la faune et la flore

Natura 2000 est un réseau de sites écologiques protégés qui se met doucement en place en Europe et qui viole les droits de propriété; ceux-là mêmes qui seraient le moyen le plus efficace de protéger la faune et la flore. « Je connais la valeur d’une terre à vignes, mais pas celle d’un terrain gelé par Natura 2000 » dit Gérard Boesch, président de l’association des viticulteurs d’Alsace ( article du 10 février « Tirs croisés sur Natura 2000 », Dernières Nouvelles d’Alsace).

Voilà qui illustre parfaitement la rationalité d’un individu qui agit sans user de la contrainte politique: il se fie à ce qu’il connaît bien et il sait ce qu’est la valeur d’une chose. Il ne bâtit pas des projets en l’air car c’est lui qui en ferait les frais, pas les autres. C’est tout le contraire des constructivistes de la commission européenne qui élaborent des projets dans le vent, comme « Natura 2000 », mais qui n’en subissent pas les conséquences.

Pour donner une idée du genre de débats ridicules auxquels conduit le planisme de la commission européenne, voici ce qu’a dit une élue alsacienne lors d’une réunion d’élus et de représentants professionnels en Alsace: « Est ce que nous pourrons continuer à exploiter notre gravière dans une zone « oiseaux » ? ». Exploiter une gravière, c’est utile puisque ça existe sans nécessiter la contrainte étatique. Mais les zones « oiseaux », si cela avait une réalité quelconque ailleurs que dans un document bureaucratique, ça se saurait.

Le réseau NATURA 2000 est un réseau européen de sites naturels protégés. Il a pour objectif de préserver la biodiversité, notamment dans l’espace rural et forestier. Il est composé des sites relevant des directives « oiseaux » (1979) et « habitats » (1992). Mais le « zonage » de ces sites est un parcours du combattant car il se heurte à ce qui reste encore de propriété privée.

En Alsace, certaines définitions de sites du réseau « Natura 2000 » engendrent des conflits de droit. « En face de nous, explique un viticulteur alsacien à un journaliste sur les lieux, il y a un cutivateur qui avait arraché la vigne il y a une dizaine d’années et l’avait laissée en jachère. Il veut replanter maintenant sa parcelle de vigne mais il ne peut plus le faire parce qu’elle entre dans Natua 2000 ». Un autre viticulteur résume le problème: « Le gros litige se situe sur les terrains classés AOC [Appellation d’origine contrôlée]. Les terrains non classés posent peut-être moins de problèmes mais il reste le droit de la propriété. On nous prend des terrains pour y établir des protections que nous ne jugeons pas nécessaires et qui ne sont pas justifiées pour les terrains en question. » A Westhalten (« ses côteaux et sa flore » dit une pancarte à l’entrée du village), on sait encore ce que sont les droits de propriété. Ce sont des droits individuels détenus par des êtres humains; la flore n’a aucun « droit ». 17% de la surface du sol alsacien sont concernés par les directives « natura 2000 » et… 100% des habitants sont les victimes, souvent consentantes, du constructivisme européen.

Ces conflits inutiles proviennent de l’idée fausse que la faune et la flore peuvent être protégées en leur conférant le statut de « patrimoine de l’humanité » ou patrimoine européen. Seuls des propriétaires privés ont intérêt à protéger leur propriété en raison de la valeur qu’elle a pour eux. Créer des sanctuaires gérés par des fonctionnaires est à la fois injuste (violation des droits de propriété) et inefficace*. La privatisation du territoire, de la faune et de la flore, est sans doute le meilleur moyen de protéger les espèces menacées de disparition ou les sites naturels. Quant aux oiseaux migrateurs, ils n’appartiennent à personne sinon à ceux qui peuvent se les approprier (les chasseurs sur leurs terres ou les écologistes sur les leurs, s’ils en ont).

* cf. Pascal Salin, Libéralisme, chap.16 « La défense de l’environnement: bien public ou bien privé? » où il est clairement démontré que la privatisation des troupeaux d’éléphants (devenus propriété des villageois) a permis non seulement de les protéger mais d’accroître leur population à tel point que des permis de chasse peuvent être vendus et que la légalisation du commerce de l’ivoire ne pose plus aucun problème.