Les DNA, quotidien local alsacien, fonctionnent suivant la même logique que celle qui prévaut sur le marché politique démocratique. Les acheteurs potentiels sont autant d’ « électeurs » qu’il faut séduire. L’extrême gauche élargit-elle son audience que déjà les médias se croient obligés de s’avilir en jouant la caisse de résonance. C’est ainsi qu’une figure éminente du gauchisme alsacien (Ras l’Front, ATTAC etc.),en la personne du bon Dr Federmann, spécialité: psychiatrie ludique, est venu leur prêter main-forte. En page deux des DNA du 19 juin, il s’acharne à suggérer que le capitalisme est la cause de la prolifération du SIDA en Afrique du Sud.(DNA). J’ai fortement demandé aux DNA le droit de réponse qui suit. Puisque les DNA du 19 juin accueillent dans leurs colonnes les points de vue d’extrême gauche résolument anticapitalistes du bon docteur Federmann (Georges-Yoram), je demande au nom du droit de réponse de faire valoir plusieurs arguments susceptibles de réfuter les thèses déstructionistes des adhérents d’ATTAC dont M. Federmann se fait le porte-parole (je m’expliquerai à la fin sur l’accusation de destructionisme).
D’abord l’article ne fait aucunement mention de l’arrangement qui a eu lieu entre les industries pharmaceutiques(qui ont retiré leur plainte) et l’Etat sud-africain. Il fallait bien sûr omettre ce fait qui eût brouillé l’image odieuse que l’auteur voulait associer aux industries pharmaceutiques. C’est un procédé de propagande qui relève de la vaste entreprise de désinformation orchestrée par les associations antimondialistes et par les trotskistes infiltrés dans les ONG et chez ATTAC en particulier (tiens, tiens, ça ne vous rappelle rien ?).
Cet article de M. Federmann me confirme dans le constat de l’analphabétisme économique de bien des critiques du libéralisme. Car au lieu de vouloir, avec une candeur désarmante, « abolir l’économie » – programme politique appliqué en URSS avec le succès que l’on sait – il serait peut-être utile d’étudier le fonctionnement d’une économie libre et d’une société libre qui en est le cadre général. La réussite de la civilisation occidentale n’est pas un mince argument en faveur de la liberté des échanges, de tous les échanges, économiques y compris. Le philosophe et économiste Friedrich Hayek, prix Nobel d’économie qui s’est éteint en 1992 à Freiburg-in-Brisgau (allemagne) nous rappelle cette vérité qu’il serait utile de ne pas trop oublier: « Il est indubitable ,écrit HAYEK, que la majorité de ceux qui ont édifié de grandes fortunes sous forme de nouvelles industries ont bien plus efficacement servi leurs semblables en créant des possibilités plus nombreuses d’emplois rémunérateurs, que s’ils avaient distribués aux pauvres leur superflu » (Droit, legislation et liberté t2, PUF libre échange,pp118-119).
Rappelons en outre que le capitalisme, même entravé par les grains de sable des lois « sociales » (l’Etat sait tout et va donc instaurer le paradis sur Terre avec un comité d’experts et d’apprentis despotes) a permis une élévation générale du niveau de vie sans équivalent dans l’Histoire. Tout simplement en partant du principe que dans une société de liberté tout le monde peut construire son bonheur en faisant de son mieux sans dépendre du pouvoir de coercition des hommes de l’Etat. Le professeur Pascal SALIN a expliqué tout ceci dans un ouvrage très pédagogique et très démonstratif, « Libéralisme » (ed Odile Jacob), mais aussi aux chanceux qui ont pu assister à sa conférence de Strasbourg en mars dernier. Le libéralisme est fondé sur la liberté d’user à sa guise des droits absolus de propriété et de construire sa vie sur la base des échanges volontaires libres entre les individus.
En ce qui concerne la question des médicaments génériques, le capitalisme, régime des échanges libres et du respect des propriétés privées, est-il réfuté dans son entreprise historique de donner à chacun des possibilités de plus en plus grandes et variées pour construire son bonheur sans le secours tyrannique de l’Etat prédateur ? Que nenni! Il faut bien reconnaître que les droits des brevets ne sont pas des droits de propriété légitimes: ce sont des rentes de situation garanties par les Etats en empêchant l’entrée sur le marché des médicaments de concurrents qui pourraient faire mieux et moins chers. (je renvoie ici le lecteur au Que-sais-je, « La concurrence » de pascal SALIN).
Ce n’est donc pas moins de capitalisme mais moins d’Etat qu’il nous faut. Accuser le capitalisme dans cette affaire c’est se tromper de cible. La bonne cible est l’Etat, qui empêche, par la contrainte, la concurrence de jouer son rôle de découverte.
Enfin, pour écraser l’infâme, j’ajoute ce fait brut: les Etats n’ont JAMAIS produit un seul médicament. C’est l’industrie privée qui sauvent des vies. Porter atteinte à leur existence en dénonçant le profit et en les taxant est un acte iresponsable qui conduit à l’évasion des capitaux, nécessaires à la production de ce qui est utile donc rentable, vers des activités plus rentables car moins réglementées. Alors au lieu de se battre contre les mécanismes vitaux d’une société prospère et civilisée, il vaudrait mieux songer à des méthodes plus directes: aides financières (mais avec quel argent?), aides pour organiser la distribution des médicaments dont nous savons (mais pas M. Federmann) qu’elle est la vraie cause du drame qui se déroule en Afrique du Sud. Car certains pays voisins s’en sortent beaucoup mieux grâce à des politiciens plus intelligents qui, au lieu de se battre pour l’internationale communiste, réalisent avec succès un réseau efficace de distribution des médicaments.
Alors de grâce! Messieurs et Mesdames d’ATTAC, ou d’autres associations antimondialisation, cessez de prendre prétexte du malheur des gens pour débiter votre propagande marxiste (les riches oppresseurs occidentaux exploitent les pauvres opprimés d’Afrique). On nous a déjà servi ce plat avarié et il n’est plus comestible!
Je terminerai par cette remarque très avisée de Ludwig von Mises: « le socialisme n’est pas en réalité ce qu’il prétend être. Il n’est pas le pionnier qui fraie les voies à un avenir meilleur et plus beau. Il est destructeur de tout ce qu’ont péniblement créé des siècles de civilisation. Il ne construit pas, il démolit. S’il venait à triompher, on devrait lui donner le nom de destructionisme, car son essence est la destruction » (Ludwig von MISES, le socialisme, librairie de Médicis, disp. BNU deStrasbourg).
Le destructionisme est en marche. Il a pris la forme de l’anti-mondialisation (ATTAC, ONG diverses) mais aussi ONU, UNESCO…
Tout ceci est bien beau, mais les gens, pour argumenter, s’en referrent à leurs croyances et non aux faits.Et la croyance est indestructible puisque le « raisonnement » précède l’étude des faits, lesquels à long terme sont censés donner raison à la théorie.
Combien de belles âmes de mon entourage sont venus au secours des salariés de Danone en se précipitant sur les yaourts Nestlé.J’avais beau leur expliquer que les capitalistes, plus modestement les investisseurs,pouvaient vendre leurs actions Danone en 5 secondes pour acheter de Nestlé et que eux, ne pénalisaient que les salariés de Danone en achetant les yaourts de la concurrence, on me répondait qu’il n’était pas « normal que l’Etat tolère la spéculation ».
Voilà bien le fonds du problème: c’est cette croyance solidement ancrée que l’Etat représente le Bien face à une sphère privée faite de dangereux spéculateurs.Plus hallucinant encore, quand je leur explique que l’Etat ne peut faire faillite, contrairement à une société privée, qui si elle est en difficulté doit fermer ses portes, on me répond que la procédure de reglement judiciaire n’est qu’un moyen pour ne pas payer ses dettes.
Voilà , beaucoup trop de gens s’imaginent qu’en tuant le marché, leur feuille de paie augmentera, « puisque l’argent n’ira plus à la spéculation ».J’ai beau leur dire que si c’est le seul Etat qui doit financer toutes les entreprises, y compris l’étal du marchand de glaces, leurs impôts tripleront, il s’agit, à leurs yeux, de propos de « spéculateurs ».
Ah, comme ce terme est honni dans notre douce France.On le brandit comme jadis on brandissait l’influence du Malin…