Le « mariage homosexuel »: une atteinte à la liberté

La revendication de l’ensemble des activistes favorables à l’instauration du « mariage homosexuel » et de ses conséquences inévitables, que je désigne ici sous le terme de « groupe de pression »,  est fondée sur des arguments contradictoires et mensongers. Elle vise tout autre chose que ce qu’elle prétend.

UNE  CONTRADICTION A LA BASE….

L’argument du groupe de pression est la lutte contre les discriminations. En l’espèce, il prétend que le mariage tel qu’il est discriminerait les homosexuels.

Si c’était vrai, alors il s’ensuivrait pour des raisons similaires que le « mariage homosexuel » discriminerait les non-homosexuels.

Par conséquent, selon sa propre logique, c’est l’instauration d’une nouvelle discrimination que ce groupe de pression souhaite introduire, et cela au prétexte de la lutte contre les discriminations.

L’argumentaire de ce groupe de pression est contradictoire. Par conséquent ses revendications sont irrecevables en l’état.

…SUIVIE D’UN MENSONGE

De toutes façons, l’argument selon lequel le mariage tel qu’il est serait discriminatoire est déjà faux en lui-même.

Il est faux car le mariage, l’union d’un homme et d’une femme, est déjà actuellement ouvert à tous. Les homosexuels ont le droit de se marier, selon les même règles que les autres.

Aucun maire de France n’a le pouvoir de refuser de marier qui que ce soit sous prétexte qu’il est homosexuel. Avant la révolution, il aurait pu. Aujourd’hui, non. Par conséquent, il n’y a pas de discrimination.

Ce qui se passe, c’est que l’institution du mariage (l’union d’un homme et d’une femme) ne convient pas à certaines personnes, homosexuelles notamment. Ces personnes y ont accès comme tout le monde, mais veulent une institution qui corresponde spécifiquement à leurs goûts.

Ce n’est pas l’institution du mariage qui rejette les homosexuels, mais certains homosexuels (ou leurs représentants auto-proclamés) qui rejettent le mariage: puisqu’ils ont le droit de se marier mais qu’ils ne le veulent pas.

Le mariage est un service public. Il s’agit d’une institution destinée à encourager la procréation, en protégeant les enfants et dans une moindre mesure, la mère, plus impliquée que le père (par nécessité biologique) dans la procréation et les soins apportés aux jeunes enfants. Le mariage n’a pas d’autre fonction. Comme n’importe quel autre service public, il satisfait plus ou moins les goûts et aspirations de chacun, et concerne plus certains individus que d’autres. Le service public de l’Education Nationale, par exemple, satisfait certains individus plus que d’autres. Il ne concerne pas tellement les adultes célibataires, mais davantage les parents de familles nombreuses. Certains s’accommodent des programmes et des méthodes d’enseignements. D’autres trouvent qu’il faudrait y enseigner à longueur de journée la Torah, le Coran ou le Tricot. D’autres encore, qu’il y a trop d’heures de cours, ou pas assez. Certains voudraient plus de femmes professeurs, d’autres plus d’hommes. Certains réclament le retour de l’uniforme, l’éducation sexuelle dès la maternelle ou encore le port d’une blouse blanche par les professeurs.

Tous ces gens pourraient demander, suivant la logique du groupe de pression pro-« mariage homosexuel », la création d’une Education Nationale bis (ter, quater, etc.) spécialement adaptée à leurs aspirations.

Les professeurs de l’Education Nationale ne portent pas de blouse blanche, ce n’est pas pour autant l’Education Nationale discrimine ceux qui aiment les professeurs en blouse blanche.

On peut multiplier les exemples: les transports publics par exemple, sont distribués d’une façon qui ne convient pas à tout le monde: certains en profitent plus que d’autres, les citadins plus que les campagnards, par exemple. Les gens qui habitent loin des points d’accès aux réseaux de transports font-ils l’objet d’une discrimination? Faut-il prévoir une ligne de bus ou de tramway pour chaque utilisateur? Non: chacun est libre de prendre ou non les transports en commun qui existent. Si certains n’y trouvent pas leur compte, et c’est le cas, personne ne pense à invoquer la « discrimination ».

L’Education Nationale propose la même chose à chacun, tout comme les transports en commun et l’institution du mariage. Si certains, en conséquence de leurs choix et de leurs goûts que personne ne leur a imposés, s’en refusent l’accès à eux-mêmes, ce n’est pas de la discrimination. La discrimination commence là où la force publique empêche certaines gens  d’accéder comme les autres au service public.

Tintin au pays des soviets met en scène un exemple de discrimination réelle: c’est le cas de l’enfant faisant la queue comme les autres pour avoir accès au service public de la distribution de pain, et que l’on chasse à coup de pied parce qu’il n’est pas communiste.

Si l’enfant avait refusé le pain parce qu’il n’aimait que les croissants, ça n’aurait  pas été de la discrimination. Il se serait pourtant comporté comme le groupe de pression dont il est question dans cet article.

Prétendre qu’un service serait discriminatoire parce que certains n’en veulent pas, ou en veulent un autre, c’est s’opposer frontalement au principe républicain d’égalité que l’on invoque sans cesse: l’égalité républicaine, si toutefois elle existe, consiste à proposer la même chose à chacun, et non à chacun ce qu’il désire. C’est surtout la porte ouverte à l’individualisme esclavagiste universel: celui qui consiste pour chacun à demander, non pas les mêmes droits que les autres, mais des privilèges spécifiques, financés bien entendu par l’Etat, puisque c’est bien de service public que nous parlons. C’est-à-dire que chacun estime que les autres doivent financer ses goût personnels.

L’aboutissement d’un tel processus, c’est la désagrégation complète du corps social.

…POUR UN OBJECTIF: LE POUVOIR

Le groupe de pression favorable à l’instauration de ce « mariage homosexuel » n’agit pas contre les discriminations. Il n’y a pas de discrimination. Et s’il y en avait, ses revendications consisteraient alors à en réclamer de nouvelles, non pas à abolir comme il veut le faire croire, celles qui existent.

Il vise en fait l’instauration de privilèges réservés à un petit groupe d’individus au détriment du reste de la population, avec l’appui classique des idiots utiles: la population naïve, homosexuelle ou non. Nous sommes face à un processus de prise graduelle du pouvoir. La suite est prévisible: revendications pour l’interdiction de critiquer le comportement homosexuel lui-même (terrorisme intellectuel et recul de la liberté d’expression), puis instauration de quotas dans les administrations, puis au sein des entreprises, subventions spécifiques à l’activité homosexuelle, priorité pour l’adoption aux couples homosexuels, etc.

Ce que nous vivons en ce moment n’est qu’un début.

Pour les libéraux cohérents, la question ne nécessite pas un tel développement: l’Etat ne doit certainement pas s’occuper de marier les homosexuels, étant donné qu’il ne devrait même pas s’occuper de marier qui que ce soit.

Le groupe de pression auto-proclamé représentatif des homosexuels eut été fondé à demander que le mariage redevienne une affaire strictement privée, sans que l’Etat ait quoi que ce soit à y voir. De même que l’homosexualité est une affaire privée, qui ne devrait donner lieu à aucun droit particulier.

Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Il ne demande pas, ce qui serait légitime, la suppression d’un service public aussi injuste et inefficace que tout autre service public. Il demande qu’on en crée un nouveau exprès pour lui.

La contestation à la racine de l’instauration de ce « mariage homosexuel » est donc bien une défense légitime de la liberté menacée.