Vous êtes kidnappé par des bandits, et le chef vient vous voir tous les jours, et chaque jour il vous dit: alors, vous rejoignez nos rangs ? Vous acceptez de vous soumettre à nous ? Si vous refusez, je reviendrai vous poser la question demain. Et après-demain. Et ainsi de suite jusqu’à ce que vous acceptiez de collaborer avec nous. Résister ne vous sert donc à rien. Image d’un film ? Non, c’est la vision que j’ai fini par avoir de la démocratie européenne, tout au plus une pseudo-démocratie pour ne pas dire une « dictature molle ».
Premier exemple: les irlandais revoteront bientôt sur le Traité de Nice, traité permettant un élargissement de l’Union Européenne. Revoteront ? Oui, les irlandais ont en effet déjà exprimé leur avis (je ne vais pas m’attarder sur le fait étrange que seuls les irlandais se prononcent et pas les citoyens des autres « démocraties », car ça visiblement ça ne choque plus personne), rejetant ce traité, et provoquant ainsi un véritable scandale dans la classe politique irlandaise et extra-irlandaise (comment ? laisser voter les citoyens ? mais vous êtes devenus fous en Irlande ou quoi ? vous voyez bien comme ils votent mal pourtant !).
A la limite, je peux comprendre qu’on embête les Suisses tous les 15 ans avec une votation sur l’UE, puisque d’une part cela constitue un délai raisonnable, et que d’autre part le droit d’initiative ne peut l’empêcher. D’ailleurs, les Suisses la rejettent de plus en plus largement, résistant aux pressions.
Mais là , dans le cas de l’Irlande, le revote se fera à peine plus d’un an après le premier vote ! Déjà le 15 juin 2001 j’écrivais: « on n’a pas envisagé une seule seconde la possibilité de se conformer au veto du peuple Irlandais, la solution énoncée ouvertement par les dictateurs de l’UE est de faire un NOUVEAU REFERENDUM, après avoir bien endoctriné le peuple. Autrement dit, la définition actuelle de la démocratie est d’approuver les décisions de quelques dictateurs, et si on n’obtempère pas, de se faire harceler jusqu’à ce qu’on le fasse. Ah, ça fait rêver l’Europe en contruction, non ? «
Il va sans dire que si les irlandais avaient accepté ledit traité, on ne leur aurait plus jamais posé la question. Ah qu’elle est belle l’impartialité de la démocratie !
Esperons donc que les Irlandais résisteront comme leurs cousins helvètes aux pressions et en resterons à leur premier choix !
Deuxième exemple: la mairie de Vitrolles fut remportée par Catherine Mégret, du MNR (Mouvement National Républicain).
Comprenez, le monde devient de plus en plus vicieux, et désormais il y a même des gens qui se disent républicains tout en étant très méchants ! Alors attention, braves moutons-citoyens, ne confondez pas les méchants faux républicains du MNR et les gentils vrais républicains socialistes et umpistes ! Comment reconnaître les uns des autres ? C’est simple pourtant: les uns respectent la démocratie, les autres sont des fascistes qui annulent les décisions du peuple lorsqu’ils en sont mécontents. Ah, vous voyez toujours pas lesquels sont lesquels ? C’est normal, vous ne devez pas réflechir ! L’ignorance c’est la force ! Faites-donc ce qu’on vous dit!
Donc, braves moutons-citoyens, il se trouve que de faux républicains se sont insidieusement infiltrés, profitant des faiblesses de notre système électoral où quelques résidus de démocratie anti-républicaine demeurent, lesquelles d’ailleurs le très républicain Sarkozy va s’empêcher de corriger, rassurez-vous donc, se sont donc infiltrés à la mairie de Vitrolles ! Comprenez, braves moutons-citoyens, vous avez commis l’imprudence de les y aider. Heureusement, le Soviet Constitutionnel est clément avec vous, il vous laisse donc la chance de vous repentir ! Ne commettez pas la même erreur une seconde fois, et faites place aux vrais républicains !
Heureusement pour la République, les citoyens de Vitrolles purent réparer leur erreur, et chasser la vilaine fausse républicaine élue par le peuple, et la remplacer par un vrai républicain socialiste !
Braves citoyens, obéissez aujourd’hui ou obéissez demain !
Vous devriez être contents, on vous laisse encore le choix non ? D’ailleurs, dans les pays communistes, non n’appellons pas d’un si vilain nom des régimes aussi républicains ! Mieux donc: dans les pays de « démocratie populaire », lorsque l’on ne pouvait voter que pour un seul candidat, le candidat officiel du parti, vous savez ce qu’on se disait ? On se disait: Dans les autres pays, ils peuvent choisir si voter pour un candidat ou l’autre. Eh bien nous, nous pouvons encore choisir d’aller voter vendredi ou d’aller voter samedi !
Voilà donc où nos grandes « démocraties libérales » en sont arrivées.
Ces deux exemples résument parfaitement la situation actuelle.
Que ce soient les eurocrates, qui insultent les « peuples » en refusant leurs verdicts (le peuple vote mal, qu’il revote jusqu’à qu’il vote « bien ») où que ce soient les champions de la « démocratie » française, socialio-communistes comme socialo-chiraquiens de la fausse droite française, qui nous parlent de sauver la (leur) République « en danger ».
Dans les deux cas, toute personne saine de corps et d’esprit ne peut que se sentir dans une dictature « démocratique ».
L’entre deux tours de la présidentielle aura eu le mérite (pour ceux qui en doutaient) de faire tomber le masque d’une dictature digne des grandes heures bolcheviques.
Mais voilà , comme vous le dites à juste titre, les français sont des moutons, formatés et manipulés.
Pour le cas particulier de la France, il me semble inévitable qu’un jour, tout cela finira par exploser, et ce de façon brutale. Pour l’heure, nos énarques autistes de la fausse droite, se moquent bien des conséquences. Ils vont s’empresser de verrouiller définitivement la vie politique en réformant le mode de scrutin, pour révéler au grand jour l’aspect éminemment siamois des socialistes et de la droite molle, qui régneront dans un centre mou, annihilant toute alternative politique de conviction.
La « démocratie » se jouera à pile ou face, de toute façon, les deux seront équivalents, avec les immondices économiques et sociétales en moins, pour la fausse droite. Ajoutons à cela, la volonté immigrationniste forcenée, et l’abstention montante, il finira par se poser un gros problème.
Faut-il en arriver à la guerre civile ? Si le mépris et l’autisme reste leur ligne de conduite, j’ai bien peur qu’il ne puisse en être autrement.
Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir.