Il y a de cela à peu près deux semaines, les Irlandais se sont permis l’outrecuidance de dire NON au traité de Nice.
Biting the hand that feeds you nous disent les pseudos journaleux qui passent leur temps à encenser l’Europe politique. Et quid du libéralisme là bas ? RTL, radio grand public, au travers d’une chronique économique s’en est ainsi pris aux vilains électeurs Irlandais, qui ont rejeté le traité de Nice.
Le journaliste commence par un cinglant « Ce matin, je ne serai pas fier d’être Irlandais ». Je pense que cette homme a une fierté déplacée. Ce genre de texte, bien qu’extrêmement important, ne sont jamais discutées réellement dans nos « démocraties ». Rarement, trop rarement, le peuple dans sa totalité s’exprime. Etant contre la démocratie actuelle, je ne la parerais pas de toutes les vertus, au contraire, mais lorsqu’on en s’en réclame, il faudrait peut être penser à l’appliquer jusqu’au bout, et s’incliner devant les résultats.
En France, il a été discutée dans l’ombre, entre les représentants tous d’accord des partis au pouvoir. Quand on sait la catastrophe que serait un référendum sur l’euro, ou le désastre qu’aurait subi le traité de Maastricht si le référendum avait eu lieu quelques semaines après seulement…. On comprend que les hommes politiques ici ne laissent rien au hasard!
Moi je dis aux Irlandais qu’ils peuvent être fiers, car leur gouvernement ne se cache pas derrière sa « représentativité » pour faire passer dans le dos des traités importants pour l’avenir du pays.
Pourquoi auraient ils du dire oui, pourquoi sont ils fils « indignes » de l’Europe, ces Irlandais ? Et bien nous dit le journaliste de RTL, car « ‘ils doivent quasiment tout à l’Europe« ! Comment ? Le boulanger du coin doit tout à l’Europe ? Ne le doit il pas à son travail ? Non, non, le travail, ce n’est pas ce qui crée la richesse malheureux! La richesse ne se crée pas, elle se transfère: « 200 milliards de francs d’aides en tous genres » en deux décennies. Hormis le fait que le chiffre soit petit finalement, et si on y regardait de plus près, peut être même moindre que ce que reçoit la Corse chaque année par habitant, je doute que cet argent aie pu changer quoi que ce soit pour les Irlandais.
Tout argent public est par nécessité mal dépensé. Il échappe aux règles du marché, qui permettent de rechercher la rentabilité, il déforme la structure des prix, et fausse les calculs des entrepreneurs qui vont rechercher la rente gouvernementale plutôt que l’incertain profit sur le marché. 10 milliards de francs par an qui tombent du ciel, après tout, tant mieux certainement, mais je ne suis pas sûr que ce soit un bienfait, le miracle que l’on voudrait nous faire croire.
Toujours dans les chiffres, combien d’investissements dans ce pays par Intel pour y produire les Pentium, puis les PentiumII et Pentium!!! ? Combien de callcenter déplacés à Dublin ? Par exemple ceux de Microsoft… pour toute l’Europe! Certainement plus que 10 milliards de francs/an dans les investissements privés. Mais cela n’a pas aidé la croissance de ce pays par contre. Seules les subventions ont ce pouvoir.
Pourtant cela ne gêne pas le journaliste, qui argue aussi de cette Irlance, sauvée des eaux par le FMI (comme l’Angleterre socialiste aussi à la même époque) soi disant. Si le FMI avait ce pouvoir, alors le Brésil, le Mexique, la Thaïlande, ou la Russie deviendraient vite prospères. Le FMI n’a rien résolu du tout, soyons réaliste. Ce ne sont pas les politiques keynésianistes du FMI qui ont redonné la croissance et fait baisser le taux de chômage de 20% à presque rien.
Malgré l’explication fumeuse de la manne providentielle européenne, la vraie raison est à trouver dans le libéralisme qui a réellement changé la face de ce pays. Les impôts ? Le plus bas possible. Les dépenses publiques ? Pareil. Les réglementations ? Les moins tatillones. Le résultat est évident: si vous redonnez les pinceaux et les couleurs à un peintre, il s’empressera de peindre. Si vous déliez les mains des entrepreneurs, ils feront ce qu’ils savent faire: créer de la richesse.
Mais cela, c’est certainement hors de portée d’un journaliste de RTL. Pour lui, une fois qu’ils ont profité de la manne, les Irlandais ont claqué la porte à l’Europe à qui ils devraient tout.
Est-il possible que 3.5 millions d’habitants empêchent 300 millions d’avancer (mais quelle avancée: un superEtat européen ?). Dans sa logique défaillante, le journaliste trouve « inadmissible qu’un pays bloque » mais il prone ensuite une Europe à « géométrie variable ». Faudrait savoir! Soit on marche au pas, à la baïonnette pour les récalcitrants, soit on est libre!
Quels nationalistes ingrats que ces Irlandais, oser réclamer leur indépendance, affirmer leur différence!
Une bonne leçon de démocratie et de libéralisme infligée à nos seigneurs de Bruxelles!