Un cerveau nouveau

Avant de reprendre vos plumes,
Pour creuser de nouveau abimes,
Traversez les rideaux de brume,
Venez dénombrer vos victimes.

Le Soleil Noir, Jean-Pax Méfret. Catherine Malabou (« philosophe et maître de conférences à Paris X – Nanterre » et très significativement spécialiste de Hegel, Heidegger et Derrida, trois figures emblématiques de la pensée anti-libérale..) aurait été bien inspirée de suivre les conseils de Jean Pax Méfret: dans la présentation de son livre « Que Faire De Notre Cerveau ? Le temps d’une question » (publiée dans une collection dirigée par une certaine Béatrice Bouniol) par son éditeur Bayard il est en effet écrit:

« Que faire de notre cerveau ? » n’est pas une question réservée aux philosophes, aux scientifiques ou aux politiques, c’est une question pour tout le monde

Notre cerveau ? Moi j’ai un cerveau, c’est le mien à moi. Il n’y a pas de cerveau collectif dont il faut se demander quoi faire. Je sais bien que les esclavagistes se demandent comment utiliser mes bras, mais maintenant ils veulent ma tête en plus ?
Et en plus quelle gentillesse de sa part, elle ne veut pas garder la question pour l’élite autoproclamée, même moi j’ai le droit de savoir ce qu’on va faire de « notre » cerveau.

Le cerveau n’est pas un poste de commande rigide ni centralisé. Il est plastique, change au cours de la vie, se laisse modeler par l’expérience, se répare aussi. Tout le problème est de ne pas confondre plasticité et flexibilité, de ne pas faire du cerveau le serviteur biologique de l’adaptabilité, de la polyvalence et de la docilité exigées par les nouvelles lois de l’économie mondiale. La question que pose ici Catherine Malabou est la suivante : comment faire pour que la conscience du cerveau ne coïncide pas purement et simplement avec l’esprit du capitalisme ?

Là on atteint des sommets.
L’adaptabilité de l’Homme n’est pas un fait nouveau. C’est justement la capacité de l’Homme (en tant qu’espèce « animale ») à s’adapter, à utiliser son cerveau à autre chose qu’à régler les cycles hormonaux qui l’a placé tout en haut de l’échelle (même si ça choque profondément les écologistes, de penser qu’il y a une hiérarchie des espèces).
La « mondialisation » n’a rien changé à cela. La mondialisation d’ailleurs n’est pas une cause mais bien une conséquence du génie humain quand il est libre de s’exprimer. Le capitalisme aussi: c’est l’auto-organisation économique de personnes libres. Personne n’a « voulu » le capitalisme, d’ailleurs le mot est l’invention de Marx…
Même Catherine Malabou le reconnaît: le « cerveau » est naturellement « capitaliste ». Et elle se pose donc cette question pleine de sous-entendus indicibles: comment faire pour changer la nature humaine ?
Elle pense que c’est un problème biologique, aussi sa conclusion n’est pas étonnante:

Au sommaire :

* Introduction : plasticité et flexibilité, pour une conscience du cerveau
* Champs d’action de la plasticité
* La crise du pouvoir central
* « Vous êtes vos synapses »
* Conclusion : Vers un altermondialisme biologique

L’Homme Nouveau par la sélection génétique ? L’eugénisme au service de l’altermondialisme ? Et en attendant d’arriver à l’Homme Nouveau, l’endoctrinement le remodelage et la rééducation réparation des cerveaux trop flexibles, trop adaptables ?
Ai-je tort d’y voir une troisième voie entre les camps khmers et le docteur Mengele ?