armes prêts à « défendre » l’Irak (et Saddam) contre une offensive américaine.. sauf qu’ils omettent de rappeler qu’il s’agit d’une dictature sanglante, et que les civils sont bien obligés de se plier à ce cinéma, sous peine d’être éliminés.
Et quelque part, si les américians ne maintenaient pas cette pression, Saddam ne serait pas en train de faire des concessions avec les inspecteurs..
Pour autant, je ne saurais trancher :(
Merci pour les irakiens.
l’Irak libre est dans notre coeur depuis 1981.
Quelques explications complémentaires ci-dessous :
Qui sommes-nous ?
Un homme et une femme qui s’Aiment. Nous nous sentons si seuls, tellement impuissants devant tout ce qui se passe en Irak.
Nous sommes en relation avec plusieurs familles à avoir fuit le régime de saddam hussein. Nous vivons en Europe (Belgique, Allemagne, Angleterre). Nous attendions le jour de la libération de l’Irak depuis plusieurs années. Nous nÂ’appartenons à aucun mouvement politique, nous ne sommes que des êtres humains qui souffrons du malheur qui accable les peuples quelquÂ’ils soient et bien sûr de lÂ’Irak en premier lieu.
Nous recherchons des «amis» dans la même situation que nous, car nous comptons partir en Irak pour investir dans le pays et participer, avec nos petits moyens, à lÂ’installation dÂ’une démocratie, par le travail, l’instruction, l’apprentissage de la vie sociale pour le bien-être de tous.
Voici un résumé de notre histoire (Sattar et Barbara), afin que vous puissiez mieux nous situer :
Nous nous sommes rencontrés en Belgique en 1981, nous avions 21 ans et depuis ce jour, nous nous Aimons.
Belgique, 1981, Sattar vient de terminer ses études (3 ans) dans la restauration. Dans quelques semaines, il doit retourner en Irak.
Je fréquente alors le petit groupe ( +/- 10) d’étudiants irakiens, ses amis. Avec eux, je découvre saddam hussein (sh) et sa dictature. Nous étions « surveillés » par un « espion à la solde de l’ambassade d’Irak de Bruxelles… Sattar et ses amis (beaucoup ont disparus depuis en Irak) m’ont fait prendre conscience de ce vers quoi ils retournaient : sh. et sa terreur. Nous étions jeunes, c’était l’été, la Vie, la Liberté, l’Amour nous souriaient. Sattar ne pouvait rester sachant que des pressions seraient exercées sur sa famille en Irak. Nous avons convenus d’un plan (naïf) : si après un mois, Sattar ne savait revenir en Belgique, je partirais pour l’aider à passer la frontière. Ce que je fis un mois plus tard, je prenais l’avion pour Diyarbakir. J’avais essayé d’obtenir un visa pour l’Irak depuis la Belgique et la France, en vain. Là , je rencontrais des personnes (kurdes turcs) qui m’aidèrent. J’essayais d’avoir un visa à partir d’Ankara : refus. Il ne me restait plus qu’à partir vers la frontière irakienne et essayer d’obtenir un «visa» à la frontière (moyennant finances). En effet, on apposa un «visa» sur mon passeport, mais en même temps, les douaniers s’arrangèrent avec le chauffeur du car irakien à qui j’avais acheté mon billet pour Nassirieh… pour me dénoncer à la frontière irakienne. Un autre voyageur devait attendre le car près de la frontière pour me remplacer!!! Ils se sont partagés les bénéfices « achat du visa + billet du car ». Le chauffeur me désigna aux militaires qui vinrent m’arrêter. interrogatoires, fouilles de mon bagage,… Le responsable militaire me questionna et décida d’essayer de m’aider à rejoindre Sattar. Je fus conduite à l’hôtel militaire et je restai assise là , surveillée par un soldat, jusque tard dans la nuit. Tout à coup, deux hommes entrèrent dans le salon suivant le gradé qui voulait m’aider et sur lequel ils hurlaient. Ils me désignèrent en continuant de tenir des propos qui semblaient agressifs à l’encontre du militaire. Lorsqu’ils furent partit, il vint me dire que je devais partir tout de suite où que lui et moi aurions des « ennuis ». Il me m’amena auprès d’un camion qui repartait vers la Turquie et ordonna au chauffeur de m’emmener avec lui. Je retournais donc à Diyarbakir. Je passe les détails de cette « aventure ». Bientôt, c’est la Turquie que je dus fuir, en effet, une jeune femme seule dans cette région avait soulevé une certaine curiosité malsaine d’un militaire gradé qui avait sa villa en face de l’hôtel où j’étais. Il m’avait un jour accostée à la poste alors que j’envoyais un télégramme à Sattar et il avait commencé à me « courtiser ». Selahatin, qui m’aidait depuis le début dans mes démarches, avait du intervenir en me présentant comme sa fiancée venue de Belgique. Un soir l’armée envahit l’hôtel, ils fouillèrent toutes les chambres. L’un des employé vint me trouver au salon de thé de l’étage me disant de ne pas bouger de là . Lorsqu’ils furent partit, il vint me chercher et m’expliqua qu’il ne comprenait pas ce qui c’était passé. Ma chambre avait été retournée, ils avaient saisit tous les papiers, livres, dictionnaires et emporté le tout. Quelques jours plus tard, Selahatin arriva brusquement et me dit que je devait partir de suite car on allait venir m’arrêter??? Nous avons prit mon sac et nous sommes partit pour l’aéroport, il m’a mise dans un petit avion qui partait sur Istanbul… De retour en Belgique, je crois mourir, lorsque je reçois une lettre, en provenance de Selahatin, contenant un télégramme de Sattar. Il m’appelle au secours, il est comme moi, il souffre… Nous « savions » que rien ne pourrait nous consoler d’être séparés et nous « savions » que cela durerait longtemps avant que nous soyons réunis. Il me fallut 3 ans pour accepter cette situation – vivre séparée de lui. Et un jour, j’ai décidé de me battre, j’allais construire seule ce que nous aurions construit ensemble en attendant que nous soyons à nouveau ensemble. Je me suis acharnée à travailler, j’ai acheté notre maison – à la campagne pour que nous ayons la Paix – J’y ai travaillé pendant cinq ans et il me restais un an pour terminer les travaux. Quelques semaines avant son retour, j’avais écrit en grand Sattar sur l’un des murs blancs – c’était un signe. J’habitais encore un appartement en centre ville à cette époque. Le lendemain de son retour – octobre 1996, je suis allée lui montrer la maison, sa surprise fut grande lorsqu’il vit son nom écrit en grand sur le mur. Depuis, nous avons deux projets communs, d’abord faire rencontrer sa famille (Nassirieh) et ensuite construire un petit hôtel/restaurant dans la région de Basra. Mais temps que sh était au pouvoir, il nous était impossible de partir pour l’Irak. Aujourd’hui, notre Amour, notre patience nous apporte une lueur d’espoir de réaliser notre destin.
J’ai suivit les actualités de l’irak depuis 1981. Ce sont des personnes venant de l’extérieur, artistes, exilés irakiens anonymes, sans ambitions politiques où religieuses qui pourront aider au mieux les irakiens à se prendre en charge et défendre leurs droits humains et gérer pour le bien de tous les diverses richesses culturelles, artistiques, commerciales,… de lÂ’Irak.
Je profite de ce message pour demander de le faire suivre à l’intention de Messieurs Saad Salman et du Dr B. Khalaf, ainsi que Monsieur Mahdi Falih (écrivain irakien)- merci.
Sattar et Barbara
Adresse mail : barbarad@club.ugr.be