La langue est à l’image du peuple qui la pratique.
Autrefois lingua franca de l’aristocratie européenne et latin des diplomates, la langue française n’est plus aujourd’hui que le passe-temps coûteux d’une poignée d’étudiants désoeuvrés dans les Alliances Françaises de quelques capitales mondiales. Le Comité olympique la boude, les « jeunes européens » lui préfèrent l’anglaise, les Africains courtisent la langue de Jefferson.
Tandis que la belle de Shakespeare avance en courant, se mue et s’enrichit quotidiennement de tous les trésors labiaux humains, sans crainte de se métisser, celle de Molière s’interroge sur le sexe des ministres, se complaît dans ses carcans grammaticaux d’un autre âge entretenus par des éternels sur le seuil de la mort, et s’enferme dans des quotas et lois linguistiques xénophobes, au pays des Droits de l’homme.
Il n’a plus guère que les Français pour croire encore au « génie » de leur langue. Vu de l’extérieur, ce « génie » ressemble plutôt à une momie jetée à la décharge avec sa lampe-à -huile. Combien de temps encore son sarcophage servira-t-il de radeau à ces fiers moustachus ?
Qu’il me siée d’écouter une langue
aussi belle que ma Métisse,
d’embrasser son sourire…
J’ai respiré ses soupirs bigarrés
j’expirerai ses timbres d’éxil.
Ô, Métisse! Soufflez-moi quelques mots!
Laissez-moi vous aimer
vous fondre sur ma langue!
Lu dans Le « Quebecois Libre » (Reflexions libres sur l’Etat et la culture, Pierre Lemieux, mars 2004):
« Ce n’est pas seulement la langue qui est en cause mais la culture francaise (…)L’Etat ne peut decreter le succes d’une culture a coup d’argent. Si tel etait le cas, la culture francaise serait l’une des plus performantes au monde, car, depuis au moins trente ans, elle a ete la plus assistee des grandes cultures. La culture anglo-saxone ne beneficie meme pas d’un Ministere de la culture, ni aux Etats-Unis, ni en Angleterre.(…)Le declin de la culture francaise dans le monde tient a ce que le rayonnement d’une culture depend de la richesse et de la creativite de l’economie qui la sous-tend plutot que des moyens artificiels que l’on met en ouvre pour la promouvoir. La sclerose de la culture francaise vient non seulement des subventions qui la coupent du marche, mais aussi des controles et des normes qu’impose l’Etat payeur, et qui, artificielles, sont bousculees par les pratiques spontanees de l’interaction sociale et le progres technique qui boude la culture normalisee. »
Tout est dit!
Tout y est.
Tout à fait.
Au chiotte l’Académie française, ses pédants et ses règles compliquées et inutiles !
Vive la liberté de parler le français comme ça nous chante.
Vive les fotes d’ortograf et de grammère.
« L’orthographe et la grammaire, c’est la science des imbéciles ! »
Ma contribution au débat :
http://perso.club-internet.fr/cvincent/humour/textes/academiefrancaise.htm
« des carcans grammaticaux d’un autre âge… ainsi donc la grammaire compliquée serait une atteinte scandaleuse aux libertés. On aura tout entendu
La France retient dans sa Bibliobastille Mittérandienne son plus grand prisonnier politique de tous les temps : sa langue. Libérons-là !
Réhabilitons ce vieux Littré, qui commettait des fautes d’orthographe tous les quatre mots (véridique)!
Relisons en vieux françois les Rabelais et Montaigne!
Réimprimons les vieux livres, sortons-les de leur musée!
Rendez-vous compte : la meilleure (et peut-être la seule) édition complète existante de la poésie d’Eustache Deschamps est américaine (Princeton University Press), malgré une ponctuation ajoutée, proprement « académicienne ».
Que la Force du Sens soit avec nous et renvoie l’Empire d’Acadam du côté obscur!
Le « français » a perdu son ame quand il s’est coupé de sa base, en réalité la langue française n’a jamais existé c’est un « patois » qui a été privilégié par la classe parisienne dominante politiquement et qui s’est imposé à tout les vaniteux qui ont voulu les imiter, la francophonie tel qu’elle existe est un dogme dangereux qui est responsable du néant culturel dans lequel nous gisons et dont le dernier avatar criminel est le « génocide rwandais », comme on l’apelle pudiquement, cependant je ne me considère pas comme « jeune européen » et ne tiens pas en respect la « belle » langue de shakespeare: je ne remplace pas une imposture par une autre.
L’une n’empêche pas l’autre il me semble ?
Les bilingues apprécient les deux.
Et quid du Luxembourgeois ? Cette langue va envahir l’Europe : pas de grammaire.
A ce sujet, voir aussi « L’histoire comique de Francion », de Sorel. La dissertation sur l’inutilité d’une orthographe compliquée est parfaitement d’actualité.
Article dans le Nice-Matin du 18/09/2004 : Langage des ados : « ça tue! », dans la rubrique encadrée, Extrait de mots « kiffants » (sic) :
» La « paille », c’est la fille. Le « payou » viendrait selon Angelica [une des ados interviewés] du langage « gitan » et désigne le mec, le « keum », le garçon. Les « darons, les parents. La « pader », le père et la « mader », la mère. Le « sbotch », le roi des crétins… »
Mais, comme disait (plus haut dans l’article) Angelica : « On ne te dira pas tout. Sinon, on n’a plus de secret. »
L’auteur de l’article n’évite pas le cliché sociologique : « Le vocabulaire colle à la tenue vestimentaire ».
Il peut paraître dommage que tous ces journalistes-se-prenant-pour-des-intellectuels ne s’emploient pas à traiter le langage « relou » de leurs aïeux politiques de la même manière .
Afin de réparer cette injustice, je citerai Claude Duneton, l’un des piliers (encore vivant) de notre langue (sur)vivante :
« Prenez la violence faite à une gamine par une bande de jeunes violeurs, cela s’appelle maintenant du « viol en réunion » – réunion de quoi? du conseil municipal?… Le mot « réunion », je l’accorde, fait notable; il décolle bien du sordide de la situation que les voyous eux-mêmes nomment une « tournante », ainsi on ne pense pas à « association de malfaiteurs ». »
« Franchement la couille… » (= Félicitations)
Ce que les politiques font du langage, c’est aussi ce qu’ils font à leurs sujets…
http://perso.wanadoo.fr/mondalire/duneton.htm , si vous désirez lire l’intégralité de l’article.