Un gouvernement, ça se doit d’agir. Surtout quand la dignité humaine est en jeu, et en particulier la dignité féminine.
Sus aux publicités sexistes! Jospin Président!(oups qui a dit ça ?) Puisqu’il faut bien faire quelque chose quand on est au gouvernement, il faut trouver des sujets inépuisables. Les femmes en sont un, enfin, pas les femmes mais plutôt les « droits » des femmes.
Dans les derniers développements de cette affaire, il y avait eu l’autorisation de travail de nuit (et oui… en l’an 2001 en France!), mais aussi les lois sur la parité politique (un homme une femme un homme une femme…)…. voici maintenant la publicité sexiste!
Par un effet de contagion, certains publicitaires, certaines marques ont lancé une tendance dite ‘porno-chic’, qui rassurez vous, n’est certainement pas porno, mais qui n’est pas forcément chic non plus d’ailleurs.
Rien de bien nouveau d’ailleurs, si ce n’est l’expression ‘porno-chic’ qui est venu donner du piment à quelque chose qui en a peu en fait.
Les publicités en cause ? Une campagne d’affichage de Barbara, qui photo à l’appui affirmait: « J’adore mes seins. C’est grave ?« . Elle portait pourtant un soutien-gorge (le produit en question donc)! Mais voilà , c’est « shocking »! Quoi d’autre ? Des affiches de la City (chaîne de prêt à porter féminin), qui montrait une femme en petite culotte devant une vitrine ou se réflétait un nuage, insinuant qu’elle voulait acheter le manteau présenté. Rien de bien grave me direz vous… Et bien pourtant, ce serait la déferlante du ‘porno-chic’! Quelques publicités plus « osées » ont aussi été diffusées, soit dans la presse, soit à la télévision ou dans des campagnes d’affichage. Femmes plutôt soumises, dénudées… le tout dans un emballage soi-disant ‘chic’. Vraiment rien que du très banal, pas de quoi s’affoler!
Mais Le Monde titrait déja en avril: « Des dérapages remettent en cause l’autorégulation de la profession publicitaire « . Première salve gouvernementale: « Le gouvernement réfléchit à un éventuel encadrement législatif de la création« . L’affaire est grave, les publicitaires ont « franchi la ligne jaune« ! La « surenchère » guetterait les publicitaires, qui bientôt donneront dans le sadomasochisme!
Devant un tel danger, le gouvernement s’est fait un devoir de réagir. Une commission interministérielle flanquée d’experts a donc été rassemblée au plus vite. Ses conclusions sont sans appel: « depuis quelques années et avec une fréquence accrue au cours des derniers mois, la publicité a présenté des images de femmes jugées par beaucoup comme humiliantes et dégradantes« . Un sondage, commandé par le gouvernement, confirmerait cet avis. L’avis général étant l’avis de tous et devant par conséquent être traduit dans la loi, sauf bien sûr quand il s’agit de baisser les impôts, Nicole Péry (secrétaire d’Etat aux droits des femmes (!) et à la formation professionnelle) souhaite donc constituer une équipe de choc avec Marylise Lebranchu (ministre de la Justice), Catherine Tasca (ministre de la Culture, avec un grand c).
Ces nouvelles « drôles de dame », avec Jospin dans le rôle de Charlie, devraient faire passer dans les faits les recommandations des « experts ». Il en va je le rappelle, de la dignité humaine, expression indéfinissable quasiment, et variable au gré des vents politiques. Question subsidiaire: combien on été payés les experts ?
Les recommandations vont toutes dans le sens attendu par les ministres: il va falloir l’intervention de l’Etat dans un secteur qui ne pratique plus l’ « auto-régulation » (comprenez auto-censure). Pour ne pas avoir à faire le sale boulot par un CSA bis, la pression est quand même mise sur les agences de publicité à grand renfort de média (cf cet article du Monde). Mais bien conscient que le marché ne pourra résoudre ce prétendu problème, car les publicitaires ne constateront pas par eux mêmes l’inefficacité des campagnes, stupides et avides qu’ils sont, des mesures plus concrètes sont en préparation.
Ainsi, devant le peu d’émoi que suscitent en réalité ces publicités, car aucune plainte n’a été déposée, Nicole Péry propose de s’en remettre aux « ONG », les milices paragouvernementales, les terroristes de la pensée. Dans le domaine du droit des femmes, on a par exemple les Chiennes de Garde (quel joli nom!). Les associations n’étant pas habilitées à porter plainte, la loi va être modifiée afin de permettre aux associations de « lutte » (sic) contre les violences faites aux femmes et pour les droits des femmes (mais lesquels ?) de le faire désormais. Financées par le gouvernement, avec des pouvoirs spéciaux accordés par le gouvernement, les associations deviennent vraiment des auxiliaires précieux… et comme ça le gouvernement peut se cacher derrière l’alibi de la société civile. Joli coup!
Parallèlement, les experts souhaitaient « ouvrir le débat », le porter sur la place publique. Une façon en fait de désigner les publicitaires à la vindicte populaire que quelques sondages et battage médiatique bien placés éveilleront… et que si cette « opinion publique » n’en a que faire, on se doute que les « associations » prendront le relais!
Le gouvernement nie déja vouloir jouer les « mère la pudeur » selon l’expression de Nicole Péry. Pourtant que fait elle ? Elle cache simplement derrière la façade de la dignité humaine sa propre exécration de la nudité. D’autres en appellent à l’Etat car la publicité est « omniprésente » (Le Monde).
Mais le point final de l’argumentation de Nicole Péry est tout simplement l’égalité: « Ma réflexion porte depuis deux ans sur une approche globale de l’égalité entre les hommes et les femmes« . En somme si des hommes étaient montrés en quantité suffisante dans des positions dégradantes dans les publicités, elle ne trouverait peut être rien à redire.. ah si, la dignité humaine, le concept flou. Elle s’inquiète aussi du « consommateur captif » qui reçoit la publicité: ce serait une atteinte à la liberté.
Bref, d’ici quelques mois on peut donc s’attendre à des mesures pour les associations féministes, traditionnellement bien à gauche, à des actions de pression médiatique pour imposer une censure de fait. Le tout emballé dans le droit des femmes.
Mais opposer ainsi les hommes et les femmes pour attribuer des « droits » différents aux uns ou aux autres, c’est nier le fait qu’il existe des droits fondamentaux qui s’appliquent à tous. Les socialistes diffèrent des talibans seulement dans les droits qu’ils accordent aux uns et aux autres….
un livre vient de sortir qui denonce les derives sexistes du reseau , World Wild Women, le net au féminin le blog des auteurs
http://worldwidewomen.hautetfort.com/
amicalement