Un conseil : pas de Conseil de diffusion de la culture économique (Codice)

Je tire de minefi.gouv.fr le texte ci-dessous signé « Conseil pour la diffusion de la culture économique – Conférence de presse – 4 septembre 2006 – », jour de l’installation du « fromage » :

« Les Français et l’économie.
Perception, connaissances et attrait.
Les indications sur le niveau de connaissance des Français en matière économique en 2006 sont issues de trois enquêtes commanditées par le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie:
1. étude auprès des jeunes (18-25 ans) réalisée par BVA sur l’économie (mars 2006),
2. étude grand public, Sofres sur l’économie (février 2006),
3. étude grand public, Sofres sur la dette et le déficit public (mars 2006)

De ces différentes enquêtes il ressort :
Une connaissance limitée aux indicateurs économiques liés à la vie quotidienne et plus faible encore sur les notions macro-économiques.

Une connaissance surévaluée du taux de chômage !
4 personnes sur 10 donnent une réponse juste sur le taux de chômage en France aujourd’hui (43% citent 9 ou 10% de la population active).
33% surévaluent ce taux et, parmi elles,
22% estiment qu’il est à plus de 15% de la population
active.
Les jeunes sont plus nombreux encore à le surévaluer. 40% donnent un montant supérieur à 10%.

Le taux de croissance est connu d’un tiers des Français.
33% des Français répondent correctement sur le taux de croissance en France actuellement « entre 1% et 2% ».
15% s’approchent du taux exact en répondant « entre 2 et 3 % » (chiffre également annoncé et médiatisé en début d’année).
35% sont incapables de répondre à cette question.
Les moins de 25 ans évaluent plus difficilement cet indicateur.
22% connaissent le niveau du taux de croissance.
Un peu moins d’un tiers des jeunes ne savent répondent à cette question.[…] »

J’arrête là – épuisé par la lecture – la reproduction du texte.
Je ne saurais trop me porter en faux contre des éléments de cet extrait qui font miroiter le futur conditionnement que le « char d’assaut » du Codice va tenter d’infliger.

D’une part, parler d' »une connaissance surévaluée du taux de chômage » est vide de sens.
1) De quel taux de chômage est-il question ? A coup sûr, de celui que les autorités annoncent et à quoi ils veulent faire croire, bref du taux officiel. Il conviendrait de sortir de la population active les fonctionnaires qui ne sauraient être mis au chômage ! 4 personnes sur 10 ne donnent donc pas une « réponse juste », mais répète le sophisme « officiel ». Et cela ne saurait être un signe de la culture économique.

2) Une connaissance ne saurait être surévaluée ! Avant de vouloir diffuser quoi que ce soit, il s’agirait de maîtriser la définition des mots.
Tout cela augure bien mal de l’avenir.

D’autre part, parler d’un « taux de croissance en France » est tout autant sans signification pour ne pas souligner l’inanité de l’expression « un niveau du taux de croissance ». A quand le taux du niveau du taux … du niveau du taux de croissance !
Dans ces conditions, que « 35 % soient incapables de répondre à cette question » est, au contraire, bien encourageant et tant mieux qu' »un peu moins d’un tiers des jeunes ne [sachent] pas répondre » – ce n’est quand même pas assez –

Comme on pouvait le lire sur le site http://www.lewrockwell.com/paul/paul311.html en mars 2006, sous la plume de Dr. Ron Paul, a Republican member of Congress from Texas, le problème de la culture économique n’est pas dans ce que va vouloir faire croire le Codice, mais gît dans le fait incontournable que :

« […] Year after year our […] government spends beyond its revenues, prints new money to pay its debts, and borrows hundreds of billions abroad in the form of Treasury obligations that someday must be paid. With too many [euros] and debt instruments in circulation, and no political will in [Paris] to cut spending, we’ve created a monster.
Our perceived prosperity depends on keeping the great debt and credit engine pumping, but the only way to attract new lenders to fuel the engine is higher interest rates. At some point one of two things must happen: either the party in [Paris] ends, or the [strength of the euro] as [a] world’s reserve currency ends. It’s a sobering thought, but a choice must be made.

How did this happen?

How did we get to such a state?

The answer is found in the nature of politics itself.
The truth is that many politicians and voters essentially believe in a free lunch. They believe in a free lunch because they don’t understand basic economics, and therefore assume government can spend us into prosperity. This is the fallacy that pervades [French] politics today.

I believe one of the greatest threats facing this nation is the willful economic ignorance of the political class. Many of our elected officials at every level have no understanding of economics whatsoever, yet they wield tremendous power over our economy through taxes, regulations, and countless other costs associated with government. They spend your money with little or no thought given to the economic consequences of their actions. It is indeed a tribute to the [French] entrepreneurial spirit that we have enjoyed such prosperity over the decades; clearly it is in spite of government policies rather than because of them.

I certainly have seen firsthand a great deal of economic ignorance in [le gouvernement ou le Parlement] over the years. Few members pay any attention whatsoever to the [Banque centrale européenne], despite the tremendous impact [BCE] policy has on their constituents. Even many members of the banking and finance committees have little or no knowledge of monetary policy. Perhaps this is why so many in [le gouvernement ou le Parlement] seem to believe we can all become rich by printing new [euros], or that we can make 2 + 2 = 5 by taking money from some people and giving it to others.

We cannot suspend the laws of economics or the principles of human action any more than we can suspend the laws of physics. Yet this is precisely what [le gouvernement ou le Parlement] attempts to do time and time again, no matter how many times history proves them wrong or economists easily demonstrate the harms caused by a certain policy.

I strongly recommend that every [French] acquire some basic knowledge of economics, monetary policy, and the intersection of politics with the economy.
No formal classroom is required; a desire to read and learn will suffice.
There are countless important books to consider, but the following are an excellent starting point:
La loi de Frédéric Bastiat;
Economics in One Lesson (en français, Economie politique en une seule leçon) by Henry Hazlitt traduit en français aux Editions de l’Institut Charles Coquelin ;
What has Government Done to our Money? by Murray Rothbard;
The Road to Serfdom by Friedrich Hayek traduit en français aux PUF (coll. quadrige) ; and
Economics for Real People by Gene Callahan.

If you simply read and comprehend these relatively short texts, you will know far more than most educated people about economics and government.
You certainly will develop a far greater understanding of how supposedly benevolent government policies destroy prosperity. If you care about the future of this country, arm yourself with knowledge and fight back against economic ignorance. We disregard economics and history at our own peril. »

Vous aurez remarqué que j’ai transposé, directement et sans difficulté, à ce qui se passe en France le texte de Ron Paul – en le caviardant à certains endroits –.
Cela suffit à faire apparaître qu’il existe des lois économiques générales qui s’imposent dès lors qu’on vit en société.

C’est la connaissance de ces lois générales qu’il faut avoir. C’est cela la culture économique. A chacun de lire les livres cités pour l’avoir. Pas besoin d’un Codice.