Conditions anormales de marché

Pour casser un peu plus un marché qui n’en est plus depuis longtemps tellement les lourdes pattes de l’État y interviennent, les socialistes et associés « verts » sortent l’artillerie lourde:

La ministre du logement, Cécile Duflot, a annoncé, lundi 4 juin, dans le journal Libération, qu’elle aurait recours à un article de la loi de 1989 sur les rapports locatifs pour mettre en place, par décret, une limitation de la hausse possible du loyer en cas de relocation.

« Il s’agit d’une disposition d’urgence pour répondre à la crise du logement qui pèse sur les ménages », précise la ministre écologiste. Le décret, qui serait publié à la mi-juillet et pourrait entrer en vigueur dès septembre 2012, va imposer une limitation des prix dans certaines zones de tension immobilière.

Une application limitée

La loi existe déjà depuis longtemps. L’article 18 de la loi de juillet 1989 « tendant à améliorer les rapports locatifs » prévoit que « dans la zone géographique où le niveau et l’évolution des loyers (…) révèlent une situation anormale du marché (…), un décret en Conseil d’Etat (…) peut fixer le montant maximum d’évolution des loyers des logements vacants ».

L’État est juge des relations librement consenties entre individus: si les prix résultant de contrats ne lui conviennent pas, il peut donc mettre fin à la liberté des prix. Rappelons qu’un prix est une information sur la rareté relative d’un bien. Il résulte de l’appréciation subjective des individus, et seules les transactions réalisées permettent de constater à posteriori ce que les individus sont prêts à payer réellement. Quand les prix sont manipulés, l’information véhiculée est détruite, puisque le prix ne reflète plus la réalité mais résulte d’un décret.
Il arrivera donc l’inévitable dans les villes concernées: le prix des loyers va augmenter moins vite qu’il ne devrait, signalant par la même qu’il n’y a pas de pénurie sur ces marchés. Le résultat est déjà connu, puisque l’investissement va se tarir (moins rentable) et les conditions d’accès au logement locatif vont se durcir, puisque plus de gens se bousculeront, attirés par des prix administrativement bas.

Ensuite les socialistes se plaindront des investissements trop faibles, de la frilosité des méchants capitalistes, et demanderont plus de « logements sociaux », pour y loger sa clientèle électorale…