Le malade solidaire

La France, jadis si fière d’être la fille aînée de l’Eglise, se targue aujourd’hui d’être la fille aînée de la Solidarité. Plus cela va mal, ici ou ailleurs, plus nos apparatchiks rayonnent. Jusqu’au Tsunami, la machine-à-fabriquer-de-la-solidarité-publique pédalait dans la semoule. Des confectionneurs de statistiques misérabilistes chevronnés avaient pourtant dénoncé en 2004, à l’aide de porte-voix médiatiques, des dizaines de millions de « pauvres » états-uniens et des centaines de milliers d’enfants indigents nationaux. Las ! Les statistiques, manipulées ou véridiques, ne suscitent que baillements chez les Français !

Et puis vint le Raz-de-Marée. O miracle ! Quelle joie pour nos leaders que tant de misère humaine ! Ils allaient enfin pouvoir répandre leur compassion dégoulinante dans les médias, pleurnicher avec éclat sur les épaules d’abbés P… et soeurs E… télévisés, gaspiller généreusement l’argent public, et balayer d’une vague moralisatrice les tristes sires qui osaient leur montrer du doigt les misères nationales qu’ils avaient laisser s’enraciner dans les bas-fonds de notre pays, par leur négligence, incompétence, et veulerie.

Le malade solidaire flotte sur le radeau porté par la vague majeure. Mais le malade se meurt lentement. Bientôt, il sera emporté par le Raz-de-Marée de l’effondrement économique de notre pays. Où seront alors ses anciens timoniers ?