Veille de la propagande étatique et (forcément) étatiste : 100 titres sur la Citoyenneté A paraître en septembre, éditée par l’Association Pour La Diffusion De La Pensée Française, sous-division de la Division De L’Ecrit Et Des Médiathèques, elle-même division de la Direction De La Coopération Culturelle Et Du Français, elle-même sous-direction de la Direction Générale De La Coopération Internationale Et Du Développement, elle-même direction du Ministère des Affaires Etrangères, une petite brochure intitulée 100 Titres Sur La Citoyenneté, qui « propose une sélection de 100 ouvrages français de référence sur les questions contemporaines de citoyenneté, pour nourrir le débat d’idées et constituer ou renouveler les fonds documentaires ».
On y trouve notamment du Pierre Bourdieu, Jacques Derrida (2 fois), Régis Debray (2 fois), Etienne Balibar (un marxiste, 2 fois), Albert Jacquard (le « gentil » et niaiseux abruti super-égalitariste), Paul Virilio (un intello/sociologue/ »philosophe » à la française qui dénonce notamment, avec le courage caractéristique du rebelle institutionnel, le « totalitarisme informatique » et le « colonialisme cybernétique »…), Jean-Claude Guillebaud (voir à son sujet Un Goût De Cendres de Guy Millière) et Sylviane Agacinski (la femme de LionelÂ…) etc. Pas mal non ? Ils sont vraiment forts les gars !
Bon allez on ne va pas nous-mêmes faire de propagande et on va préciser qu’il y aussi, en minorité cela dit, des gens un peu moins « graves » et un peu plus sérieux (Pierre Manent, Jean Baechler, Marcel Gauchet, Luc Ferry, Bernard Manin et quelques autres). Mais bon, il suffit d’un Bourdieu et le mal est fait… P.S. : « cette brochure est disponible gracieusement sur demande ». Ah qu’ils sont généreux ces gentils « serviteurs de l’Etat »…
Ce qui me fascine dans tout cela c’est cette capacité extraordinaire qu’ont nos valeureux intellectuels socialistes à prendre un mot (citoyenneté en l’occurence), à le monter en épingle puis à le répéter à l’infini comme une mantra jusqu’à ce que ce mot deviennent synonyme de « bon » ou de « juste », le tout sans jamais se donner la peine de donner une définition du terme ni de son champ d’application et de ses limites. Cela devient une évidence incontestable : le pauvre crétin qui aujourd’hui aurait l’audace de ne pas adopter « un comportement citoyen » est un déviant voire une menace potentielle pour le fonctionnement de notre belle démocratie ! D’ailleurs Jean Guin nous rapelle que le ministre de l’Education nationale a pris en 1998 « l’initiative audacieuse » (sic !) de lancer une formation à la citoyenneté !!
Je n’ai pas lu la totalité des 66 pages d’élucubrations financées par mes impôts mais vous constaterez que la citoyenneté, en vrac : « a eu mauvaise presse » qu’elle peut être « bourgeoise », qu’il y a « une manière française de penser la citoyenneté », « qu’elle est intimement liée à la souveraineté » et que la France produit « une citoyenneté spéciale »… je vous en passe et des meilleures…
Si quelqu’un parmi vous est en mesure de me donner une définition précise du concept je suis preneur !
Tout ce charabia verbeux et pédant me fait penser au chapitre « Notre language empoisonné » dans « La présomption fatale » où F. Hayek analyse ce qu’il appelle les « mots fouines ». Au premier rang de ceux ci le mot « social » devenu synonyme de « bon » et qui accollé à un nombre indéterminé de substantif fait perdre tout sens au substantif en question…
Quant à moi, j’ai décidé de devenir un vrai « chic type » : Dorénavant j’adopte un comportement « citoyen », je m’inscris dans « une logique de développement durable » dans le respect de la « justice sociale ». Ainsi je ne me ferai plus allumer à longueur de journée par les 98% d’antilibéraux qui peuplent mon beau pays.
Et pendant ce temps là , toujours autant de chomeurs de ce coté ci de la Manche…
Au lieu de publier et de cautionner ces « niaiseries socialos tendances » sur fonds publics, l’Etat ferait bien mieux de commencer son grand reengenering avant le naufrage…
Lu tardivement cette flambée sur Albert Jacquard.
Apprécié la formule d’Éric (le « gentil » et niaiseux abruti ).
Admiré la confiance de Niño et Richard envers les titres et les diplômes.
Ne connaissent rien sur le fond déclarent-ils, mais quelle admiration pour la forme. Ou l’ombre de la forme, sur titres (universitaires et bibliographiques.)
Le fond et la forme : sujet traité il y a très longtemps, en vain semble-t-il.
Comme dit l’autre : rien contre les élites, mais qu’elles le prouvent constamment.
Albert J., un de mes préférés sur France Q pour écouter l’envol de la c… Une perle : sa démonstration, scientifique (économique) a-t-il souligné, qu’il faudrait payer les usagers du métro pour souffrir, ne pas prendre sa voiture, ne pas polluer, etc. Lu une de ses conférences à des professeurs des écoles admiratifs. Même impression.
À ces hauteurs le QI se construit et s’entraîne. Quand tu as maîtrisé la jonglerie mathématique et la tchatche, ça se transpose partout et ça épate. Pourquoi pas trois ou quatre doctorats?
Pour quoi faire? Un bon trou dans le gruyère. Reconnaissons lui cette intelligence pratique, immédiatement vérifiable, même si Albert J. et ses frères nous suggèrent une hypothèse non cartésienne : « Le bon sens n’est pas la chose…
Richard, tu devrais te faire engager pour « vendre » le CNRS et autres. Nous, on attend des résultats, longtemps, longtemps.
Ce qu’on voudrait c’est pas payer les yeux fermés pour toute cette recherche si pure que le monde entier nous envie.
Bien à vous.
Pour illustrer le problème du fond et de la forme un texte de Michel Volle.
Il se lit de façon ambiguë à propos de Albert J. direz vous.
Le fond peut y être ou pas.
Mais il vaut le détour.
http://www.volle.com/opinion/savoir.htm