Eurostat vient de nous apprendre que, pour l’année 2003 (derniers chiffres disponibles), la France est au 13ème rang des 32 pays qui entrent dans son champ statistique. Qu’en penser ? Je n’entrerai pas dans la polémique sur les comparaisons internationales disponibles ou à effectuer – toutes les comparaisons de ce type sont discutables -. Je préfère suivre une démarche purement logique qui explique le rang.
Selon MM. Magnien, Tavernier et Thesmar de l’INSEE (dans « Le recul du PIB par habitant de la France traduit surtout lÂ’imperfection des comparaisons internationales », Economie et Statistiques, n°354, 2002) :
« depuis 1997, la France se situe, selon Eurostat, au 12e rang du palmarès européen pour le PIB par habitant, alors quÂ’elle occupait la troisième place en 1992. »
Et nos auteurs de dire, finalement dès le titre, ce qu’il faudrait penser de cette évolution, du « recul du PIB par habitant ». Ils expliquent en particulier que:
« Cette contre performance apparente doit être fortement nuancée.
Il est difficile tout d’abord de départager les pays-membres situés au voisinage de la moyenne européenne, situation qui reflète la grande homogénéité de richesse entre les pays européens.
Ensuite, la richesse par habitant résulte de la correction de la productivité horaire par la durée effective du travail, par le taux de chômage et par le taux d’activité : la productivité des actifs occupés situe la France en 1999 dans le peloton de tête (au 4e rang).
C’est un chômage plus élevé et un taux d’activité plus faible qui contrebalancent cet avantage et lui font perdre six places.
Enfin, la prise en compte par Eurostat des différences de prix d’un pays à l’autre (en les corrigeant par les parités de pouvoir d’achat (PPA)) tend à réduire les écarts de richesse et fait reculer la France d’une place supplémentaire.
LÂ’imprécision de lÂ’estimation des PIB en niveau ajoute encore au flou du classement. »
J’ajouterai, pour ma part, qu’en 1995, la France, ex aequo avec l’Italie, était au 11è rang et en décembre 2004, Eurostat nous apprend que, pour l’année 2003 (derniers chiffres disponibles), la France est au 13ème rang. Le recul en forme de dégringolade semble donc se poursuivre et rien ne semble pouvoir l’arrêter, malgré ce qu’ont suggéré nos auteurs. Mais je n’entrerai donc pas dans la polémique sur les comparaisons internationales disponibles ou à effectuer – toutes les comparaisons de ce type sont discutables -. Je préfère suivre une démarche purement logique qui explique le phénomène.
I. L’endettement public a continûment augmenté en France dans la période des années 1974-2004.
En 1974, la dette publique se montait à 13% du PIB, en 2004, elle s’élève à 65,6% du PIB. En trente ans, la dette publique a donc été multipliée par près de cinq, sans que la France ait connu des catastrophes majeures. C’est considérable, sans précédent dans l’histoire.
Pourquoi prendre l’année 1974 comme référence ? Raison principale: c’est la dernière année où les comptes publics ont été en équilibre et, si on en croît les commentateurs (par exemple l’O.F.C.E.), la dette publique n’avait pas connu un niveau aussi bas depuis le début du XIXè siècle (décennie 1810). Les autres raisons se trouvent dans l’apparition du couple infernal (Giscard-Chirac) au premier plan du marché politique, et selon des commentateurs, la réglementation croissante du marché du travail de France (J. Rueff), la disparition du système monétaire international créé en 1944-45, l’augmentation du prix du pétrole, la mondialisation (M. Allais).
II. Les trois causes principales de l’endettement public croissant.
Dans cette période et malgré les apparences, les présidents de la Vè République (Giscard, puis Mitterrand et enfin Chirac) ont pratiqué la même politique à quelques nuances près (respectivement « libéralisme avancé », « socialisme aux couleurs de la France » et « travaillisme à la française »Â…). Les premiers ministres et leur gouvernement, l’ont appliquée, à quelques nuances près. Et les majorités parlementaires successives les ont votées, à quelques nuances près.
Quelle politique ? Tout simplement, « la politique du plein emploi » par les dépenses publiques (dont le déficit public est un élément fondamental), politique qu’ils ont d’ailleurs décidé de faire entrer dans le projet de traité de constitution européenne qu’ils soumettent à referendum le 29 mai prochain !
Cette politique chérie du marché politique de France repose sur une doctrine économique dont les erreurs ne sont plus à démontrer (Jacques Rueff s’en est chargé dès 1947 et aujourd’hui encore H. Sennholtz : http://www.mises.org/story/1782). Malheureusement, le marché politique de France s’en moque et s’y accroche.
Il reste que les dépenses publiques doivent être payées, que le déficit public doit être financé par l’épargne présente et que ce rôle échoit au processus de marché financier, lequel n’est plus national depuis longtemps. Le marché politique devrait le respecter et lui dire merci au lieu de le vouer aux gémonies comme il le fait en le mettant dans le sac de ce qu’il dénomme péjorativement « ultra libéralisme ». D’ailleurs, si le marché était resté national, les dépenses publiques seraient impossibles car elles ne pourraient plus être payées toutes choses égales par ailleurs, car le déficit ne pourrait pas être financé puisque le marché politique de France n’a plus la capacité de mener une politique monétaire inflationniste comme il l’a fait dans le passé. Aujourd’hui en effet, 1/3 de la dette publique est détenue par l’étranger. Le jour où le marché financier refusera de prêter, le sort de la France sera scellé.
III. Un premier gros mensonge officiel.
Depuis au moins le début de la décennie 1990, il est admis que les chiffres officiels de la dette publique sous-estiment largement la réalité, en particulier le dernier, pour 2004, à savoir 65,6% du PIB. Par exemple, dans un Rapport économique annuel 1997, la Commission européenne évaluait les engagements publics non comptabilisés, dans une fourchette de l’ordre de 216%-265% du PIB! Pour 2003, le Ministère de l’économie et des finances estimait les engagements au titre des retraites des fonctionnaires de l’Etat, 55% du PIB ! Ce chiffre devrait être ajouté en toute rigueur au chiffre de 65,6%, on obtient alors que la dette publique représenterait 120% du PIB. Dans un rapport du Sénat intitulé « La quadrature du cercle? Débat d’orientation budgétaire pour 2004 », on peut même lire que « en matière de finances publiques, le « compte à rebours » a commencé ».
IV. Le fardeau de la dette publique a lui aussi augmenté continûment, et c’est plus grave.
Plus que l’augmentation de la dette publique, l’augmentation de son « fardeau », i.e. du « service de la dette » – intérêt et amortissement – qu’on peut lire dans le budget de l’Etat, est destructrice. En 1974, ce fardeau représentait 0,9% du PIB alors qu’en 2004, il atteint 2,9 % (47,2 milliards d’euros). En trente ans, il a donc été multiplié par plus de trois. C’est considérable.
Le fardeau a ainsi été supérieur aux recettes 2004 de l’impôt sur les sociétés (44,8 milliards d’euros) ! En d’autres termes, tout se passe comme si une partie de la création de richesses par les entreprises, celle qui est versée en impôt, était purement et simplement engloutie par la politique de l’endettement public des hommes de l’Etat !
Le fardeau de l’endettement public a été aussi supérieur au déficit 2004 de l’Etat (43,9 milliards d’euros). Tout s’est passé comme si les hommes de l’Etat finançaient le fardeau de la dette en émettant de nouvelles dettesÂ… Mais cela, c’est ce qu’on dénommait dans le passé la « cavalerie »Â… ! Et la cavalerie se termine toujours très mal ! Quant au vrai droit, au droit privé, il l’interditÂ…
V. Un second gros mensonge officiel
En 1974, le chiffre des prélèvements obligatoires que retient le marché politique et qui inclut impôts et cotisations obligatoires, s’élevait à 40,4% du PIB et en 2004, il s’élève à 43,6%. Faible augmentation dira-t-onÂ… ? Mais les prélèvements obligatoires en question sous-estiment là encore la réalité (de plus de onze points) et, de ce fait, ils constituent un second gros mensonge. Les prélèvements obligatoires véritables, réels, ceux que vous et moi supportons, correspondent aux dépenses publiques qui sont passées de 40,4% du PIB en 1974 à plus de 55% en 2004, près de quinze points d’augmentationÂ…, c’est considérable.
VI. Conclusion.
Etant donné leur importance quantitative, il est logique que le fardeau de la dette publique et le poids des prélèvements obligatoires véritables que vous et moi supportons, l’un augmentant l’autre, aient fait glisser progressivement la France en queue du peloton européen. Ils cachent des gaspillages ou des destructions de richesses qu’on ne retrouverait pas dans les autres pays européens si on les y cherchait.
C’est d’ailleurs le phénomène opposé à ce « phénomène de glissement progressif versÂ… » qui défierait l’entendement de la personne raisonnable. Comment la France pourrait-elle améliorer sa position avec de tels gaspillages ou destructions de richesses ?
C’est malheureusement à ce type de phénomène opposé qu’en France, depuis 1974, les hommes de l’Etat et le marché politique dans son ensemble – et en particulier « dans ses contrées reculées » que sont les médias – s’efforcent que le « bon peuple » croie.
« Soyez libéraux, soyez socialistes, mais ne soyez pas menteurs » écrivait Jacques Rueff, en 1945, dans L’ordre social , il y a donc soixante ans Â…
La formule est d’une actualité brûlante. Le jour où le marché financier sera convaincu des mensonges, qu’ils sont trop gros et, pour cette raison, ne prêtera plus ou prêtera alors à des taux d’intérêt élevés, voire exorbitants, au secteur public et, en particulier, à l’Etat, il sera alors trop tard, ceux-ci auront franchi la limite de la crédibilité, la France sera entrée dans une crise ouverte. Et, nous serons dans le bateauÂ…
En 1975, il y a donc trente ans, (et ceci sera publié dans Le Monde, 19 février 1976 sous le titre « La fin de l’ère keynésienne« ), Jacques Rueff écrivait encore au su ou vu du couple infernal Giscard-Chirac:
« Â… la doctrine du plein emploi Â… est en train de détruire sous nos yeux ce qui subsiste de la civilisation de l’Occident ».
Sont survenus heureusement, quelques mois plus tard, respectivement, dans l’Etat du Vatican, puis en Angleterre et enfin aux Etats-Unis, Carol Vojtyla, Margaret Thatcher et Ronald Reagan pour sauver la situation.
Mais en France, cela a été de pire en pire. Et Jacques Chirac a été élu président de la République pour la première fois, il y a dix ans, en 1995.
J’ajouterai donc pour conclure: Sortez du ‘Pays des Merveilles’ d’Alice où les socialo-communistes, ancre du marché politique de France, veulent vous faire vivre malgré tout à l’instigation du magicien de Cambridge et de ses prosélytes depuis 1936 Â… Dénoncez en particulier leur propos sur cette prétendue « politique de plein emploi » qu’ils ont désormais inscrite dans le projet de traité sur la constitution de l’Union européenne soumis à referendum, en France, le 29 mai prochain et qu’ils veulent que vous adoptiez.
Il faut au moins s’opposer avec la plus grande fermeté à cette destruction spécifique du bon entendement des personnes raisonnables si on veut faire disparaître la perspective de la crise.(1)
(1) Addendum : http://blog.georgeslane.fr/category/Finances-publiques
Je trouve votre analyse peu pertinente. L’objet de votre article est la
question des déficits cumulés des comptes publics et de la dette qui en
découle. Vous parlez de « gaspillage » (1) et de « destruction » (2).
(1) L’Etat gaspille sans doute, mais cela n’a rien à voir avec la modalité de
financement du déficit. Le fait qu’une dépense soit financée par l’impôt ou
par l’endettement ne change pas la nature utile ou inutile, justifié ou
injustifiée de cette dépense.
(2) Vous parlez ensuite de destruction ? Kesako ? Expliquez-nous par
quelle magie l’endettement, plus qu’une autre forme de financement des
dépenses de l’Etat, serait une forme de destruction ?
A la limite, tant que c’est soutenable, c’est plutot pas mal l’endettement :
çà veut dire qu’à court terme, l’Etat ne se finance pas par la contrainte ou la
trahison monétaire (planche à billet). Vous vous inquiétez de l’opinion des
investisseurs sur l’Etat français… le succès de la mise en vente d’obligation
à 50 ans il y a quelques semaines semble prouver que vos doutes sont
largement infondés au jour d’aujourd’hui. Bref, le problème ce n’est pas
comment se finance l’Etat, mais ce qu’il dépense.
« le succès de la mise en vente d’obligation
à 50 ans il y a quelques semaines semble prouver que vos doutes sont largement infondés au jour d’aujourd’hui. »
Ce à quoi le sage dit: « c’est pas parce que des cons aiment patrick bruel que ca fait de lui mozart ».
Plus sérieusement: http://www.libres.org/francais/actualite/archives/actualite_0405/dette_francaise_a7_1305.htm
et l’attitude plus que réservée de certains investisseurs face à la folie française.
http://www.libres.org/francais/actualite/archives/actualite_0305/pacte_stabilite_a6_1105.htm
pour l’attitude du gvt francais face à ses responsabilités
Très sérieusement, si l’attitude du gvt fr ne change pas, il ne sera pas possible d’endiguer la montée des dépenses publiques… qui pèsent par ricochet sur le privé. Etant dans un domaine concurrentiel, le privé privé de ses ressources aujourd’hui pourra constituer les entreprises défaillantes de demain. Je dit pourra parce que le gvt dans sa grande bonté pourra toujours financer le privé par des dons masqués et autres tours de passe passe.
« Bref, le problème ce n’est pas comment se finance l’Etat, mais ce qu’il dépense. »
L’un et l’autres sont liés il me semble et ce, d’autant plus que l’état n’altère pas ses dépenses. Dès lors, le problème du financement de la dette qui est, si ma mémoire ne me joue pas de tours, presque équivalente à l’impôt direct sur le revenu devient prépondérant.
Il faudrait que l’état arrive à stabiliser ses dépenses ET le financement de ses dépenses pour garder un horizon clair.
chuss.
Rich.
Le meilleur moyen pour que l’Etat stabilise ses dépenses ne serait-il pas d’en finir avec les 45 milliards d’euros de subventions qu’il déverse sur les entreprises tous les ans, sans compter les 21 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales?
Cela étant dit, et bien que je ne sois pas libéral pour un sou, il est certain que la France ne pourra pas continuer éternellement à s’endetter et qu’il faudra revenir à un niveau d’endettement supportable sur le long terme.
Je voudrais bien savoir d’où vous sortez ces chiffres fantaisistes brandis par tous les idiots utiles de la grande secte marxiste. Le privé financé par le public à coup de subventions ? Allons donc! Est ce que vous croyez réellement ce que vous dites ou êtes vous juste un provocateur.
Comment, vous ne savez pas ? C’est le public qui fait vivre le privé : le public (gentil) produit, et le privé (méchant) dépense.
L’Etat-dieu crée la richesse ex-nihilo (c’est ça, quand on est un dieu) et la distribue à qui en a besoin. Il y en a qui croient que c’est le contraire, et qui prétendent que le public vampirise le privé ; quelle drôle d’idée !
Les impôts ? Il paraît que c’est pour la « justice sociale », pas pour faire vivre les millions de fonctionnaires et les centaines de politiciens qui s’engraissent sur le dos de ceux qui travaillent…
Très juste , Dilbert !
Heureusement que les fonctionnaires sont là pour obliger ces salauds du privé à travailler , et les empêcher de s’en mettre plein les poches !
« en finir » supprimer
tu commences bien
tu comprends le commencement
il faut continuer
suppression de toutes les subventions interventions
la moitié du budget de l’Education nationale
les trois quarts de la recherche ….
(pourquoi pas tout? parce que comme dit l’autre : de temps en temps il faut donner un boeuf aux piranhas
ya plein de piranahs)
tu es sur la bonne voie
même réflexion sur la réglementation
on applique
et on se téléphone pour se faire une petite bouffe libérale dans un pays redevenu prospère et reprimé
collègue autrichien
dans les réflexions de mises hayek rothbard et autres tu trouveras
une gradation des possibilités pour l’état de faire des choses
impôt direct ça hurle
indirect ça va un peu mieux
endettement on saute un cran dans la perception
perception du remboursement de la dette diluée dans tout le reste
création de monnaie le top
ya aussi des réflexions sur le court terme et le long terme
Nous avions également diffusée des extraits de ce texte, support de l’intervention de Georges Lane, aux dernieres assises de Contribuables Associes le 9 avril dernier.
http://www.contribuables.org/impot+M531b7cfc794.html
Photos de Gorge Lane en bonus ;-)
Essayez d’imaginer une entreprise privee dont les depenses depassent les recettes de 10% en moyenne depuis 30 ans, sans avoir provisionne les retraites de ses employes.
Cela releve de l’impossible : il est clair qu’une telle entreprise aurait fait faillite depuis longtemps.
Pour la France, l’agonie se prolonge nettement plus longtemps de par son acces facilite a la dette, assis sur son pouvoir de taxer sa population.
Mais ce pouvoir, pas plus que cet acces, ne sont infinis…
Si Laurent, pendant 30 ans on a considéré que c’était infini cependant on arrive en bout de course. Non seulement les Francais ressentent plus durement l’impôt mais en plus ils voient leur avenir de retraités assombri par des années d’hémorragie gouvernementale.
Ce qui est le pied c’est que chaque jour qui passe diminue d’autant plus la marge de manoeuvre du gouvernement et qu’à part enfumer les autres le gouvernement n’est plus capable de tenir un seul engagement financier sérieux.
Dans un premier temps ce sont les règles franco allemandes du pacte de stabilité qui ont été violées par ces dualistes mais l’avenir ne sera pas nécessairement aussi rose si cette situation perdure. Nos voisins n’ont pas la patience des moutons hexagonaux…
Le pied je vous le dit, le pied.
« Essayez d’imaginer une entreprise privee dont les depenses depassent les
recettes de 10% en moyenne depuis 30 ans, sans avoir provisionne les
retraites de ses employes. »
L’Etat n’est pas une entreprise privée : sa dette est en bonne part détenue
par ceux au nom de qui il s’endette.
« collègue autrichien
dans les réflexions de mises hayek rothbard et autres tu trouveras
une gradation des possibilités pour l’état de faire des choses »
Ce avec quoi je ne suis pas non plus d’accord. Il y a une idée importante
chez les autrichiens : le détour de production. Je trouve bien plus sympa de
préléver des impôt une fois que le détour de production s’est accru. Par
ailleurs, sur les possibilités pour l’Etat de faire des choses, la croissance du
service de la dette est un welfarestate-killer en puissance, et même plus…
Z’êtes vous déjà demandé pourquoi les zétats zeuropéens ont joué les
zinzins en s’intégrant à la mondialisation financière, alors qu’un peu près
aucune « élite » politique avait le sentiment de procéder là à un « progrès
social » ?
« L’Etat n’est pas une entreprise privée »
Merci pour le scoop.
« sa dette est en bonne part détenue par ceux au nom de qui il s’endette »
La dette de l’etat francais est detenue en quasi-totalite par les zinzins, environ 50/50 entre zinzins francais et etrangers. L’identite des detenteurs de la dette ne me semble pas constituer une difference fondamentale entre entreprise privee et Etat.
D’autre part, comme disait Rothbard, il faut faire attention aux raisonnements du type : « we owe it to ourselves ». Selon que vous faites partie du « we » ou du « ourselves », le resultat n’est certainement pas le meme. Il faut revenir a l’individualisme methodologique.
Aux Etats-Unis, on ne se cache pas le prix de la guerre en Irak, à l’instar de ces sites amusants, costofwar.com et nationalpriorities.org, qui affichent en temps réel l’évolution du coût de cette guerre, comparée à celles de l’éducation, de la lutte contre le sida… pour tous les Etats-Unis et chaque Etat de l’Union, la question centrale étant « Where do your tax dollars go? ».
Voilà une idée porteuse : un site qui afficherait en temps réel la dette globale et détaillée de l’Etat et de notre protection sociale collectiviste, les parts respectives que représentent les traitements des fonctionnaires ou assimilés par ministère, les prestations sociales, les aides-à -on-ne-sait-plus-quoi, etc., ainsi que le montant et la nature de nos « contributions » directes et indirectes censées équilibrer ces dettes, par régions, par départements, par communes… La transparence et la mise à jour quotidienne des chiffres pourraient certes poser quelques difficultés, mais il ne me semble pas impossible d’établir des simulations réalistes de la catastrophe en cours.
Le jeu de simulation « Sim City » me semble très instructif à cet égard : partant de présupposés étatistes (contractions de dettes publiques, investissements publics et impôts), vous êtes maire de votre cité (avec tous les pouvoirs) et vous devez éviter la banqueroute tout en satisfaisant les revendications des différents services publics, lutter contre le chômage, la criminalité, les calamités naturelles, les contribuables qui votent avec leurs pieds, etc. La comparaison peut paraître osée avec la réalité des finances publiques : car dans la réalité, hélas, il semble que nos gouvernants se permettent un endettement qui surpasse de loin les règles comptables dudit jeu. Bien qu’étatiste, « Sin City » est économiquement moral (vous devez équilibrer votre budget et rembourser vos dettes, sinon « Game Over »). En comparaison, nos gouvernants ont trop le goût du jeu à l’argent facile : ils ne connaissent que « GTA : Vice City »! :-)
« Ce avec quoi je ne suis pas non plus d’accord. Il y a une idée importante
chez les autrichiens : le détour de production. Je trouve bien plus sympa de
préléver des impôt une fois que le détour de production s’est accru. »
comprends pas
détour de production n’a d’intérêt que s’il y a augmentation de production par création de capital et meilleure urtilisation de ressources
détour par l’état : recherche officielle, éducation nationale pour le principe, politique industrille et autres incitations, infrastructures obligatoires, aides et la suite
c’est du détournement
sinon urss corée du nord, cuba, devraient être au top
ne serais tu pas non pas autrichien mais mélanésien tendance culte du cargo?
« Z’êtes vous déjà demandé pourquoi les zétats zeuropéens ont joué les
zinzins en s’intégrant à la mondialisation financière, alors qu’un peu près
aucune « élite » politique avait le sentiment de procéder là à un « progrès
social » ? »
comprends pas non plus
développe
explique
« détour de production n’a d’intérêt que s’il y a augmentation de production
par création de capital et meilleure urtilisation de ressources
détour par l’état : (…) c’est du détournement »
Je raisonnais à dépense publique données. La question posée est celle du
financement. Un jour où l’autre, la dépense publique doit être financée par
l’impôt. La question est de savoir s’il est préférable de préléver ses impôt Ã
l’instant t, ou bien de les préléver à l’instant t+1 en ayant recours à la
dette. Si tous les impôts sont prélévés à l’instant t, c’est une charge
importante de financement non volontaire qui est demandé à une
génération dont le détour de production est plus faible que la seconde. Le
détour de production de la génération suivante est plus important (parce
qu’il a augmenté du fait de l’action des agents privés, et aussi, certes avec
un rendement inférieur, du fait de l’action de l’Etat).
« comprends pas non plus »
Je disais que les évolutions réglementaires du système financier français,
qui l’ont entre autre rendu compatible avec la finance globalisée, ne sont
pas étrangères à la recherche par l’Etat de solutions nouvelles
d’endettement.
« La dette de l’etat francais est detenue en quasi-totalite par les zinzins,
environ 50/50 entre zinzins francais et etrangers. L’identite des detenteurs
de la dette ne me semble pas constituer une difference fondamentale entre
entreprise privee et Etat. »
Oui, et ces zinzins français sont des collecteurs d’épargne française. Ce
que souligne cette caractéristique de l’endettement d’un état, c’est que ce
sont dans les deux cas des ménages français qui financent l’état. La
problématique de l’endettement des Etats à des lors une dimension
particulière : il ne s’agit pas de savoir si je me finance avec mes fonds ou
ceux des autres (çà c’est le cas des entreprises), mais comment je répartis
la charge du financement entre tout ceux qui sont susceptibles de devoir
me financer. (avec deux questions : qui paye quoi aujourd’hui, et quelle
génération paye le plus)
A la question qui paye quoi aujourd’hui, l’endettement substitut du libre
choix à de la contrainte. (avec tout ce que cela implique de bénéfique pour
l’allocation des ressources et la croissance du détour de production) A la
seconde question (quelle génération paye le plus ?), l’endettement fait le
choix de la seconde, de celle qui de toute façon aura le plus gros détour de
production (et peut être même d’autant plus gros qu’il y aura eu
endettement, si endettement => meilleure allocation des ressources
comme je l’ai dit à l’instant)…
Merci pour tes développements.
Une discussion demanderait beaucoup plus de temps et d’espace.
Ce qui me gêne très fort dans tes explications c’est que tu appliques des principes de fonctionnement économiques mis à jour et très bien expliqués par les autrichiens à des raisonnements macroéconomiques où les agrégats font perdre la compréhension de la structure et à des acteurs pour lesquels ils ne s’appliquent pas où très mal.
Quelques exemples quand même.
Les générations. Il y a en a de nombreuses simultanément. Desquelles parle-t-on quand on dit « l’une profite et l’autre paiera. » Une même génération peut à la fois profiter aujourd’hui et payer plus tard.
Et une génération c’est trop réducteur. Voir la remarque de Laurent.
Qui dans telle ou telle génération? Les prêteurs? Les emprunteurs ? Des salariés ? Des entrepreneurs ? La situation peut changer plusieurs fois de sens en trente ans ou cinquante ans ce qui est un horizon personnel très courant aujourd’hui.
L’avenir est incertain.
Le détour de production. Il veut dire qu’avec la création de capital, il se passe plus de temps entre les ressources brutes de la nature et le produit fini. Pour le textile il faut construire les usines de filature, les raffineries qui donneront les matières plastiques des emballages ou des machines, etc. Tout cela au lieu de tondre le mouton, filer vite fait, et la suite.
C’est beaucoup plus long et aussi beaucoup plus efficace dans l’utilisation des ressources naturelles et des talents.
Mais c’est un phénomène du marché libre où le capital se forme sous le contrôle du consommateur, et de l’acheteur à chaque étape. Il y a des erreurs et des imperfections, mais des corrections et des évolutions rapides.
Tu appliques cette notion à des emprunts et des investissements étatiques. Là on perd les repères. On ne sait plus si le capital est de bonne qualité ou gaspillé, partiellement ou totalement. L’expérience des pays de l’Est a donné une indication à grande échelle.
C’est pour cela quÂ’on a évoqué le culte du cargo. L’État fait les gestes et attend les résultats. Il ouvre le parapluie pour faire pleuvoir. Il fait « de la recherche » et éduque nationalement tout le monde pour « préparer lÂ’avenir », comme les Soviétiques.
Tu ne peux pas agréger États et particuliers sur le marché.
Avec les zinzins cela se complique.
Nous sommes dans le domaine de création de la monnaie. Les zinzins ne font pas que collecter l’épargne privée.
Ils sont adossés à des banques qui créent de la monnaie.
Pour le moment cette inflation est cantonnée dans la dette, et les produits financiers. On commence à la voir apparaître dans l’immobilier avec les incitations à acheter grâce aux taux bas.
Les phénomènes monétaires sont bien documentés aux US. On parle de l’énorme création monétaire aux US qui fait tourner la Chine et le consommateur américain.
J’ai été très surpris d’apprendre que la création de monnaie en zone euro avait été plus forte sur dix ans qu’en zone dollar, y compris sur les dernières années. Où sont les informations grand public ?
Un jour ils faudra digérer tout cela. Qui en pâtira? Pas des générations mais des individus qui seront plus ou moins bien placés, dont certains prospèreront tandis que d’autres souffriront. Les plus faibles et les plus démunis, en priorité, selon l’expression consacrée. Les autres se débrouillent toujours, plus ou moins bien.
Bref, pour terminer un développement trop long, bien que très limité :
Il y a des principes d’action économiques. Ils s’appliquent à des objets précis au niveau micro. On en voit les résultats consolidés au niveau macro.
On ne peut pas les appliquer directement à des agrégats et surtout pas à un acteur hors normes, au niveau macro.
Leur jeu est tellement complexe qu’on ne peut pas prévoir ce qui se passera sinon pour des tendances et de gros phénomènes sur la longue durée.
Ainsi aujourd’hui beaucoup de Français s’appauvrissent relativement aux autres habitants des pays développés. Couper la tête des riches et brider les entrepreneurs, ce qui est la recommandation quotidienne, appauvrira davantage.
Cela vient de loin. Voir sur cinquante ans la courbe des prélèvements obligatoires et celles du nombres des lois, décrets, règlements.
Le point important n’est pas comment doit s’endetter l’État mais quelles sont ses dépenses.
Car dans son action il n’y a pas de mécanismes régulateurs rapides. On a des dérives puis des accidents. (LÂ’hilarant est que quand quelque chose ne marche pas, cÂ’est à l’État que lÂ’on demande de réguler, immense majorité des économistes « professionnels et académiques » en tête.)
De plus ses actions sont conçues et mises en œuvre par des gens incompétents et non motivés, quelque soit leur brillant intellectuel et leur capacité d’expression.
(Compétence : voir le résultat global aujourd’hui, sans monter en épingle tel ou tel point particulier – l’action de l’État fait du détournement de talents individuels.
Motivation : comparer à partir de la situation fin de mois d’un épicier qui se trompe et celle d’un « serviteur de l’État » qui se trompe aussi mais en suivant scrupuleusement toutes les règles.)
Zzzzzut, je m’arrête.
Salut à tous et sauvons la planète.
Et merci Georges. On a quand même quelques économistes académiques qui nous aident à comprendre « comment ça marche » et pourquoi ça ne marche pas.
« Le point important nÂ’est pas comment doit sÂ’endetter l’État mais quelles
sont ses dépenses. »
C’est bien ce j’ai dit. Faites passer à Georges Lane !
L’argumentation de notre « Pleutre Autrichien » repose tout entière sur la supposition que l’État est une entité supérieure au reste de la société, dont les administrateurs sont (ou seraient, si on avait « les bons ») capables de gérer les actions des autres mieux que ces autres ne les géreraient eux-mêmes. Mais bien sûr! Et la marmotte, elle emballe le chocolat…
C’est toujours la magie noire, le culte du cargo, appuyé sur des sophismes comptables et autres anérismes.
L’action de l’état repose sur la coercition. Cette coercition a sa dynamique propre, qui n’est pas substituable à la dynamique de l’action libre. Quand on use du Pouvoir Politique, qui fait l’ange fait la bête.
Eh! misérables, qui vous croyez si grands, qui jugez l’humanité si petite, qui voulez tout réformer, réformez-vous vous-mêmes, cette tâche vous suffit.
« L’argumentation de notre « Pleutre Autrichien » repose tout entière sur la
supposition que l’État est une entité supérieure au reste de la société »
Qu’allez-vous donc inventer ?
J’ai clairement dit que la question ici était « quel est le meilleur financement
pour l’Etat », étant donné un certain niveau de dépenses.
Je ne vois pas en quoi cela consiste à émettre un jugement sur une
prétendue supériorité de l’Etat.
Pourquoi n’accusez-vous pas également Georges Lane d’être un gros
socialo fana d’impôts pendant que vous y êtes ? Est-ce une violation des
règles libérales d’affirmer que l’endettement peut être meilleur que l’impôt
?
J’aimerai souligner que, dans le message initial de cette discussion, Pleutre autrichien a donné à mon post un objet qui serait « la question des déficits cumulés des comptes publics et de la dette qui en découle. »
Je pense que chaque intervenant autre se sera rendu compte que mon post n’a pas cet objet, mais celui de stigmatiser deux grands mensonges de l’Etat en France.
Il est en particulier d’insister sur la sous estimation des prélèvements obligatoires (second grand mensonge), les prélèvements obligatoires véritables étant non ceux dont on veut bien parler, mais l’équivalent des dépenses publiques, lesquelles ne sont donc jamais qu’un euphémisme qui cache les prélèvements obligatoires véritables, eux-mêmes étant un euphémisme pour cacher les vols légaux de l’Etat.
Le point important nÂ’est pas comment doit sÂ’endetter l’État ni quelles sont ses dépenses, mais quels sont les prélèvements obligatoires véritables, i.e. quels sont les vols légaux à quoi les hommes de l’Etat procèdent et qui gaspillent et détruisent les richesses si difficiles à rendre disponibles.
Pleutre autrichien, pourquoi dénaturer un post? C’est la méthode communiste. J’espère qu’en votre fors intérieur, vous êtes tout de même davantage « maquilleur » que « communiste ».
Personnellement, je n’aime pas trop les théories. Je suis un libéral d’instinct. Donc je dirais que j’apprécie beaucoup de trouver des articles textiles à un prix de plus en plus abordable, tout comme l’informatique, l’électronique ou l’électroménager. Ces trois postes ont considérablement baissé, permettant de dégager du pouvoir d’achat pour autre chose, en particulier pour l’immobilier et les loisirs. Contrairement à la version officielle, le pouvoir d’achat n’a pas baissé, ce sont nos besoins de consommation qui ont changé, en particulier parce que l’évolution technologique est très rapide. Qui voudrait se passer aujourd’hui d’un téléphone portable ou d’un lecteur de DVD?
Concernant l’emploi, dans la mesure ou nos coûts de main d’oeuvre sont démesurés, garder sur notre sol des industries de biens de grande consommation est illusoire, sauf dans quelques marchés de niche. L’avenir en France est aux industries de pointe, et surtout aux services et à l’artisanat. Par contre, l’industrie de biens de consommations, l’agriculture de masse et l’élevage de fonctionnaires en batterie, ne sont pas des solutions d’avenir. Cela a toujours été ainsi. Chaque fois que l’on laisse les échanges mondiaux se développer, les sociétés évoluent très vite. On peut le déplorer et tenter d’y résister comme le veulent les constructivistes, ou accompagner le mouvement grâce à de réelles capacités d’adaptation, pour générer le plein emploi. Ce n’est malheureusement pas la solution qu’on choisi nos politiques, qui font croire à une troisième voie qui n’existe que dans leurs rêves. Cette lâcheté par rapport à la réalité nous condamne à une faible croissance et au chomage de masse.
Georges,
Ton article était excellent. Très documenté, très riche, très professionnel.
Un tout petit exemple.
Un jour, à la radio, JP Fitoussi pontifiait sur le thème « les déficits ne sont pas importants, l’État investit pour nous, pour l’avenir, nous nous devons la dette à nous mêmes, l’héritier reçoit la dette mais aussi l’actif, etc. ». Un zauditeur a essayé de lui faire dire combien devient nous aux étrangers. Il n’a jamais répondu. La réponse est dans ton article. Je la cherchais. Merci.
Si tu veux insister sur un point, prends nous pour ce que nous sommes, un peu épais, pas trop attentifs, un peu pressés.
Fais comme ce pasteur noir à qui l’on demandait la raison de son succès de prêcheur : « Quand je veux dire quelque chose, je dis d’abord ce que je vais dire, puis je le dis, et enfin je dis ce que j’ai dit. »
Ce n’est pas très long à faire et quand tu le veux, tu peux être très clair.
Encore merci.
» Un zauditeur a essayé de lui faire dire combien devient nous aux
étrangers. Il n’a jamais répondu. La réponse est dans ton article. Je la
cherchais. Merci. »
Sans doute que çà doit être secret défense ! Les socialos-communistes ne
reculent devant rien pour cacher l’état de décrépitude des finances
publiques ! Heureusement, il existe encore quelques fonctionnaires
courageux tel George Lane, prêt à risquer leur solde pour révéler la vérité !
Oh ! Mais que vois-je ? Il suffirait d’aller sur le site de l’agence France
Trésor, de cliquer sur « Dette de l’Etat » et sur « Qui détient la dette ? » pour
trouver ce chiffre ! ( http://minilien.com/?rSajn77q5K )
On m’aurait menti ? Le socialo-communisme n’est plus ce qu’il était…
http://minilien.com/?rSajn77q5K
Merci collègue pour le lien.
Mais soit pas nul comme cela
Ben voyons c’est sur le web.
2005 Google – Searching 8,058,044,651 web pages
Faut savoir chercher!
Et le grand professionnel JP Fitoussi? Pourquoi ne donne-t-il pas l’information à une heure de grande écoute?
Il ne savait pas?
Il ne voulait pas le dire?
Qu’est ce qu’on nous cache encore qui est enfoui?
On vous le dira pas si vous le demandez mais on vous tapera dessus pour ne pas le savoir.
Nul n’est censé…
[Et le grand professionnel JP Fitoussi? Pourquoi ne donne-t-il pas l’information à une heure de grande écoute? (les étrangers détiennent un tiers de la dette française).]
Voyons, Ano, réfléchis.
S’il donne l’information, son discours : « nous nous devons la dette à nous mêmes, l’héritier reçoit la dette et l’actif », est écorné d’un bon tiers.
C’est directement compréhensible par tout le monde, le rapprochement est immédiat. Cela jette une ombre sur le discours du grand homme.
Pour le reste il joue sur du velours.
Très peu font le rapprochement entre une expansion monétaire et ce qui se passe après.
Keynes lui-même a écrit : « There is no subtler, no surer means of overturning the existing basis of society than to debauch the currency. The process engages all the hidden forces of economic law on the side of destruction, and does it in a manner which not one man in a million is able to diagnose. »
Les trente glorieuses sont pleurées aujourd’hui.
Ce qui s’est passé ensuite est mis au compte des méchants de l’OPEP et certainement pas à celui des politiques économiques et monétaires bien nationales qui ont précédé. Des hommes qui ont participé de très près à la mise en oeuvre de ces politiques sont encore en place très haut dans la chaîne du pouvoir. Ils n’y ont rien compris et cela ne les intéresse pas. Il y aura toujours un JP Fitoussi pour leur recommander de faire ce qu’ils ont envie de faire.
« S’il donne l’information, son discours : « nous nous devons la dette à nous
mêmes, l’héritier reçoit la dette et l’actif », est écorné d’un bon tiers. »
Sauf que le fait que des non résidents soient prêt à détenir à bon prix la
dette française ne va pas dans le sens de votre discours mais du sien.
» to debauch the currency. »
Quel rapport entre la dette française et l’émission d’euro aujourd’hui ?
Aucun.
« Ce qui s’est passé ensuite est mis au compte des méchants de l’OPEP et
certainement pas à celui des politiques économiques et monétaires bien
nationales qui ont précédé. »
Qui affirme encore que c’est l’OPEP ? Quant aux politiques conjoncturelles,
elle se sont montrées inefficaces, de là à affirmer qu’elles sont la cause des
maux de l’époque, c’est leur conférer beaucoup trop d’importance.
[Quel rapport entre la dette française et l’émission d’euro aujourd’hui ?
Aucun.]
On le voudrait bien. Mais dans le contexte d’un système monétaire moderne, un déficit public financé par la dette s’accompagne de création de monnaie. C’est un des enjeux de la dispute autour du pacte de stabilité où certains pays ne souhaitent pas importer la perturbation créée par les autres.
[Sauf que le fait que des non résidents soient prêt à détenir à bon prix la
dette française ne va pas dans le sens de votre discours mais du sien.]
Des non résidents sont prêts aussi à acheter, et achètent, entreprises et appartements que beaucoup de Français ne peuvent plus acheter avec ce qui leur est laissé. Difficile de dire dans ces conditions qu’il y a transmission à la fois de la dette et du patrimoine entre les Français.
[Quant aux politiques conjoncturelles,
elle se sont montrées inefficaces, de là à affirmer qu’elles sont la cause des
maux de l’époque, c’est leur conférer beaucoup trop d’importance.]
Les trentes glorieuses : une politique structurelle (repeat : structurelle, pas conjoncturelle) d’inflation sur la longue durée, avec des modalités variées mais un fond unique : inflation. Un avantage à l’époque : prélèvements et réglementation montaient à partir d’un niveau bas. Milton Friedman (bien que non autrichien) a déclaré qu’en début de cette période, le redressement français, après la guerre, a été spectaculaire grâce au fait que les Français ont massivement contourné les réglements. L’énorme volume réglementaire, le puisssant appareil de contrôle, l’habitude et la passivité qui se sont installées interdisent à ce mécanisme de jouer aujourd’hui.
« Sont survenus heureusement, quelques mois plus tard, respectivement, dans l’Etat du Vatican, puis en Angleterre et enfin aux Etats-Unis, Carol Vojtyla, Margaret Thatcher et Ronald Reagan pour sauver la situation. »
Outre votre article aussi convaincant qu’un manifeste révolutionnaire, il y a quand même un point très rigolo – et qui illustre parfaitement le sérieux et l’objectivité de votre article – dans la citation ci-dessus, étant donné que la dette publique américaine est encore bien plus catastrophique que la dette publique française. A consulter en temps réel, le US National Debt Clock:
http://www.brillig.com/debt_clock/
En effet l’allusion à Karol Vojtyla est assez amusante… Mais pas plus amusante que de savoir qu’il sagit d’un chef d’un pseudo-Etat qui obtiendra le droit de frapper des euros… Cette monnaie est basée sur quelle production ? sur quelle richesse ?…sur quelle com-fiduciaire ?…
Peut-on croire que tout le sérieux de l’économie politique et monétaire post-keynésienne soit stigmatisée par de telles abérations ?
Pour ce qui est du fond de l’article je tient a saluer quelques propositions qui me semblent pertinentes…
« L’endettement public a continûment augmenté en France dans la période des années 1974-2004. » Soit mais il est dommage de n’avoir évoqué les chiffres absolus et de ne mettre qu’en proportion du PIB… Ce qui n’est pas la même chose. (Pourquoi pas choisir la quotation pour telle année : montant du déficit/montant PIB.)
C’est une notation essentiel permettant de poser les bases d’un débat objectif et informé n’est-ce pas ?
Malheureusement le discours reste entachée de dérapages subjectifs…
ex : « Les autres raisons se trouvent dans l’apparition du couple infernal (Giscard-Chirac) » Un code ???
ex : « au premier plan du marché politique » Sous-entendu « la politique est aussi un marché… tout est marché… Réponse du berger à la bergère déclarant : »Tout est politique » ?
Stérile !
Ce qui mérite un développement plus explicite : » selon des commentateurs, la réglementation croissante du marché du travail de France (J. Rueff), (le smic est « mauvais » cad générateur d’endettement par nature ?) la disparition du système monétaire international créé en 1944-45, l’augmentation du prix du pétrole, la mondialisation (M. Allais). »
Un gros morceau de choix : « Les trois causes principales de l’endettement public croissant.
Dans cette période et malgré les apparences, les présidents de la Vè République (Giscard, puis Mitterrand et enfin Chirac) ont pratiqué la même politique à quelques nuances près [visant « le plein emploi »] » !
Comique !
[Cette monnaie est basée sur quelle production ? sur quelle richesse ?…sur quelle com-fiduciaire ?… ]
Excellente question, Patriote.
Il faut l’étendre à toute monnaie créée dans un État moderne.
Quelle est la théorie de la monnaie sur laquelle tu t’appuies.
Faute de la connaître toute discussion est stérile.
Je retiendrai seulement dans l’apostrophe d’un intervenant précédent le morceau de choix – je n’aime pas les bas morceaux – : « Cette monnaie est basée sur quelle production ? sur quelle richesse ?…sur quelle com-fiduciaire ?…
Peut-on croire que tout le sérieux de l’économie politique et monétaire post-keynésienne soit stigmatisée par de telles abérations ? ».
Voilà un genre de proposition qui illustre que certains pensent qu’ils peuvent employer leur ignorance crasse comme un bâton et tuer.
Sachez, cher ignare, que la monnaie a un fond et des formes. Son fond, c’est, selon la façon de réfléchir qu’on préfère, soit la réduction du coût de transaction dans un monde d’où le marché politique n’a pas banni la propriété, la responsabilité et la liberté d’échange/contrat, soit la puissance généralisée d’achat.
Ses formes évoluent avec les réductions de l’ignorance que les actions des êtres humains, vous et moi, menons. Il y a bien longtemps, c’étaient par exemple des coquillages, plus près de nous, dans les goulags, c’étaient des cigarettes et, entre les deux, ce furent des pièces de métal pur (argent ou or d’un certain titre) ou d’alliage, dont les hommes de l’Etat se sont appropriés la fabrication, des coupures de billets dont les hommes de l’Etat se sont donnés le monopole règlementaire. Aujourd’hui, les formes sont multiples, la dernière apparue et juxtaposée aux perdurantes étant la « monnaie électronique ».
La « banque centrale européenne », banque centrale régionale privilégiée par le marché politique du même tabac, a obtenu de celui-ci le privilège d’échanger des monnnaies nationales étatiques en euros et celui d’émettre des euros, mais le « néant habillé en monnaie » dont l’euro a la forme, vivra ce que vivent les roses… et cela en dépit de l’ignorance crasse, mais semble-t-il entretenue le plus souvent, de certains.
La solution ? La révolution bleue, sans doute,pacifique et qui monte irrésisitiblement, malgré le silence des médias.
http://www.claudereichman.com/articles/larevolutionbleue.htm