Privatisons les associations !

Loin de relever de la spontanéité de la société civile, les associations régies par la « loi de 1901 » sont « colonisées par l’Etat selon une étude de l’Institut Français pour la Recherche sur les Administrations Publiques. Mais cet excellent institut privé ne va pas assez loin, il réclame seulement la transparence. Alors que c’est la loi qu’il faut abolir purement et simplement. On célèbre actuellement la loi qui régit les « associations » et c’est l’occasion pour la propagande du pouvoir politico-médiatique de nous faire avaler une couleuvre:l’Etat ne serait pas aussi omniprésent que les ultralibéraux le prétendent, voyez le secteur florissant des associations que l’on compte par centaines de milliers. La société civile se porte bien.
Poudre aux yeux, sophisme que tout cela. En réalité, selon le rapport de l’iFRAP, les subventions publiques représentent plus de 90% du total des ressources des associations soit trois fois plus qu’aux Etats-Unis.En 1987, nous précise l’iFRAP, l’Etat subventionnait pour 9 milliards de francs dix mille associations et dix ans après les subventions s’élèvent à plus de 60 milliards pour des dizaines de milliers d’associations. Environ 550 000 associations reçoivent au moins une subvention.Parlons aussi des associations para-administratives « crées à seule fin de permettre à l’Etat de payer des salariés hors du cadre de ses emlois ».
Avec un minimum de bonne culture économique, chacun peut comprendre que les subventions tendent à augmenter ce qui est suventionné. De fait on crée plus de 60 000 associations par an. Ce n’est pas un mal me direz-vous. Sauf quand on réfléchit aux conséquences de l’assistanat étatique dont bénéficient les associations.
Il n’y a pas de subvention sans contrepartie. L’Etat s’immisce donc par ce moyen dans la finalité même de l’association. Et celle-ci, ayant la reconnaissance du ventre ne demande pas mieux que de satisfaire son bienfaiteur, au prix de sa liberté évidemment. Le gouvernement peut ainsi instiller sa politique sociale et de loisirs (les associations sportives, par exemple, devront obéir à un cahier des charges précis, accentuer l’effort pour la formation des jeunes etc.). La politisation et la coercition étatique sont donc les deux fléaux qui guettent les associations subventionnées. A Strasbourg, que je connais bien, la municipalité avait la mainmise sur la « maison des associations » elle-même une association archi-suventionnée par la Municipalié socialiste. Cette « Maison » n’accueillait dans ses locaux que les associations politiquement autorisées. Un peu comme à Vitrolles gérée par les Mégret.
Les associations comme extension de l’Etat. Que devient donc la dynamique de la liberté individuelle propre à une société libre ? Alors l’objectif n’est pas d’aller vers plus de transparence, comme le suggère l’iFRAP, mais de privatiser le monde associatif, de libéraliser le statut de Fondation afin de pouvoir recueillir des fonds privés. Que les associations vivent par elles-mêmes ! C’est le seul moyen de savoir si elle sont utiles mais aussi le seul moyen de ne pas vivre sous la tutelle de l’Etat et de la collectivité.