Sacré Aubry. Quand avec Jospin ils nous ont annoncé les emplois jeunes dans leur programme de 1997, on le voyait énorme que ces emplois pour 5 ans allaient prendre racine.
Et c’est gagné: maintenant les sous fonctionnaires sont pérennisés (sic) jusqu’en 2010! Lionel Jospin avait promis 750.000 emplois pour les jeunes dans sa campagne législative de 1997: moitié dans le privé, moitié dans le public (mais dans les deux cas avec de l’argent public!).
Aujourd’hui heureusement, la promesse n’a pas été tenue: ce sont tout de même 280.000 jeunes (des vrais, pas des « jeunes » comme dans « jeunes de banlieue) qui pâtissent de cette décision. 280.000 jeunes ont préféré la facilité de l’emploi public subventionné aux études et à un vrai travail.
Les emplois jeunes ont donc fleuri comme les médiateurs culturels auprès des personnes en errance (lecteurs de poèmes pour clochards) ou traverseur de rue pour vieilles dames (non celui là je l’ai inventé).
Bien évidemment, ils sont sous payés. Le SMIC, pas plus. Pour des bac+2 ou bac+3, c’est vraiment une misère. Mais bon…. c’est pas plus mal qu’au Mac Donald’s (enfin, j’imagine, travailleurs du Mac Do détrompez moi). Pour eux, pas de sécurité de l’emploi. Ils ont beau être subventionnés, ils ne sont pas fonctionnaires: leur contrat est de 5 ans. Amusant un contrat à durée déterminée de 5 ans non ? C’est bien sûr interdit pour n’importe qui, sauf pour l’Etat. Mais bon, la Loi c’est l’Etat qui la produit….
Maintenant que le terme des 5 ans approche, ô rage ô désespoir! Que vont faire nos emplois jeunes ? D’ailleurs, dans un magnifique élan syndical, certains se sont même regroupés dans des collectifs! Bref il y avait urgence alors que Jospin perd du terrain au profit de sa gauche dans les sondages (sur qu’il n’en gagnera pas avec moi!).
Les emplois jeunes de la police (ceux qui ont des armes sans formation) resteront au nombre de 25.000, les 70.000 de l’Education Nationale seront tous « sauvés » aussi.
La Police et l’Education Nationale, voilà deux priorités que Lionel Jospin ne saurait évacuer….
Pour les autres… cela se fera au cas par cas! Mais comme il ne saurait être question de diminuer le nombre d’emplois jeunes, mais uniquement ceux subventionnés par l’Etat central (ne parlons pas des régions des mairies etc…), on imagine la sélectivité forcenée.
Dans les associations par exemple, trois catégories seront distinguées: les emplois déja « rentabilisés » (qui rendrait donc de vrais services, mais alors pourquoi ne pas en faire des entreprises ?), les emplois qui doivent l’être un jour (sic), et ceux qui sont « utiles ».
Cette classification marrante (je suis obligé de le dire ainsi) va ainsi permettre de tout continuer. Les emplois rentables, utiles réellement, n’ont plus besoin d’aide. Les deuxièmes, qui au bout de 5 ans ne sont toujours pas utiles (qui rendent un service réel), vont continuer à toucher des subventions, et les autres sont « socialement utiles » donc pas de problème! Vive les subventions pour tous!
Alors imaginez plus utile socialement qu’un « emplois-jeunes spécialisés dans l’insertion par le sport (le basket de rue, par exemple) ou les médiateurs de quartier. » (dixit Le Monde) C’est vrai quoi! Des médiateurs de quartier c’est bien. Au lieu de se taper dessus dans le quartier maintenant ils se réunissent en bandes et vont taper les cités d’à coté! Bravo!
Pour d’autres emplois encore, quelle meilleure façon de les rentabiliser qu’en rendant obligatoires leur fonction ? Comme par exemple le tri des déchets!
Bon avec ça, il faut maintenant donner un chiffre: 40 milliards de francs. Oui c’est ce que ça va couter sur 5 ans (comptez les dépassements, les approximations…). Ah dernière nouvelle: ils vont en prendre 10.000 de plus finalement des emplois jeunes. Je sais on arrête pas le progrès. Il n’y a que les syndicats finalement pour ne pas être contents: ils y voient un lumpenfonctionnariat :)