Le gouvernement va faire « don » de « notre » argent à France Telecom, entreprise la plus mal gérée de France depuis le Crédit Lyonnais (si l’on exclue la SNCF, où le cataclysme est permanent…). 9 milliards d’euros, pas moins. Même au niveau du budget de l’Etat, ce n’est pas une paille: 20% du déficit prévu cette année!!
J’ai donc été pour le moins surpris quand ce matin l’un des directeurs de Tele2, sur BFM, concurrent de France Telecom, a plaidé pour la subvention à son concurrent! Parce que FT est un « acteur important » du marché, parce que FT est « structurant »… Langue de bois comme un politicien! Son business ne profiterait-il pas d’une disparition de FT ? Après tout, il récupérerait les clients et les infrastructures, non ?
Mais peut-être pense-t-il que la prochaine fois la subvention sera pour lui ? Ou que si FT tombe, c’est tout le secteur des télécoms qui va souffrir…
Décidément, on en finira pas demain de l’Etat interventionniste!
« Capitalisme » étatique ou corporate welfare comme ils disent aux Etats-Unis, qui est la négation de la concurrence : je fais allusion à la réaction du patron de Télé 2 dont tu parles. D’un côté c’est hallucinant et de l’autre on commence à être habitué à ces « entrepreneurs » français (le phénomène existe évidemment ailleurs mais il est omniprésent en France) qui collaborent à tous égards avec l’Etat, y compris – c’est le but – pour ramasser de l’argent « public ». Mais même si l’on y est habitué, cela reste effrayant de penser que ceux qui devraient être à l’avant-garde du capitalisme libéral et privé se muent aussi facilement en « collaborationnistes ». Cela montre l’état de décadence et d’abrutissement d’une bonne partie des Français.
Euh tu dis que FT est l’entreprise la plus mal gérée de France, je crois que l’on peut ajouter l’entreprise la plus mal gérée de la planête : peu d’entreprises peuvent se gausser d’avoir une dette qui équivaut à 79 Milliards d’Euro (70 Milliards de base + 9 Milliards de prêts)… et survivre sans dommages à toutes les crises internationales.
Heureusement que le client-contribuable est captif, sinon tout cela aurait volé en éclat depuis bien longtemps.