Les idéocrates qui gravitent autour du pouvoir socialiste profitent sans vergogne de l’aura de la science pour nous asséner leur credo religieux. Et lorsque celui-ci est déguisé dans un langage pseudo-scientifique, l’imposture est totale. Ainsi lit-on dans Le Monde du 16 juin en page 7 un savoureux article dont le titre-programme nous renvoie à un débat digne de l’époque où le keynésianisme règnait encore sur le monde: « l’impôt sur le revenu a permis à la France de sortir d’une « société de rentiers » ». Les idéocrates qui gravitent autour du pouvoir socialiste profitent sans vergogne de l’aura de la science pour nous asséner leur credo religieux. Et lorsque celui-ci est déguisé dans un langage pseudo-scientifique, l’imposture est totale. Ainsi lit-on dans Le Monde du 16 juin en page 7 un savoureux article dont le titre-programme nous renvoie à un débat digne de l’époque où le keynésianisme règnait encore sur le monde: « l’impôt sur le revenu a permis à la France de sortir d’une « société de rentiers » ».
Ce titre est pure mystification (j’oserai même dire auto-mystification car on finit toujours par croire ce qu’on dit). En effet l’Etat social, comme souvent, n’a fait qu’étatiser ce qui existait déjà . Les « rentiers » étaient de braves gens qui épargnaient et faisaient fructifier leur bien, pour le plus grand profit du capitalisme c’est-à -dire, en dernière analyse, de la prospérité d’un nombre croissant d’individus. A-t-on supprimé les rentiers ? Que nenni ! On a remplacé les rentiers utiles par des rentiers nuisibles. Bravo l’Etat social ! Car les rentiers d’aujourd’hui sont des rentiers d’Etat, qui vivent des privilèges et des rentes de situations garanties par
l’Etat. Toutes les formes d’assistance « à durée indéterminée », les régimes spéciaux de retraite, la garantie de l’emploi des fonctionnaires sont des formes de rentes. Mais au lieu qu’elles se fondent sur l’accroissement d’une valeur boursière (ce qui ne coûte rien à personne) ces rentes d’Etat sont un corps parasitaire qui dévitalise la société civile et l’esprit d’entreprise.
Alors faut-il s’en réjouir? Eh bien c’est ce que prétend un « économiste » (idéocrate) nommé PIKETTY, de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (il est permis de rire) . Ce monsieur a contribué au rapport du Conseil d’analyse économique sur « Les inégalités économiques ». Il est intéressant de voir comment M. Piketty justifie le rôle bénéfique de l’impôt progressif sur
le revenu. Je le cite. « si la France décidait de mettre à mal sa fiscalité progressive avec la même vigueur qu’aux Etats-Unis on observerait probablement dans les prochaines décennies un fort retour aux inégalités patrimoniales du début du XXe siècle, avec à la clé un risque de sclérose
économique et sociale (…) » Je laisse là les considérations historiques. C’est comme si on disait que le capitalisme est un mauvais système parce que le niveau de vie en 1840 était bas. Cela n’a strictement aucun sens et cela suppose que l’on puisse connaître l’avenir. Si on laisse la liberté faire son oeuvre, la justice y trouvera son compte mais il est impossible de comparer
l’état d’une société à ce qu’elle aurait été si le libre jeu du marché avait fonctionné, puisque par nature la liberté a des conséquences imprévisibles. Il est donc bien facile d’extraire un trait « apparemment » injuste du capitalisme passé pour en tirer la conclusion que l’Etat doit empêcher de le reproduire grâce à son armada de lois social-ilstes. Mais si l’on ne peut rien dire dans le détail, la logique d’une société libre, bien décrite par Hayek et conceptualisée par Mises, permet tout de même de penser que la richesse produite en 100 ans ne se serait pas concentrée dans les seules poches des rentiers. Dire le contraire serait faire parler son surmoi marxiste qui incline toujours à opposer une majorité qui s’appauvrit (les opprimés) et une minorité qui s’enrichit (les oppresseurs) – s’il fallait d’ailleurs rester dans ce cadre conceptuel il serait plus conforme à la réalité de qualifier d’opprimés les individus qui produisent sur un marché concurrentiel et d’oppresseurs les hommes de l’Etat et ceux qui en vivent.
Un autre argument sous-tend la thèse de M. Piketty. En résumé: l’égalité c’est bien, les inégalités c’est mal. Tout le reste n’est qu’une paraphrase de cet axiome éthique. Par exemple ceci. « avec un rendement du capital moyen de 5% et pour un train de vie donné, dit M. Piketty,
l’existence de l’impôt sur le revenu conduit à accumuler au bout de cinquante années des fortunes environ cinq fois moins grandes que celles qu’il serait possible de constituer si cet impôt n’existait pas. » On a rarement exprimé avec autant de clarté l’idéal égalitariste: Pour créer l’égalité entre les hommes il faut empêcher les gens de s’enrichir. Que cela profite aux moins
riches n’est même plus dit. Les socialistes prudents sont au moins rawlsiens: oui aux inégalités du moment qu’elles profitent aussi indirectement aux pauvres ou au moins ne leur nuisent pas.
Le mérite de ces idéocrates est donc de nous montrer que de l’égalitarisme et de l’impôt progressif à l’envie comme plaie sociale il n’y a qu’un pas, comme l’avait d’ailleurs brillamment démontré Helmut SCHOECK ( L’envie, une histoire du mal, Les Belles Lettres, 1995). L’envie consiste à désirer que l’autre n’ait pas ce qu’il a, même si cela ne nous rapporte rien.
C’est bien la même chose que l’égalitarisme: peu importe ce que l’on a ou ce qu’on est, l’essentiel c’est que tout le monde ait la même chose ou soit identique. Pour s’armer par des arguments contre l’impôt progressif je rappelle qu’ HAYEK a analysé cette question dans sa Constitution de la liberté . Je renvoie aussi au récent recueil de textes contre l’impôt en général, L’oppression fiscale aux Belles Lettres (textes de grands auteurs classiques
du libéralisme).
Je conclus avec cette très belle phrase de Schoeck:
« Plus il sera possible au premier citoyen venu autant qu’aux détenteurs du pouvoir politique dans une société donnée d’agir comme si l’envie n’existait pas, plus l’activité économique et le nombre des innovations iront croissant ».
Il y a trois sortes de politiciens: ceux qui n’interviennent pas lorsque l’envie est au fond la passion qui anime les revendications, ceux qui, en invoquant ce non-sens : la « justice sociale », légifèrent pour satisfaire les envieux (même s’ils sont minoritaires les envieux font peur car l’envie engendre la violence),et ceux qui excitent volontairement l’envie pour obtenir le suffrage des envieux (communistes, socialistes, extrême gauche, mais aussi l’extrême droite dans ses périodes anticapitalistes…). Ces deux dernières catégories de politiciens planifient ce que Ludwig von MISES appelait le destructionisme qu’il décrivait ainsi:
« Le socialisme n’est pas en réalité ce qu’il prétend être. Il n’est pas le pionnier qui fraie les voies à un avenir meilleur et plus beau; il est le destructeur de tout ce qu’ont péniblement créé des siècles de civilisation. Il ne construit pas, il démolit. S’il venait à triompher, on devrait lui
donner le nom de destructionisme, car son essence est la destruction ». (L.v. Mises, Le socialisme, librairie de Médicis, disp. BNU de Strasbourg).
ç’est de la merde
Votre texte dit de manière plus élaborée et littéraire ce que je pense depuis longtemps d’une manière plus
terre à terre…
Il implique aussi des présupposés évident sur la nature
humaine,la psychosociologie des relations entre les gens
et les tactiques des hommes politiques.
Remettez-en,j’adore!