« Faut-il procéder à une nouvelle modification des modes de scrutin et n’autoriser pour toutes les élections – à l’instar de ce qui se passe pour la présidentielle – que les deux candidats arrivés en tête au premier tour à être présents au second ? Au lendemain de la double défaite aux régionales et aux cantonales, qu’elle attribue aux triangulaires avec le Front national, l’UMP y songe. Le premier ministre lui-même n’y serait pas hostile. »
Que la loi électorale est mal faite! Mais quelle est donc cette démocratie! Pourquoi les partis représentant 5,10 ou 15% des voix auraient ils des élus? On se le demande!
Ce qui serait bien c’est qu’il n’y est que 2 partis (un duopole) et qu’ils gouvernent à tour de rôle pour dire qu’il y a un choix (oups c’est déjà les cas!) et surtout pas concurrence!
Attention à l’abus de position dominante…
ixpsen,
aux Etats-Unis, il s’agit bien un peu d’un duopole, en ce qui concerne le système des partis, non ? et on n’en est pas loin non plus au Royaume Uni…
Je ne sais pas si vous partez d’un point de vue rigoureusement anarcho-capitaliste ou minarchiste, auquel cas, effectivement, la démocratie est pour vous fondamentalement viciée, mais d’un point de vue plus « pragmatique », je ne suis pas sûr que la représentation proportionnelle favorise empiriquement un mouvement en faveur de la diminution du rôle de l’Etat, ce qui, je suppose, vous agréerait.
Au fond, la pente suivie d’une manière générale par le monde politique français (et par la société) vous déplaît, j’imagine. Mais… vous savez, que Madelin (par exemple) fusionne sa mouvance avec l’UMP pour cause de système majoritaire, ou, au contraire, qu’un système proportionnel lui permette de « défendre ses idées devant les électeurs », ça ne changerait pas grand’chose…
En revanche, l’émergence du FN, qui a été interprêtée par la droite et la gauche comme une manifestation de « crispation » et de « souffrance » du corps social face à la mondialisation a sans doute joué un rôle dans la « frilosité » actuelle des uns et des autres vis-à -vis du libéralisme, laquelle ne serait pas ce qu’elle est si droite et extrême droite s’étaient persuadées qu’il leur fallait tenter une synthèse autour des idées, par exemple, de Charles Millon. Et encore… ce schéma aurait sûrement permis de freiner l’évolution actuelle mais pas forcément de la stopper. certains électeurs du FN sont certes des petits commerçants susceptibles d’être séduits par une droite plus « dure », mais d’autres sont, peut-être bien, un peu des prolos souhaitant moins de mondialisation et plus de « repli sur soi »…
Enfin, avec des si et des mais… Et, comme disent les libéraux, seul le point de vue des individus est pertinent, donc toute analyse sociologique est forcément hasardeuse…
Cordialement.
détrompe moi ixpsen, mais tu ne te définis pas en ces termes ? D’ailleurs, tu te mets dans une case ?
D’où, encore une fois, la preuve que la notion de « droite » et encore plus d’ « extrême-droite » ne veulent rien dire. Placer le libéralisme entre les socialistes conservateurs et les socialistes nationalistes est d’une stupidité effarante…
Pire que ça: vouée à l’échec. Si on prend des faux concepts comme « droite » et « gauche » en désignant de façon arbitraire des programmes en disant « celui là est de gauche, celui là de droite » on arrive à démontrer tout et rien. Il faut prendre des définitions claires pour arriver à des conclusions cohérentes…
» aux Etats-Unis, il s’agit bien un peu d’un duopole, en ce qui concerne le système des partis, non ? et on n’en est pas loin non plus au Royaume Uni…
(…) je ne suis pas sûr que la représentation proportionnelle favorise empiriquement un mouvement en faveur de la diminution du rôle de l’Etat, ce qui, je suppose, vous agréerait. »
Je n’en sais rien non plus. C’est sans doute une question intéressante. Mais je crois que la solution se trouve peut-être plutôt dans la mentalité des gens. En France tous les partis sont étatistes parceque ça fait belle lurette que les gens ont perdu toute référence conceptuelle (en clair ils ont une bouillie intellectuelle dans la tête). C’est peut-être moins le cas aux USA et en GB.
« Placer le libéralisme entre les socialistes conservateurs et les socialistes nationalistes est d’une stupidité effarante… »
Juste une précision : je ne place pas untel entre trucmuche et machin (ou sinon, je me suis mal fait comprendre). Je sais bien que le monde des idées ne se laisse pas appréhender par une ligne droite ni même par un cercle. Je me demandais si La droite vaguement « libérale » aurait pu « amadouer » l’extrême droite avec l’idée de renforcer le respect de la propriété des individus. Il se serait agi d’une fausse concession, du point de vue du libéralisme, puisque, en principe, ce dernier est favorable au respect vigilant du droit de propriété. Mais je ne sais pas si ça aurait marché. Il me semble que certaines personnes qui se réclament d' »un certain libéralisme » regrettent que cette idée n’ait pas été explorée. Moi, je n’ai aucunes parts là -dedans. Quant aux concepts de gauche et droite, ils ne valent pas grand’chose, mais ils sont utilisés pour nommer des mouvances politiques de fait.
Mais évidemment, le « libéralisme » des partis politiques européens ne correspond pas au libéralisme dans le sens auquel vous l’entendez. Ceci dit, peut-être certains Etats vous énervent-ils moins que d’autres. Les USA, malgré certaines tendances keynésiennes récentes ? Quoi qu’il en soit, l’Amérique, par exemple, est dotée d’un système bipartisan. L’idéal, pour vous serait peut-être une autre forme d’ordre (minarchisme, kritarchisme, ou autre) mais puisque Ixpsen faisait la démarche d’admettre l’existence de l’Etat et de la démocratie, je faisais juste remarquer qu’en fait, la représentation proportionnelle (plus « démocratique ») n’aurait peut-être pas conduit à une « meilleure » situation, selon lui. Parce que de toute façon, le libéralisme ne se réclame pas de la démocratie, mais de la liberté et du respect de la propriété. Donc je ne sais pas si, en « approfondissant » la démocratie, on obtient « plus de libéralisme ». Si les ânes n’ont pas soif..
Bien que n’étant pas un démocrate convaincu, il faut bien prendre acte de la situation actuelle et de ce que l’on nous rabache : la démocratie c’est bien, c’est l’expression de la volonté du peuple…
A partir de là faut être cohérent, on ne peut pas dire qu’il faut laisser les gens s’exprimer et ne pas les ecouter en les privant de représentations qu’il peuvent légitimement attendre d’un régime démocratique ( et ceux quelque soit leurs opinions)
(Etant libéral (j’essaie), on se doit d’accepter toutes les opinions tant qu’elles ne visent pas à s’imposer par la force aux autres ( c’est la que libéralisme et démocratie sont opposés)).
Après au niveau du libéralisme, ça ne changera pas grand chose je pense aussi (même rien). Mais bon on ne peut pas être démocrate et ne l’être pas.
Ce qui m’exaspère par dessus tout, ce sont ces gens qui prétendent diriger et qui ne sont que des opportunistes et qui se cache derrière leur fausse morale. S’ils étaient honnêtes (au sens moral) déjà …
Pour ce qu’il est des Etats unis, je n’ai jamais été réellement été enthousiaste (même si certains le sont plus que moi d’où votre remarque) sachant que leur politique économique est irresponsable et leur politique étrangère pas toujours cohérente.
J’avais bien compris le propos. Je soulignais juste que l’utilisation de ces termes (droite et gauche) ne permet absolument pas d’établir réellement une analyse politique ou sociale ou quoique ce soit: ceux qui disent par exemple que la « droite » est majoritaire en France ont-ils raison ? Pour moi 100% des votes sont allés à la « gauche », en fait aux partis étatistes. Il n’y a pas de parti libéral en France.
« Je soulignais juste que l’utilisation de ces termes (droite et gauche) ne permet absolument pas d’établir réellement une analyse politique ou sociale ou quoique ce soit ».
Je suis assez d’accord. Maintenant, on peut se demander si les gens qui acceptent de se rassembler sous la bannière appelée « gauche » ne supportent pas mieux la promiscuité (entre les « patriotards » comme Chevènement, les « républicains » ou « molletistes » comme Emmanuelli, les « gauchistes », les trotskos, les écolos, les « multiculturalistes »…) pour je ne sais trop quelle raison. Mais enfin, ça n’a pas empêché l’émiettement qui a fait perdre Jospin. S’agissant de la « droite », il me semble que les personnes qui s’en réclamaient sont soumises à des tensions encore plus centrifuges : je ne vois plus tellement sur quoi peuvent « dialoguer » un Madelin et un Dupont-Aignan (ou un Jean-Louis Debré), même en créant des « courants ». Quant à Sarkozy, certains pensent qu’il peut représenter un « espoir libéral », mais je ne sais pas si c’est ce que « les Français » attendent de lui…
Cela provient du fait qu’il est difficile d’être « un peu libéral » (comme « un peu chrétien »). Toutes les autres écoles de pensée parviennent à « dialoguer » peut-être « grâce » à leurs caractères moins rigoureux, leurs différends étant tranchés réellement en fonction du rapport de force entre individus. Cela tendrait à remettre en cause, pour la France, les théories « gramscistes » ou « mémétiques » (comme celles de votre ami, je crois, François-René Rideau) qui font valoir l’importance de la sphère des idées. Quoique, parmis les 4% de Madelin, il se trouve peut-être d’authentiques « jusnaturalistes » donc non-hobbésiens. Il en va différemment aux USA qui ont encore à peu près la Foi, laquelle les préserve du « nihilisme » européen, et permet un certain respect du droit « moral » de propriété. Tiens, au fait, Monsieur Duray, votre libéralisme est-il fondé sur une morale basée sur une transcendance, ou se base-t-il sur un raisonnement « kritarchiste » ?
je suis galinarchiste. Pour le régime à base de galinacés, laqué de préférence.
Ca te convient comme réponse ?
» je suis galinarchiste. Pour le régime à base de galinacés, laqué de préférence.
Ca te convient comme réponse ? »
Vous vous en tirez un peu par une pirouette, sur ce coup là , mais c’est votre droit…
je m’en tire pas par une pirouette. Je pourrai aussi dire que je ne sais pas où je me situe. Evidemment je suis proche des « anarcho-capitalistes »,idéalement si une société peut fonctionner comme cela c’est comme ça que j’aimerais vivre aussi, mais pour l’instant je suis pour tout ce qui permet d’augmenter la liberté. Donc je suis pour Arlette Laguillier quand elle dit qu’il faut supprimer les subventions aux entreprises, je suis pour Raffarin quand il dit qu’il faut baisser les impôts, et je ne suis jamais pour Chirac car lui ne dit jamais rien qui me semble positif.
Sinon au plan philosophique j’ai un peu de mal à me situer. D’autres le feront mieux que moi, à ma place, car je ne suis pas assez pointu et parfois les différences m’échappent tout simplement, ou sont complètement hors de portée de mon intellect!
« kritarchiste » qu’est qu’on entend par là exactement?
D’accord avec Hervé la desssus, difficile de se caser dans ces concepts qui sont un peu abstrait pour les non initiés(ou pas trop).
Ah ben voilà , je comprends un peu mieux.
J’essaye toujours un peu de comprendre ce qui guide les gens, dans la mesure du possible. Les termes en « isme » ont leurs limitations mais ça permet de résumer des idées.
Pourquoi certains individus sont-ils libéraux ? Par « pragmatisme » ? Par rigueur morale ? J’ai l’impression que beaucoup de libéraux sont guidés par des idées de justice ou de morale (« c’est à moi » : c’est un sentiment « intéressé », mais appuyé sur la justice), toutefois ils ne s’aventurent pas trop à les défendre telles quelles, et préfèrent s’appuyer sur des bribes d’idées « utilitaristes », piochées dans les argumentaires des « boîtes à idées ». Du coup, il se peut qu’existe un malentendu : les gens ne sont certes pas rebutés par un raisonnement trop difficile, mais n’adhèrent pas vraiment à la substance de votre philosophie, si tant est qu’ils puissent y être disposés dans l’absolu.
Par exemple, on dit que les Français, en principe de tempérament collectivistes, ont prouvé leur égoïsme avec la gestion de la canicule, comme certains éditorialistes du Figaro le leur ont reproché. Si on ne connaît pas bien les différentes philosophies libérales, on peut se dire : « Faudrait savoir ! C’est bien, l’égoïsme, non ? ». Alors que les libéraux (jusnaturalistes) sont plutôt individualistes, et non « égoïstes ».
Mais pour adhérer à une telle philosophie libérale, il faut partir d’un axiome « moral ». Je me demandais pourquoi les libéraux semblaient prétendre détenir le monopole de la Raison, alors qu’ils ne s’appuyent pas tous sur les mêmes raisonnements, ni ne parviennent aux mêmes conclusions. En fait, le libéralisme n’est-il pas plus sûr de lui lorsqu’il s’appuie sur la morale ? (Et la morale n’est-elle pas plus affirmée lorsqu’elle est imposée par un Dieu ?). Or, j’ai vu qu’existait aussi une école selon laquelle il n’est pas besoin d’être « moral » pour obéir aux « lois naturelles » : la kritarchie ( voir : allserv.rug.ac.be/~frvandun/Texts/Articles/Kritarch1.htm).
‘ « kritarchiste » qu’est qu’on entend par là exactement?’
J’ai donné un lien vers un texte qui décrit cette idée dans mon message précédent. Mais je vous rassure : moi non plus, je ne connaissais pas ce terme il y a quelques jours. Je crois que je l’ai vu pour la première fois sur Samizdata.net. Je me suis dit que certains intervenants sur ce site étaient peut-être déjà familiers avec cette notion…
Je n’ai pas été convaincu par cette école, mais c’est tout de même int’ressant de la connaître : les lois naturelles seraient des « faits » concernant la nature humaine, et n’auraient pas besoin d’être « garantie » par une transcendance…
» Je n’ai pas été convaincu par cette école, mais c’est tout de même int’ressant de la connaître : les lois naturelles seraient des « faits » concernant la nature humaine, et n’auraient pas besoin d’être « garantie » par une transcendance… »
Sur ce chapître, tu as l’objectivisme (dont je me sens proche personnellement). En gros, l’objectivisme dit que la morale est ce qui est conforme à la vie et à l’épanouissement de l’homme. Elle consiste à être rationnel, et à ne jamais laisser passer de contradictions, parce que la raison est le seul moyen pour l’homme d’acuérir des connaissances et donc de survivre. Etre rationnel, cela signifie comprendre qu’il est nécessaire de produire pour vivre, comprendre que seuls les individus sont dotés de conscience et donc rejeter tout appel à un bien-être « collectif ». Cela signifie comprendre que ce qui est productif, c’est l’intelligence humaine, c’est la pensée. Comprendre, par conséquent, que ceux qui refusent de penser et de produire ne peuvent survivre qu’en exploitant le produit de l’intelligence d’autrui, en parasite. Qu’il n’y a pas de milieu entre l’indépendance et le parasitisme. Que personne ne peut déléguer sa faculté de penser, et qu’il faut donc accepter la responsabilité de penser soi-même, de juger soi-même. Qu’enfin le but moral de l’homme est sa propre vie, car tout autre but est par nature inatteignable. C’est donc le rejet de tout code moral demandant le sacrifice des individus pour une entité mystique (Dieu, la « société », etc.). Et c’est enfin le refus catégorique de céder aux désirs et aux discours irrationnels des autres, en préservant sont intégrité intellectuelle et en cultivant l’estime de soi (la confiance dans sa propre capacité à penser)
Voilà en gros quelques points relatifs à l’objectivisme.
Débat intéressant. Comment suis-je devenu libéral? Pas comme tous ceux qui étaient collectivistes et qui ont réalisé leur erreur… Non, je suis devenu libéral par différents chemins.
Je me suis intéressé à la psychiatrie, et en suivant une école de psychanalyse moderne (l’école de Palo Alto, Paul Watzlawick) j’ai compris, c’est le but de leur message, que la douleur mentale d’un individu venait de la différence entre sa conception du monde et sa perception du monde.
La souffrance et la motivation à changer le monde de tous les collectivistes s’en trouve expliquée: ils cherchent à changer le monde à leur image pour moins souffrir de ce décalage intolérable. Mais leurs visions sont à a fois incompatibles et irréalisables, et de la viennent tous leurs malheurs… Et le nôtre.
Je me suis aussi intéressé à l’économie et j’ai compris la puissance incroyable d’un système optimisé, dans lequel l’individu et sa capacité de décision est au centre de tout, et comment les tiers (Etat, intellectuels) ne peuvent avoir que des capacités de décision inférieures aux individus concernés. J’ai compris que la richesse d’une nation venait de ses entrepreneurs et de ce qui leur était laissé par tous les groupes de pression qui tentent de faire ployer la démocratie pour capter les profits des autres.
Je me suis attaqué à la morale et je suis arrivé à la conclusion que la seule éthique défendable consiste à laisser à chacun sa liberté de choix, dans des limites de tolérance garanties par une loi impartiale – le droit – qui gère les différents entre individus sans chercher à façonner la société pour arriver à un résultat théorique (de toutes façons utopique).
Enfin, je me suis intéressé à la politique, synthèse de tout et seul moyen d’empêcher les collectivistes de nuire à ce qui a nécessité des millénaires et des rivières de sang pour être construit – je parle de notre civilisation – et qui au prétexte de leurs fantasmes prétendent la « modeler »… Quelle vanité!
Merci pour ton témoignage. Moi je suis devenu libéral par scepticisme. (le rejet du dogmatisme m’a mené à l’empirisme extrême, que j’ai finalement reconnu… comme un dogme !). Et puis j’ai fini par comprendre que ce qu’il y avait à savoir, c’est que A est A (non, je ne fais pas partie d’une secte :-)…Chacun sa route.
« que la douleur mentale d’un individu venait de la différence entre sa conception du monde et sa perception du monde. »
C’est tout à fait randien, ça. Entièrement d’accord. C’est la raison pour laquelle le bonheur n’est accessible qu’aux gens rationnels. Or comme le bonheur est le but moral de l’homme, la morale consiste à être rationnel.
Il faut distinguer le régime politique et le mode électoral.
La démocratie, c’est le régime politique qui respecte le Droit (propriété, responsabilité et liberté d’échange-contrat de vous et moi) et dont les techniques électorales n’y portent pas atteinte.
La France n’est pas une démocratie dès cet égard.
Elle est une monarchie en raison de l’élection du président au prétendu suffrage universel et de ses pouvoirs y afférant.
Elle est une social-démocratie (pour socialiste) en raison :
– d’une part, des différentes techniques d’élection pratiquées et modifiables d’un jour à l’autre, l’une pour l’élection des sénateurs, l’autre pour l’élection des députés, la troisième pour l’élection des assemblées régionales, la quatrième pour l’élection des assemblées départementales, etc. (pourquoi toutes ces techniques ? On est en plein arbitraire) ;
– d’autre part, des résultats de ces techniques : les élus ont, dans la mesure de règles majoritaires diverses et dans une mesure plus ou moins grande selon l’assemblée où ils siègent, la possibilité de porter atteinte à la propriété (nationalisation de 1981 par exemple), à la responsabilité (par exemple, sécurité sociale obligatoire de 1945 et tout ce qui s’en est ensuivi jusqu’à aujourd’hui) et à la liberté d’échange-contrat (en matière de service d’enseignement ou d’échange d’organes par exemple) de vous et moi, sans que nous n’y pouvions quoi que ce soit.
La démocratie socialiste est à la démocratie ce que la justice sociale est la justice (cf. Hayek, « Droit, Législation et Liberté », tome II : « le mirage de la justice sociale », PUF). Social-démocratie et justice sociale sont des perversions du langage et, à terme si on n’y prend garde, des destructions de vous et moi.
La démocratie ne saurait être conflictuelle comme certains l’avancent. La démocratie est par essence contractuelle, libérale. La social-démocratie, elle, est fondamentalement conflictuelle, diviser et exclure pour régner est son principe.
« La démocratie, c’est le régime politique qui respecte le Droit »
Ah bon ? J’ai l’impression que vous définissez plutôt le libéralisme. J’aurais cru que la démocratie consistait au contraire en le pouvoir du peuple. Lorsque vous parlez de « Droit », j’imagine que vous pensez au droit naturel. Dans une démocratie, selon moi, la majorité du peuple (ou de la multitude, pour employer un terme plus neutre) peut s’octroyer le « droit » de violer les droits naturels des minorités (et des individus). Par exemple une majorité peut voter pour éxecuter des minorités ethniques. Evidemment, ça n’est pas conforme au droit naturel, donc pas Bien. C’est pourquoi il m’a souvent semblé lire des interventions de personnes sur ce site qui réfutaient la validité de la démocratie : on comprend bien pourquoi.
Dans un état de droit, les lois, conformes, j’imagine, à une certaine Vérité ne doivent pas changer trop souvent (sauf pour s’adapter à des problèmes nouveaux issus du progrès technique, par exemple…). Dans une démocratie, on peut penser que les lois changent en fonction des caprices de la multitude. Mais vous (comme Hayek, puisque vous le citez – donc vous êtes en bonne compagnie) voulez assimiler démocratie et Liberté.
C’est un point de vocabulaire, et les choses sont claires dans votre esprit, mais votre terminologie peut prêter à confusion. Exemple : les USA sont une démocratie qui se trouve être (vaguement) libérale. Ils pensent que le reste du monde veut comme eux la Liberté. Ils disaient (et pensaient) apporter aux irakiens la démocratie et la Liberté. Ils semblent se demander aujourd’hui s’ils peuvent établir l’une sans compromettre l’autre. Mais si les Américains transfèrent le pouvoir à un homme raisonnable (quoique fort) chargé de faire régner le Droit malgré les caprices de la multitude, il est probable que cette dernière leur reproche d’avoir trahi leurs promesses de démocratie. D’où l’intérêt d’éviter les malentendus concernant la démocratie et la Liberté.
Selon moi, la démocratie est effectivement le régime politique du libéralisme. Il n’y a pas comme le disent certains, un libéralisme politique et un libéralisme économique.
Il me semble que vous confondez la démocratie et la BANZER-DÉMOCRATIE
Le concept de base de la Banzer-Démocratie a été cristallisé par Hugo Banzer, ex-président de la Bolivie, dans cette phrase immortelle » Nous organiserons des élections libres quand l’opposition n’aura aucune chance de les gagner « .
La pratique des » démocraties » européennes, depuis l’arrivée des Traités de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice, relève typiquement de la Banzer-Démocratie : on fait voter les peuples mais on ne tient compte de leur avis que lorsqu’ils ont » bien » voté. Sinon, ils revotent. Voir ce qui arrive à nos amis irlandais : ils ont refusé le Traité de Nice, ils revoteront ! Les Autrichiens ont voté pour de mauvais candidats : ils sont punis !
En clair, la Banzer-Démocratie se caractérise par :
– tous les candidats crédibles ont en réalité le même programme, sauf les marginaux que l’on garde pour montrer qu’on est toujours démocrate (uniquement si ils restent sages, voir les inculpations en rafale que subit Charles Pasqua en vue des prochaine présidentielles). Les droites molles et la gauche bourge sont d’accord pour l’euro et la mondialisation.
– Les candidats au pouvoir gagnent toujours les élections en finançant leur campagnes par le pillage du pays (voir votre journal favori, rubrique » Affaires « )
(Ã suivre)
– Les candidats au pouvoir contrôlent totalement la presse et les médias : essayez de trouver un article contre l’euro ou d’entendre l’interview d’un europhobe Â… il y avait pourtant 49% d’europhobe !
– Si par extraordinaire un vote n’est pas conforme, on assassine médiatiquement le candidat hors-système et on ne tient pas compte du résultat en faisant revoter à un autre propos (voir l’affaire irlandaise)
– La plus grosse partie de l’argent public est affecté hors contrôle démocratique (en France seuls 35% des prélèvements obligatoires font l’objet d’un vote au Parlement pourtant banzer-démocratique, lui aussi).
– La souveraineté réelle est transférée à des instances supra-nationales élues banzer-démocratiquement : la Loi de Bruxelles s’applique en France contre la Loi française.
Tous les médias ont trompetté que le Traité d’Amsterdam rendait de notre adhésion à la Monnaie Unique » définitive et sans retour « . Depuis quand un vote est-il définitif pour toutes les générations à venir ? Depuis quand la souveraineté populaire aurait-elle d’autre limite qu’elle-même ?
Depuis l’instauration de la Banzer-Démocratie ! Comme disait Hitler à ses bailleurs de fonds en 1933 : » Faites un gros effort, car si nous gagnons, il n’y aura plus jamais d’élections « . Vous avez voté Maastricht ? Vous pensez vous être trompé ? Désolé, il n’y aura plus jamais de vote : la Banzer-démocratie, quelle économie !
Un seul moyen de sortir de cette mascarade, de passer de la Banzer démocratie à la démocratie : c’est l’instauration de la technique électorale du référendum d’initiative populaire.
Il y a deux vraies démocraties au monde, la Suisse et la Californie. Dans ces deux États, le pouvoir en place est obligé d’organiser un référendum si un nombre important de signatures a été réuni pour demander ce vote.
Les clauses sont très contraignantes et il est très difficile de déclencher un vote. Mais c’est possible.
Chez les Banzer-démocrates…. il faut se battre !
A propos des deux commentaires précédents qui ont été postés
par notre ami Georges Lane, quelques précisions :
1) Le texte à partir de « Le concept de base de la
Banzer-Démocratie a été cristallisé par Hugo Banzer… » et
jusqu’Ã la fin N’EST PAS DE GEORGES LANE mais d’un certain
Michel Prieur qui est de tendance (grosso modo)
nationale-conservatrice (voir http://www.argent.fr/banzer.htm).
2) S’il y a beaucoup de choses vraies dans ce texte – et la thèse
centrale est vraie –, il y a aussi quelques énormités qui n’étonnent
pas lorsqu’on connait un peu les idées de son auteur (je parle de
M.P. donc). Par exemple « – tous les candidats crédibles ont en
réalité le même programme, sauf les marginaux que l’on garde
pour montrer qu’on est toujours démocrate (uniquement si ils
restent sages, voir les inculpations en rafale que subit Charles
Pasqua en vue des prochaine présidentielles). Les droites molles
et la gauche bourge sont d’accord pour l’euro et la
mondialisation. »
– Charles Pasqua que l’auteur semble apprécier est très, très loin
d’être une référence pour les libéraux cohérents !
– La dernière phrase est un grossier mensonge digne d’ATTAC ou
du torchon Marianne : la vérité est que dans la pensée dominante
française, tous les gens « biens » sont CONTRE la mondialisation,
en tout cas sont favorables à son « contrôle » et à sa « régulation »
(c.à .d. sa réglementation)…
3) Tout s’explique en regardant les liens de M. Prieur
(http://www.argent.fr/indx1liens.htm) qui ne semble pas avoir les
idées très claires (ou si elles le sont ce ne sont pas les nôtres…) :
quelques-uns sont libéraux (Milton Friedman par exemple) mais
pour l’esentiel M.P. renvoie avec enthousiasme et grands éloges
à toutes sortes d’anti-libéraux fanatiques aussi bien de droite que
de gauche !
Réponse à :
Morale et lois naturelles
Posté par: Hobbes le 15/04/04 23:50:44
« la kritarchie ( voir : allserv.rug.ac.be/~frvandun/Texts/Articles/Kritarch1.htm) »
Je n’ai pas très envie de décryter ce texte en anglais. Tout cela me paraît bien confus. Le libéralisme articule de manière cohérente une éthique, une théorie du droit et une économie. Qu’apporte de plus la « kritarchie », je me le demande bien.