Selon le journaliste de l’Agence France Presse, mardi 24 janvier 2006, 17h19, chargé d’informer sur la question :
« En 2005, le solde entre les recettes et les dépenses de l’Etat français s’est établi à – 43,47 milliards d’euros, soit 1,6 milliard de moins que les – 45,1 milliards prévus dans la loi de finances initiale. »
En d’autres termes, à ce jour, le déficit de l’Etat s’est élevé en 2005 à 43,7 milliards d’euros (soit plus de 285 milliards de francs !) au lieu des 45,1 votés et prévus par les parlementaires dans la loi de finances initiale fin 2004 (soit 296 milliards de francs).
Et le journaliste de l’AFP de relever un propos du ministre en ces termes : »‘Quelle que soit la manière dont on prend les chiffres, il y a une amélioration du déficit’, s’est félicité mardi devant la presse Jean-François Copé, le ministre délégué au Budget ».
Cela mérite une courte réflexion.
Dans le fatras d’informations plus ou moins orientées que nous « donne » l’AFP, je relèverai que l’Etat a engrangé des recettes meilleures que prévu, avec
– des rentrées fiscales supérieures de 589 millions d’euros aux prévisions et
– des recettes non fiscales en hausse de 2,8 milliards (au nombre desquelles il y a les recettes de privatisation).
Soit pour l’Etat, 3,4 milliards d’euros de recettes en plus des recettes votées et prévues par les parlementaires dans la loi de finance initiale !
Il est à remarquer en passant que le montant des recettes n’est pas donné ! Si on l’avait, on pourrait calculer les recettes en pourcentage du PIB ou bien l’augmentation des recettes en pourcentage… (1)
Or, nous dit le journaliste de l’AFP :
« Selon le gouvernement français, la réduction du déficit budgétaire a été acquise en dépit d’une croissance moins forte que prévu en 2005 et est liée au fait que le gouvernement « a très fortement serré la dépense tout au long de l’année ».
De qui se moque-t-il ?
Il est un fait caché que les dépenses de l’Etat ont fortement augmenté et a fortiori ont dérivé par rapport aux dépenses votées et prévues par la loi de finances initiale. Autre fait caché : pour quoi faire les hommes de l’Etat ont-ils effectué les dépenses ? Il faut souligner ces deux points.
Il reste que, d’un point de vue comptable, si l’augmentation des recettes a provoqué une diminution du déficit, il s’avère que les 3,4 milliards d’augmentation n’ont pas provoqué une diminution du déficit supérieure à 3,4 milliards, mais seulement égale à 1,6 milliards.
Conséquence passée sous silence par le ministre et dont ne s’étonne pas le journaliste de l’AFP – qui n’en informe pas comme il le devrait -: les dépenses de l’Etat ont donc connu une augmentation de 1,8 milliards d’euros par rapport aux dépenses votées et prévues par les parlementaires dans la loi de finances initiale.
Là encore, on remarquera en passant que le montant des dépenses de l’Etat n’est pas donné et, en conséquence, on ne peut calculer ni les dépenses en pourcentage du PIB, ni la progression en pourcentage (1).
Les dépenses ont donc augmenté dans la mesure de 1,8 milliards d’euros qui se trouve être supérieure à la mesure de 1,6 milliards d’euros dans laquelle le déficit a été réduit ! Soit 200 millions d’euros de différence en « faveur » des dépenses de l’Etat.
Et c’est cette véritable « dérive » des dépenses de l’Etat – d’un montant, je le répète, de 1,8 milliards d’euros, c’est-à -dire 11,8 milliards de francs – dans quoi le ministre a l’impudence de voir un « fort » serrage de la dépense ! Que ne peut-on exprimer tout cela en pourcentage pour stigmatiser l’audace !
De deux choses l’une, soit il nous prend pour des imbéciles soit il vit sur une autre planète Â…
Je laisse à chacun le soin de répondre après lui avoir rappelé cette interpellation de Jacques Rueff:
« Soyez libéral, soyez dirigiste, mais ne soyez pas menteur ».
En ce qui me concerne, j’ai tendance à penser que tout cela pourrait se finir très mal si jamais la clé de voute de la situation actuelle, à savoir le marché de l’épargne présente – dont le marché financier n’est qu’un aspect -, acquérrait le sentiment qu’on le « prend pour un cave ». (1) Vraisemblablement, il y a aux yeux de certains, de « bons » pourcentages à calculer et des « mauvais » à ne pas calculer.
Le journaliste de l’AFP ne releve-t-il pas que « Selon le ministre, la France a désormais ‘toutes les raisons de penser’ qu’elle pourra tenir son engagement de restreindre ses déficits publics à 3% de son produit intérieur brut, limite maximale acceptée par le pacte de stabilité européen. » Voilà un « bon » pourcentage ?
Analyse pertinente. Etonnant de voir que si peu de journalistes la tiennent.
« soit il nous prend pour des imbéciles soit il vit sur une autre planète Â… » : Jusqu’à preuve du contraire, le ministre n’est pas sur une autre planète, même pas dans un autre pays. Mais la conclusion était évidente, n’est-ce pas ?
Quand au marché de l’épargne, son retournement a probablement déjà commencé, encore que discrêtement. L’immobilier, à mon sens, sera le déclencheur.
George,
c’est bien beau de vous époumoner mais j’ai une question à votre attention :
quand allez-vous cesser ces jérémiades ?
(les individus qui ne sont pas concernés par cette question peuvent s’abstenir de me répondre par une volée de bois vert)
Le commentaire précédent est nul et non avenu.
Quand à moi, cher Richard M.,
Je préfère et de loin lire les interventions éclairées et de bon sens des éveilleurs de conscience, à l’instar de Georges, plutôt que la prose énarchiste, immobiliste, marxiste(pléonasme) des partisans du Statu Quo…
A bon Entendeur Salut
Nominoe, lisez ce qui se trouve entre les parenthèses. Quant au reste, George Lane ne fait que se lamenter depuis plusieurs semaines sans même comprendre quoi que ce soit au monde qui l’entoure.
Si je ne m’abuse, et si j’ai bien lu d’autres sites d’information, l’état a recu quelques milliards ces derniers temps et cela a permis à la france d’afficher éffrontément un déficit inférieur à 3%: d’ou cet argent provient il ? D’avances sur recettes (entres autres choses).
Grosso modo, l’état à exigé et recu une avance sur les taxes ce qui lui permet d’afficher de meilleurs résultats que prévus… Mais bon, entre ceux qui cherchent l’infos et ceux qui sont là , à se ronger une patte comme un chien malade.
Le carton jaune, vous pouvez l’avaler. La prose de george est très fatiguante et surtout trop incomplète pour apporter quoi que ce soit de nouveau et d’intéresant aux débats ! Il est grand temps qu’il se recycle.
Maintenant, aux trolls qui se seraient mis en tête de se lacher, eh bien je m’en cogne royalement.
Cette article montre simplement qu’en utilisant des chiffres qui mettent en évidence que la dépense publique a été supérieure au prévision budgetaire voté, les ministres s’auto-félicitent de leur bonne gestion.
ça mérite effectivement d’être encadré.
On ne peut s’empêcher de se rappeler les fameuses cagnottes du gouvernement Jospin réalisées à base des déficites budgetaires.
Comme disait le Sapeur Camembert: « Quand les bornes sont dépassées il n’y a plus de limite ».
Au risque de me répéter, le point important n’est pas de savoir si oui ou non les chiffres ont été magouillés. Cela tout le monde le sait et tout le monde sait parfaitement que se frapper le ventre en se disant « on a moins dépensé x milliards mais on est toujours en déficit de y milliards » est une imposture.
Non, l’important là c’est de voir que l’état s’est comporté non pas en gestionnaire médiocre mais en vulgaire escroc. Il est tellement pris à la gorge qu’il a exigé des avances sur recettes mais il me semble que peu de gens l’ont noté. Là nous venons de franchir un nouveau milestone et c’est bien plus grave qu’une habituelle magouille des chiffres.
La rectification était en vérité mensongère.
On l’apprend si on lit la dernière communication de la Cour des Comptes qui, le 30 mai 2006, réévalue le déficit budgétaire à 49 milliards en 2005 :
« En fin de compte, le déficit n’est pas de 43,5 milliards comme annoncé par le gouvernement, il est de 49 milliards d’euros ». « Cela n’est pas, dans la législation actuelle, irrégulier », a déclaré Philippe Séguin, le premier président de l’institution, mais « on peut considérer que ça n’est pas sincère », et donc pas dans l’esprit de la Lolf (loi organique sur les lois de finances) ! Merveilleux non ?
En effet, lors de la présentation à la presse des rapports de la Cour sur l’exécution budgétaire pour 2005 et sur les comptes de l’Etat en 2005, l’ancien président de l’assemblée nationale, aujourd’hui premier président de la Cour des comptes, a reconnu que:
« Des efforts importants ont été faits pour limiter le déficit » à 43,5 milliards d’euros contre 45,2 milliards initialement prévu. Néanmoins cette réduction tient notamment à des opérations exceptionnelles, non reconductibles, qui ne changent donc pas la tendance de fond du déficit ». Exemple: la modification du système des acomptes de l’impôt sur les sociétés, laquelle « a permis à l’Etat d’encaisser un surplus de recettes de 2,3 milliards d’euros ».
Et notre ancien ministre des affaires sociales, aujourd’hui premier président de l’institution, de pointer « certaines anomalies » dans le calcul du déficit:
« […], la Cour a relevé dans le calcul du déficit 2005 certaines anomalies », dues à la confusion entre opérations budgétaires et opérations de trésorerie. « Des opérations ont été enregistrées en recettes budgétaires alors qu’elles n’auraient pas du l’être », comme les versements de 3 quelque milliards d’euros de la Caisse d’amortissement de la dette sociale au budget de l’Etat.
A l’inverse, « certaines opérations qui auraient dû peser sur le déficit n’ont pas été enregistrées en charges budgétaires », a-t-il précisé. C’est par exemple le cas de la reprise par l’Etat de la dette du Fonds de financement des prestations sociales agricoles (FFIPSA) pour un montant de 2,5 milliards d’euros.
Si de telles opérations comptables « n’ont pas d’impact sur le solde budgétaire au sens des critères de Maastricht », puisqu’il s’agit d’opérations entre organisations publiques, « elles ont eu un impact sur le déficit du budget de l’Etat en le réduisant de 5,5 milliards d’euros ».
Quant aux dépenses, « comme les années précédentes, la régulation budgétaire a conduit à reporter des charges sur les exercices suivants » et a « généré des retards de paiements coûteux en intérêts moratoires pour l’Etat ».
Bref, c’est la fuite en avant, et la cavalerie.
Il reste que tout cela démontre qu’en l’espèce, on est dans le despotisme de connivence français et non pas dans le capitalisme de connivence du même tabac (cf. http://georgeslane.tooblog.fr/?Economie-industrielle/p3)
[…] Pendant quelques semaines (de janvier à mai 2005), nous avons eu droit aux arabesques des gens de l’exécutif sur le montant du déficit de l’Etat en 2005, autour de 45 milliards d’euros, soit 300 milliards de francs, chiffre considérable qui échappe à l’entendement (cf. La page libérale “rectification” http://www.pageliberale.org/?p=1420) Fin mai, on pouvait lire ici ou là dans la presse : “En fin de compte, le déficit n’est pas de 43,5 milliards comme annoncé par le gouvernement, il est de 49 milliards d’eurosâ€. “Cela n’est pas, dans la législation actuelle, irrégulierâ€, a déclaré Philippe Séguin, le premier président de l’institution, mais “on peut considérer que ça n’est pas sincèreâ€, et donc pas dans l’esprit de la Lolf (loi organique sur les lois de finances) ! Bref, le chiffre a été entaché d’une erreur de 5,5 milliards d’euros, soit 36 milliards de francs (du temps où on n’était pas “euros”).  […]