Droits de succession

Si l’impôt est, par nature, une violation des droits individuels, il peut être accepté assez facilement lorsqu’on peut se convaincre qu’il finance un service que tout le monde veut et dont on a du mal à imaginer comment il pourrait être produit autrement. Ainsi en est-il, en apparence, des services de police du droit et de la défense nationale. En fait, la situation est exactement la même que celle dans laquelle une mafia rackette sa « clientèle » en la forçant à consommer ses propres services de sécurité.

L’un des impôts les plus iniques et les plus teintés d’idéologie est celui que l’on appelle, de la manière la plus absurde qui soit, les « droits de succession ». Il faut donc s’acquitter d’un « droit  » pour transmettre ce qui nous appartient à qui bon nous semble ? Vous avez payé votre « droit », bienvenu au club, vous êtes autorisé maintenant à donner ce qu’il vous reste à qui vous voulez.

Personne n’est dupe, je l’espère. Les « droits de succession » n’ont pas d’autre fonction que de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Quant à leur justification, elle repose soit sur un égalitarisme qui l’apparente au communisme le plus primaire, soit sur l’idée absurde que l’individu doit faire sa vie en commençant à zéro, niant par là que le capital, matériel et culturel, est un bien qui pour exister doit se transmettre librement de génération en génération, qu’il est créé et non pas reçu au « départ » selon une distribution au hasard (cf. chap.IV de L’arbitraire fiscal, par Pascal Salin, pour une analyse économique et morale de la taxation de l’héritage).

En réalité, Seule l’envie, cette passion anti-sociale entre toutes, explique que l’on veuille prendre à autrui ce qu’il n’aurait pas gagné mais reçu sans « mérite » préalable (selon moi la piété filiale est un mérite bien suffisant et beaucoup plus noble que les motifs du mérite selon les pseudo-moralistes socialistes).

Les « droits de succession » ne sont pas seulement un vol qualifié commis par la « collectivité » (en réalité par la mafia étatique), c’est aussi un acte immoral qui autorise l’ingérence des envieux dans le patrimoine des familles.

 C’est pourquoi, le prétendu « débat » sur les droits de succession annoncé par le Figaro en date du 21 août ne me laisse rien augurer de bon. D’ailleurs ce « débat », lancé par le président de la commission des finances Pierre Méhaignerie, consiste principalement à savoir s’il faut voler un peu moins les Français ou reporter la réforme des « droits de succession » aux calendes grecques.

 

 

 

 

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