Les Antis

Mercredi soir, un documentaire sur les militants anti-mondialisations, les anonymes de partout, a été diffusé sur France3? chaîne publique. Sur un ton neutre, pratiquement sans voix off d’ailleurs, on voit la vie du militant, entre voyages dans toute l’Europe, manifestations, meeting. Et on peut aussi voir ce qui les sépare de nous: chez eux le mot liberté ne sert qu’à interdire. Etrange paradoxe: une femme chante un couplet sur le thème « touche pas à mon marché, moi aussi j’ai droit à ma liberté », pour en fait conclure qu’il faut interdire les OGM. Ils ne veulent pas non plus des traités commerciaux, au nom de la « liberté » du service public. Le droit d’échanger est bien cette liberté « liberticide » comme le disait le boss d’ATTAC. La mondialisation nous appauvrit tous
Toujours dans les banalités, sans même d’argumentation, sans même prendre le temps de regarder que depuis 30 ans les pays du Sud ont prodigieusement progressé, pensez simplement à Hong-Kong, à Taïwan, au Japon. L’Afrique ? Mais l’Afrique est sous-développé car là bas depuis la fin de la colonisation il n’y a plus ni écoles ni dispensaires. Et la loi des tribus, collectiviste par nature, a repris le dessus sur tout système économique construit par les blancs, avec la culture occidentale.
On aurait beau leur dire cent fois qu’un échange enrichit forcément au moins une deux parties sans léser l’autre, ces personnes ne comprendraient pas. Oui, effectivement, telle personne perdrait son travail, comme les employés des filatures qui sont passées d’Angleterre en Chine. Et ensuite ? Les Anglais sont-ils plus pauvres aujourd’hui qu’il y a cents ans ? Je ne crois pas. Pourtant jamais une telle considération n’est parvenue au cerveau de ces militants qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Collabo!
Après cette mise en jambe, retour sur le prof d’économie, et la raison de son engagement: il nous raconte posément l’histoire de ses grands parents, qui ont collaboré pendant la IIème Guerre Mondiale. Inévitablement, il compare donc son attitude à celle des Résistants, qui arme à la main s’opposèrent aux nazis. Et donc ses adversaires du jour seraient des nouveaux nazis. Et donc je suis un « collabo » pour eux. Quand ils auront le pouvoir, faudra-t-il que je réponde de mes actes horribles, ceux d’avoir fait du business, rendu service à d’autres gens ? Faudra-t-il que je réponde de crime d’opinion parce que j’ai défendu le libéralisme ? Et ma copine aura-t-elle les cheveux tondus pour avoir fricoté avec l’ennemi ?
Je ne suis pas un collabo de quoique ce soit. Je m’oppose aux Etats qui brutalisent, pillent, tuent. Je suis contre les JO en Chine, contre l’extermination des Karens en Birmanie, celle des Chrétiens au Soudan. Je ne vénère pas Napoléon, Hitler, Staline ou Castro. Tout ce que nous demandons, nous libéraux, c’est de nous laisser vivre en paix. Personne ne les empêchera de tenter leurs expériences de produits bios, et d’ailleurs n’existe-t-il pas dans les supermarchés des rayons entiers de produits bios déja ?
Si ce genre d’arguments nous est servi, c’est tout simplement parce qu’il empêche les libéraux d’argumenter. Avant même de parler, vous êtes cuit, discrédité: vous êtes un collabo. Comment alors dialoguer ? On ne discute pas avec un collabo!

Et toujours les violences…
La propriété ? « Connais pas » pourraient-ils répondre. Ils saccagent sous l’oeil de la caméra une station essence d’une marque célèbre parce qu’elle serait responsable du maintien d’un état militaire dans un pays lointain.. Le narco-état birman n’a pas besoin du pétrole pour vivre. Les militaires ont les armes, l’argent, que peut faire une population asservie ? Rien. Ce n’est pas une compagnie pétrolière qui peut y changer quoi que ce soit!
Et puis il y a le discours… Le discours même est violent: il faut interdire, il faut aussi mener un combat, une lutte, une guerre.

Bien sûr, les « anti » refusent aussi que les Etats se séparent de l’éducation, de la santé, instruments de pouvoir plus qu’important. Où est donc la liberté si c’est l’Etat qui décide ce que doivent savoir vos enfants et non pas une école dont vous aurez pu évaluer les divers enseignements, les profs, et éventuellement les taux de réussite à l’entrée dans des lycées « cotés ». Non, ici vous prenez vos décisions au hasard, ou alors vous connaissez untel ou untel qui peut faire inscrire par un tour de passe-passe administratif votre enfant dans une école meilleure qu’une autre… Ou bien sinon comme les ministres qui nous gouvernent mettez les dans des écoles privées (Ségolène Royal).
Quand à la santé… on a vu en long en large en travers que les systèmes de soin étatisés étaient les plus grands fiascos possibles, et en France même le désastre est patent, jusqu’aux 40.000 infirmières qui manquent, aux lits en trop etc….

Pourtant les « antis » sont sympathiques. Ils se drapent dans la défense du pauvre, de l’opprimé. C’est noble certes, mais ils ont faux: les régimes communistes n’ont jamais apporté de réponses aux pauvres, ni aux opprimés. Ce n’est pas la liberté qui opprime et la loi qui libère. Le capitalisme a depuis déja 200 ans incroyablement élevé le niveau de vie de milliards de gens. Si aujourd’hui 6 milliards d’humains sont sur terre, contre à peine le tiers ou le quart il y a 100 ans, cela n’est pas dû à un soudain progrès miraculeux, mais à l’invention constante de nouveaux produits par des personnes qui travaillaient librement et pouvaient ensuite les vendre. Je vois mal d’ailleurs comment les industriels de la pharmacie vont pouvoir développer des molécules si elles n’ont pas de revenus… Certainement le prétexte à dire que le capitalisme est défaillant, que les entreprises s’assoient sur les profits passés, et qu’il faut que l’Etat sauveur nationalise les industries pharmaceutiques.

Concernant l’immigration, alors là le discours s’inverse! Autant les antis sont contre le transfert de toute marchandise entre pays, autant l’immigration doit être totalement libre. Pourquoi ? Parce qu’il faut partager la richesse et que nos systèmes « sociaux » le permettent. Nulle richesse ne saurait être appropriée! Car ils prônent l’égalité, toujours l’égalité.

Mondialisation m’a tuer
Pour appuyer le discours, rien ne vaut quelques pauvres. Alors au passage, tous les nantis qui voyagent de part le monde manifester, s’empressent d’apporter leur soutien éphémère. Comme des Américains de passage, aux ouvrières d’une usine textile délocalisée au Maghreb.
Et puis il faut aussi des phrases incompréhensibles pleines de menaces: « si le paradigme environnemental continue à être négligé, à cause de l’agenda de l’OMC et du FMI, qui veulent mondialiser à tout prix, alors dans quelques années ce sera le chaos politique et économique ». Le marché c’est déroutant ? Normal, c’est un équilibre instable, dynamique. Les prix sont insaisissables, ils changent sans cesse. Les quantités échangées dépendent de facteurs innombrables. Tout ça parce que les consommateurs ont chacun une vision différente de ce qu’ils veulent: certains voudraient plus d’ordinateurs, d’autres des voitures, des montres des télés, ou je ne sais quoi. D’ailleurs, la variété des produits qui nous sont offerts est tellement vaste que l’on ne saurait même pas faire un inventaire complet de toutes nos possessions (essayez!).

Nul état ou organisation centrale autoproclamée ne pourra jamais traiter les diverses envies des consommateurs. Il arrivera toujours à la fin un déséquilibre entre ce qui est produit et ce qui était voulu réellement. C’est le travail des entrepreneurs que de découvrir les désirs des consommateurs. Les risques sont ainsi limités: les investisseurs risquent leur épargne, les entrepreneurs jouent leur avenir professionnel. Les employés des entreprises risquent leur emploi. Tout le monde est motivé par le succès de l’entreprise. Alors que des employés d’Etat, payés par les impôts pris par la force, n’ont rien à attendre du succès de l’entreprise. Pour eux, la réussite ne passe pas par la satisfaction des consommateurs, mais par l’accroissement des prélèvements.

Parallèlement, les antis cherchent de « nouveaux » modes d’organisation. Et revoilà les militants du Larzac, cherchant des « coopératives », l’ « autogestion », etc… Et revoilà aussi les nouveaux hippies, qui cette fois se sont mués en « compagnies théâtrales ». Je crois d’ailleurs que le théâtre de rue faisait fureur dans les 70’s ? Alors voilà nos « chercheurs » partis dans la rue, présentant leur monopoly « anticapitaliste » (c’est eux qui le disent), sur le parvis de la Défense, haut lieu du business en France. Sous les yeux de ? Bof… des Renseignements Généraux (d’après le journaliste), et de quelques businessmen qui mangent un sandwich entre deux rendez-vous. Pas d’impact notable, mais encore une fois une nuisance.
Nuisance aussi quand les « têtes » de l’organisation « anti » s’immiscent dans les inutiles rencontres de discussion entre membres du sommet (à Prague), pour poser des questions forcément teintées de leur haine envers ces organisations centralisées dont ils regrettent surtout de ne pas tenir les commandes. Car ils ne les remettent pas en cause, loin de là. Ils voudraient simplement en faire leurs instruments, et c’est le but suivi.

Puis on en vient à des actions plus précises: résistance à la police, techniques pour boucher des rues, batailles de rue etc… Action Direct Network. Ca rappelle de bons souvenirs en France Action Directe (groupe terroriste des années 80 pour nos amis qui ne sauraient pas). Les voilà donc en quête de masques à gaz, d’essence bientôt aussi ?
Car ils ne sont pacifiques qu’en apparence: ils veulent bloquer, piller, voler. Qu’ils tentent d’emmerder les hommes de l’Etat qui se réunissent pour nous voler toujours plus, soit. Mais ils veulent aller plus loin, car leurs projets de société parfaite vous incluent, sans même que vous ne soyez au courant. C’est cela le collectivisme: certains savent, décident, et vous, vous êtes cuits: vous devez OBEIR.

Jamais le capitalisme ne vous forcera: le capitalisme n’est pas un système avec une « morale », c’est une organisation spontanée, issue de la liberté. Le capitalisme se construit tel qu’il est parce que les gens agissent, et non par une volonté politique. Jamais un homme politique n’a rêvé des merveilles que vous avez, les voitures, l’internet, le téléphone. Elles sont nées dans les esprits libres. Et tout ce que proposent les antis c’est de supprimer tout ça. De remplacer cela par leurs décisions, où vous ne serez qu’un jouet. Un rouage.