Les Bonnes Idées sont simples à évaluer: on les met sur le marché, et les clients décident. Ils votent avec leur porte-monnaie. Le produit leur plaît ? Ils achètent, l’idée est entérinée. Il ne leur plaît pas ? Tant pis, l’idée est enterrée. Le tri se fait au travers d’essais et d’erreurs. Oh bien sûr on tente de « maîtriser les risques », on prévoit des « plans B », des « solutions dégradées », et toutes sortes d’artifices. La réalité crue c’est toujours ce couperet qui tombe un jour ou l’autre quand un concept n’est pas rentable. Ah, j’ai lâché un gros mot: rentable. C’est peut-être pour ça que les Zeppelins ne volent (et peut-être un peu parce que le IIIème Reich a été défait dans les plaines de Russie et sur les plages de Normandie…): la rentabilité.
Mais bon, il y a aussi les politiciens, les impôts, les subventions… et du coup, en France, on pourrait avoir des dirigeables dans les airs:
Ils ne veulent pas être vus «comme des savants fous». Jean-Marc Brûlé, conseiller régional Vert et maire de Cesson (Seine-et-Marne), Daniel Brunel et Jean-Paul Planchou, respectivement vice-président PC et chef du groupe PS à la région, ont dévoilé hier une étude très sérieuse sur la réintroduction du ballon dirigeable en Ile-de-France. Le trio a eu l’idée de cette étude en novembre 2006. Pour eux, ce mode de transport est une alternative intéressante à l’utilisation de l’avion.
«Cela ne pourra jamais concurrencer économiquement et écologiquement le train. Mais c’est judicieux pour ce qui est transporté en avion. La Poste est notamment intéressée pour livrer ses colis en Corse. Une entreprise comme Sanofi, qui fait du transport massif de médicaments, pourrait aussi y trouver son compte», raconte l’élu.
Le premier prototype pourrait être livré d’ici à un ou deux ans, et l’exploitation commerciale commencer dans cinq ans. La région jouerait alors un rôle de fédérateur. «Nous voulons créer un consortium qui rassemble chercheurs, industriels et financiers pour monter le projet», précise Jean-Marc Brûlé. Les délais de mise en service ont été bien réduits par rapport aux premières estimations, car le cours du baril flambe et les industriels cherchent activement des moyens de transport alternatifs. «Nos délais de fabrication sont indexés sur le prix du baril», s’amuse Jean-Marc Brûlé. Il pense que ces dirigeables pourraient aussi être une option pour les touristes, avec des engins plus petits. A terme, ils seront recouverts de panneaux solaires souples et fonctionneront à l’hydrogène ou aux piles à combustibles.
La vraie question est: le rôle fédérateur de la région = des subventions ? Ou juste du travail de commercial gratuit ? Ou des « incitations » pour les entreprises qui feraient appel aux services des dirigeables ? Une chose est sûre: l’argent de vos impôts ne sera pas perdu pour tout le monde.
Si cette idée était vraiment promise à un grand avenir, nul doute qu’un entrepreneur s’emparera de l’idée et la fera fructifier. C’est dans la nature humaine de s’engouffrer dans les brèches. Les politiciens eux, s’engagent dans des gouffres. Et ils ne font jamais que les creuser plus profond, nous entraînant avec eux.